Surpriiiiiise !! Si Codemasters nous a habitués à accueillir son nouveau jeu officiel de Formule 1, chaque année à la fin des vacances (fin août), Hamilton et ses amis arrivent avec quasiment deux mois d’avance cette année ! On se répète chaque saison mais… F1 2019 n’est pas qu’une simple mise à jour. Il arrive avec quelques nouveautés. Et c’est ce que nous allons voir maintenant !

F1 versus… Lui-même !

Le F1 nouveau est arrivé ! Certes, plus tôt cette année, mais toujours avec cette ferme intention de mettre tout le monde d’accord ! Et de s’imposer comme la simulation ultime de Formule 1, un créneau dans lequel Codemasters doit se sentir un peu seul depuis quelques années. Alors, on va expédier tout de suite la question qui vous brûle les lèvres : oui, F1 2019 est actuellement le meilleur jeu de Formule 1 sur le marché… Sans grande peine puisqu’il est le seul représentant (sur consoles du moins) de la discipline. Et à la rigueur, son plus grand rival ne sera autre que F1 2018, que nous avions rincé il y a un an. Et c’est ici que s’achève notre test…

Hop hop hop ! Pas si vite ! Car il y a une autre question très importante, qui vous a mené à lire ce test ! Est-il utile d’investir plus de 60 balles dans un nouveau F1, si on a déjà claqué trois mois d’argent de poche dans son prédécesseur, il y a un an ? Et c’est une excellente question ! Car contrairement à d’autres jeux de sport (on a des noms), chez Codemasters, on bosse entre deux éditions, afin d’améliorer sa licence. On ne se contente pas de reprendre le jeu de l’année précédente, et de le passer dix minutes au micro-ondes !

Lire aussiTEST : F1 2018 : Codemasters en pôle position ?

Cependant, je ne vais pas vous mentir : beaucoup de points sont similaires, de F1 2018 à F1 2019. Aussi, je passerai rapidement dessus. Et là, je pense par exemple à l’aspect « gestion » de la voiture, qui vous permet de l’améliorer sur de très nombreux points. Cet aspect est quasiment similaire au génial Recherche & Développement de 2018… Si ce n’est que les configurations des voitures, des pneus, comme l’arbitrage d’ailleurs… Ont été mises à jour pour être raccord avec le règlement de la saison 2019.

En revanche, je m’attarderai davantage sur les nouveautés et les améliorations notables. D’autant que la nouvelle réglementation pour cette saison 2019 apporte quelques nouveautés, comme une aérodynamique revue et moins d’appui pour votre voiture (et vous allez vraiment le sentir manette en main). Alors, on ouvre tout de suite la boite, avec une jaquette qui évolue selon votre pays. En France, le visuel met en avant Charles Leclerc et Pierre Gasly.

F1 2019 ou F2 2019 ?

Et on va commencer tout de suite par la grosse nouveauté de cet opus… Du moins, celle pour laquelle Codemasters a beaucoup communiqué ! Cette année, vous allez pouvoir participer à la fois au championnat officiel de Formule 1, mais aussi à celui de Formule 2. Une grande première dans la série !

Et venant d’une licence qui prétend être la référence ultime des simulateurs de F1, je trouve l’idée excellente. Car pour courir en Formule 1, il ne suffit pas de poser ses fesses dans un baquet ! Un pilote de F1 est un sportif qui en a bavé dans les divisions inférieures. Avant de figurer parmi les meilleurs pilotes de l’épreuve reine, il a dû débuter tout en bas, souvent en karting… Et exceller dans différents championnats pour gravir les échelons, jusqu’à la catégorie ultime. Certes, la simulation ne va pas jusque là (peut-être un jour)… Mais l’arrivée de la F2, outre le fait qu’elle apporte de la diversité dans le jeu, nous rappelle que la Formule 1 n’est que la finalité d’un parcours compliqué.

Toujours est-il que la F2 débarque cette année, de manière hélas trop discrète en mode carrière (j’y reviens plus bas)… Mais avec des options plus intéressantes en parties rapides, ou en multijoueur, puisque les différentes livrées disponibles sont personnalisables. À vous de débloquer les skins et autres améliorations. Et ça va vous occuper un moment !

