Pour beaucoup, NieR Automata compte parmi les plus beaux RPG de cette dernière décennie. Ce hit publié par Square Enix a déjà fait le bonheur des joueurs PS4, Steam et XBox. Ne manquait plus qu’une version Switch pour contenter tout le monde. C’est désormais chose faite avec cette version The End of YoRHa, l’un des titres que nous attendions le plus cette année sur la console de Nintendo. Alors forcément, il fallait qu’on en parle…

La version ultime ?

NieR Automata est un A-RPG qui aura marqué de nombreux joueurs. Mais avant de plonger dans un épisode véritablement passionnant, il est bon de rappeler le lore de cet univers singulier créé par le génialissime Yoko Taro. Les histoires de famille et les questions de liens de parenté sont parfois un peu compliquées. Alors faisons simple : NieR Automata est la suite de NieR (en 2010 sur PS3 et XBox 360), qui est lui-même un spin-off du jeu Drakengard (sorti sur PS2 en 2003 au Japon). Et histoire de compliquer un peu mon explication, sachez qu’au Japon, NieR porte deux noms selon la console sur laquelle vous jouez : NieR Replicant sur PS3, ou NieR Gestalt sur X360.

Avec NieR, Yoko Taro a planté l’un des univers les plus passionnants du jeu vidéo, si vous êtes un fan de SF. Alors, il n’est pas étonnant qu’il rempile pour une suite, mise en chantier dès 2014. Aux cotés du réalisateur, on retrouve une dream-team composée de Yosuke Saito (producteur), Keiichi Okabe (compositeur d’une OST fabuleuse) que vous aviez déjà entendu sur Valkyrie Profile : Lenneth ou la série Tekken… Ou encore Akihiko Yoshida (Final Fantasy XII, XIII ou XIV) au chara-design.

► LIRE AUSSI NOTRE TEST : NieR: Automata édition Game of the YoRHa : la piqûre de rappel qui fait un bien fou !

Nous sommes maintenant en 2017, année durant laquelle un nouveau jeu Square-Enix va enflammer vos consoles : Nier Automata débarque sur PS4 et PC. Avec 198 542 copies vendues au Japon la première semaine, il éclate le record de NieR (au total, NieR Automata va se vendre à plus de 6 millions d’exemplaires). Puis un an plus tard, le A-RPG sort sur XBox One. Les fans en veulent plus, alors Square-Enix lance un DLC qui ajoute du contenu (costumes, personnages, nouvelles missions…) : le DLC 3C3C1D119440927.

Et si vous souhaitez posséder la version ultime de NieR Automata, Square-Enix édite une version GOTY en 2019, sobrement intitulée NieR Automata : Game of YoRHa. Une version qui comprend le jeu, le DLC 3C3C1D119440927 ainsi que du contenu numérique en bonus. Et c’est justement cette version qui nous intéresse, puisqu’elle est aussi désormais disponible sur Nintendo Switch, sous le nom NieR Automata : The End of YoRHa Edition.

2B free

Si vous avez passé les dix dernières années dans une grotte, alors un petit rappel de l’histoire du jeu s’impose. Nous sommes dans un futur lointain (plus de 10 000 ans après JC), que l’on souhaite venu d’une réalité alternative puisque nous sommes ici dans un monde postapocalyptique… Des envahisseurs venus d’un autre monde, attaquent sans crier gare, déchaînant une nouvelle menace : des armes dévastatrices, connues sous le nom de « formes de vie mécaniques ».

Confrontée à cette menace insurmontable, l’humanité est contrainte de fuir la Terre pour se réfugier sur la Lune. Vous incarnerez 2B, membre de la nouvelle escouade androïde YoRHa. Vous plongerez dans un combat acharné pour reprendre le contrôle de la planète.

► LIRE AUSSI NOTRE TEST : Genshin Impact : un bon RPG free-to-play, qui ne nie pas ses influences

Voilà pour ce qui est du pitch. Le scénario n’a pas changé d’un iota, et reste toujours aussi fascinant ! Et c’est là un énorme point fort pour le jeu : son écriture intelligente, qui aborde divers thèmes (comme la place de l’humanité dans l’univers, l’humanisme des machines, ou tout simplement le sens de la vie) avec une approche cohérente, adulte… Et sans tomber dans la facilité scénaristique, voire dans le gros raccourci que l’on voit venir à des kilomètres. Bien sûr, certains passages seront prévisibles, mais dans l’ensemble, l’histoire nous happe par son propos quasi philosophique. Et que dire des fins ?

