Retenez bien ce nom ! Under the Waves, c’est le nom du dernier bébé du parisien Parallel Studio, sous la tutelle de Quantic Dream via son label d’édition Spotlight. Under the Waves, c’est aussi le nom d’un jeu que vous ne devez manquer sous aucun prétexte ! En ce mois de septembre, nous ne sommes pas partis dans les étoiles, mais sous les océans… Et il fallait que l’on vous parle de ce voyage qui nous aura marqués pour longtemps !
Le jeu vidéo, outil pour sensibiliser à la protection des océans
C’est un constat : depuis quelques années, lorsque le jeu vidéo vous emmène sous les océans, c’est bien souvent pour vous rappeler que nous devons protéger la biodiversité. Car l’être humain a suffisamment pourri sa Planète Terre, la seule que nous aurons. Et que dire des Océans, qui souffrent à la fois de la pollution, du réchauffement climatique, de la surpêche… La bonne nouvelle est qu’en 2023, la prise de conscience est bien là. La mauvaise est qu’il est peut-être déjà trop tard.
Le jeu vidéo, encore trop souvent objet (ou victime) d’une vision caricaturale bloquée dans les années 80 (le loisir pour ado paumé, qui s’isole des journées entières dans sa chambre pour jouer à des jeux violents) se montre aujourd’hui comme un formidable média pour apprendre, sensibiliser, fédérer autour d’une cause devenue une évidence. Et comme je l’écrivais plus haut, quand les jeux vidéo nous parlent d’océans, c’est bien souvent pour nous apprendre à nettoyer, préserver, protéger la faune, la flore. Abzû, Beyond Blue… Ou pour revenir à l’actualité vidéoludique, Under the Waves dont il est question aujourd’hui… Ou Dolphin Spirit dont nous vous parlerons très prochainement.
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Under the Waves est donc le quatrième jeu développé par le studio parisien Parallel Studio (White Night, Dark Days, Eqq0). Ce studio indépendant a été fondé par trois vétérans du jeu vidéo. Le directeur artistique et CEO n’est autre que Ronan Coiffec, que l’on a déjà pu voir à l’œuvre sur Life is Strange, Remember me ou Alone in the Dark 5. Le second est le compositeur de la bande, Nicolas Bredin (Remember Me, Heavy Rain, Twin Mirrors, etc.). Enfin, le spécialiste de l’écriture et du scénario est Sébastien Renard, qui s’est illustré auparavant sur Life is Strange, A Plague Tale, Alone in the Dark 5, etc. Le jeu est édité par Spotlight, le label d’édition de jeux indés de Quantic Dream (Heavy Rain, Beyond Two Souls, Detroit : Become Human).
Il est donc temps de plonger en compagnie de Stan, pour une aventure à la fois psycho et écolo qui ne vous laissera pas indifférents. Ce petit jeu indé, hélas sorti au moment où les gros studios dégainent leurs grosses machines de la rentrée, a de solides arguments à faire valoir. Des arguments qui démontrent qu’il a toute sa place dans votre ludothèque.
Mare Tranquillitatis
Si vous avez suivi les différentes news que nous avons pu relayer, vous le savez déjà : Under the Waves est un jeu d’aventure narratif. Il mêle habilement plusieurs thématiques fortes : la préservation des océans, que l’on peut opposer à l’industrialisation à outrance, mais aussi la solitude, ou pire encore : le poids écrasant (pour ne pas dire destructeur) du deuil. Des thématiques en apparence assez éloignées, mais qui se lient ici parfaitement, grâce à une écriture à la fois poignante mais tout en finesse.
Le joueur incarne Stanley, aka Stan, un plongeur professionnel qui s’engage pour une mission sous la Mer du Nord. Nous sommes en 1979, dans une réalité alternative où la technologie semble plus avancée que dans nos 70’s à nous… Stan est donc embauché par la compagnie pétrolière Unitrench, pour accomplir des opérations de maintenance sur les installations offshore. Mais en réalité, il a délibérément accepté cet isolement pour surmonter un deuil, une disparition qui a bouleversé sa vie. Mais au fur et à mesure qu’il s’enfonce dans sa solitude, Stan vit des événements étranges, qui vont le contraindre à se remettre en question… Remontera t-il un jour à la surface ? (et là, on ne parle pas que de l’océan).
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Dans ce huis clos psychologique, la solitude de Stan serait pesante, pour ne pas dire éprouvante, sans l’intervention radio de Tim. Son seul contact avec la surface, ami de son défunt père et donc en quelque sorte à la fois un ami, un guide, un mentor… Et un lien avec la réalité. Tim vous guide dans vos missions pour Unitrench, mais il vous guide aussi dans votre rédemption. Et au fil des échanges radio, le joueur se plaît à découvrir l’histoire de Stan, les raisons de son tourment. On vous a dit que l’écriture du jeu est excellente ?
Enfin, dernier point important que nous n’avons pas encore abordé : nous sensibiliser à la cause environnementale et à la protection des espèces marines est une chose. Mais proposer un jeu qui repose sur des informations exactes, authentiques en est une autre. Alors, Parallel et Quantic Dream se sont rapprochés d’un acteur majeur de la défense des océans : Surfrider Foundation Europe. L’organisation œuvre depuis 30 ans à la protection de l’océan en sensibilisant le public aux menaces qui pèsent sur le milieu marin. Pour elle, le jeu est un bon moyen d’amplifier ses messages de prévention et de protection, en abordant les problématiques de la pollution de l’eau et de l’impact des forages offshore. Ou plus généralement l’impact de l’activité humaine sur la biodiversité marine. Et les conséquences néfastes du transport maritime.
