Sorti il y a un an sur Switch (en mai 2017), Super Bomberman R est de retour ! Cette fois sur PC, PS4 et Xbox One (chez Konami). La licence qui a provoqué tant de nuits blanches dans notre adolescence est-elle toujours aussi explosive ? C’est l’heure de notre verdict !
Une série trentenaire
Ah Bomberman ! S’il est une série que j’ai pu limer jusqu’à son circuit intégré, c’est bien celle-ci ! Une série que j’ai découvert très exactement avec Super Bomberman 2, sur Super-Nintendo, en 1994 (le jeu était alors développé par Hudson-Soft). Mais en réalité, la série est apparue pour la première fois en 1983 sur ZX-Spectrum. Oui, elle fête ses 35 ans. Et un peu moins si l’on considère que le premier vrai Bomberman est celui de 1987, sur NES. La licence sera ensuite déclinée sur tous les supports, de la PC-Engine à la Gameboy, en passant par la Super-Nintendo, Megadrive, etc.
Le principe de Bomberman est on-ne-peut plus simple. Vous incarnez un petit personnage poseur de bombes (une seule au début). Il se déplace dans un niveau labyrinthique, dont certains éléments sont destructibles. Vous devez finir le niveau en plaçant vos bombes pour libérer des passages, détruire les monstres… Mais gare à la déflagration ! Elle peut aussi vous toucher.
Bien entendu, vos armes évoluent en cours de partie. Et ce grâce à des items planqués dans les blocs destructibles. Vous pouvez ainsi augmenter la portée et la puissance de vos bombes… En modifier les effets (ah, la bombe gluante !)… Ou encore gagner en agilité, en vitesse. Mais attention, il existe aussi des malus qui vous ralentissent. Je ne vous ai pas dit ? Il faut aussi tenir compte du chrono !
Avec, pour chaque épisode, un mode histoire plutôt sympa mais qui ne décrochera pas l’Oscar du meilleur scénario… Tout l’intérêt de Bomberman réside surtout dans ses parties multijoueur, qui vont vous permettre de vous marrer (ou de vous fâcher, mais on ne le souhaite pas) avec vos amis…
Et c’est parti pour le mode histoire !
Et nous allons commencer par le mode « Histoire » ! Ici, on ne pourra pas le qualifier de « mode solo » puisqu’il est aussi jouable à deux, si le coeur vous en dit (et que vous avez un ami à côté de vous). Dans ce mode, une cinquantaine de niveaux vous attendent, soit entre cinq et huit heures selon votre niveau.
Très clairement, l’histoire du jeu ne mise pas sur l’originalité, et il réveillera quelques souvenirs aux puristes de la licence. Le monde est une nouvelle fois menacé par un grand méchant. L’empereur Buggler envoie ses Bomber-Vilains conquérir l’univers. Ils sont au nombre de cinq aux noms aussi délirants que Magnet-Bomber, Golem-Bomber, Phantom-Bomber, Plasma-Bomber ou (mon préféré) Karaoke-Bomber. Et c’est donc notre patrouille de Bombers protecteurs du monde qui va devoir s’y coller.
Vous allez donc devoir traverser cinq mondes thématiques (dix tableaux à compléter pour chaque). Le compte est bon ! Chaque monde est gardé par un boss (l’un des Bomber-Vilains). Pas vraiment de grande difficulté à noter ici : une fois que vous avez pigé les patterns du boss, cela devient une question de minutes. En revanche, certains niveaux vous demanderont de vous creuser la tête pour débloquer la porte de sortie. Ce avec des objectifs aussi divers qu’actionner tous les interrupteurs du niveau, trouver des clés, ou tout simplement nettoyer le tableau de tous ses occupants.
Le vrai intérêt du jeu : son « mode bataille »
Mais comme dans tous les épisodes de Bomberman, tout l’intérêt du titre repose sur son mode bataille. Autrement dit son mode multi. Car dès lors que vous réunissez des potes devant la console, ce mode peut devenir une véritable usine à nuits blanches : tantôt fun par les situations cocasses qui s’offrent à vous, tantôt agaçant lorsque votre meilleur ami vient de vous coincer entre le mur et une bombe… Le principe est indémodable, et toujours aussi bon !
Ce qui faisait toute la saveur de la version Switch (et qui a permis de vendre des milliers de multitaps tous supports confondus), c’est bien le fait que le jeu est jouable jusqu’à huit. Il suffisait pour cela de connecter quatre mablettes. Qu’en est-il de la PS4 ou de la Xbox One ?
Et bien, ces versions conservent leur mode « 8 joueurs » grâce à la connexion internet, qui va vous permettre d’aller défier vos amis, ou de parfaits inconnus. En revanche, sur la version PS4 testée ici, le multijoueur local est limité à quatre joueurs.
Un mode « Grand Prix » est apparu, promettant de belles batailles en 1v1, ou en co-op en 2v2 ou 3v3. Dans ce mode en plusieurs manches par équipes, le gagnant est celui qui marque le plus de points à la fin du match. Deux sous-modes sont proposés : un mode « cristal » où le gagnant est celui qui ramasse le plus de cristaux… Et un mode « basique » à l’ancienne, où vous marquez un point à chaque fois que vous battez un adversaire. Une bonne idée qui apporte de la variété et encore plus de fun à un titre qui pêche justement par son contenu assez limité… Au final, ça ne représente pas tant de variété que cela ! Et c’est d’autant plus dommage que nous parlons ici d’une légende du jeu vidéo !
