Depuis que Sony a annoncé que la PS5 aura son propre casque VR, j’ai comme l’impression que le PS-VR de la PlayStation 4 est un peu laissé à l’abandon. Maskmaker est le jeu qui m’a démontré le contraire : on a encore quelques pépites à découvrir en réalité virtuelle, et ce titre est une agréable, très agréable surprise !
Par les créateurs de A Fisherman’s Tale
Maskmaker était un jeu que j’attendais. Tout simplement parce qu’il est la nouvelle création du studio Innerspace VR. Une équipe que les possesseurs du PS-VR connaissent déjà pour avoir réalisé le magnifique A Fisherman’s Tale. Les fans du studio pourraient vous citer une expérience tout aussi troublante, Firebird – La Peri, sorti en 2016.
Le jeu est édité par MWM Interactive (MWMi). Et il me semble important de le rappeler : Maskmaker a été créé avec le soutien du programme Media de l’Union européenne, Europe créative, et avec le soutien de la région Ile-de-France.
De quoi ça parle ?
Avec Maskmaker, le studio nous emmène encore plus loin dans le délire du voyage et de l’exploration, puisque ce sera le coeur même de l’expérience. Le jeu vous emmène dans une boutique abandonnée de fabrication de masques, dont le vieux propriétaire a disparu mystérieusement. Vous êtes dans la peau d’un jeune homme qui va devenir apprenti. Vous disposez de l’atelier (bien planqué dans l’arrière boutique), et de tous ses items, pour fabriquer et colorer des masques à votre guise. Comment ? Et bien, écoutez les masques qui se parlent entre eux : la « voix des anciens » va vous guider vers ce monde fantastique !
Car la particularité de ces masques est qu’ils sont magiques. Lorsque vous en enfilez un, il vous transporte dans un monde parallèle : le royaume des masques. Tantôt une plage, tantôt une forêt… Mais toujours des mondes peuplés par des porteurs de masques. Dans les cinq différents biomes, vous devrez collecter de nombreux objets, qui vous serviront à fabriquer d’autres masques, ou à modifier l’apparence de ceux que vous aviez déjà sculpté, à les mixer… Pour débloquer toujours plus de nouveaux effets.
>LIRE AUSSI : R-Type Final 2 : le « shmeup à papa » a t-il toujours le vent en poupe ?
Il serait compliqué de vous en dire plus sans spoiler. Alors, je vous dirai simplement que l’une de mes sources de satisfaction est l’ambiance du jeu. Une véritable ambiance, pleine de poésie et d’étrangeté, comme on avait pu en vivre avec Paper Beast. Le monde de Maskmaker est inédit, et promet un voyage dépaysant, qui nous donne envie d’y replonger sitôt le masque enlevé…
Et le gameplay dans tout ça ?
Le jeu se joue exclusivement avec un accessoire dont je ne suis pas particulièrement fan (au même titre que les Wii-Motes) : les PS-Move ! Mais qu’importe, on va faire avec. D’autant que la jouabilité de Maskmaker est suffisamment simple pour que le voyage se déroule sans embuche. On est sur du puzzle assez classique, avec des énigmes en 3D, pas franchement compliquées à résoudre (certaines résistent cependant un peu plus). C’est simple et agréable à prendre en main. Du point de vue de la jouabilité, cette expérience VR est une petite balade de santé. Le gameplay est l’un des points forts du jeu.
Peut-être pourra t-on quand même lui reprocher un soucis au niveau du défilement de l’image dans le casque. Les déplacement sont parfois très rapides, et les rotations sur vous-même montrent aussi quelques saccades. Rien de bien méchant, et rien qui ne va gâcher l’expérience. Mais qui doit cependant être souligné, car si vous êtes sujet au motion-sickness, le jeu peut (peut-être) vous donner quelques nausées. Heureusement, le jeu vous laisse le choix entre un déplacement classique (libre) ou la téléportation d’un point à un autre.
>LIRE AUSSI : Monster Hunter Rise : la chasse est aussi ouverte sur Switch !
La jouabilité peut être perturbante au début. J’ai par exemple dû m’habituer au fait que, dans Maskmaker, on ne saute pas. Alors, pour franchir un obstacle et atteindre une autre zone de la map, il faut trouver un autre indigène, observer son masque et repérer les différences avec le nôtre. Ensuite, il faudra trouver les objets qui ornent le masque de cet habitant, pour ressortir de ce monde (en retirant notre masque), retourner à l’atelier, modifier notre masque en conséquence… Puis le remettre pour incarner ce nouvel hôte, de l’autre coté de l’obstacle. Soucis du détail assez drôle, si vous faites un salut en retirant le masque, lorsque vous reviendrez en incarnant l’habitant d’en face… Vous pourrez alors observer votre ancien avatar dans la même position, en train de vous faire « coucou » !
Pour le reste, le jeu propose aussi des énigmes, histoire de faire bosser vos méninges. En théorie, car elles ne sont pas non plus très compliquées. Un peu d’observation, de logique, et tout devrait être plié assez rapidement. Et c’est peut-être ce qui, pour moi, constitue la plus grosse frustration du jeu : c’est une expérience VR. Donc faite pour être finie rapidement, sans buter trop longtemps sur les obstacles. Et effectivement, le jeu est court. Comptez environ 4 heures pour le terminer au calme. Comme je l’ai dit, c’est une frustration, car l’univers de Maskmaker est tellement réussi et immersif, je l’ai tellement aimé, que j’aurais adoré qu’il dure plus longtemps.
Au Final
Pour cette partie finale, qui consiste à vous dire si je valide ou non ce Maskmaker, j’ai envie de vous dire un très gros Oui !! D’une part parce que l’ambiance est géniale, l’univers dépaysant, le gameplay très agréable… Bref, cette expérience VR me laisse sur un très bon ressenti, vécu sans retenue et entièrement en VF 😉 Innerspace confirme son statut de studio à surveiller très sérieusement ces prochaines années !
Maskmaker se paie, en outre, le luxe de revigorer notre bon vieux PS-VR qui commençait sérieusement à prendre la poussière sur une étagère. On pensait qu’il était fini ? MWMi nous prouve que le casque de Sony a encore quelques pépites à nous dévoiler. On signe, on approuve, et on aurait même tendance à en redemander…
Maskmaker
- Par : Innerspace VR, pour MWM Interactive (MWMi)
- Sur : PS4 (PS-VR) et PC (Oculus Rift S, Quest, HTC Vive, PC VR via SteamVR).
- Genre : Aventure/réflexion.
- Classification : PEGI 7.
- Prix : 19,99€.
- Recommandation : attention, quelle que soit la version choisie, un casque VR est évidemment obligatoire, ainsi que les PlayStation Move.

Points positifs :
- C’est très chouette, et très immersif
- Le scénario
- Gameplay simple mais efficace
- En VF
- Deux types de déplacement
- La bande-son
- La création de masques
- L’immersion
Points négatifs :
- Une expérience trop courte
- Quelques chutes de framerate
- Déplacements parfois lents, parfois trop rapides
- Énigmes sans grosse difficulté
- Il manque un mode libre
- Les PS-Move