Il y a tout juste deux ans, Star Wars Battlefront emmenait les fans de la licence au septième ciel. Pourtant, il avait été reproché au jeu de Dice de proposer un contenu très limité, à sa sortie. Deux ans plus tard, à quelques jours de la sortie de l’épisode 8 de Star Wars au cinéma, le studio est de retour avec Star Wars Battlefront II. Plus de maps, plus de fun, plus de héros et plus de fan-service, de nouvelles mécaniques… Ce nouvel opus tient-il ses promesses ? La réponse avec notre test.

Star Wars est partout !

Autant commencer à vous préparer psychologiquement ! Cette fin d’année, vous allez déguster du Star Wars à toutes les sauces ! Jedi et seigneurs Sith ont d’ailleurs déjà commencé à envahir les caisses d’une célèbre chaîne de grande distribution. Sur les emballages de vos produits préférés, à la TV, dans les magazines… Le prochain film de la saga (Star Wars VIII : Les Derniers Jedi, en salle le 13 décembre) suscite sans surprise une gigantesque hype.

Et il est inconcevable d’envisager la sortie d’un nouveau film sans le jeu vidéo qui va avec. Ou du moins sans un jeu qui s’appuie sur l’univers créé par George Lucas. Et comme il y a tout juste deux ans, c’est le studio Dice (série Battlefield) qui rempile, pour le compte d’Electronic Arts.

Lire aussi notre test de Star Wars Battlefront

Deux ans après le gigantesque « fan-service » offert par Star Wars Battlefront, le FPS est donc de retour pour un second épisode. Avec cependant la lourde mission de nous offrir un contenu plus solide que son aîné. En effet, le premier SW Battlefront pêchait par un manque évident de consistance à son lancement : quatre maps jouables, et finalement peu de héros jouables (six seulement)… Le season-pass avait heureusement rectifié le tir. Substantiellement. Mais aujourd’hui, ce n’est plus la même histoire !

Un vrai scénario solo

Et en parlant d’histoire, on commence ce test avec la vraie grosse nouveauté de ce second opus ! Les développeurs ont entendu les suppliques des fans. Et enfin, Star Wars Battlefront propose un vrai mode solo ! Et point très appréciable : Dice aurait pu choisir de bâtir ce mode histoire autour d’un scénario reprenant les clichés de la série. Mais il n’en est rien ! Ici, vous allez avoir une vraie histoire inédite !

L’idée absolument géniale de ce mode scénarisé est de nous proposer d’incarner le camp ennemi, un anti-héros serviteur sans pitié de l’Empire. Vous en avez marre des Jedi et Rebelles, en quête de justice et de liberté ? Alors, place à Iden Versio, commandante de la redoutée escouade Inferno. Je n’avais pas ressenti une telle ivresse de coté obscur depuis Le Pouvoir de la Force !

Et si les soldats de l’Empire nous paraissent parfois un peu trop fades et anecdotiques, force est de reconnaître qu’Iden Versio est une réussite. Le personnage est charismatique, bien badass, et avec des motivations qui sont les siennes, mais que l’on comprend… Bref, un « méchant » comme on aime les incarner ! Avec cependant la frustration, à la longue, de voir Iden Versio laissée trop en retrait par rapport aux missions qui s’enchaînent parfois sans lien entre elles. Le personnage en pâtit, et aurait mérité au final d’être plus approfondi…

L’histoire se situe chronologiquement pendant (et après) Le Retour du Jedi, puisqu’elle débute pendant la bataille d’Endor. Après la destruction de l’Etoile Noire, le but de votre avatar sera d’éviter une énième défaite à l’Empire. Et c’est donc sur fond d’opération « Cynder » que vous allez parcourir l’univers avec votre escouade, pour mettre à mal l’Alliance Rebelle, jusqu’à la fameuse bataille de Jakku. Notez qu’elle s’insère parfaitement dans la mythologie Star Wars, et apportera quelques éclairages à la série.

Promesse non tenue ?

