Ça ne vous a pas échappé ! Initialement prévu pour cette fin d’année, Animal Crossing New Horizons (Switch) ne sortira finalement que le 20 mars 2020. Et il y a de bonnes raisons à cela. Voilà pourquoi !
Bien être des salariés de Nintendo
Le nouvel opus, très attendu, d’Animal Crossing (New Horizons) devait sortir cette fin 2019 sur Switch. Mais en juin, lors de l’E3, Nintendo a pu décevoir les fans en décalant la date de sortie du jeu au 20 mars 2020. Une décision surprenante, d’autant que le jeu aurait pu bénéficier de l’engouement prévisible des fêtes de fin d’année. Nintendo se tirait-il une balle dans le pied ?
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Le constructeur japonais ne le pense pas, à vrai dire. Certes, Nintendo ne raflera pas la mise à Noël, mais assume. Car pour le patron de Nintendo of America, Doug Bowser, il y a plus important.
Ainsi, suite à cette annonce, il confiait :
Le bien-être des salariés, au prix du sacrifice de bénéfices… Suite au report d’Animal Crossing New Horizons, le cours en bourse de Nintendo, à Tokyo, chutait de -3,5 % (38.000 yens, environ 310 euros). Ce qui représente tout de même plus d’un milliard de dollars de capitalisation boursière.
Éviter le « Crunch »
Pour mieux comprendre, il va falloir vous expliquer la notion de « crunch » ! Lorsqu’un jeu est sur le point de sortir, un mois ou quelques semaines avant sa sortie… Ses développeurs vont entrer dans une phase que l’on appelle Crunch.
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Ils doivent livrer le jeu dans les temps (la date de sortie a été fixée pour des raisons économiques, notamment, et on ne peut s’y soustraire)… Tout en garantissant un titre de qualité. Autrement dit, pour respecter le cahier des charges, il va falloir travailler plus, beaucoup plus. Sacrifiant même parfois ses nuits, sa vie de famille. C’est ce que l’on appelle le crunch. Une épreuve à la fois physique (manque de sommeil, rythme très soutenu) et psychologique (pression).
De nombreux développeurs subissent ce crunch, mais parfois le phénomène sort du contexte privé pour être médiatisé. C’est par exemple le cas avec Rockstar Games… Qui n’a pu cacher l’an passé que ses salariés ont parfois dû travailler jusqu’à 100 heures par semaine, dormant même parfois au bureau, pour boucler Red Dead Redemption II dans les temps. Difficile de le cacher face à la colère des conjointes, qui diffusaient des exemples peu glorieux de ce que vivaient leurs époux ou amis, dans les médias. Pourquoi ne pas tout plaquer ? Pour garder son job, tout simplement.
Epic Games a aussi dû faire face à de telles accusations : vous vous doutez que, pour jouer à des mises à jour de Fortnite développées en si peu de temps, il y a parfois des sacrifices à faire…
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Maintenant que vous connaissez la signification du «crunch», les paroles de Doug Bowser (concernant le « bon équilibre travail-vie personnelle » des employés de Nintendo) prennent tout leur sens. Quelques mois d’attente en plus pour les joueurs… Mais peut-être des dépressions, des divorces ou autres mauvaises choses évitées aux développeurs du jeu… Difficile d’en vouloir à Nintendo, de ce fait… Ne pensez-vous pas ?