Vous connaissez peut-être déjà sa chaîne YouTube. Et si ce n’est pas le cas, vous devez aller voir ce qu’il fait : un vrai travail de passionné, mêlant humour et anecdotes sur le monde du jeu vidéo. Aussi bien sur les consoles que sur les jeux. Avec un rythme parfaitement maîtrisé. Son travail mérite vraiment d’être vu et partagé, c’est pour ça que je vous propose son interview… Madame, monsieur, voici Carrhotus !

Carrhotus

Carrothus, peux-tu te présenter, et parler de ta chaine ?

Vidéaste sur YouTube, j’ai pris ce créneau-là dès la fin de mes études. Et donc, je m’emploie à faire vivre une petite chaîne qui parle de jeux vidéo, avec 3 concepts principaux :

  • Test du mois
  • Carrhotus rembobine : Rétro gaming
  • Pas d’accord : critique sur des jeux bien connus de tous

Et tout ça à grands renforts de perruques, de fonds verts, de costumes en tous genres et plein de personnages farfelus. J’essaie d’animer le tout avec un montage que j’espère propre et dynamique. J’apprends à chaque vidéo. J’essaie de sortir de ma zone de confort, je tente des nouvelles choses à chaque fois.

D’abord à la Fac, en cinéma, j’ai appris l’écriture critique et le travail d’analyse. Puis un BTS Montage post production m’a complété sur plan technique. Oui, je n’ai pas fait dans l’ordre (rires).

Prêtes-tu attention aux commentaires que ta communauté te laisse, est-ce que ça t’aide ?

Oui et non. Ils m’aident moralement vu que je n’ai pas une grosse visibilité. Le fait que l’on m’encourage, ça me permet de ne pas baisser les bras. Quand je lis « vas-y continue c’est cool », « j’attendais cette vidéo avec impatience », ça stimule : il y a quand même des gens qui suivent, qui sont là, dans l’attente de ce que je produis. Ma communauté est très bienveillante et ça, ça fait super plaisir ! Après, pour les questions de format, de rythme, je reste sur mon idée, je suis quelqu’un d’un peu capricieux créativement parlant.

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Pourquoi « Carrhotus » ?

Pourquoi « Carrhotus » ? Et bien, il y a pleins de raisons. Au début je voulais un nom un peu atypique, un truc qui sorte de l’ordinaire. Et pour info, mon véritable prénom, c’est « Kévin »… Parler de jeux vidéo quand tu t’appelles Kévin, c’est partir avec un handicap… Donc il était impératif de trouver un pseudo. Je cherchais un truc avec une sonorité farfelue, et je voulais qu’il y ait un sens derrière.

Pour l’anecdote, j’ai déjà rencontré un YouTubeur qui a choisi son pseudo au hasard dans un dictionnaire : en l’ouvrant à une page, il a mis son doigt et est tombé sur le mot « étagère ». Voilà, son pseudo c’est « Étagère ».

C’est rigolo mais, pour ma part, j’ai voulu partir sur quelque chose de plus symbolique. Il faut savoir que je suis très arachnophobe. Comme je suis un lecteur de Comics, j’ai voulu faire un peu à la Batman. J’en lis pas mal. Tu connais surement Bruce Wayne, qui prend l’objet de sa peur comme symbole pour amorcer sa campagne contre le crime ? Comme moi, ma phobie, c’est les araignées, je me suis dit que j’allais prendre le nom d’une araignée pour entamer mon parcours de vidéaste sur internet.

J’ai choisi pour la phonétique « carrhotus », qui me plaisait bien, et aussi pour les spécificités de l’espèce. Elles ont de gros yeux tout ronds.  Ça m’a fait marrer et j’ai pensé « ça, c’est un signe distinctif qui pourrait être facilement retranscrit avec un accessoire » : ça tombait bien j’avais, en amont, repéré les lunettes rondes typées steampunk . Elles m’avaient tapé dans l’œil et ça a dû aider dans le choix de la bestiole. Du coup, je suis parti sur « carrhotus », pour la symbolique et la facilité du raccord visuel que sont les lunettes. C’est mon petit signe distinctif, et c’est très pratique pour cacher la lecture du prompteur.

J’écris depuis très longtemps, et quand tu écris, comment dire… Quand tu commences à vouloir créer des choses, tu as toujours l’appréhension de le partager. Ce n’est pas évident de passer à l’acte. Tout le monde a des idées, des projets, plein de gens écrivent… Mais passer à l’acte, ce n’est pas évident. Ça me faisait peur mais, à un moment, il faut y aller, il faut se lancer quoi… C’est en forgeant que l’on devient forgeron, comme on dit.

