Notre avis sur Super Mario Bros : le Film

Il était très attendu ! On a pu voir Super Mario Bros : le Film, réalisé par Illumination pour le compte de Nintendo. Film familial d’un peu plus d’une heure et demi, il nous plonge dans l’univers du plombier moustachu. Et après la catastrophe du film de 1993, on pouvait s’attendre au pire. Qu’en est-il réellement ? Doit-on s’inquiéter ou, au contraire, peut-on être serein pour l’avenir de la licence au cinéma ? On vous dit tout, avec un avis garanti 100% sans spoiler !

Cinéma acte 2 : la revanche de Mario en salles

Pour un fan de Super Mario Bros, le cinéma est synonyme de (très) mauvais souvenir ! La faute à un film sorti en 1993, et réalisé par Rocky Morton et Annabel Jankel. Au casting, on retrouvait Bob Hoskins (Mario), John Leguizamo (Luigi) ou encore Dennis Hopper (Bowser). Un film dans lequel rien n’allait : Mario était le nom de famille de nos plombiers (Mario s’appelait donc Mario Mario), Yoshi était un bébé T-Rex, les Goombas étaient des marmules avec une tête minuscule… Bref, un nanard à des années lumières du jeu vidéo, devenu culte aujourd’hui à cause de son ridicule. Et sans doute la pire adaptation d’un jeu vidéo au cinéma !

Il aura fallu attendre février 2019 pour qu’un nouvel espoir renaisse, et pour que le traumatisme s’efface de l’esprit des fans. Car si l’annonce d’un film Mario a pu en faire frémir quelques uns au premier abord, très vite ont été dégainés les garanties d’un film enfin respectueux de la licence. Tout d’abord par le choix du studio Universal pour le distribuer. Studio dont le parc d’attraction héberge aussi (au Japon) un parc Super Mario Bros pour lequel Nintendo a investi énormément d’argent.

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Pour les fans, la seconde crainte était celle d’un film live. À plus forte raison après le résultat mitigé de Sonic the Hedgehog (qui aura pourtant une suite). Mais Nintendo calmait tout le monde en annonçant un film d’animation, réalisé de surcroit par Illumination Studio. À qui l’on doit notamment Moi, Moche et Méchant, Les Minions ou Comme des Bêtes ! Ça commençait sérieusement à sentir le succès, tout ça !

Enfin, dernier gage de qualité : Super Mario est une telle vitrine pour Nintendo, avec tellement d’enjeux, que le géant japonais ne pouvait se permettre de revivre l’échec de 1993. Alors, Nintendo allait superviser le film de A à Z. Et on sait ce que cela signifie : quel que soit le degré de confiance accordé au studio Illumination, pas un poil de moustache ne dépassera sans l’aval de Big N. Vous remarquerez d’ailleurs que le film est co-produit par Shigeru Miyamoto, le papa de Mario en personne !

Et le résultat est là : le film a réalisé le meilleur démarrage. passant la barre des 500 millions de dollars dans le monde. Devenant le film le plus rentable de ce début d’année 2023, explosant Ant-Man et la Guêpe : Quantumania et ses 474 millions de dollars. Super Mario Bros Le Film est aussi l’adaptation d’un jeu-vidéo la plus rentable de l’Histoire. Pour rappel, le trio de tête était jusqu’alors Détective Pikachu (431 millions), Uncharted (401 millions) et Sonic le Film (306 Millions).

