Le studio Light Maze, qui nous avait proposé il y a quelques mois un passionnant Cubikolor, est de retour avec Varion, un brawler disponible sur Switch et PC. Préparez-vous à affronter jusqu’à trois amis, pour des batailles dans des labyrinthes futuristes, générés de manière procédurale.

Indé, et multijoueur

Ah Light Maze ! Si ce jeune studio français est encore tout frais sur la scène vidéoludique (il a été créé en mars 2018), il est le tout premier studio indé à pouvoir se vanter d’avoir placé deux tests de jeux vidéo dans nos colonnes en moins d’un an. Souvenez-vous : en juillet, nous décortiquions Cubikolor. Il distribue également Koloro (de Sköll Studio) dont nous vous parlions en mai dernier. Et aujourd’hui, nous allons nous attaquer à Varion, second titre du studio…

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Très nettement, Varion confirme la volonté de Light Maze de se positionner sur Switch. Une console dont la configuration se prête à merveille à ces titres que l’on s’attend à trouver habituellement sur PC. Et au regard de la politique de Nintendo vis à vis des jeux indépendants… Il y avait effectivement une carte à jouer pour l’éditeur français.

Ici, ce n’est pas sur le terrain des graphismes ou du scénario que l’on attendra Light Maze. En revanche, ce Varion est plein de promesses dès lors que l’on parle de jeu multijoueur. Ce brawler va nous permettre de jouer jusqu’à quatre (contre l’IA, ou contre un, deux ou trois adversaires humains, en local ou en multi online). Alors… Il est temps de lancer le jeu…

Varion, kézako ?

Varion est un jeu de combats en arène, en 3D, orienté Arcade. Ce jeu de type « brawler » oppose quatre concurrents : soit vous jouez contre des amis (ou en équipe si vous choisissez la même couleur), soit vous affrontez l’IA, comme je l’ai dit plus haut. Les matchs sont découpés en plusieurs manches, et le but est d’arracher un maximum de points : un par victoire, plus si vous faites des étincelles dans l’arène.

Le jeu se déroule dans des labyrinthes futuristes dignes du film Tron, générés grâce à la méthode procédurale (l’architecture des arènes est construite de manière aléatoire, chaque partie étant différente des précédentes). Vous incarnez un robot (plusieurs au choix), qui va devoir se débarrasser de ses adversaires en leur tirant dessus, dans des matchs à manches. ici, le stick gauche sert à se déplacer, le droit à orienter votre tir.

Bougez, ou mourez !

Le titre revêt un caractère plus stratégique, dès lors que vous vous penchez sur les mécaniques du jeu. En effet, seuls les tirs avec rebond (contre les parois) sont mortels (les tirs directs ne font rien). Vous pouvez aussi utiliser un système d’esquive plutôt bien foutu, qui vous permet d’éviter les tirs, mais aussi pourquoi pas de pousser vos adversaires… Mais cela se complique avec l’arrivée de pièges sur le terrain : mines, électrodes explosives, jets de gaz brûlant, Minotaure, portails… Notez aussi que vous pouvez régler l’option « bot rush » et ainsi paramétrer la fréquence des vagues de seekers qui apparaîtront à l’écran.

Mais les armes complètement pétées ne sont pas uniquement contre vous, et vous pourrez aussi ramasser nombre de bonus qui peuvent faire tourner l’issue du match : tirs à fragmentation, lames de mêlée, bombes EM… Seront à collecter, et vous offriront quelques beaux retournements de situation.

Comme si cela ne suffisait pas, votre arme se décharge très vite. Elle se régénère grâce à un système de dynamo. Autrement dit, votre jauge restera vide si vous campez, mais se rechargera si vous vous déplacez… Ce choix va vous obliger à vous déplacer en permanence, et c’est plutôt intelligent comme mécanique ! Globalement, le titre est prenant, mais devient jouissif dès lors que vous sombrez du coté obscur de la fourberie…

Menus : la base !

Bien évidemment, le jeu vous propose, comme nous l’avons vu, un mode Combat dans lequel vous allez passer le plus clair de votre temps. À vous de fixer les règles ! Vous pourrez choisir de jouer en Deathmatch (le premier qui met 15 points), Mêlée (20 points pour objectif, mais ici le respawn est actif), ou Survie. Grâce à de nombreux paramétrages, les matchs sont customisables à loisir !