Car sans trop vous en dire, NieR Automata est de ces jeux qui vous réservent plusieurs conclusions. Et croyez moi, vous allez devoir finir le jeu plusieurs fois si vous comptez admirer la vraie fin (je vous laisse chercher comment 😉 ) Il va sans dire que la durée de vie du titre n’en est que plus longue. D’autant qu’une fois terminée, on recommence l’aventure avec grand plaisir, et avec le bonheur de découvrir encore des choses qui nous avaient échappé lors du premier run. De même, pour bénéficier du contenu bonus de cette version, il faudra avancer suffisamment loin dans le jeu… NieR Automata : the End of YoRHa est un jeu dont la récompense se mérite !

Une merveille sur Switch

J’entends déjà d’ici les remarques disant que le jeu est, d’une part, moins beau que sur PS4/XOne… D’autre part, que ses graphismes ont vieilli. Et je ne peux le nier. Oui, c’est vrai, la Switch étant moins puissante, le rendu visuel semble en dessous des autres versions. Et oui, c’est vrai aussi, la Switch nous a offert des jeux plus beaux. Et par un curieux hasard, je pense par exemple au très récent Bayonetta 3 du même studio Platinum Games, dont je vous reparle très vite…

Maintenant, une petite précision s’impose. NieR Automata n’est pas le premier jeu à avoir été porté sur Switch. Mais contrairement à plusieurs titres assez récents, lorsque vous achetez le jeu de Square-Enix, vous achetez le jeu complet. Et non une version qui va tourner grâce au cloud, technologie qui permet à des titres visuellement incroyables de tourner sur une Switch (ce sera par exemple le cas avec les remakes de Resident Evil 2, 3 et VII qui arrivent ces prochaines semaines).

► LIRE AUSSI NOTRE TEST : Final Fantasy VII Remake : une relecture déjà culte

Partant de ce principe, ce portage de NieR Automata peut réellement être qualifié de prouesse technique. J’ai écrit plus haut que le rendu est moins précis que sur une PS4, il n’empêche que cette copie est visuellement magnifique. Les décors sont toujours aussi superbes, les animations toujours aussi convaincantes, le gameplay toujours aussi agréable… Bref, c’est quasiment le même jeu, malgré les concessions nécessaires pour tourner sur Switch : on remarque un peu d’aliaising, de flou en arrière plan ou encore des couleurs plus ternes.

Pour terminer sur le volet technique, je pourrais aussi vous parler longtemps de l’OST du jeu, qui est parmi les plus belles entendues dans un jeu vidéo. Elle est signée Keiichi Okabe, à qui l’on doit déjà les musiques de NieR, de Drakengard 3, des différents volets de Tekken… Sur cette OST, on trouve aussi quelques moments de grâce, interprétés par la chanteuse anglo-japonaise Emi Evans, ou par l’américaine J’Nique Nicole. La musique du jeu est une merveille !

Et la jouabilité dans tout ça ?

Vos premiers pas dans NieR Automata : the End of YoRHa risquent de vous déstabiliser puisque le jeu vous lâche dans une phase de… Shoot’em up. Un pari osé qui ne dure que le temps d’une intro, avant de vous laisser avec un gameplay plus classique. De l’action-RPG avec ses combats en temps réel, mais en touchant aussi à la plateforme, au beat’m all, au shoot’em up, à l’exploration en openworld… Ce mélange des genres apporte une diversité bienvenue, dans un jeu qui aurait facilement pu choisir la voie de la facilité.

Le jeu tourne plutôt bien malgré ses « seulement » 30 fps, avec un affichage en 1080p en mode docké qui, sans surprise, retombe à 720p en mode nomade. Le principal attrait de cette version Switch est, bien évidemment, ce mode nomade qui vous permet d’emporter le jeu partout avec vous, ce qui n’était pas possible jusqu’à présent. Prévoyez toutefois un bon niveau de charge avant de commencer une partie car, une fois lancé, il est rare de ne rester jouer que cinq minutes.

