Quel plaisir de retrouver ce bon vieux Yakari, le tout jeune indien Sioux imaginé par Job et Derib, et dont je suivais les aventures à la TV au début des années 80. Ce mois de juin, il arrive sur 3DS, chez Kids’Mania, dans un p’tit jeu de plates formes à destination des plus jeunes.
Vivaldi, sors de ce jeu !
Je sais que c’est une très mauvaise façon de démarrer un test que de commencer par une vanne moisie… Evidemment, comme vous êtes des gens cultivés, vous aurez compris la référence… Quatre Saisons… Vivaldi… Bon, revenons à nos bisons !
Car évidemment, le compositeur n’a rien à voir avec ce jeu destiné à un jeune public, qui va découvrir ici Yakari, un personnage de BD qui, me semble t-il, n’avais pas encore eu l’honneur d’être décliné sur consoles…
Pourquoi « Le Mystère de Quatre Saisons » ? En même temps, si je vous le dis, il n’y en aura plus, de mystère… Alors, sachez simplement que dans le village Sioux, c’est la panique… L’été touche à peine à sa fin, et voilà déjà l’hiver !! Dame Nature (ou quelqu’un d’autre) brûle les étapes… « Winter is coming », comme on dit à Westeros (oui, je suis très « références » aujourd’hui).
Pour éclaircir ce mystère, les courageux guerriers de votre village envoient un enfant, vous… Fort heureusement, vous serez accompagné par vos amis de la série, votre cheval Petit-Tonnerre, votre copine Arc-en-Ciel, votre pote Graine-de-Bison, votre père Regard-Droit, le chien Oreille-tombante, l’esprit Wacondah… Euh, non, en fait… Vous allez devoir vous débrouiller seul, ce poltron de Grand-Aigle lui-même préférant vous attendre à la fin de chaque niveau…
Pour qui le Yakari ?
Au moment d’écrire les premières lignes de ce texte, je ne sais pas encore comment classer ce Yakari. Le nom de Kids Mania laisserait supposer qu’il se destine aux plus jeunes. D’ailleurs, avec ses couleurs, ses graphismes mimi et tout simplement le cadre de cette aventure, il semble avoir été créé pour eux.
Pourtant, je ne peux m’empêcher de penser que le jeu a aussi été conçu pour les nostalgiques. Il nous plonge à une époque lointaine, au creux de notre enfance. Certes, la référence à un dessin animé de nos années « école primaire » est évidente, mais pas que…
Car on peut dire qu’il y a aussi un côté rétro dans la technique elle-même. Yakari est un jeu de plates-formes 2D qui vous rappellera la douce époque de la Super-Nintendo ou de la Megadrive : ici, il faut traverser des niveaux en faisant un fort score et en évitant des pièges. Yakari peut sauter, grimper à la corde, mais ne peut pas se défendre.
Et si vous êtes touché par un ennemi (loup, chauve-souris, castor) ou par un élément du décor (pic, feu, ronces…), vous perdez de la vie. Et en cas de mort, le joueur reprend à partir du dernier tipi (check-point) rencontré…
Voilà qui me rappelle l’époque où Infogrames développait des adaptations de BD sur consoles 16 bits (Tintin, Spirou, les Schtroumpfs…). Oh mon dieu !! Mince, ce n’est pas une bonne référence, ça !
Indien vaut mieux que deux tu l’auras
Pourtant, cette référence semble pertinente. Et comme un clin d’oeil à Infogrames, les développeurs de Yakari sont vicieux ! En témoignent ces sauts « à l’aveugle » (avec une visibilité quasi nulle), où vous allez tomber à 99% sur un pic, dans du feu ou sur un ennemi. Aussi petit que soit cet obstacle, il semble avoir été placé pile à cet endroit où vous êtes obligé de retomber ! Surprise ! Tu es mort !
