Après avoir joué à la beta de Trackmania Turbo (lire aussi notre preview), on n’a pas pu résister ! Voici le test d’un jeu de courses qui donne un grand coup de pied dans les conventions, dans des codes du genre. Du fun dans un « race game », c’est possible, la preuve !
Un jeu de courses pas comme les autres
Si je vous parle de jeux de courses, vous allez généralement penser à deux écoles bien distinctes : tout d’abord, nous avons les simulations pures et dures, comme Gran Turismo ou Project Cars. Des titres qui misent avant tout sur le réalisme, au millimètre de gomme près.
Et puis, il y a les titres qui misent davantage sur le fun, sur le plaisir du joueur. Une gamme très large qui va du fun absolu de Mario Kart à celui plus destructeur d’un Burnout ou d’un Need for Speed.
Et puis, en 2003 est apparu sur PC un titre difficilement classable dans les deux cases précédentes. Développé à l’époque par Focus Home et Nadéo, Trackmania révolutionnait le genre, nous rappelant que dans le terme « jeu vidéo », il y a le mot « jeu » (oui, je sais : j’aime bien replacer la formule, mais beaucoup de développeurs l’oublient parfois).
La particularité de Trackmania est que ce ne sont pas les développeurs qui nous emmènent là où ils le souhaitent : ces derniers vous confient les clés de la maison, et le joueur est libre de faire ce qu’il lui plait. Participer à des courses ou créer ses propres circuits, Trackmania ne semble avoir aucune limite.
Le jeu sera, par la suite, édité chez Nintendo, sur DS (contraint cependant aux limites techniques de la console portable) et sur Wii. Bien qu’elle ait été discrète ces dernières années, la licence a fait grand bruit lors du dernier E3, lorsque son retour a été annoncé par Ubisoft, sur PS4, PC et Xbox One !
Car entre temps, en octobre 2009, le studio parisien Nadéo a été racheté par Ubisoft. Et connaissant « Ubi », on ne peut que penser que Nadeo dispose ici d’une force de frappe plus intéressante. Il est temps de le vérifier…
Mettez le turbo !
Trackmania passe donc à la vitesse supérieure, avec une version Turbo qui va vous en donner pour votre argent. Au sens propre comme au sens figuré, car pour 39,99€ le jeu neuf, on peut dire que le titre va vous offrir du fun, sans vous ruiner !
Après avoir installé le jeu sur la console ou sur le PC, on va y retrouver le kit parfait du « fun ». On commence l’aventure avec le mode solo, qui va vous demander une grande dextérité. Vous allez y trouver cinq championnats (White Séries, Green Series, Blue Series, Red Series et Black Series), chacun correspondant à un niveau de difficulté (du « blanc » pour les débutants au « noir » qui va vous faire cauchemarder).
Chaque championnat se compose de quatre séries de 10 épreuves (huit portions de pistes et deux circuits complets avec trois tours à boucler), dans quatre environnements distincts : « Canyon Grand Drift » qui fait penser à une « Death Valley » industrialisée, « Valley Down & Dirty » pour les amateurs de cross, « Lagoon Rollercoaster » et ses plages paradisiaques, et « International Stadium » pour les amateurs de vitesse.
Au cours de ces épreuves, vous devrez exploser les chronos, avec la possibilité de jouer seul, ou contre le ghost « bronze », « argent » ou « or ». Car votre adversaire sera essentiellement le chrono : n’espérez pas jouer sur des circuits fermés en défiant l’IA, ici votre seul adversaire, c’est… vous !
Les courses se déroulent dans des environnements constitués d’accélérateurs, de loopings, de rails en suspension… En plus d’être technique, Trackmania Turbo vous en met plein la vue. A déconseiller à ceux qui sont malades rien qu’à l’idée de monter dans des montagnes russes !
Faites le calcul : 40 épreuves par championnat, cela fait 200 épreuves au total pour le solo. Il y a de quoi faire !
Soyez créatifs !
Comme je l’ai dit plus haut, le jeu ne se contente pas de proposer : il vous offre aussi la possibilité de créer. Et je ne parle pas ici de la customisation de vos véhicules ou de votre tenue. Je veux maintenant évoquer une autre particularité très intéressante de Trackmania : son éditeur de circuits !
Voilà une idée de génie qui fait passer la durée de vie du soft de « longue » à « illimitée » ! Grâce à ce mode, vous pourrez choisir votre environnement, puis y tracer un circuit en piochant dans le catalogue très complet d’éléments, de la simple ligne droite aux loops endiablés, non sans placer régulièrement des « check points » (si vous oubliez de le faire, le programme vous le rappelle).
Après avoir passé des heures entières à laisser libre court à votre imagination, vous pourrez bien évidemment tester vos circuits, y affronter vos potes, et les partager (en privé ou en public) avec la communauté Trackmania.
Si l’on prend en compte les circuits créés par les joueurs et mis en ligne, on est donc passé de 200 tracés à un nombre infini ! Copieux !
Un multijoueur génial !
Car, évidemment, Trackmania Turbo surfe sur la vague très en vogue du multijoueur en ligne, et vous pourrez vous lancer, via le menu consacré, dans des parties mémorables contre les autres joueurs du monde entier.