En revanche, on relèvera que, pour le moment, seule la saison 2018 de F2 est disponible. Mais Codemasters nous a assuré que la saison 2019 va arriver prochainement avec une mise à jour.

Un mode carrière basé sur la rivalité

Concernant le contenu du jeu, assez copieux il faut le dire, je vais passer rapidement sur les classiques que sont les courses rapides, le contre-la-montre, le week-end de Grand Prix… Ou sur un online qui propose des options assez classiques dans les jeux de courses (si ce n’est que F1 2019 a, cette année, un menu consacré à son propre eSport). Je préfère m’attarder sur le mode carrière, encore plus complet que l’an passé : là aussi, on a du nouveau !

Tout commence de manière assez classique, par la création de votre avatar (masculin ou féminin comme l’an passé). Mais, la nouveauté arrive ensuite ! Car désormais, ce n’est pas une écurie de F1 que vous allez choisir, mais une écurie de F2 ! Je vous l’ai dit plus haut : pour monter en F1, il va falloir mouiller la combi ! Enfin… Pas tant que cela en fait, car quand je parlais de F2 anecdotique, ça se vérifie justement ici ! L’idée était bonne sur le papier, hélas, il vous suffit de boucler trois mini-scénarii pour débarquer la bouche en fleur en Formule 1 !

C’est d’autant plus dommage que votre début de carrière vous met face à un rival, avec un début de scénario vraiment passionnant pour un jeu de courses. Je vous laisse découvrir les trois scénarii, mais sachez que vos performances vont déterminer quelles seront les écuries de F1 qui vous proposeront de rejoindre leurs rangs. Hélas, une fois en F1, la rivalité avec votre antagoniste va devenir plus anecdotique, à peine évoquée lors des interviews. De même, seconde déception avec ce mode scénarisé : les propositions de contrat ne sont là que pour vous aider à choisir une écurie… Mais si l’envie vous prend, vous pouvez forcer un peu pour finalement débarquer chez le constructeur de votre choix.

Pour le reste, le mode carrière devient ensuite assez classique : des objectifs à remplir, des courses à gagner, une voiture à optimiser, et surtout une réglementation à suivre à la lettre… Mon plus gros regret avec ce mode est l’idée géniale de Codemasters de nous proposer enfin un scénario basé sur la concurrence avec un rival… Mais qui après nous avoir fait saliver, retombe comme un soufflé dès lors que vous posez le pied en F1…

Trop dur, pas assez 'arcade' !!
C’est un reproche que certains  font à la série, et pourront faire à ce F1 2019. Mais… Je vous rappelle que nous parlons ici d’un « simulateur » et non d’un jeu typé arcade, justement ! Qui plus est une version 2019 qui m’a semblé plus accessible que la précédente ! Mais si toutefois vous êtes fan de F1, mais que vous n’aimez pas vous prendre la tête, sachez qu’en course rapide, ou en GP, vous pouvez désactiver les dégâts et l’arbitrage. Un réglage que vous allez vite oublier, tant finir la course en tête, avec une longueur d’avance, devient alors facile !

Graphismes : le jour et la nuit

Si, visuellement, le jeu est très proche de son prédécesseur (qui flattait la rétine et tournait déjà en 60fps), on constate néanmoins quelques nouveautés très agréables à regarder. Notamment en ce qui concerne les éclairages de nuit. Et force est de constater que le rendu est top, ce point n’est pas uniquement un argument de vente pour Codemasters ! Vous allez vite comprendre, lors de vos premiers tours à Abu Dhabi ou Singapour !

En fait, la recette est simple : les développeurs ont repris le système d’atmosphère de F1 2018 pour la lumière du jour, en l’adaptant ici aux pistes de nuit. Résultat, le jeu dispose désormais d’une brume atmosphérique complète sur les circuits nocturnes. Le résultat est saisissant, peut-être un peu trop, d’ailleurs ! Car si le ciel noir ne nous rappelait pas que l’on pilote en pleine nuit, on aurait presque l’impression de rouler en plein après-midi.

Lire aussiTEST : Grip: Combat Racing : quand Rollcage couche avec WipeOut, le résultat est renversant

Pour le reste, la modélisation des voitures est encore plus détaillée qu’auparavant (mention spéciale pour les effets de reflets encore plus poussés). De même, les conditions climatiques sont parfaites… Et je puis vous assurer que, rouler sous la pluie ou en plein soleil, ce n’est pas la même, et vous allez le sentir !  Autre bonne surprise : le rendu des pneus, plus jolis, et beaucoup mieux modélisés, il suffit de les regarder pour voir instantanément leur état d’usure.