► LIRE AUSSI NOTRE TEST : Final Fantasy X/X2 HD Remaster : la Switch a aussi le droit à un portage soigneux d’un RPG culte

En matière de gameplay, rien ne change véritablement si vous connaissez déjà la version PC/PS4/XOne. C’est toujours aussi nerveux, toujours aussi jouissif. Votre personnage se déplace de manière fluide, et enchaîne les coups avec frénésie lors des combats. Tantôt contre de petits groupes d’ennemis, tantôt avec cette impression d’être totalement débordé entre les adversaires et leurs projectiles qui remplissent tout l’écran. Quand ce n’est pas un boss qui déclenche un combat épique ! Heureusement, pour les non-initiés, le jeu vous propose des aides en début de partie. Et votre pod (une petite machine « couteau suisse » qui vous accompagne sur le terrain) sera d’un grand secours. Ses tirs peuvent être automatisés, pour plus de confort en cas d’attaques ennemis.

Les principaux défauts en matière d’ergonomie sont le fait de la console, et non du jeu lui-même. Ainsi, le texte des sous-titres, trop petit, est presque illisible en mode nomade. Et on vous conseille fortement d’oublier la manette originale de la Switch (les joycons) si vous possédez une manette pro. En effet, les joycons sont critiquables d’une part pour l’impression de mollesse des sticks, et pour les gachettes trop rapprochées, ce qui risque de perturber votre partie, notamment lors des combats. La manette Pro est ici plus adaptée, il n’y a pas photo !

Au final

Cinq ans… On pourrait presque considérer maintenant NieR Automata comme un vieux jeu. Pourtant, cet A-RPG demeure encore un classique du genre, un hit increvable, et ça se vérifie encore aujourd’hui avec cette version Switch. Ce portage, qui compte parmi les conversions PS4/XOne vers la Switch des plus réussies, s’impose d’entrée comme l’un des meilleurs jeux de la console de Nintendo. Cette version est un véritable cadeau de la part de Platinum Games, qui ne se moque pas des joueurs, loin de là. Le portage n’a pas à rougir face à ses aînés, et offre toute la richesse de NieR Automata aux joueurs Switch.

► LIRE AUSSI : 2B (NieR Automata) s’invite dans SoulCalibur VI

Le jeu reste ce qu’il a toujours été : un formidable hommage au genre RPG. Un incontournable si vous aimez le jeu de rôle japonais. Mais il est beaucoup plus que cela : aviez vous remarqué que, derrière son mélange des genres, NieR Automata : the End of YoRHa est aussi un hommage à l’histoire du jeu vidéo ? Il revisite le RPG, le shoot’em up ou la plateforme à travers leur évolution et leur chronologie ces quarante dernières années. Quand on vous dit que son écriture est d’une grande richesse, et beaucoup plus subtile qu’on ne le pense !

Quand certains se gavent avec des jeux moyens (ou des remakes) vendus à 80€, cette version Switch met à votre disposition l’un des plus gros hits de ces 10 dernières années pour moins de 40€. Vous vous doutez donc de ma conclusion : NieR Automata : the End of YoRHa est un incontournable. Que dis-je, un indispensable si vous aimez le jeu vidéo !


NieR Automata : the End of YoRHa Edition

  • Par : Platinum Games pour Square-Enix
  • Sur : Switch (lien eShop).
  • Genre : A-RPG
  • Classification : PEGI 18
  • Prix : 39,99€
  • Condition de test : testé sur une version dématérialisée fournie par l’éditeur. Jeu déjà fini sur PS4.
Les points positifs :
  • Un scénario passionnant, quasi philosophique
  • L’une des plus belles OST
  • L’un des meilleurs portages sur Switch
  • La DA de toute beauté
  • Le gameplay nerveux
  • Rendu convenable tant en nomade qu’en docké
  • Le jeu est stable en 30 fps et 720p en nomade, et 1080p en docké
  • Le jeu + le contenu bonus pour 40€
Les points négatifs :
  • Des concessions pour tourner sur Switch : le jeu est plus terne, on a du flou d’arrière plan…
  • Sous-titres trop petits en mode nomade
  • La mollesse des joycons
  • Un peu d’aliasing