Si vous êtes compétiteur dans l’âme, vous disposerez aussi d’un mode Tournoi, et il est je pense inutile de vous expliquer de quoi il s’agit. Comme dans le mode précédent, les matchs sont très rapides, et rien ne change, si ce n’est la dimension « championnat » de ce menu.

En outre, Varion propose aussi un mode Défi en solo ou en co-op, qui va vous permettre d’aiguiser vos aptitudes en affrontant des bots. Ou, si vous préférez, partir à la chasse aux hi-scores. Un mode parfait pour s’entraîner, avant de bondir dans l’arène !

Le menu est complété par les traditionnels Options, Informations et Crédits. Vous l’aurez compris : c’est soft du coté des menus, le jeu offrant le minimum syndical. Mais si vous adhérez au concept, c’est largement suffisant pour vous tenir en haleine un bon moment.

Et la technique dans tout ça ?

Pas vraiment de soucis majeur à relever du coté de la technique ! C’est fluide, ça tourne proprement… C’est le privilège des jeux plus simples techniquement : on sait qu’il y a de fortes chances que l’on ne voit pas l’ombre d’aliasing ou de chutes de framerate à l’horizon… De même, pas de soucis majeur pour ce qui est de la connexion et du multi-online.

Graphiquement, Varion n’est clairement pas le titre qui va révolutionner le genre. Mais encore une fois, malgré cette simplicité apparente, c’est propre et réalisé avec soin. Le seul reproche viendra sans doute des backgrounds, un poil trop ternes et vides à mon goût. Certes, c’est l’aspect qui donne son identité au jeu, mais j’avoue que j’aurais aimé plus de six environnements… En revanche, chapeau au level-design qui, malgré sa construction procédurale, nous offre des arènes bien foutues, cohérentes avec le gameplay… Le jeu est facile à prendre en main, mais difficile à maîtriser. La formule est éculée, mais se vérifie ici. Il reste néanmoins accessible aux casuals comme aux hardcore gamers.

Enfin, je terminerai avec les musiques. Même si elles ne resteront pas gravées dans vos mémoires, elles font le job et vous entraînent dans cette ambiance futuriste…

Au final

Varion n’est pas forcément le premier jeu sur lequel on se jetterait en ouvrant la boutique Steam ou l’eShop ! Et je pense sincèrement que, si je n’avais pas réalisé que Light Maze était derrière, je n’y aurais sans doute pas prêté attention. Mais connaissant cet éditeur, on peut dès lors se dire que ce jeu plutôt discret cache sans doute de bons atouts. Et cela se vérifie : une fois la partie lancée, il y a ce truc qui nous happe et nous pousse à aller plus loin… À enchaîner les niveaux !

Très clairement, si vous recherchez un scénario élaboré ou si vous êtes allergique aux combats en arène, passez votre chemin, vous risquez de décrocher très vite. Mais si vous aimez le challenge, le scoring… Voire affronter vos amis dans des jeux simples, mais aux mécaniques efficaces, il va vraiment vous faire passer un bon moment !

Varion est donc un très bon jeu aux mécaniques intelligentes, mais un jeu de niche ! Il ne devrait pas avoir de soucis particuliers pour convaincre les fans de brawlers… En revanche, pour tous les autres, ça passe ou ça casse. Mais il faut essayer : Pour ma part, bien que me situant dans la seconde catégorie, j’avoue avoir eu cette envie de repousser mes limites sur la fiche de score… Alors… Vous n’êtes jamais à l’abri d’une bonne surprise…


Varion

  • Par RunDisc et Light Maze.
  • Sur Switch et PC (Steam).
  • Genre : arcade-action de type « brawler »
  • Classification : PEGI 7.
  • Prix : 12,99€.

 

On aime :

  • Une ambiance musicale entraînante
  • Un jeu dynamique
  • Des mécaniques intelligentes
  • facile à prendre en main, difficile à maîtriser
  • La fourberie est de rigueur
  • Un prix abordable.

On n’aime pas :

  • Des décors et des backgrounds un peu trop épurés
  • Malgré la variété constante des niveaux, devient vite répétitif
  • Il manque vraiment de la mise en scène
  • Réalisation qui date un peu
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