Une jeune fille emprisonnée dans l’esprit d’un fou, un univers à la fois magnifique et inquiétant… Le nouveau jeu de Ravenscourt et du québécois Frima Studio est disponible ! Illusion : A Tale of the Mind va vous transporter dans un univers bien singulier. Tantôt dérangeant, tantôt de grande beauté… Mais puisque l’on parle d’esprit, il va au passage mettre le votre à l’épreuve… C’est parti pour le test !

Bienvenue dans le monde de la folie !

Pour reprendre le pitch de l’éditeur, Illusion : A Tale of the Mind va vous permettre de suivre Emma, une petite fille aux cheveux blancs, qui tente de libérer l’âme de son père, emprisonnée dans l’esprit d’un homme de cirque qui a basculé dans la folie. Elle-même plongée dans ce délire digne de vos cauchemars les plus torturés.

C’est donc dans cet univers étrange, aux allures de cirque des années 20, qu’Emma se réveille. Et comme dans beaucoup de jeux du genre, elle sera accompagnée par un petit compagnon à fourrure. Ce lapin tout mimi répond ici au doux nom de… Toupin (en VF).

Pour se sortir de ce guêpier découpé en chapitres, Emma va donc devoir découvrir l’histoire des principaux personnages. Et comprendre pourquoi elle se retrouve là… Retrouver des souvenirs oubliés, et mener l’enquête dans ce subconscient déconnant, afin de lever le voile sur les mystères ou les faits pouvant expliquer la folie et la tristesse ambiante.

C’est surtout votre esprit qui va être torturé… Ou pas !

Illusion : A Tale of the Mind est un jeu rangé dans la catégorie Aventure/Réflexion. Autrement dit, il se compose de phases d’explorations, rythmées par de nombreuses phases de puzzle ou de réflexion. Les énigmes s’enchaînent, et vont vous demander de faire preuve d’observation, de logique… Vous obligeant même parfois à déplacer la caméra afin d’aligner des objets du décor, ou à jouer avec les lumières… Afin de former de nouveaux items.

Le principe est tout bonnement génial… Du moins au début ! Car si le challenge est là, si le premier chapitre profite de la découverte… Force est de constater que le jeu s’enferme ensuite dans une certaine forme de redondance : les énigmes finissent vite par se ressembler (vous en venez donc plus vite à bout), et par tomber dans la facilité… Pour ne pas dire que, dès le second chapitre, le jeu s’oriente davantage vers une progression plus contemplative. Oui, le jeu est beau, mais ne comptez pas plus de 6h pour en voir la fin !

On pourrait aussi aborder la question de la jouabilité, les déplacements d’Emma n’étant pas toujours de la meilleure précision. Lors des phases d’exploration, ça passe ! Mais lorsqu’il s’agit de faire un parcours sans faute (sous peine de devoir recommencer à la première erreur), ça devient plus embêtant ! La jouabilité trop rigide, voire capricieuse, peut vite devenir un handicap !

Au chapitre des défauts, on pourrait aussi pointer quelques fautes d’ortographe. Ou encore des écrans de chargement avec des textes qui font parfois référence à des événements qui n’ont pas encore eu lieu… Bonjour les spoilers 😉

Un scénario fort

Outre sa direction artistique sublime, Illusion offre un scénario captivant. Car derrière les périples d’Emma dans ce monde de la folie, on peut deviner quelques thématiques plus sombres. La Première Guerre mondiale et les blessures ouvertes qu’elle a laissé, par exemple. Emma croise sans arrêt des fantômes du passé.

Plus le joueur en découvre sur les protagonistes du jeu, plus il s’émeut ! Tantôt glauques ou inquiétants, ils sont aussi profondément attachants ! Car si le jeu n’est pas dénué de défauts (évoqués plus haut), il faut lui reconnaître le fait qu’il bénéficie d’une écriture particulièrement léchée, un background vraiment soigné. Il touche à des thématiques fortes, et parvient à créer un véritable sentiment d’empathie. Le jeu est chargé en émotions… Hélas, cet aspect est parfois entaché par un doublage qui manque de conviction.

Le jeu jouit d’une écriture maîtrisée, mais aussi une direction artistique à tomber ! Les thèmes musicaux sont en parfaite résonance avec ce choix de faire évoluer Emma dans les années 20. Le level-design ou le chara-design, sont de petites merveilles visuelles, qui font vite oublier les défauts évoqués précédemment.

Au final

Illusion : A Tale of the Mind n’est pas le jeu de l’année… Mais il a ce petit truc qui fait que l’on s’y accroche. Que l’on se laisse porter en total mode détente, afin de connaître la conclusion d’une histoire qui, mine de rien, parvient à nous intriguer. Ce qu’elle a de plus bizarre constitue aussi ce qu’elle a de plus attachant !

Alors oui, le jeu est frustrant : Principalement car, une fois passée la surprise de la découverte, les énigmes perdent de leur intensité, de leur inventivité ou pire, de leur difficulté. Mais l’impression générale qui se dégage du jeu est que l’on a passé un très bon moment. Le jeu n’est pas le méga-hit de l’été, mais il a une vrai personnalité. Et rien que pour ça, c’est un « oui » ! Modéré, mais « oui » quand même ! Reste à voir si vous êtes prêts à investir 20€ pour tenter l’aventure, ou attendre que le jeu soit proposé à moitié prix…


Illusion : A Tale of the Mind

  • Par Ravenscourt et Frima Studio, sur PS4, Xbox One et PC.
  • Genre : Aventure/réflexion.
  • Classification : PEGI 7.
  • Prix : 19,99€.

 

Just an illusion :

  • La direction artistique, le level-design et le chara-design
  • L’ambiance générale du jeu, son univers
  • Un titre qui a une vraie personnalité
  • Le scénario
  • La bande-son qui colle à l’ambiance

Désillusion :

  • Des énigmes qui finissent par se répéter
  • Progression plus (trop) contemplative à partir du second chapitre
  • Des contrôles imprécis
  • Le doublage qui a quelques ratés
  • Durée de vie courte : 6h maximum !
  • Quelques fautes d’ortographe
  • Des écrans de chargement qui spoilent
 .