Sorti en 2017 sur PC et XBox, et longtemps exclusivité Microsoft, Cuphead est également sorti sur Switch en avril 2019, et PS4 en juillet 2020. Et si le jeu n’était jusqu’alors disponible qu’au format dématérialisé, l’éditeur français Microids vient de sortir ses versions physiques. La version boîte embarque quelques bonus plutôt sympas. Il fallait donc qu’on vous en parle !

Deux frères

C’est en 2010 que le développement du tout premier jeu du studio MDHR a été lancé. Un jeu nommé Cuphead, et publié en 2017 par Microsoft Studios, en exclusivité temporaire pour XBox One et Windows. Sept ans de développement ? Oui, car d’une part le projet est ambitieux… D’autre part MDHR est un petit studio indépendant canadien, composé de deux frères, Chad et Jared Moldenhauer. MDHR est d’ailleurs la contraction de leur nom.

Cuphead est un coup de génie ! Un jeu qui se démarque de tous les autres par sa direction artistique originale… Pour ne pas dire unique (dans un jeu vidéo qui ne s’inspire pas d’un dessin animé existant) ! Car plutôt que de nous proposer un énième jeu avec des graphismes contemporains, les frères Moldenhauer se sont inspirés du style Rubber Hose, le style visuel de l’âge d’or de l’animation américaine entre les années 20 et les années 60. Avec des références comme Oswald le Lapin Chanceux (ancêtre de Mickey Mouse), Betty Boop, Popeye, les Disney, les Looney Tunes… Ou encore Félix le Chat.

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Le résultat est tout ce qu’il y a de plus savoureux, avec un jeu magnifique. Pas étonnant, de ce fait, de voir la licence gagner en notoriété. Et pendant que Cuphead part à la conquête de nouveaux joueurs sur Switch et PlayStation, la « Tête de Tasse » se paye aussi un Cuphead Show chez Netflix début 2022. Auparavant, (2020 et 2021) deux BD étaient sorties chez Dark Horse Books, en France chez Pix’n Love. Et encore une fois, ces albums vous rappelleront les Comic Streep de la grande époque.

Mais revenons à notre jeu vidéo, car l’histoire ne s’arrête pas là. Annoncé en 2018 sur XBox et PC, un DLC n’arrivera finalement qu’en 2022. Intitulé The Delicious Last Course, il permet notamment d’incarner un troisième personnage, féminin cette fois : Mme Chalice. Avec une quatrième île, de nouveaux ennemis, de nouveaux chapitres… Ce DLC (comme Delicious Last Course) se présente comme une suite du jeu. Et ça tombe bien, puisque ce contenu est aussi présent dans notre version boîte.

Une tasse peut-elle vendre son âme ?

C’est une bonne question ! Car c’est toute la problématique résumée par le sous-titre du jeu : Don’t Deal with the Devil. On a sans doute déjà dû leur dire que le jeu était dangereux. Pourtant, les deux compères frangins Cuphead et Mugman n’ont pas froid aux yeux lorsqu’il s’agit de jouer au casino, et de miser pour empocher un gros pactole, mettant même leur âme sur la table.

Car lorsque nos deux tasses anthropomorphes, piégées par la frénésie du craps, acceptent de jouer contre le diable en personne… Ils perdent bien évidemment ! Leur âme appartient donc désormais au Malin. Le suppliant de les épargner, celui-ci accepte, à condition que nos deux amis soient capables de lui ramener les contrats d’âmes de tous ses débiteurs, avant le lendemain à minuit !

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Vous vous en doutez : les débiteurs, ce sont les différents boss retors que vous allez affronter sur l’île d’Aquarelle. Et qui ne veulent pas vraiment céder leur âme sans se défendre un minimum ! Cuphead et Mugman retournent donc voir le sage Samovar, une théière qui les a élevés. Celui-ci leur apprend à tirer avec leurs doigts, afin de mieux pouvoir se battre contre de terribles adversaires.

Cette version physique embarque le DLC Delicious Last Course, qui rallonge la durée de vie de quatre bonnes heures, à la louche. On y retrouve Miss Chalice, libérée dans le jeu principal. Grâce au Biscuit Astral, Chalice peut momentanément redevenir matérielle, et échanger sa place avec le frère qui a mangé le biscuit (un prétexte pour introduire un troisième personnage jouable). Le trio part en quête des ingrédients permettant de réaliser un dessert spécial appelé Abracadacquoise. Et permettant à Miss Chalice de retrouver son corps de manière permanente.

Le jeu qui va vous terraformer le derrière !

Si vous venez de suer du sang pour finir Elden Ring ou Dark Souls, et que vous pensiez vous détendre avec Cuphead, vous n’allez pas être déçus du voyage ! Le jeu de MDHR va littéralement vous défoncer ! Ne vous fiez pas à ses graphismes mignons ! Cuphead c’est un peu ce jeu qui va vous faire subir une coloscopie, mais seulement après avoir enduit l’endoscope de sable et de verre pilé. C’est du Die & Retry, mais avec beaucoup plus de « die » que de « retry » ! Du « tryhard » pour public averti ! Un jeu difficile qui va vous punir dès le premier niveau. Un jeu où il faut mourir pour apprendre, et progresser.

