Après une très longue attente (qui se compte en années), le jeu Dead Island 2 est enfin là ! Si vous aviez aimé les deux premiers opus de ce jeu de massacre en mode gore, alors vous serez ravis d’embarquer avec nous pour ce nouvel opus. Signe particulier : il porte bien mal son nom puisque nous ne sommes plus dans une île infestée de zombies… Mais dans une Los Angeles apocalyptique, qui sent bon la fin du monde… Prenez votre plus belle barre à mine, c’est parti pour notre test.

Un jeu attendu depuis… 2014 !

L’attente a été tellement longue que la sortie de ce Dead Island 2 en devient complètement incroyable ! D’ailleurs, on ne pourra que saluer la persévérance de Deep Silver, qui n’a rien lâché, qui a tenu bon pour que le jeu sorte enfin. Car souvenez vous : il avait été dévoilé avec un excellent trailer (sur la musique The Bomb de Pigeon John) lors de l’E3 2014 !

Et puis, plus rien, silence radio. DI2 (pour les intimes), annoncé sur PS3, avait été reporté à une date indéfinie. Passant entre les mains de plusieurs studios de développement : Yager devait le sortir en 2015, mais passera le relais à Sumo Digital. Et c’est finalement Dambuster Studios (Homefront : The Revolution) qui récupère le bébé en 2019. De notre point de vue, devant un si long silence depuis 2015, on avait même craint son annulation pure et simple. Jusqu’à ce que Deep Silver ne revienne nous donner des nouvelles début 2022, pour nous rassurer. Oui, le jeu de Dambuster Studios était bien encore en développement, et mieux : sa sortie était estimée pour début 2023.

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Dead Island 2 est le troisième titre canon d’une série qui vous plonge dans un monde infesté par des zombies, suite à une contamination de masse. Avec toutefois une approche aux antipodes de Resident Evil ou The Walking Dead. Ici, le ton est décalé, et Dead Island est un gros défouloir. Dans lequel les zombies sont de véritables punching-balls sur lesquels vous allez libérer toute votre ingéniosité pour les tartiner au mieux au sol ou sur les murs. Dans Dead Island, on s’éclate, dans tous les sens du terme !

Dead Island (Techland), premier épisode de la série, sort en 2011 sur PS3, PC et X360. Le jeu se déroule sur une île paradisiaque près de la Nouvelle Guinée, Banoï. Vous vous réveillez dans un hôpital, tandis que l’île est ravagée par une invasion de zombies. Deux ans plus tard, en 2013, Techland et Deep Silver remettent ça avec Dead Island Riptide, une extension standalone, sur les mêmes supports, qui fait suite à DI. Devant le succès de ces deux jeux, Deep Silver (éditeur) annonce la suite, Dead Island 2, en 2014… Dans la liste, on pourrait aussi citer le jeu dérivé Escape Dead Island en 2014 (un jeu en cel shading), ou encore Dead Island Retro Revenge, un jeu en pixelart en 2016. Pour compléter la liste, on ajoutera Dead Island Survivors, sur mobiles en 2018, ou encore Dead Island Epidemic, un MOBA qui sera annulé.

Bienvenue à Hell-A

Bien ! Il est temps d’entrer dans le vif du sujet ! Tout juste dix ans après Dead Island Riptide, on reprend les bases, mais on voit plus grand : on est désormais au pire sur XOne et PS4, au mieux sur PS5/Series X-S ! Le terrain de jeu n’est plus le même non plus, puisque désormais, vous allez défourailler du zombie non plus sur une île tropicale… Mais dans cette gigantesque ville qu’est Los Angeles. Il faut quand même préciser que ce jeu d’action/survival horror à la première personne ne surfe pas sur la tendance du moment. On n’évoluera donc pas dans un monde ouvert, comme dans 99% des jeux actuels.

Tandis que la catastrophe virale prend de l’ampleur, vous évacuez avec d’autres personnes via l’aéroport de LA. Évidemment, rien ne se passe comme prévu et, suite à un crash, vous faites partie des rares survivants. Le jeu vous propose alors de choisir entre six slayers, de sexe et corpulence variés, chacun ayant des statistiques et aptitudes qui lui sont propres. Vous êtes désormais prêt à faire face à ce virus mortel qui se répand dans Los Angeles et transforme les habitants en zombies. Et quand vous vous faites mordre à votre tour, vous découvrez avec stupéfaction que vous semblez être immunisé…

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Inutile d’aller plus loin… Dans un jeu de ce genre, on se moque complètement du scénario. Et c’est tant mieux, car à la surprise générale, celui-ci s’en tire plutôt bien, avec des références au Covid19, ou aux influenceuses qui en prennent aussi pour leur grade ! Beaucoup d’humour, de situations délirantes, et des passages plus graves. L’histoire aligne les poncifs des histoires de zombies, dès les premières minutes de jeu, mais avec quelques sorties et références assez drôles. Les personnages sont quant à eux très (trop) stéréotypés. Globalement, pour terminer sur l’écriture, tout est quand même assez prévisible ! D’ailleurs, je dois aussi vous avouer que quelques jumpscares sont aussi loupés pour les mêmes raisons : on voit venir de loin les attaques surprises de nos amis morts-vivants.