Comment présenterais-tu ta chaîne à quelqu’un qui ne la connait pas ?

Comment je la présenterais … Bah, un peu comme je l’ai fait tout à l’heure. Je te dirais que les trois ingrédients sont :

  • Jeux vidéo
  • Perruques
  • Fond vert

Donc des perruques pour les déguisements, du fond vert pour les effets spéciaux, et le jeu vidéo comme sujet principal. Après, l’idée, c’est d’avoir une chaîne de passionné, pour des passionnés, mais qui ne s’inscrit pas forcement dans l’actualité du jeu vidéo. Si tu veux être à la page, il ne faut pas regarder ma chaîne. Comme je t’ai dit, je suis capricieux, je parle des jeux dont j’ai envie, quand j’ai envie et en règle générale, ce n’est jamais le jeu vidéo du moment. Dans « le test du mois », le seul titre, je pense, qui ait été fait dans l’actualité c’est  Ghost of a Tale. Sinon, j’ai toujours 2 ans ou 3 ans (voir plus) de retard sur l’actu.

Où trouves-tu tes informations pour réaliser tes vidéos Carrhotus rembobine ? Ta culture personnelle ou des recherches ?

Les deux. Selon les consoles, il y a plus ou moins de culture derrière. Par exemple, la N64, je la connaissais déjà pas mal, idem pour la Dreamcast. Pour autant, à chaque fois, je fouine pour approfondir. J’apprends énormément en me renseignant pour les besoins de chaque épisode. Genre, il doit bien y avoir 20% de culture pour 80% de connaissance nouvelles, découvertes en cherchant.

Il y a tellement de trucs à dire sur chaque machine, et encore, je me restreins quand j’écris ! Il y a plein d’infos que je ne balance pas, sinon les épisodes feraient…. Je n’en finirais pas, quoi.

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Plus c’est long, plus c’est bon, au niveau des vidéos avec un rythme comme ça ? 🙂

Justement, le rythme, c’est beaucoup de travail, il faut le tenir ! Et Il y a des choses qui sont tellement anecdotiques que je ne saurais pas trop où les foutre, ça casserait ma structure narrative. Peut-être plus tard dans des formats « bonus » avec des petites anecdotes croustillantes sur la console en question. Mais en général, ce que je mets dans mes vidéos, c’est l’essentiel, le plus pertinent.

Pour répondre à ta question « où je trouve les informations » : soit je connais déjà un petit peu le sujet, soit pas suffisamment, mais dans tous les cas, je cherche beaucoup sur Internet, sur des forums, des sites spécialisés ou des ouvrages. Pour les Carrhotus Rembobine notamment, des sites rétro genre Obsolete tears, ou des sites et forums anglophones.

J’achète aussi des bouquins sur le sujet. Genre, pour l’Atari 2600, j’ai beaucoup bossé avec le livre Pong et la mondialisation (de William Audureau) et ça m’a vachement aidé. Ça m’a appris tout ce qui était antérieur aux années 80 avec les Home Pong et tout ça. Mais il y a aussi un autre livre que j’utilise pas mal, vu que je suis souvent amené à parler des périphériques, c’est Joypads ! le design des manettes (Nicolas Nova et Laurent Bolli).

Donc il y a toujours une base culturelle largement agrémentée ensuite de recherches. Pour l’Atari, encore une fois, j’avais trouvé une thèse sur le hardware des consoles de 1970 et 1980. Je n’ai pas tout lu, mais c’est avec des parties de cette thèse que j’ai pu approfondir, non sans difficulté, toute l’architecture de l’Atari. Notamment la puce TIA, que je ne connaissais pas du tout. Sachant que je n’ai aucune compétence en développement et en architecture console, j’ai ramé pour essayer de comprendre l’essentiel, et plus encore, pour le vulgariser derrière.

Qu’est-ce qui ta poussé ou donné l’envie de créer, et surtout de publier sur YouTube ?

Ce qui m’a poussé… j’ai toujours eu envie de créer. Quand j’étais gamin, je voulais être dessinateur, ensuite écrivain. Puis au lycée, je voulais être scénariste. J’ai fait la FAC de ciné pour le scénario et l’écriture critique, mais me suis rendu compte que j’adorais aussi le montage (qui est également une forme d’écriture).