Petit bémol concernant le mode solo : il est trop court ! Alors, oui c’est génial de trouver enfin un mode Histoire dans un Star Wars Battlefront ! L’intention est bonne, mais hélas, l’histoire se plie en un peu plus de six heures. Le plat est délicieux, mais on aurait aimé s’en resservir… Un second point noir suit, mais je vous préviens, c’est un spoiler…

Spoiler
Il est un autre point négatif que je me dois d’aborder, concernant le mode histoire. Et même si vous êtes ici dans une balise à spoiler, je ne vous en dirai pas plus sur le contenu du récit, je vous laisse la surprise ! Mais hélas, la fin du mode nous entraîne vers une situation on-ne-peut plus cliché et attendue, qui nous rappelle que la licence est désormais entre les mains de Disney. Et s’il sait faire de bonnes choses, Disney sait aussi « saloper » des scénarii par sa vision trop manichéiste, pour en retirer toute la saveur. Quitte à dévier de la promesse qui nous a poussé à entrer dans cette histoire…

Le nerf de la guerre, c’est toujours le mode multi

On ne va pas se le cacher ! Une fois que vous aurez plié le mode solo, c’est évidemment (et comme dans le premier opus) le mode multijoueur qui va occuper 95% de vos parties sur Star Wars Battlefront II.

Pour ce plat de résistance, le resto Dice vous propose une carte avec cinq menus : fort du succès de l’Assaut des Marcheurs du premier épisode, on ouvre le bal avec l’Assaut galactique (à 40 joueurs) ; Starfighter Assault (batailles avec les vaisseaux par équipes de douze) ; Strike (la même chose, mais en nombre plus réduit) ; Heroes vs Villains (du 4vs4 en prenant les personnages iconiques de la saga) ; Blast (du deathmatch en équipes de dix).

Ici, on est loin des quatre maps du lancement de SW Battlefront, et le jeu va vous offrir onze terrains de jeux : Tatooine ; Endor ; Takodana ; L’étoile Noire ; Kamino ; Hoth ; Starkiller ; Jakku ; Yavin IV ; Naboo ; Kashyyyk. Point positif : si les missions avaient autrefois tendance à se répéter, chaque map dispose ici de ses propres objectifs, proposant ainsi une plus grande diversité.

Les soldats sont désormais répartis en classes : Assault, Heavy, Officer et Specialist. Et pour chacune, ses armes et ses capacités. Il vous faudra donc jouer un bon paquet de parties pour obtenir l’équipement ultime de chaque classe. Car ici, c’est le mérite qui est récompensé, et pour espérer toucher aux héros ou équipements ultimes, il va falloir collecter des points en atteignant des objectifs. L’upgrade privilégie désormais le skill. Et jouer Dark Maul, Dark Vador, Rey, Bossk, Luke, Kilo Ren ou Yoda, ça se mérite !

Le jeu en équipe privilégié

Force est de reconnaître que le mode multijoueur est une pure réussite, et justifie à lui seul l’achat du soft. Autant pour ses combats « à pied » que pour les batailles spatiales qui se sont nettement affinées par rapport à Battlefront premier du nom (tant pour leur rythme que pour leur jouabilité). Les onze maps sont vivantes et bénéficient de mises en scène soignées, et de nombreux détails en arrière plan, qui les rendent encore plus crédibles.

Il est un point qui a aussi tendance à me rebuter dans ce type de jeux, mais qui fonctionne parfaitement ici : Star Wars Battlefront II est un titre qui va privilégier le jeu en équipe. Ce grâce à un système d’escouade : si vous vous rapprochez d’une escouade, un multiplicateur de bonus va s’actionner. Une bonne chose, car pour les « cavaliers seuls » la vie peut parfois être courte ! Vous risquez aussi de tomber sur des joueurs aux skills de mutants, qui peuvent vous expédier dans un monde meilleur à peine apparu sur la carte. En équipe, on se sent plus en sécurité !