Enfin une IA à la hauteur ?

Ah ! Enfin, il est temps d’aborder LE point sur lequel j’attendais ce F1 2019. Son intelligence artificielle ! C’était le gros point noir des épisodes précédents : une IA en mode bourrin, qui venait vous terraformer le derrière au premier virage ! Et la principale difficulté du jeu venait justement de là ! Car si F1 2017 ou F1 2018 (pour ne citer qu’eux) étaient des jeux très techniques et exigeants, au bout de plusieurs heures d’entrainement, vous pouviez parvenir à conduire proprement… Mais le comportement de l’IA pouvait réduire à lui-seul tous vos efforts à néant, en quelques secondes.

Et bien, figurez-vous que l’IA me semble cette année plus cohérente, plus réaliste ! N’est-ce qu’une impression ? Il ne me semble pas ! Les autres pilotes ont enfin compris que «pilotage agressif» ne signifie pas «réduire votre voiture en pièces détachées». L’IA n’est plus agressive cette année, elle est devenue combative. Ce n’est pas la même chose ! Elle ne viendra plus vous défoncer, mais cherchera à vous gratter proprement, en prenant votre aspiration ou en attaquant dans les virages.

Lire aussiTEST : Mortal Kombat 11 : un retour brillant pour une saga Kulte

Bien évidemment, en début de jeu le temps de retrouver mes marques, il m’est arrivé plus d’une fois de me crasher contre un adversaire. Mais pour être honnête, je dois vous avouer qu’à chaque fois, la collision était provoquée par un mauvais placement de ma part, ou par un freinage trop tardif. Mea culpa ! Ce qui me fait d’ailleurs penser que la fameuse touche « rewind » (carré, pour revenir 10 secondes en arrière et avoir une seconde chance en cas de crash) est toujours d’actualité 😉

En conclusion, l’IA a donc été revue et corrigée. Et cela se ressent : le jeu, bien qu’il soit encore très technique (c’est une simu, pas un jeu d’arcade, encore une fois), me semble plus simple que les années précédentes. À moins que ça ne soit l’habitude, mais j’ai des doutes…

Les F1 de Légende sont toujours de la partie !

Pour la troisième édition, déjà, vous pourrez aussi piloter (en mode libre) des voitures qui ont marqué l’histoire de la Formule 1. Et comme les bolides de 2019 ou les F2, on peut les regarder sous toutes les coutures dans l’option Showroom.

Pour cette édition, on prend les « classiques » de l’an passé, on y ajoute les DLC de F1 2018… Dans F1 2019, vous allez donc retrouver : La Lotus 72D de 1972 ; Ferrari 312 T2 de 1976 ; McLaren M23D de 1976 ; Lotus 79 de 1978 ; Ferrari 312 T4 de 1979 ; McLaren MP4/1B de 1982 ; Red Bull RB6 de 2010 ; McLaren MP4-23 de 2008 ; Ferrari F 2007 de 2007 ; Renault R26 de 2006 ; Ferrari F2004 de 2004 ; Ferrari F2002 de 2002 ; McLaren MP4-13 de 1998 ; Williams FW18 de 1996 ; Ferrari 412T2 de 1995 ; Williams FW14 de 1992 ; McLaren MP4/6 de 1991 ; McLaren MP4/4 de 1988 ; Brawn BGP-001 de 2009 ; Williams FW25 de 2003.

De plus, l’édition Legendes va vous faire revivre la plus grande rivalité de l’histoire de la F1 ! Elle intègre ainsi deux célèbres bolides et leurs pilotes respectifs : la McLaren MP4/5B d’Ayrton Senna, et la Ferrari F1-90 d’Alain Prost, de la saison 2010. Pour revivre cette rivalité acharnée entre «Le Professeur» et «Magic Senna», vous pourrez compter sur huit nouveaux défis.

Lire aussiTEST : DiRT Rally 2.0 : un retour aux sources pied au plancher !