Donc, après ma licence en cinoch’, direction le BTS montage et post-production. En parallèle, j’ai continué à écrire toutes sortes de trucs, des conneries, des sketchs qui ne verront sans doute jamais le jour, mais j’ai toujours eu envie, le besoin même, de créer des trucs. Forcément, une fois le BTS en poche et toutes ces nouvelles connaissances techniques, je me suis dit : « vas-y, banco, je me lance ». J’ai fait mes petits investissements matériels et j’ai commencé tranquillement.

Si je me suis lancé dans une chaîne de jeux vidéo, c’est parce que c’était confortable pour moi comme sujet, j’adore ça, je m’y intéresse depuis longtemps. Mais à terme, j’aimerais bien faire une chaîne qui serait dédiée juste à de la fiction : Des sketchs, des web séries, ça me ferait plaisir. J’ai des scénars en pagaille sur l’ordi, ce serait cool de les tourner. Je trouve ça plus facile pour commencer, de faire des formats « émission » avec de l’humour : c’est plus simple de faire de l’humour quand tu n’as pas un radis et peu de maîtrise technique, que de te lancer direct dans une fiction où tu vas tenter d’être un peu dramatique ou sérieux.

Du sérieux à l’image quand tu n’as pas un rond, que t’es une équipe de une personne… Si tu te rates un poil, ça risque de faire bidon. L’humour est plus laxiste comme genre. Et puis, le jeu vidéo, je connais un petit peu… J’ai passé ma vie à jouer, j’ai mon petit bagage culturel. C’était un choix cohérent, à mon avis. Je ne regrette évidemment pas, mais j’ai envie de me diversifier. Donc, dans mes projets, il y aurait : « créer une autre chaîne dédiée à de la pure fiction ».

Est-ce que tu es seul à bosser sur la réalisation pour ta chaîne ?

Oui tout à fait ! Globalement, je fais tout, écriture, réalisation, présentation et montage. Mais ponctuellement, j’ai mes potes qui viennent m’aider. Par exemple Geoffrey qui es là pour les sketchs, et ce depuis la première vidéo. C’est cool. J’ai toujours plein de copains comme François aussi, qui sont ravis de participer.

C’est toujours plus sympa de faire des tournages avec eux. On se marre bien. Outre les acteurs, ça m’est arrivé d’avoir de l’aide sur le plan technique. J’ai un très bon pote, Vincent, qui se démerde carrément plus que moi sur les effets spéciaux, et à qui je confie parfois les gros morceaux techniques. Sur l’épisode Les Point’n Click (Carrhotus rembobine #04), j’ai réalisé un sketch où je tombe dans un gouffre en feu. Ce gouffre, c’est lui qui l’a créé par exemple. Il a aussi fait la mine en 3D sur l’épisode 02 de la N64. Et j’aurai sans doute d’autres trucs chiants à lui faire faire dans un avenir proche. Mais dans 99% des cas, je suis en charge d’absolument tout.

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Tu mets combien de temps, à peu près, à réaliser une vidéo en comptant tout  ?

Quand on me pose cette question, je n’arrive jamais à quantifier. Ça dépend du format. Un test du mois ce n’est pas très long en vrai, mais c’est toujours très étalé dans le temps. Ça dépend du jeu, du temps que je mets à le finir.

Ensuite, il y a l’écriture, mais c’est là où je suis le plus a l’aise. Ecrire le test du mois, c’est l’histoire d’un jour complet grossièrement. Puis le montage… En vrai, j’en sais rien, mais ça ne doit pas excéder une semaine de boulot mis bout à bout (ce qui n’est jamais le cas).

Pour les Rembobine, c’est beaucoup plus long : il y a plus de recherche et du travail de mise en scène. Il y a des retouches plus fréquentes à l’écriture. Des fois en approfondissant mes recherches, je découvre que j’ai dit des conneries, donc il faut reprendre… Il y a plus de modifications. Même pour la partie humour, je rajoute beaucoup de petites blagues assez tardivement. Pour un Rembobine, je te dirais facilement 2 semaines de recherches et d’écriture, si j’y travaille à temps plein (ce qui n’est pas le cas).

Après, il y a le tournage ! Il faut enregistrer les scènes seules et les sketches avec les potes. Ce qui demande de l’organisation pour être raccord avec leurs disponibilités. Sans compter que je ne tourne rien à mon domicile, mais tout chez ma mère, à 47km de chez moi. Oui parce que, en couple dans un 30m², autant te dire que je n’ai pas la place de stocker tout mon bordel de geek… Tout est là-bas, à 50min en bagnole. Donc filmer, ça s’organise, histoire de pas y aller pour rien. J’essaie de grouper les jours de tournage, et ce en fonction des potes. Bref, je n’en sais rien, un Rembobine c’est long. Peut-être un mois de boulot…

Mais le plus long, ce ne sont pas les Rembobine, mais les Pas d’accord. Ce sont les plus compliqués parce que, de la recherche, il y en a aussi (pour ne pas dire de connerie sur une licence) mais niveau écriture, je peaufine énormément. J’essaie d’être le plus juste possible, et le plus captivant. En plus, niveau format, ce sont des gros morceaux les Pas d’accord !