Pour terminer sur l’aspect « multi » , sachez aussi que ce mode vous proposera un menu Arcade, qui vous permettra de vous entraîner contre des adversaires contrôlés par l’IA. De plus, le jeu est toujours jouable en 1vs1 en multi-local. Ce dernier est anecdotique, mais il a le mérite d’exister. Offrant ainsi une expérience multi très complète.

Une technique renversante

Tout est dit avec cet intertitre ! Comme son aîné, Star Wars Battlefront II est une véritable explosion visuelle ! Les cinématiques sont magnifiques. Les décors très détaillés vont donner des frissons aux fans de la saga. Et que dire des personnages ? Expressions faciales, modélisation générale… Certes, nous sommes dans un jeu vidéo, entièrement numérique ! Mais toujours est-il que les personnages de Battlefront II me semblent cent fois plus crédibles et maîtrisés que le Grand Moff Tarkin (feu Peter Cushing) ou Leia jeune (feue Carrie Fisher) du film Rogue One.

Techniquement, le jeu tourne proprement en 60 fps, pour un affichage du plus bel effet. Bien que les images tournant sur ma PS4 classique me laissent rêveur, je salive rien que d’imaginer le même soft en 4K ! J’ai tout au plus pu remarquer quelques petits décrochages lors de certaines scènes de transition, ou encore du lag et des chutes de framerate lors de parties en 20 contre 20. Pour le reste, l’affichage est quasi-irréprochable, et nous avons ici l’une des grosses claques visuelles de l’année. Y compris lorsque le jeu affiche des particules (lors d’explosions ou sous la pluie).

Et puis, parler de la réalisation technique sans parler de la bande-son serait bien fâcheux, tant l’OST du jeu va vous replonger dans les plus belles plages de John Williams. Le son, ce sont aussi les doublages, qui sont ici en VF, pour notre plus grand plaisir. Le fan quant à lui s’extasiera aux sons des Tie Fighters, des blasters ou des sabres laser « comme au cinéma » !

Gameplay : perturbations dans la Force ?

C’est en effet la question que je me suis posé en jouant à ce Star Wars Battlefront II ! Car si les allergiques à la vue FPS pourront choisir une vue à la troisième personne (encore une bonne idée), le jeu a aussi ses points noirs en termes de jouabilité.

J’ai par exemple beaucoup de mal à comprendre comment, à une époque où tout le monde ne jure plus que par les open-worlds, le mode solo peut être autant dirigiste. Il va vous suffire de jouer deux niveaux du solo pour avoir cette déplaisante impression de jouer sur des rails, de suivre des couloirs (normal pour le premier niveau qui se déroule dans un vaisseau, plus incompréhensible en extérieur). C’est un fait : l’impression de liberté du joueur s’en retrouve altérée. Heureusement, vous vous sentirez plus libre en multijoueur.

Si le mode solo est aussi court, c’est aussi en parti parce que l’IA n’est clairement pas à la hauteur. Des ennemis à la limite de l’apathie, avec parfois de gros problèmes de vue ou de raisonnement… Dans le mode histoire, l’IA semble avoir été sacrifiée, pour tout donner dans la mise en scène. Pour trouver un véritable challenge, il faudra donc aller voir du coté du multijoueur : contre d’autres joueurs humains, ce n’est plus la même chose !

Lors de mes parties, j’ai aussi pu déceler quelques petits soucis de hit-boxes. Celles-ci sont parfois totalement aléatoires. Il m’est par exemple arrivé de toucher un ennemi en ayant l’impression de tirer sur le décor, juste à coté. Et inversement : ne comptez plus ici collectionner les « one kill » en alignant les head-shots. Car il faudra souvent trois tirs pour allonger votre ennemi. Alors, contre un « héros » , je ne vous raconte pas le délire ! Un fait qui peut parfois vous donner un sentiment de déséquilibre lors des affrontements en multi.

Recharge ou surcharge ?