Comme je l’ai écrit plus haut, nous ne sommes pas dans un monde ouvert. Ne comptez donc pas pouvoir vous balader librement dans une Cité des Anges grandeur nature. Cependant, les développeurs vous ont concocté une visite plutôt sympa de la célèbre ville préférée des stars et des influenceuses. De Beverly Hills à Venice Beach, il y a de fortes chances pour que vous reconnaissiez plusieurs zones… La reproduction de ces sites est réussie et, paradoxalement, ces endroits aussi déserts et ruinés qu’ils soient, semblent organiques.

Méga-soldes sur la viande hachée, au rayon boucherie !

Il est assez difficile de décrire Dead Island 2, tant il emprunte à divers types de jeux vidéo. Sur le papier, il s’agit d’un jeu d’action /survival horror / zombie slasher, en vue à la première personne. Un FPS, si on veut, si ce n’est qu’ici, on massacre essentiellement au corps à corps ! Mais le jeu emprunte aussi au RPG pour sa gestion des compétences (sous forme de cartes à débloquer et à affecter à des emplacements dédiés. On peut même construire plusieurs builds), et la montée en niveau de son personnage ou de ses armes. Il fait aussi penser aux jeux de survie, pour la partie crafting des armes.

Vous allez devoir survivre dans cet enfer grâce à votre ingéniosité. Ramassez un maximum de matériaux, de composants, de bidules… Qui vont vous permettre de crafter et de fabriquer des armes plus inventives les unes que les autres. Car si on commence avec une bonne vieille batte ou un pied de biche, ils vont se péter à une vitesse prodigieuse. Heureusement, de nouvelles armes plus élaborées de destruction massive de morts vivants arriveront ensuite. Et si toutefois, vous manquez de matos, il vous reste vos pieds (façon Léonidas dans 300), ou vos poings. Et lorsqu’il s’agit de frapper, on sent que les développeurs se sont fait plaisir : démembrements détaillés, pétages de gueules dans le sens premier du terme, ou finish mooves qui vont laisser des taches sur le parquet… Dead Island 2 est un jeu qui joue la carte du gore, de façon totalement décomplexée.

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Dans les rues de LA, vous allez croiser plusieurs types de zombies, aux caractéristiques diverses : des Trainards (Shamblers, les plus faibles), des Marcheurs (ou Walkers, le zombie de base dans le jeu), des Sprinteurs (Runner) qui se ruent sur vous… Puis le jeu se corse avec des variants plus puissants, voire des zombies encore plus destructeurs comme le Marcheur Grenadier, les Broyeurs ou les Hurleurs… Il n’y a pas à dire, le bestiaire est varié, et assure une montée en puissance dans la difficulté du jeu, facile au début mais moins ensuite. Certains zombies servant même à vous bloquer des zones auxquelles vous n’êtes pas censé avoir accès (leur barre de vie est alors remplacée par un symbole de tête de mort, signifiant qu’ils vont vous déboiter si vous les approchez).

Le plus gros point noir de Dead Island 2 arrive au bout de quelques heures de jeu, avec cette désagréable impression de toujours faire la même chose. Et ce malgré le changement de cadre. Vous avancez, vous entendez le râle des zombies un peu plus loin… Dès qu’ils vous voient, ils se ruent sur vous, et vous les explosez en bonne et due forme… C’est indéniable, et on n’y peut rien : le jeu devient vite redondant, très redondant. Un sentiment renforcé par le fait que les niveaux sont assez linéaires, tout en vous permettant quelques sorties de piste pour fouiller un peu… Heureusement, DI2 propose suffisamment d’armes et d’évolutions de celles-ci pour essayer de varier les plaisirs. Et 33 quêtes secondaires pour rallonger la durée de vie d’un jeu qui se plie entre 15 et 20 heures en ligne droite. C’est toujours ça de pris.

Une réalisation honnête dans l’ensemble

Force est de constater que, quel que soit le support, le jeu est beau. Les décors sont lumineux, plutôt bien détaillés, et on en oublierait presque qu’il faut sauver notre peau, tant le voyage dans les différentes zones de L.A. est dépaysant. Sans doute aussi parce que la plupart des niveaux se déroulent en plein jour. Donc on admire plus qu’on ne frémit (d’ailleurs, lors des rares fois où vous êtes dans le noir ou sous terre, l’ambiance change radicalement). Les monstres que vous allez croiser sont, eux aussi, très détaillés (parfois effrayants de réalisme), les développeurs ne nous épargnant pas quelques petits détails comme des mâchoires décrochées, des membres en piteux état… Lors de vos charges, les créatures s’écrasent dans des gerbes de sang. Ça fait « crak » ça fait « splash » et certains risquent d’aimer ça !