Ça veut dire encore plus d’efforts à fournir pour garder un certain rythme. Je te dirais pareil : deux bonnes semaines en recherche et écriture. Une fois de plus, il y a ensuite le tournage (qui a souvent lieu en plusieurs fois). Et enfin, le montage. Pareil : certains effets nécessitent plus de travail que d’autres, c’est tellement variable…

En plus je ne suis pas du genre à regarder la montre quand je bosse sur une vidéo. Je peux parfois passer la journée sur un plan qui va durer deux secondes.  La plus grosses de mes vidéos à ce jour, c’est le Pas d’accord sur Rise of the Tomb Raider. Celui-là, par exemple il m’a pris six mois. Un sacré accouchement ! 

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Aimerais-tu un jour vivre de YouTube ?

Oui, vivre de YouTube, ou une autre plateforme d’ailleurs… Si on parle de vivre de mes vidéos, carrément bien sûr ! Ce serait génial, parce que ça voudrait dire plus de temps à leur consacrer. Et puis, avec un peu de chance, plus d’argent pour les produire : pouvoir s’offrir les service d’une équipe de pro ou rémunérer un pote qui a participé activement et bénévolement (ne serait-ce qu’un défraiement). Investir dans du matériel encore plus performant, dans les accessoires comme les armes en plastiques, les perruques, les moustaches, enfin toutes ces petites choses qui, mises bout à bout, chiffrent vite.

C’est d’ailleurs pour ça que je recycle un petit peu mes accessoires et déguisements à toutes les sauces. Faute de budget, il faut ruser. Mais oui, pouvoir en vivre, évidemment que ce serait génial. Utopiste, mais génial !

D’où te viens ce sens du montage, ta dynamique, ton rythme ?

Difficile à dire ! Le rythme, je crois que c’est ma petite touche. En montage, tu apprends le format académique. Je n’ai pas appris à monter des chroniques de jeux vidéo comiques d’une demi-heure, mais des JT de France 3 de 2 à 3min, des petits documentaires, des choses comme ça. Le rythme, il vient à force de monter. Je ne pense pas avoir le même rythme sur les premières vidéos que sur les dernières.

Je peaufine. Maîtriser son rythme c’est, pour moi, m’assurer de capter, tout du long, le spectateur. C’est pour ça que j’essaie d’être généreux dans les informations que je donne : que ce soit verbal ou visuel. J’essaie de toujours susciter quelque chose. Ce que j’appelle « générosité visuelle », je le tiens de la BD. J’aime beaucoup les bandes dessinées de chez Fluide Glacial notamment, les auteurs Maëster et Coyote. Ils adorent faire des histoires dans les histoires. Tu peux relire plusieurs fois la BD, tu trouveras encore des trucs à découvrir derrière, en arrière-plan, planqués ici ou là.

Ça, j’aime bien le faire, et je pense que ça contribue au rythme de la vidéo, d’avoir plein de saloperies à regarder à droite à gauche. Après, au niveau du rythme en lui-même, là où je place les cuts, la durée des plans, leurs enchaînements etc… Là, je n’ai pas vraiment de formule miracle. Je ne sais pas d’où ça vient. Sans doute inconsciemment puisé dans ma cinéphilie, dans ma grosse consommation de films. Je suis content que ça plaise en tout cas.

As-tu des collaborations ou des apparitions de prévues ?

Normalement pour la partie 2 de l’Atari 2600, j’aurai un vidéaste qui bosse essentiellement dans la partie cinéma, mais qui touche sa bille aussi en jeu vidéo. J’aime beaucoup ce qu’il fait et, à priori, il devrait participer, mais c’est encore à confirmer.

Les vidéos à plusieurs, c’est toujours agréable, surtout avec des confrères vidéastes, c’est cool. Je bosse aussi avec JCK, créateur du festival Geek Life, sur l’émission Ma Vie de Geek. C’est aussi lui qui vient jouer Jamy dans mes Rembobine. Je suis également toujours en contact avec Kriss de Minute Papillon. On ne se perd pas de vue, et peut être que de nouvelles collab’ se feront aussi avec lui. Nous verrons.