Et comme si cela ne suffisait pas, il est parfois difficile de faire le distinguo entre les éléments de décor totalement innocents, placés là pour faire joli, et ceux qui vont vous pomper votre précieuse vie… Aïe, ça ressemble à des ronces ? Tiens, je passe, c’est juste pour décorer… Ces pics sont en arrière plan, c’est bon… Ah bein non, en fait je suis décédé !!
Une fois que vous aurez appris à anticiper ces pièges, le plus gros sera fait. La principale difficulté consistera alors à recueillir le nombre suffisant d’items à collecter (des sacs de pemmican) et un max d’étoiles pour pouvoir finir le niveau. Pas de boss à affronter, juste à trouver Grand-Aigle qui vous attend à la fin du niveau.
Des niveaux qui sont très exactement au nombre de huit… Pour une difficulté très faible : il m’aura fallu environ 45 minutes pour accéder à l’écran de fin du jeu… Maintenant, ne perdons pas de vue que je suis un joueur expérimenté, et qu’un enfant mettra sans doute plus de temps à finir l’aventure.
Transmettre le flambeau
Il n’empêche que Yakari a des aspects attachants : la 3D est correcte pour un jeu de ce genre, les musiques sont assez sympas et collent bien à l’ambiance du titre, le jeu est coloré, les artworks plutôt jolis…
On appréciera également des niveaux particulièrement vastes, et très souvent, il existe plusieurs moyens, plusieurs chemins pour en atteindre la fin.
Autre point sympa : les scènes de transition sous forme de BD, qui rappellent l’ADN de Yakari : le papier, soit une quarantaine d’albums environ, traduits en 17 langues. Certes, avec les techniques actuelle, on aurait préféré quelques scènes animées, mais ce serait vraiment chipoter.
Yakari constitue donc, pour les papas gamers, un bon moyen de transmettre le flambeau à leur progéniture… Votre enfant redécouvrira ici, avec un jeu à sa mesure, des notions telles que « plate-forme 2D », « scoring », « check-point »… Bref, il découvrira un plaisir que nous n’avions pas connu depuis les Mario ou Sonic sur 16 bits…
Au final
Pour ces retrouvailles avec le jeune Sioux Yakari, le résultat est plutôt sympa. Le jeu est joli, coloré, comporte une véritable histoire à laquelle les plus jeunes accrocheront. Le challenge proposé leur offrira quelques passages retors, à condition qu’ils visent l’obtention du 100% pour chaque niveau. Ceux là même qui vous octroient une précieuse statuette d’aigle.
Pour un adulte, c’est une autre histoire. Aussi sympa que soit Yakari, son aventure se termine en moins d’une heure, et si ce titre offre un moment sympa, le gamer n’aura pas forcément l’envie de retraverser les niveaux une seconde fois.
Destiné très clairement aux plus jeunes, Yakari est toutefois un jeu intéressant, mais qui manque d’ambition. Quelques possibilités supplémentaires n’auraient pas été superflues (pouvoir se défendre en lançant des pierres ou en tirant des flèches, par exemple). Quoi qu’il en soit, il tient ses engagements vis à vis des petits. Kids Mania tient le bon bout…
Verdict
Le jeu fait référence à une série rétro, et il est aussi rétro dans sa technique. Il lui manque un truc, mais s’en tire bien…
Les + :
- Retrouver Yakari
- Musiques sympas
- Jolis artworks
- Jeu coloré
- Plusieurs chemins pour atteindre la fin du niveau
- Les transitions façon BD
Les – :
- Jeu très très court, durée de vie faible
- Pas moyen de se défendre, juste d’éviter les attaques
- Jouabilité parfois capricieuse
- Des pièges et ennemis placés dans des endroits bien vicieux
- On confond facilement obstacles et simples décors
- Des images animées auraient été de plus bel effet
- Les conditions permettant d’obtenir la figurine grâce au score dans chaque niveau sont un peu floues.
Yakari : Le Mystère de Quatre-Saisons, chez Kids Mania, sur Nintendo 3DS. Pegi : 3.