Le level-design est assez étrange (et je ne parle pas de son manque de verticalité), car apportant quelques incohérences. Mais ces choix s’expliquent tout simplement par le fait que nous ne sommes pas là pour trembler, mais pour nous défouler. Je m’explique : c’est l’apocalypse, et vous allez trouver du carburant, de l’eau, de l’électricité… À tous les coins de rue. La raison ? Tout simplement pour vous permettre plus facilement de choper des câbles électriques qui trainent par paquets, pour les jeter dans des flaques au passage des morts-vivants. De même, vous trouverez tellement de bidons d’essence… Ici, elle n’est clairement pas à 2,50€ le litre ! Et généralement, vous débusquerez non loin (comme par hasard) une source de feu… Je vous laisse imaginer ce que vous pouvez faire en combinant les deux ! C’est un point positif : vous pouvez vous servir de l’environnement !

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Les développeurs vous facilitent la tache pour réaliser l’énorme carnage promis. On vous l’a déjà dit : Dead Island 2 ne joue pas la carte de la peur, mais celle de la franche déconne ! Le jeu n’est pas là pour vous punir, mais pour vous faire passer un bon moment, en témoignent les points de sauvegarde rapprochés qui vous évitent de tout perdre en cas d’échec. De même, si vous voulez tricher un peu, il est possible de foncer vers l’objectif en ignorant des groupes entiers de zombies. Techniquement, le jeu est propre. C’est fluide, pas vraiment de bug à l’horizon, avec un affichage plutôt joli. On regrettera l’absence de VF, mais on apprécie en revanche la possibilité de jouer en coop, pour des runs encore plus délirants et encore plus meurtriers. Le tout dans un esprit de franche déconnade à plusieurs !

Sur l’ancienne génération, on peste et on enrage face à des temps de chargement qui semblent eux aussi sortis de l’enfer ! Des lors que vous changez de zone, vous pouvez aller vous faire couler un café ! Ce qui explique que, depuis la version PS4 fournie par l’éditeur, nous ayons très vite lancé la mise à niveau PS5 pour un jeu beaucoup plus rapide ! C’est d’autant plus dommage que la version PS4 n’a pas à rougir : visuellement, le résultat est très convainquant sur PlayStation 4 (donc sans doute aussi sur XBox One), et le jeu est étonnamment assez fluide. Si vous n’avez pas encore opté pour la nouvelle génération, le jeu bénéficie d’une bonne résolution sur les anciennes consoles.

Au final

Dead Island 2 est un titre qui prouve que tout vient à point à qui sait attendre. On a attendu ce jeu pendant quasiment dix ans, en pensant même qu’il avait été annulé… Mais au final, malgré un développement chaotique, il sort en 2023 fidèle à sa promesse : éparpiller des zombies aux quatre coins de L.A. façon puzzle, dans la détente la plus totale ! C’est fun, ça déconne tout le temps, c’est gore à souhait et le détachant n’est pas fourni… Mais le résultat est là : On s’est franchement marré !

Dead Island 2, c’est très clairement ce que l’on appelle un plaisir coupable. Ce film nanardesque dont tout le monde se moque, et qui ne se prend pas au sérieux, mais qui vous fait passer un tel bon moment qu’il en devient culte. C’est d’ailleurs ma plus grosse frustration sur le jeu, et un véritable mystère pour moi : Dead Island 2 est un jeu qui ne fait que passer ! Il est bon ! On s’amuse, on s’éclate vraiment, que l’on joue en solo ou en coop’ ! L’expérience est à la hauteur de la promesse ! Mais hélas de courte durée ! Une fois le jeu terminé, à moins d’être un fan hardcore des jeux de défouraillage de zombies, on passe vite à autre chose. Il manque un truc, des moments épiques, des passages marquants… Étrange, puisque DI2 ne nous a pas vraiment déçus, loin de là !


Dead Island 2

Points positifs

  • C’est fun
  • Le cadre de Los Angeles réussi
  • Gore à gogo, démembrements en pagaille… C’est une vraie boucherie !
  • C’est crade, mais le jeu est plutôt joli en fait !
  • La prise en main : on prend vite le coup
  • Les différentes mécaniques empruntées aux RPG, jeux de survie, etc
  • Techniquement nickel sur PS5 : fluide, pas vraiment de bug à signaler…
  • Un bestiaire suffisamment varié
  • Présence d’un mode coop jusqu’à 3 joueurs

Points négatifs

  • Au bout de deux heures de jeu, impression de toujours faire la même chose
  • Il manque un truc : on passe un très bon moment, mais on passe vite à autre chose
  • Les zombies qui respawn un peu trop quand même
  • Le scénario globalement vu et revu
  • Les temps de chargement sur PS4
  • La fin décevante
  • Pas de VF