Enfin, si vous aviez précommandé le jeu, deux autres bolides s’ajoutent à la liste, pour fêter les 10 ans de Codemasters aux commandes de la licence. La Ferrari F10 (Alonso et Massa) ainsi que la McLaren MP4-25 (Hamilton/Button). Comme l’an passé avec les bonus de préco du jeu, on peut espérer qu’elles seront bientôt disponibles à l’achat.

Des améliorations pour F1 2020 ?

En toute objectivité, il me semble difficile de souligner ici des défauts, quand le jeu s’approche autant de l’excellence ! En revanche, vu que Codemasters semble écouter les critiques pour améliorer ses jeux, voici quelques points qu’il serait bon d’améliorer pour l’an prochain.

Certes, les interviews contribuent à l’immersion, à nous donner l’impression de regarder un vrai GP. Mais… Comment dire… Le jeu d’acteur n’est clairement pas au top, les questions de la journaliste (la même qu’en 2018) sont parfois complètement débiles… Et très vite, on en vient à s’interroger sur l’utilité de cette option. Comment rendre cet aspect plus intéressant ? Peut-être en incluant de vraies interviews  (en piquant des images d’archives à l’INA par exemple) ? Si F1 doit prendre une orientation qui satisfasse les fans de la discipline, pourquoi ne pas jouer la carte du « musée de la F1 » comme le fait Gran Turismo pour le sport automobile ? Les voitures de légende sont un bon début, mais maintenant il faut aller plus loin encore 😉

Lire aussi : TEST : Ride 3 : Un très bel emballage, mais hélas mal exploité

S’il est un point qui n’a pas encore été amélioré, c’est bien la modélisation des pilotes, très inégale ! Va pour Hamilton, Vettel ou Alain Prost (version Légendes)… Mais d’autres champions ont été massacrés ! Sur la photo ci-dessus, il faut quand même pas mal plisser les yeux pour reconnaître Romain Grosjean, et l’édition Légendes ne met pas vraiment Ayrton Senna à son avantage. Dans les cinématiques, certains gardent leur coté plastique, qui va vous laisser l’impression de contrôler des Sims…

Au final

La conclusion sera la même que celle des années précédentes : F1 2019 est tout simplement le meilleur simulateur de Formule 1 ! L’an passé, on sentait comme un danger planer au dessus de la tête de Codemasters : à trop être bon, il arrive un moment où l’on ne peut plus se surpasser. Et F1 2018 nous avait laissé craindre qu’il serait difficile de faire mieux. Et pourtant… C’est tout simplement en corrigeant les erreurs de ce dernier que Codemasters parvient cette année encore à pousser la jauge encore plus loin !

Bien sûr, F1 2019 n’est pas dénué de défauts. Le principal étant sa mise en scène qui, si elle se veut plus immersive, s’avère au final souvent trop kitsch. Et le rendu des pilotes semble tout droit sorti d’un studio allemand spécialisé dans le simulateur de balayeuse municipale.

Mais toujours est-il qu’un gros effort a été fait sur le contenu, plus riche que jamais, ou sur les graphismes in-game qui poussent le curseur encore plus loin. Hyper-complet, l’aspect simulation est une nouvelle référence du genre. Enfin, avec une IA enfin plus cohérente, le jeu nous offre enfin ce que nous en attendions… Codemasters a véritablement mouillé le maillot, encore cette année… F1 2019 enterre F1 2018, qui était pourtant le meilleur jeu du genre…


F1 2019

  • Par Codemasters
  • Sur PS4, Xbox One et PC.
  • Genre : Simulation de F1.
  • Classification : PEGI 3.
  • Prix : 69,99€ (Anniversary édition), 79,99€ (éd. Légendes) et environ 10€ de moins sur Steam.

 

Points positifs :

  • Tout le plateau de la F1 ET de la F2 (2018 pour le moment)
  • Toujours aussi chouette visuellement
  • Un mieux avec l’IA
  • La Carrière affinée
  • Des règles et des configs à jour
  • Un gros contenu (et une durée de vie en conséquence)
  • Les éclairages de nuit
  • Une conduite toujours aux petits oignons

Points négatifs :

  • La F2, une nouveauté finalement assez timide
  • La modélisation de certains pilotes, qui fait saigner les yeux
  • Les séquences d’interviews, plus drôles qu’immersives
  • Un prix peut-être trop élevé.
 .