TEST. – Qu’est ce qui est rose, ne pense qu’à manger et à dormir, vous propose des aventures colorées, mais qui va se mettre à la mécanique avec ses dernières aventures sur 3DS ? Kirby, bien évidemment… La star de Nintendo revient ce mois-ci, dans un jeu que nous allons tester, pas plus tard que maintenant.
Bientôt un quart de siècle
Figurez-vous que, si on a l’habitude de le voir rose, Kirby ne l’a pas toujours été. Apparu en 1992 sur GameBoy, il était en effet, à ses début et par la force des choses, gris.
1992, et oui… Déjà 24 ans que la célèbre boule gloutonne de Nintendo avale tout ce qui lui passe sous la main (si je puis dire), et nous embarque dans des jeux de plates-formes hauts en couleurs. Et quand il ne « plateformise » pas (néologisme), il se bastonne avec les autres figures de la marque dans Super Smash Brothers…
Des jeux Kirby, on en aura eu sur toutes les plate-formes, avec parfois des tentatives de gameplay plus ou moins heureuses : je me souviens par exemple avoir adoré l’univers et la direction artistique de Kirby et le Pinceau Arc en Ciel, sur Wii-U, mais de ne pas avoir du tout accroché à son gameplay au stylet.
Sur 3DS, ce nouvel épisode reprend le gameplay de Kirby Triple Deluxe (ainsi que le moteur graphique), c’est à dire un gameplay beaucoup plus classique. Kirby se déplace dans des niveaux 2,5D (avec parfois plusieurs plans), peut voler un court instant, et surtout avaler ses adversaires, pour calquer les pouvoirs (et le look) de certains d’entre eux. Une base qui a traversé les décennies… Mais avec une nouveauté que nous allons voir plus bas.
Métal Hurlant !
Le pitch du jeu nous apprend que la planète Pop est envahie par la société Haltmann SA, et son armée de robots belliqueux. Comme vous pouvez vous en douter, seul Kirby peut les arrêter ! Décidément, on va finir par croire que le gentil monde de Kirby est un moulin, et que tous les méchants de l’univers y entrent comme ils le veulent !
Et cela ne vous surprendra pas non plus de découvrir que c’est en pleine sieste que notre brave Kirby est dérangé. Les yeux mi-clos, la bouche pâteuse, notre héros a faim ! Et il y a « ménage de printemps » au menu !
Dans Kirby : Planet Robobot, le joueur débute donc son aventure dans un univers tout beau, tout coloré, mais désormais envahi par des tubes et de la tôle. Et comme si cela ne suffisait pas, des créatures robotiques ont décidé de venir vous empêcher de flâner en paix.
Au chapitre de la direction artistique et de la construction des niveaux, pas de doute, c’est un Kirby ! Pourtant, avec cet aspect cyber, avec ces éléments mécaniques dans le décor, je ressens bizarrement cette agréable sensation que j’éprouvais en découvrant autrefois Sonic, dans sa GreenHill petit à petit infestée par les robots de Eggman…
Mais… Bref… Le jeu est clairement déséquilibré ! Des machines d’un coté, et un marshmallow vivant de l’autre… Heureusement, tout s’arrange lorsque Kirby découvre… Un mecha… Et en plus, il est à sa taille !
Robot-beau
Bon allez ! Assez rigolé ! Kirby qui acquiert des pouvoirs en absorbant ses adversaires, c’est bien gentil, mais dans ce nouvel épisode, il y a beaucoup plus sympa : cette carcasse de mecha qui devient toute rose dès que vous montez dedans…
Au fil du jeu, il faut reconnaître qu’elle est très sympa cette nouveauté ! Votre armure vous permet par exemple d’analyser vos ennemis pour en copier les pouvoirs… C’est la même chose qu’avec le Kirby classique, mais dans un corps beaucoup plus gros, donc plus puissant… Beaucoup plus puissant !
On apprécie aussi la façon dont les développeurs ont pensé le level-design : le passage entre les deux plans (premier et arrière plan… re-coucou Kirby Triple Deluxe) est vraiment bien conçu, et certains niveaux vous offrent un terrain de jeu en adéquation avec les pouvoirs de votre mecha, qu’il s’agisse d’aller faire du shoot’m up en jet, ou de foncer à toutes bombes en mode « bolide » sur la route.
Mais votre exosquelette ne sert pas qu’à cela. Il peut aussi actionner des mécanismes qui vont vous permettre de modifier le niveau, en déplaçant par exemple des éléments du fond de l’écran vers le premier plan, ou en faisant tourner des plate-formes… Votre robot se déplace plus lentement, et ne peut pas planer (sauf pouvoir adéquat), mais sa puissance vous offre un confort indéniable.
Dans les niveaux que vous traverserez, vous pourrez débusquer et collectionner des stickers représentant des items, des personnages, etc. Ces autocollants ont pour but, outre le fait de contenter le collectionneur extrême, de customiser le robot en appliquant de jolies décorations personnalisées sur ses épaules. Oui : dans Kirby, on ne fait pas que bourriner, on fait aussi dans la mode…
Combats, 3D et Storymode
Voici, dans cet intertitre, résumés les trois modes principaux du jeu. Je ne reviendrai pas ici sur le mode « story », dont j’ai déjà pas mal parlé jusqu’à maintenant, et qui propose de manière assez classique un enchaînement de mondes découpés en niveaux, avec un boss qui vous attend gentiment à la fin de chaque zone.
Mais une fois plié ce mode scénarisé, il vous restera deux autres types de jeux à boucler pour prolonger le plaisir.