Un scénario léger, de la référence à gogo

« Alors qu’ils travaillent sous terre pour réparer une conduite d’eau, les plombiers de Brooklyn Mario et son frère Luigi sont aspirés par un mystérieux tuyau, et se retrouvent dans un nouveau monde magique. Mais, séparés, Mario se lance dans une quête épique pour retrouver Luigi. Avec l’aide d’un Toad du Royaume Champignon, et après une formation par la souveraine du Royaume Champignon, la déterminée princesse Peach, Mario révèle son pouvoir.« 

Le pitch du film, sur son site officiel

On ne va pas se mentir : le scénario du film est très léger, moins élaboré que pour les autres productions du studio Illumination. Mario doit sauver son frère des griffes de Bowser et aider Peach à défendre le Royaume Champignon. Voilà… Mais, tout d’abord, regardez les scénarii des jeux. Si le synopsis tient sur un post-it, il reste cohérent avec l’univers dont s’inspire le film. À une nuance près, et pas des moindres : le film Mario est féministe, et il casse les codes du jeu vidéo. Ici, ce n’est pas la princesse qui se fait enlever, mais Luigi. Et Peach est même une femme politique forte, une guerrière prête à tout pour défendre ses sujets. Dans Super Mario Bros Le Film, la vision de la femme est, sur ce point, plutôt moderne. Illumination a réussi à placer une prise de risques, malgré le crash-test Nintendo !

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Le film a été écrit à la fois pour toucher un (très) jeune public, et pour séduire les papas et les mamans quadras, qui ont joué au combo Super Mario Bros/Duck Hunt sur NES dans leur enfance. Les méchants ne le sont pas vraiment, et ils ne font pas peur. Ils ont été écrits et designés pour ne pas effrayer les enfants, qui les trouveront même rigolos. Les parents quant à eux s’amuseront à saisir les (très très) nombreuses références glissées ici et là. Des clins d’œil à l’univers Nintendo, au rétro-gaming et même aux jeux modernes, quasiment dans chaque plan du film. Globalement, ces easter-eggs sont glissés assez subtilement (vous ne les verrez pas tous au premier visionnage), mais certains sont peut-être un peu trop appuyés.

Super Mario Bros : Le Film n’est pas le scénario le plus abouti, ni celui qui prend le plus de risques de la part du studio Illumination. Ne comptez pas, par exemple, trouver une double lecture dans les gags, comme dans Les Minions, Moi Moche ou dans les Pixar… Ici, tout se lit au premier degré. Et on devine que Illumination avait sans doute de très bonnes idées, certaines ayant même été conservées… Mais que le regard avisé du « contrôle qualité » de Nintendo a fait le tri. On ne touche pas comme ça à une icône ! Bien que l’histoire soit agréable à suivre, un connaisseur de l’univers de Mario sent que Nintendo a balisé la trajectoire, en veillant à ce que le studio parisien ne sorte pas des rails.

Musiques : l’autre point fort du film

La musique du film mérite aussi que l’on s’y attarde, tant elle respecte, à son niveau, l’univers de Super Mario. L’OST du film est signée par Brian Tyler (Aliens vs Predator Requiem, John Rambo, Expendables, Fast and Furious… ou les jeux vidéo Lost Ark). Il a été supervisé par Koji Kondo, le compositeur derrière les bande-originales des jeux Super Mario Bros, The Legend of Zelda, F-Zero, etc. On ne le dira jamais assez : Nintendo a chapeauté le film de A à Z.

Et force est de reconnaître que les musiques sont plutôt classieuses ! Le compositeur reprend les classiques de Nintendo, et les glisse avec pertinence dans les séquences du film. Les musiques ne sont pas que des caméos qui, comme les images, sont là pour faire sourire les fans de la première heure. Elles servent des situations, amènent parfois des références, mais sont judicieusement placées au bon endroit, dans le scénario. Et oui, évidemment, on s’amusera à tenter de reconnaître le thème de Mario, des caves, du palais de Bowser, de Donkey Kong Country ou de Mario Kart, etc.

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En revanche, on peut trouver à redire sur les quelques chansons empruntées à la culture des années 80. Bonnie Tyler, A-Ha, AC-DC… C’est rigolo sur le coup, mais ces chansons semblent avoir été placées là… Juste parce que c’est à la mode de placer un Take on Me ou un Holding Out for a Hero. Donc, ces quelques morceaux sont dispensables si on ne considère pas qu’elles ont été utilisées pour séduire les darons et les daronnes qui accompagneront les enfants dans la salle.