Fable écologique et contemplative
Under the Waves est donc un jeu d’exploration et d’aventure qui, une fois que vous aurez mis les pieds dans votre base sous-marine, se découpe en journées. Chaque matin après son p’tit café, Stan se voit confier des missions pour le compte d’Unitrench : colmater des tuyaux, déblayer des algues, réparer une antenne défectueuse… Pas vraiment le temps de s’ennuyer au fond de cet océan plein de vie ! En parallèle, notre plongeur peut aussi photographier les espèces qu’il croise, afin de les recenser, ou trouver des trésors dans des épaves. Enfin, histoire de pousser la notion d’écologie encore plus loin, il pourra récupérer du métal, du plastique ou autres saloperies abandonnées par l’Homme au fond de l’eau. Matériaux qu’il pourra recycler, grâce à une mécanique de craft.
Mais attention ! Si vous pensiez que la vie sous l’eau serait de tout repos, détrompez vous. Tout d’abord, vous devez savoir que la vie de Stan ne tient qu’à un fil. Dans sa combinaison de plongée, ses réserves d’air sont limitées. Oubliez de les recharger et vous périrez dans d’atroces souffrances. De même, si Moon, son sous-marin autonome, est plus safe en matière d’oxygène, il est assez fragile. Frottez un peu trop souvent les murs et vous finirez par découvrir s’il est possible de faire un feu d’artifice sous l’eau… Un peu tendu, car si Moon se manie plutôt bien avec l’habitude, il peut s’avérer un poil complexe à contrôler au début…
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La jouabilité est plutôt bonne et le jeu n’est pas compliqué en soi. Pourtant, il peut vous demander un temps d’adaptation. Notamment pour vous repérer sur la carte, qui manque parfois de lisibilité. Tout comme le pointeur que vous pouvez y placer qui manque lui aussi parfois de précision. D’autant que, le jeu se déroulant sous l’océan, la visibilité est souvent altérée et assombrie. On ne voit pas toujours où l’on va, on cherche parfois son chemin et ses repères. C’est sans doute une astuce de programmation pour cacher quelques limites techniques, mais ça fonctionne, c’est crédible !
Comptez autour de 8h pour voir la fin jeu jeu en ligne droite, et plus de temps encore si vous êtes un complétionniste. Soit une durée de vie plus que correcte pour un jeu indépendant vendu pour moins de 30€. Soit beaucoup moins cher que la plupart des sorties de septembre, mais avec une expérience émotionnelle bien différente, croyez moi ! Pour finir sur la réalisation, je n’ai pas vraiment abordé la question musicale mais… On espère sincèrement que le studio aura la bonne idée de sortir une version physique de la magnifique bande-son de Nicolas Bredin. Elle contribue fortement à l’ambiance, au feeling qui se dégagent de ce petit jeu indé qui restera la très belle surprise de la rentrée.
Au final
L’expérience Under the Waves est exactement comme celle vécue par Stan : on plonge dans l’aventure, et quand on refait surface, quelque chose a changé en nous. Et c’est là la force du titre de Parallel Studio. Qui, en jouant à ce jeu, ne se demandera pas à un moment ou à un autre Et moi, je ferais-je si j’étais à la place de Stan ? L’aventure se suit sans réelle difficulté, si ce n’est la pression, ou l’oppression subie par le protagoniste, et donc par le joueur lui-même. Et quand un jeu, ou sa fin, vous obsède encore quelques temps après l’avoir fini… Je pense que l’on peut considérer que l’on est face à une perle.
Le principal défaut du jeu est… Le timing ! Et le fait qu’il sorte à un moment où votre carte bleue va dérouiller avec toutes les sorties de septembre. Mais pourtant, Under the Waves est un jeu qui mérite toute votre attention. Pour une fois qu’il est possible de se procurer un jeu original, intelligent, poignant, écolo… Pour moins de 30 balles, il serait vraiment dommage de passer à coté. En résumé, Under the Waves, c’est ce p’tit jeu indépendant qui ne peut vous réserver que de bonnes surprises ! Foncez !
Under the Waves
- Par : Parallel Studio, édité par Spotlight by Quantic Dream
- Sur ; PS4 et PS5, XBox, PC
- Genre : Aventure/Exploration
- Classification : PEGI 16
- Prix : 29,99€
- Conditions de test : testé sur PS5, sur une version fournie par l’éditeur. Jeu terminé
Les points positifs :
- Le scénario
- La Musique
- Le doublage VF
- Un partenariat avec Surfrider Fondation pour mieux vous sensibiliser
- Des fonds marins luxuriants
- Une jouabilité assez accessible
- La direction artistique
- Un jeu avec une vraie personnalité
- Durée de vie correcte
- Les mécaniques de craft
- Un prix mini
Les points négatifs :
- Quelques petits bugs d’affichage
- Parfois difficile de se repérer sous l’eau
- Quelques missions un peu répétitives
- Le jeu sort au mauvais moment
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