Pour le reste, le gameplay du jeu reste très accessible. Les vaisseaux se contrôlent mieux que dans Battlefront I, les blasters sont plus sympas et précis à jouer… Et vous remarquerez aussi quelques trouvailles bien senties, comme le système des recharges. Autrement dit, vous devez garder un oeil sur votre blaster pour le recharger et éviter qu’il ne surchauffe. Mais s’il surchauffe, il peut aussi vous offrir des bonus momentanés. À vous de choisir : le recharger pour avoir un tir continu et un meilleur contrôle ? Ou le laisser surchauffer pour gratter quelques effets bonus ?

Un gros bémol néanmoins pour le système de progression du jeu, qui manque à mon sens de clarté. D’une part, il est lent. D’autre part, il va vous obliger à multiplier les expériences de jeu, à passer des heures devant l’écran pour accumuler un maximum d’expérience. Elle vous permet d’investir dans trois types de coffres pour y dégoter notamment des « cartes des étoiles » ! Le premier type de loot-box, à 2200 crédits, permet de trouver entre autres des cartes de héros. Le second (2400cr) peut contenir des cartes de vaisseaux. Enfin, le plus intéressant, contenant des améliorations pour vos soldats, s’échange contre 4000cr. J’avoue chercher encore sur quels critères sont définis les montants des récompenses obtenues…

Le jeu a failli se louper à cause de son modèle économique !
C’est un fait ! Star Wars Battlefront II a bien failli se louper à cause de son système de loot-boxes, pas vraiment apprécié par la communauté de joueurs. Autrement dit, Electronic Arts vous proposait de booster vos personnages et de gagner du temps en passant à la caisse, pour débloquer les coffres plus vite. Mais face au tollé suscité par ce modèle commercial, l’éditeur a momentanément fait machines arrière, annulant jusqu’à nouvel ordre ces micro-transactions qui permettaient non pas aux plus talentueux, mais aux plus riches, d’être les meilleurs (ce qui ne signifie aucunement que l’idée est définitivement tombée à l’eau). Plus de détails dans cette précédente news.

Au final

Sur l’aspect technique, le constat pourrait être le même que l’an passé, si ce Star Wars Battlefront II ne poussait pas la jauge encore plus loin ! Les graphismes vous explosent à la tronche, et le jeu, au contenu plus solide encore, va même jusqu’à vous proposer un mode solo, réclamé par la communauté de fans !

Pourtant, il pèche par de petites imperfections, dans le gameplay, au niveau de l’IA ou des hit-boxes. Rien de bien méchant ceci dit. De plus, Electronic Arts a rectifié le tir à temps concernant les loot-boxes, au prix exorbitant, et véritable gros point noir du soft de Dice… Momentanément.

Reste à savoir si ce jeu est fait pour vous. Si vous aviez adoré le premier opus, et que vous maîtrisez un minimum le multi-online, foncez ! Le jeu est bien meilleur, et comme je l’ai dit, beaucoup plus complet. Mais si vous n’êtes pas plus fan que ça de Star Wars, peut-être devrez vous y réfléchir à deux fois : une fois le solo terminé, vous devrez vous lancer dans le colossal multijoueur, qui m’a semblé plus technique que dans le premier Battlefront. Et avec une communauté de joueurs parfaitement aguerris. Votre plaisir dépendra donc peut-être d’un long entraînement au préalable.


Star Wars Battlefront II

Par Dice, pour Electronic Arts, sur PS4, Xbox One et PC. Pegi 16.

 

Coté Force :

  • Graphiquement sublime
  • Une bande-son à tomber
  • Enfin un vrai mode solo
  • Iden Versio !!! Un arc original qui complète la mythologie Star Wars
  • Un multijoueur increvable
  • Les parties en ligne sont de vraies batailles épiques Star Wars
  • Un soft qui récompense le skill, et privilégie le jeu en équipe
  • Du fan-service taille XXXL

Coté Obscur :

  • Un système de progression lent, et pas très clair
  • Le mode solo trop court
  • Quelques imperfections dans le gameplay
  • La fin du scénario solo trop attendue
  • Soucis de hit-boxes
  • En multi, où sont les parties classées ?
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