Dans « Les Défis 3D de Kirby« , vous devrez traverser un ensemble de niveaux en 3D isométrique, avec pour objectif d’avaler un maximum d’objets ou d’ennemis en un minimum de coups. Et si vous avalez plusieurs ennemis à la fois, un « tir stellaire » vous permet de faire le ménage devant vous, et donc de faire un plus gros score, ce qui est l’objectif principal de ce mode.
Dans « l’attaque des Kirby« , le jeu se limite à une succession d’arènes dans lesquelles vous allez devoir combattre un boss. Pour vous aider, vous pouvez choisir un ou plusieurs équipiers, ainsi que les pouvoirs de chacun (quatre classes de Kirby possibles : Héros à l’épée, Maestro marto, Docteur prodige et Roi des rayons). Et lorsque la cohésion est à son summum (et lorsque vous récupérez l’item qui le permet), la technique combinée « Union Meteore » expédie le combat ! Objectif : dégommer l’adversaire et récupérer de l’XP pour faire grimper vos stats et votre level.
Vous l’aurez compris, bien qu’il ne soit pas fou-fou, le menu est plus que correct, et vous offre de quoi vous occuper un bon moment, d’autant que vous ne terminerez sans doute pas le mode principal à 100% du premier coup : outre les niveaux à finir, il y a aussi trois « Code Cubes »(ou « CubaCodes ») et ces fameux stickers à récupérer pour terminer réellement chaque niveau. A voir si ces quêtes suffiront à assurer suffisamment de rejouabilité pour un titre qui se plie assez vite, sans grosse difficulté.
Au delà de la cartouche
Ce n’est pas vraiment une surprise : Nintendo a aussi conçu le jeu pour qu’il puisse interagir avec des éléments extérieurs. Et forcément, les deux auxquels vous pensez sont… Les Amiibo (le capteur externe est nécessaire si vous n’avez pas la New 3DS) et la fonction Streetpass.
Car si Kirby peut copier plus de 25 pouvoirs au total, comme nous l’avons vu en ingérant ses ennemis ou en scannant leurs aptitudes grâce à sa machine, vous pourrez aussi bénéficier de capacités liées à vos Amiibo ! Mais attention : pour cela, il faut posséder une figurine de la série Kirby (qui vient de sortir), à savoir Kirby, Roi Dadidou, Meta Knight ou Waddle Dee.
Si ces figurines vous donnent des pouvoirs (et des costumes) en lien avec le personnage concerné, l’Amiibo Kirby vous donne quant à lui la fonction « OVNI Kirby », qui vous permet de voler indéfiniment et de tirer des rayons sur vos ennemis.
Notez que, si nous parlons ici des Amiibo de la série « Kirby », la figurine Kirby issue de la série Super Smash Bros vous permet d’utiliser toutes les attaques dont dispose notre héros dans le jeu de baston d’Hal Laboratory : marteau-toupie, super tranche, etc.
La fonction Streetpass est plus anecdotique, et vous permettra principalement de récupérer des stickers.
Au final
Tandis que la Wii-U semble quelque peu délaissée (je n’irai pas jusqu’à dire « enterrée ») par Nintendo, qui a clairement d’autres chats à fouetter avec la « NX » (de son nom provisoire), Kirby : Planet Robobot nous démontre que le destin de la 3DS est tout autre, et que la marque n’est pas prête de laisser tomber sa console portable.
Ce nouvel épisode de Kirby est la preuve flagrante que la 3DS en a encore sous le pied, et qu’elle sait encore nous surprendre, et nous attendrir avec des recettes vieilles comme la GameBoy, mais qui fonctionnent toujours aussi bien !
Certes, certains pourront reprocher à cet épisode de se reposer sur des mécaniques (si j’ose dire) vues et revues dans la série : on ne change pas une formule qui marche ! Mais qu’il s’agisse du gameplay, du level design, du scénario ou du menu, les développeurs nous prouvent par A+B qu’ils maîtrisent leur sujet. En témoigne l’utilisation du mecha, nouveauté qui apporte de la fraîcheur et plus de pêche au jeu…
Les épisodes de Kirby se suivent, se ressemblent, mais apportent chacun leur petite touche d’originalité ! Au final, Kirby : Planet Robobot fait son job ! Sans être un méga-hit interplanétaire, il vous laissera la satisfaction d’avoir joué à un bon jeu, développé avec sérieux. Incontournable si vous êtes un fan de « la bande à Mario » et des jeux « maison » de la marque, ce nouveau Kirby est le compagnon idéal pour passer de bonnes vacances…
Site officielVerdict
A la fois mignon, fun et accrocheur, cet épisode est une réussite… Un jeu comme on aime en voir tourner sur 3DS !
16/20
Les + :
- C’est mignon et coloré, le level-design est réussi
- Rien à dire sur le gameplay, tout simplement top !
- Des modes qui offrent une bonne durée de vie
- Plus de 25 pouvoirs à copier
- L’armure, une idée bien utilisée, qui ne fait pas « bouche-trou »
- Des phases de plus grande ampleur avec le mecha (en mode « jet » ou sur la route)
- Bonne utilisation des deux plans
- L’un des rares jeux qui donne envie d’enclencher la 3D de la console
- La bande-son
Les – :
- Un titre qui repose un peu trop sur les acquis des épisodes précédents
- Pas un challenge complètement dingue, durée de vie courte malgré les quêtes censées assurer de la rejouabilité
- Les mini-games vite répétitifs
Kirby : Planet Robobot, par Hal Laboratory pour Nintendo, sur consoles de la famille 3DS. Pegi 7. Dispo en version phisique et via l’eShop.
Test réalisé sur une version fournie par l’éditeur.