Et là encore, tout est permis : affronter les autres, partager vos circuits, créer vos propres défis… Les amateurs de la première heure retrouveront ici ce qui fait le succès du mode online de Trackmania depuis maintenant treize ans !
De nombreuses options vous permettent de limiter les salons, de les rendre privés, ou de bloquer votre serveur aux joueurs de trop haut niveau.
Le jeu vous indique votre ranking à plusieurs échelles : pays, région, département. Mais étrangement, il est impossible de consulter la totalité du leaderboard. Encore un p’tit oubli qui sera sans doute corrigé prochainement !
Techniquement, le online m’a semblé très stable ! Exceptés quelques petits décrochages occasionnels (rarement), je n’ai eu à déplorer, lors de mes parties en ligne, aucun gros bug, aucun lag ou aucun reboot intempestif du jeu.
Le « local n’est pas oublié ?
Mais si vous pestez déjà en vous disant que, comme tant d’éditeurs, Ubisoft n’a pas pensé aux joueurs qui jouent en local, détrompez-vous. Les parties sur une même console n’ont pas été oubliées, et vous pourrez aussi vous éclater avec votre meilleur ami.
A commencer par le mode « double driver« , qui vous propose de piloter la même voiture avec deux manettes. Inutile de dire que la cohésion est ici de rigueur. Cela viendra avec le temps. Mais lors de vos premières parties, attendez-vous à de « conviviales engueulades » 😉 Un mode malgré tout assez fun !
Plus classique, le mode « arcade » mise sur le score, avec pour objectif de figurer dans le top 10 : hélas ce mode n’est pas jouable à deux. Vient ensuite le mode « hot seat » (autrement dit « siège chaud ») dont le nom fait référence au fait que vous allez vous y passer la manette pour jouer sur le même circuit à tour de rôle. Dans ce mode, plus vous êtes bon et moins vous jouez, le but étant d’optimiser au maximum votre consommation de carburant.
Reste le mode « split screen« , lui aussi assez classique, qui vous propose tout simplement de jouer en écran partagé. Tout l’intérêt de ce mode est qu’il permet jusqu’à quatre joueurs de s’affronter !
Au final, le multijoueur local semble assez maigre, et les différentes options pas assez nombreuses. Mais vous avez sans doute remarqué la présence d’un mode « secret », qui va redistribuer les cartes. Et on en parle dans le chapitre suivant 😉
Un menu secret
Pour les amateurs de multijoueur en local, qui trouvent que les options proposées manquent de challenge, il existe un mode secret, pour pimenter vos matches, et rajouter de nombreuses configurations de jeu.
Dans le menu « multi », il suffit de se rendre dans l’onglet « secret », et de rentrer par exemple : O-O-X sur PS4, ou B-B-A sur Xbox One. Cette manip aura pour effet de débloquer le mode « Split Screen Bonus Fun », un mode dans lequel les adversaires peuvent se percuter, et où tombent très régulièrement et pour une durée limitée des bonus (accélération, saut, tir) ou malus (toy-car, plus de moteur, plus de direction). Sans doute le mode le plus intéressant, même si se choper un malus en pleine action relève du masochisme.
Des codes secrets, il en existe beaucoup d’autres, et comme je disais plus haut que le multi-local était un peu pauvre, on vous donne quelques codes (Xbox One et PS4), et on vous laisse chercher les autres… De rien !
- Mono Screen Fun : A-A-A ou croix-croix-croix
- Mono Screen Pro : A-A-Y ou croix-croix-triangle
- Split Screen Classic Fun : B-A-B ou rond-croix-croix
- Split Screen Classic Pro : B-A-Y ou rond-croix-triangle
- Split Screen Bonus Pro : B-B-Y ou rond-rond-triangle
- Split Screen Smash Fun : B-X-A ou rond-carré-croix
- Split Screen Smash Pro : B-X-Y ou rond-carré-triangle
- Split Screen Stunt Fun : B-Y-A ou rond-triangle-croix
- Split Screen Stunt Pro : B-Y-Y ou rond-triangle-triangle
- Arcade Stunt : X-A-A ou carré-croix-croix
- Arcade Smash : X-B-B ou carré-rond-rond
- Hotseat Stunt : Y-A-Y ou triangle-croix-triangle
- Hotseat Smash : Y-B-B ou triangle-rond-rond
Et la technique ?
Parlons maintenant de la technique du jeu. Graphiquement, rien à dire : le level design est excellent. Visuellement, Trackmania Turbo est très agréable à regarder, avec des environnements dépaysants, et de bonnes sensations de vitesse.
On lui reprochera cependant des temps de chargement trop longs, et des menus pas toujours pertinents : je pense par exemple à l’impossibilité, en mode multijoueurs, de passer tout simplement à la course suivante. Pour cela, il faut ressortir, et retourner au choix du circuit… Un peu fastidieux à la longue ! On aurait aussi aimé avoir des options de base, comme le réglage du volume, ou l’affichage des adversaires… Des oublis un peu étranges !