Cuphead est ce que l’on appelle un run & gun ! Autrement dit, un jeu dans lequel vous allez devoir avancer, tirer sur des ennemis, avancer, et tirer pour dégager la route afin de pouvoir avancer, etc. Expliqué comme cela, le jeu semble simple. Et ce serait vraiment le cas si votre progression n’était pas rythmée par vos propres décès. Alors, pour avancer, une seule solution : se planter encore et encore, afin d’apprendre tous les patterns des ennemis par cœur. Car au delà de la frustration, voire de la colère montante, le moindre succès en devient extrêmement gratifiant ! Même si le boss final est une bonne représentation de l’enfer !

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Si vous passez outre cette difficulté qui en rebutera plus d’un, mais fera aussi des heureux, n’en doutons pas… Cuphead reste un très bon jeu. Sa jouabilité est très agréable, le jeu est fluide, ça tire de partout… Et votre personnage dispose d’une palette de mouvements tout à fait honorable : tir primaire, secondaire (vous pouvez switcher), super attaque et enchantement… Sans oublier le dash, le super-saut ou encore le tir dans 8 directions différentes… De plus, ce jeu est l’un des (plus en plus) rares à nous proposer du multijoueur en local (à deux sur la même console).

Le jeu vous propose trois types de niveaux. Les premiers sont des niveaux classiques, soit à pied (run & gun), soit en avion (shoot’em up). Le second type, qui représente une grande partie du jeu, consiste en des combats de boss. Enfin, une troisième catégorie se nomme « missions mausoleum » et permet de débloquer des super-attaques. Notez que vous pourrez aussi récupérer des pièces dans les niveaux, afin d’acheter des power-up, pour optimiser vos pouvoirs. Le gameplay est assez pointu, demande de passer par la case apprentissage… Mais une fois apprivoisé, le jeu est un plaisir à jouer.

Une version physique « premium »

En temps normal, c’est tout naturellement que nous vous orienterions vers la version physique, plutôt que vers l’édition numérique. Car si vous êtes un collectionneur, ou si vous aimez posséder vos jeux préférés, une version boîte est une version qui vous appartient. Contrairement à une version démat’ que vous perdrez le jour où les serveurs de votre console fermeront… Ou que votre machine ne se mettra plus à jour…

Mais là, Microids nous emmène à un autre niveau ! La version physique de Cuphead n’est pas identique à la version numérique. Elle est beaucoup plus copieuse. Elle embarque le jeu sur cartouche (et non avec un code dans la boite comme cela se fait de plus en plus). Mais cette version embarque également le DLC Delicious Last Course, qui vous permet de jouer avec Miss Chalice, dans de nouveaux niveaux, contre de nouveaux boss…

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Dans la boite, vous trouverez aussi six cartes à collectionner Cuphead Funnies, ainsi qu’une carte de membre numérotée du club Cuphead. Sans oublier une jaquette réversible. L’objet devient ainsi, non plus une version que nous vous recommandons, mais un IN-DIS-PEN-SABLE, quel que soit votre support ! D’autant que le jeu est vendu sous la barre des 40€, un prix très abordable par les temps qui courent.

Au final

Sur le fond, le jeu reste le même : Cuphead est un jeu qui se mérite. Un jeu qui en découragera beaucoup, mais dans lequel la moindre victoire est extrêmement gratifiante ! On pourrait aussi rappeler ses superbes graphismes et sa direction artistique si particulière, son OST jazz qui est un pur chef d’œuvre… Cuphead est ce que l’on appelle une masterclass ! Une leçon de game-design, pour ne pas dire une leçon, tout court !

Et puis, il y a la forme : pour la première fois, Microids nous permet de mettre la main sur une version physique du jeu. Mais une version améliorée, qui va plus loin que la simple cartouche (ou CD). Ici, et pour un prix modique, vous aurez le jeu, et quelques bonus collector fort appréciables pour un collectionneur. Sans parler du copieux DLC qui rallonge la durée de vie du jeu. Ce Cuphead en version physique est un must-have, tout simplement !


Cuphead

  • Par : Studio MDHR, version physique publiée par 8Bits, distribuée en France par Microids
  • Sur : Switch, PS4 et PS5, XBOX, PC.
  • Genre : run and gun (jeu de tir/plateforme/arcade)
  • Classification : PEGI 7.
  • Prix : 39,99€ (prix public généralement constaté).
  • Conditions de test : testé sur une version physique sur Switch, envoyée par l’éditeur.
Points positifs :
  • Une direction artistique magistrale
  • Les boss
  • L’ambiance générale
  • Une OST géniale
  • Très gros contenu
  • Le challenge
  • Les bonus de la version physique
Points négatifs :
  • Une difficulté qui rebutera certains joueurs
  • Le boss de fin va détruire votre âme
  • Quelques passages un peu surchargés et qui manquent de lisibilité