Parler du son, c’est aussi parler des doublages. Et bien que la VF s’en tire plutôt bien avec Pierre Tessier (la voix VF de Deadpool) dans le rôle de Mario ; Audrey Sourdive (Chirai dans Dragon Ball Super : Broly, ou Shank dans Ralph 2.0) dans celui de Peach ; Ou l’excellent Jeremie Covillault (les voix VF de Benedict Cumberbatch ou Javier Bardem, Faucheur dans Overwatch, Sub-Zero dans Mortal Kombat) dans celui de Bowser ; ou encore Donald Reignoux (Titeuf, et une liste impressionnante de voix) qui incarne Kamek… La VO vaut aussi le détour avec un Chris Pratt (Jurassic World, Les Gardiens de la Galaxie) dans le ton, et un Jack Black qui lire une prestation incroyable.

Verdict

Cette fois c’est la bonne ! Après la catastrophe de 1993, qui hantait encore beaucoup de fans de Super Mario, la mascotte de Nintendo a enfin un film à la hauteur de sa légende. Un film qui pourrait d’ailleurs presque faire oublier la purge avec Bob Hoskins, Dennis Hopper et John Leguizamo si celui-ci n’était pas ressorti en DVD/bluray fin mars. Et tout cas, ce Super Mario Bros : Le Film compte parmi les meilleures adaptations d’un jeu vidéo au cinéma !

Y aura t-il une suite ? Il est fort probable que oui : aussi bon qu’il soit, le film est une commande de Nintendo pour vendre des jeux vidéo, un parc à thème au sein du parc d’attractions Universal Studios, sans parler des produits dérivés… Et les lois du cinéma sont telles que, si le film fonctionne (ce qui est le cas au regard de son démarrage canon), les finances seront là pour une ou plusieurs suites. D’autant que Mario n’a pas fini de livrer tous ses secrets, et un film d’une heure et demi ne sera jamais assez long pour aborder tous les aspects de cet univers. Et la scène post-générique (restez jusqu’à la fin) nous emmène dans cette direction !

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Toujours est-il que le film est bon ! Voire très bon ! Le scénario trop simpliste ? Oui c’est vrai, mais je vous invite d’une part à revoir celui des jeux vidéo Mario pour comprendre que ce n’est finalement pas si mal… D’autre part, toute cette simplicité et cette bienséance feront que le film est vraiment universel : vous l’apprécierez que vous soyez un enfant ou un adulte ! Et si vous vous posez la question : oui il y a des méchants, mais ils ne font pas vraiment peur… Un enfant très jeune pourra donc voir le film sans faire de cauchemars le soir… De notre coté, on a aimé, et on vous le recommande. Pour ma part, je compte bien le revoir : en VO pour la performance de Jack Black… Et aussi pour trouver les multiples références et easter-eggs, comme dans Ready Player One…

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Super Mario Bros : Le Film

• Chez : Universal Pictures
• Réalisé par : Aaron Horvath et Michael Jelenic
• Scénario : Matthiew Fogel
• Produit par : Illumination Entertainment et Nintendo, Christopher Meledandri et Shigeru Miyamoto producteurs exécutifs
• Durée : 1h32
• Casting VO : Chris Pratt (Mario), Jack Black (Bowser), Anya Taylor-Joy (Peach), Charlie Day (Luigi), Seth Rogen (Donkey Kong), Keegan Michael-Kay (Toad)…
• Casting VF : Pierre Tessier (Mario), Audrey Sourdive (Peach), Jeremie Covillault (Bowser), Benoît Du Pac (Luigi), Xavier Fagnon (Donkey Kong), Donald Reignoux (Kamek)…
• Musique : Brian Tyler, Koji Kondo
• Conditions de visionnage : vu en VF au Cinémarine à Saint-Gilles-Croix-de-Vie (85)