Techniquement, le jeu est fluide, et le framerate est au top ! Pas de bug à signaler (à part peut-être un petit décrochage de temps en temps en online) et l’impression de profondeur de champs est excellente. La sensation de vitesse est incroyable, et la prise en main quasi-immédiate.
Elle se contente en effet du strict minimum, rendant le jeu accessible à tous : R2 pour accélérer, L2 pour freiner, triangle pour repartir du dernier check-point ou rond pour recommencer la course (ajoutez les sticks gauche et droit en online, notamment pour remettre votre véhicule dans le bon sens pendant un « vol »)… Vous n’aurez pas besoin de plus ! On vous déconseille d’ailleurs de freiner si vous comptez décrocher l’or (décélérer suffit bien souvent), et sachez que freiner quand vous êtes en l’air permet de stabiliser le véhicule…
Mais si la jouabilité est accessible à tous, la plus grosse contrainte sera la très grande exigence du jeu, qui ne pardonne aucun écart, fut-il de quelques millimètres seulement. C’est d’ailleurs peut-être un reproche que l’on pourrait faire au titre : une fois ça ne passe pas, et la fois suivante ça passe, avec une différence de position ou de vitesse invisibles à l’oeil nu. Techniquement, ce fait est lié à une précision inflexible, mais le joueur aura vite l’impression que ses succès sont totalement « random ».
Le jeu est punitif, et cela en devient vite frustrant. Et si la « white series » se termine assez facilement, un joueur casual décrochera vite : les choses se compliquent dès la « blue series », où l’or semble réservé aux pros du pad. Et je ne parle même pas de la « black series » 😀
La bande-son « electro-techno pop » est, elle aussi, excellente, se prêtant parfaitement à ce type de jeu. La musique est entraînante, sans faire dans le lourdingue.
Au final
Un jeu de courses fun et déjanté, qui offre autant de plaisir en solo qu’en multi, en ligne ou en local… Il n’y a pas à dire, Trackmania Turbo fait son job,et de bien belle manière ! Le titre de Nadeo offre une prise en main aisée, qui promet de belles heures d’amusement, même aux non-habitués du genre.
Mais… car il y a un « mais »… Cette facilité apparente est bien trompeuse. Et vous allez vite réaliser que le jeu n’est pas si facile que cela. La raison ? Tout simplement la grande exigence du titre qui, en pleine performance, vient vous stopper net dans votre élan. Et très vite, il va vous falloir connaître les pistes par coeur, et maîtriser votre véhicule à la perfection.
On s’étonne aussi de quelques oublis, dans les options. Des possibilités qui sonnaient pourtant comme des évidences, mais que les développeurs ont zappé (jusqu’à de prochaines mises à jour ?) : pouvoir réaffecter ses touches, passer à la piste suivante en mode « deux joueurs », affronter des adversaires en solo (autres que les fantômes je veux dire)…
Il n’empêche que Trackmania Turbo est un excellent jeu, que nous vous conseillons, ne serait-ce que pour les grosses poilades qu’il offre entre amis, si vous avez l’habitude de terminer vos soirées raclette devant la console.
Verdict
De l’arcade et du fun ! Le jeu tient toutes ses promesses, et s’offre d’emblée le titre de « hit à posséder absolument ». Mais attention : il se montre très vite assez exigeant, et certains circuits vont vous donner du fil à retordre.
17/20
Les + :
- Prise en main simple et immédiate
- Beau, fluide avec un bon framerate
- Bonnes sensations de vitesse
- Nombre incalculable de circuits
- Du pur concentré de fun
- Un online au top, très stable
- Jouable jusqu’à 4 en écran splitté
- L’éditeur de circuits
- Son petit prix : 39,99€
Les – :
- Un jeu exigeant, voire punitif
- Parfois frustrant
- Le multi en local un peu maigrichon si on ne connait pas les codes secrets
- Des options de base semblent avoir été oubliées
- Temps de chargement longs
Trackmania Turbo, par Nadeo pour Ubisoft, sur PS4, PC et Xbox One. Pegi : 3
Jeu testé sur une version achetée dans le commerce.
C’est un peu dommage de dire qu’il ne faut pas freiner, mais qu’il vaut mieux décélérer. Les Casual Player vont perdre du temps à cause de ces mauvais conseils. Pour passer rapidement dans un virage serré, il ne faut pas lâcher l’accélérateur et appuyer en même temps un tout petit coup sur le frein et le tout en tournant. La voiture va se mettre en travers, le rayon de braquage va diminuer. Si la pression sur le frein a été minime, vous ne perdrez pas de vitesse.
C’est discutable ! Mais chacun a sa manière de jouer. Et puis trackmania est une sorte de Die and Retry. C’est le chrono qui compte, et on va recommencer un circuit des dizaines (voire bien plus) de fois pour trouver comment négocier un passage à la perfection. Certains passages seront mieux / indispensable en drift, c’est certain, mais là où je ne suis pas d’accord, et particulièrement pour ce trackmania, c’est que le drift peut s’avérer très compliquer à gérer (notamment sur l’environnement Lagoon et Valley) pour un débutant.