À chaque version ses persos bonus
Au niveau du casting, plusieurs personnages seront jouables. Vous retrouverez les célèbres bombers qui, tels des Power Rangers, se déclinent en plusieurs couleurs… Mais pas que ! En effet, Konami a aussi intégré au jeu des personnages emblématiques de la société. Et cela va de Simon Belmont ou Dracula (Castlevania) à l’inattendu Pyramid-Head de Silent Hill (en mode kawaï, pas de gore ici ^^). En passant par Jehuty (Zone of The Enders), Goemon (Ganbare Goemon), Vic Viper (Gradius) ou Reiko (Rumble Rose).
Mais comme nous vous le révélions ici, vous pourrez aussi débloquer un personnage bonus qui sera propre à la console que vous possédez. Ainsi, c’est Master-Chief (Halo) qui s’y colle sur Xbox One, Max (??) sur Switch, P-Body (Portal) sur Steam, ou encore Ratchet (Ratchet & Clank) sur PS4. Notez aussi que, pour Master-Chief et pour Ratchet, ce sont les voix officielles de ces deux personnages qui reprennent ici leur rôle.
Et comment débloque t-on ces personnages ? Comme pour tous les persos bonus : en allant dépenser ses pièces, gagnées en jeu, dans la boutique. C’est aussi dans cette boutique que vous trouverez de nombreux éléments de customisation pour vos personnages. À échanger aussi contre des pièces…
Une technique qui fait le job
Super Bomberman R est un jeu plutôt agréable à regarder en full HD : les textures sont chouettes, les mimiques des personnages sont amusantes, et la bande-son colle parfaitement à l’ambiance. Une ambiance justement qui me rappelle mes meilleures heures sur Bomberman sur 16 bits. Mais gap technologique oblige, avec les gros pixels en moins !
Pourtant, il y a un truc qui me chagrine. Ou plusieurs, pour être exact. Le premier est que, multiplier les détails dans les niveaux, c’est bien, ça leur donne de la vie ! Mais croyez-moi, cela peut aussi très vite devenir bordélique à l’écran. Au milieu des effets et autres explosions, on a vite-fait de se perdre, et de faire n’importe quoi parce que l’on a perdu de vue son personnage, ou les ennemis à proximité.
En multi, ça colle ! Mais cela devient plus compliqué en mode Histoire, si vous jouez à deux. Dans des niveaux qui sont plus étendus, les joueurs peuvent se bloquer mutuellement dès lors qu’ils sont placés aux extrémités de la map. Voire carrément sortir du cadre, et il m’est arrivé plusieurs fois de jouer à l’aveugle, jaugeant que mon perso devait se trouver approximativement par là… Dommage, d’autant que splitter un écran ne pose pas vraiment de problème à une PS4 ou une Xbox One. En solo, le choix de la caméra « semi-isométrique » offre un angle qui peut aussi gêner la lisibilité : on a parfois du mal à jauger la hauteur de certains étages…
Sans bavure
Pour le reste, rendons à César ce qui lui appartient ! Le soft n’étant pas très gourmand techniquement parlant (il pèse 7GB), Super Bomberman R est fluide. Même avec de nombreuses explosions et éléments à l’écran, il reste fluide. Et ce n’est pas lui non plus qui va vous faire pester avec de nombreux bugs. Oui, la technique de Super Bomberman R date un peu, mais Konami rend ici une copie propre, sans tâche !
On aime ou on n’aime pas… Perso je trouve toute mimi et attachante la patte très kawaï des cut-scenes. Un peu dans la veine d’autres ténors rétro du multijoueur comme Bust-a-Move, ou le récent Puyo-Puyo Tetris (lire notre test ici).
Au final
On ne va pas vous mentir : Super Bomberman R est pétri de bonnes intentions, mais manque cruellement de contenu ! Certes, on a un mode story et du multijoueur mais… Pour une licence avec un tel passif, on s’attendait à (beaucoup) plus ! Ici, le fan-service est minimal (malgré quelques guest plutôt sympas). Ici, il manque cinq ou six modes de jeu, avec des règles bien délirantes… Le jeu ne manque pas d’intérêt, juste d’ambition.
Mais… C’est un Bomberman, et il conserve tout le fun propre à la série, dès lors que vous branchez une seconde manette. Et pour ma part, je dois vous avouer que c’est sur ce terrain que j’attendais le jeu. Et le contrat est honoré : à plusieurs, on se marre toujours autant… On s’engueule aussi (en toute amitié), malgré quelques soucis de lisibilité qui viennent parfois faire tache. De même, si le mode Histoire se termine assez rapidement, sans difficulté, ce sont les modes multijoueur du jeu qui vont lui procurer une durée de vie colossale ! Pour ma part, je me réjouis de retrouver ici des sensations que je n’avais pas connues depuis les Bomberman sur 16 bits !
Super Bomberman R
- Par Konami, disponible sur Switch, PS4, PC et Xbox One.
- Genre : puzzle-arcade.
- Classification : PEGI 7.
- Prix : 39,99€ sur PC, PS4 et Xbox One, 49,99€ sur Switch.
- Page officielle.
Booom !! :
- Toujours aussi fun en multi
- Les persos bonus… Pourquoi pas…
- C’est propre, fluide, pas de bugs…
- Ça tourne en 1080p
- Prise en main on-ne-peut plus simple
- Ses cut-scenes so kawaï
- Le mode « GP » qui rallonge le plaisir
- Un prix correct sur PS4, Xbox One et PC
Splotch :
- Parfois des soucis de lisibilité
- Un contenu trop rachitique
- Les angles de vue, pas toujours pratiques
- La version Switch, plus ancienne, coûte 10 balles de plus ?
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