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As-tu des retours d’autres Youtubeurs par rapport au travail que tu fais ?

Oui, presque à chaque vidéo ! Des gens qui sont de la partie jeux vidéo ou autre. Et ça fait d’autant plus plaisir quand ça vient de personnes qui connaissent les difficultés techniques, ou qui sont à même de juger la véracité de ce que tu dis.

Ton youtubeur francophone favori ?

Ça, c’est dur comme question ! Un seul dans le jeu vidéo ? Mon cœur balancerait entre deux. À l’époque, j’aimais énormément les 3615 Usul, même s’il n’en fait plus aujourd’hui. Sinon, j’aime aussi beaucoup le Joueur du Grenier, peut être un petit peu moins ces derniers temps, parce que je vieillis, je ne sais pas… Mais il fait partie de ceux qui m’ont donné envie de me lancer.

J’adore ce que fait Karim Debbache aussi. Maintenant, ce qu’il fait, c’est exclusivement cinéma avec Chroma, qui déboîte. Mais avant, il faisait Crossed et c’était une super chronique aussi. C’est dur d’en choisir un, car ça exclue forcement les autres. Tu vois, j’aime aussi beaucoup Pseudoless. C’est très intéressant ce qu’il fait. Il y a aussi, qui est hyper cool, Pause Process.

Sur un même sujet, tu n’aimes pas les vidéastes forcément pour les mêmes raisons : J’aime Joueur du Grenier pour l’humour et la nostalgie, j’aime Pause Process pour le coté technique, et j’aime Pseudoless pour la pertinence de ses réflexions. Chacun a sa patte et son crédo.

Prends-tu, ou as-tu pris, des cours de théâtre pour être autant à l’aise à l’image ?

Non, pas du tout. Par contre j’aime ça ! Ça doit jouer ! Je sais qu’il y a des gens, ou des potes, qui ne sont pas à l’aise dès que tu poses une caméra. Moi, je n’ai jamais eu de problème avec la caméra, par contre j’ai beaucoup de mal avec une foule. Tu me mets sur une scène, je suis tétanisé.

Je ne suis pas du tout à l’aise devant un public. Par contre, devant une caméra, je vois un trépied, une caméra, je vois de la technique. Je ne pense pas au spectateur potentiel, donc je suis à l’aise. Je l’étais moins avec certains personnages au début, mais maintenant, ça va tout seul. J’aime beaucoup jouer, mais je n’ai pas pris de court de théâtre.

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Est-ce que tu penses ouvrir un compte Tipeee ou un uTip ? Si on veut t’aider, comment fait-on ?

J’y pense de plus en plus. Je ne voulais pas trop au début, puis je me suis dit que ça peut toujours aider pour acheter des trucs dans les farces et attrapes. Des fois, je me dis « tiens ce truc-là, ça peut faire cool » mais ça coûte quand même un bras. Donc oui, pourquoi pas.

Je l’envisage, peut-être le Tipeee. Ce n’est pas encore fait. Ça doit faire deux ans que je dis que je l’envisage et que je résiste, mais je pense que cette année, je vais peut-être le tenter. Après, uTip, ça fonctionne différemment. Ce sont les personnes qui regardent une publicité volontairement si je ne me trompe pas. Ce n’est pas bête comme moyen. Oui, c’est aussi à envisager.

D’où te vient cette passion pour les jeux vidéo, les consoles ?

J’ai commencé tout petit. Je crois que j’avais 4 ans, j’ai eu une Super-Nintendo. Ça a été le coup de foudre assez rapidement.  J’avais Mario All-Stars à l’époque, Donkey Kong Country, qui est une de mes licences préférées. Doom aussi, même si ce n’était pas fait pour un gamin de cet âge. La Super-NES, ça a été le déclencheur, et après il y a eu la transition à la 3D qui a été la deuxième grosse claque dans la gueule.

Moi, ça a été avec la N64 ! J’ai quand même eu le loisir, à l’époque, de jouer sur Saturn chez des copains, de jouer sur PlayStation chez d’autre potes. J’ai cessé de vraiment jouer sur consoles après la mort de la Dreamcast. Je me suis mis au PC. Depuis, je joue beaucoup sur ce support. J’ai quand même eu une grosse période sur X360. J’ai pas mal poncé la console et ses exclus. Mais sinon, je joue depuis que je suis petit en fait.  C’est un long processus, comme pour beaucoup de monde.

Quel est le jeu qui t’a le plus marqué ?

Là, j’en ai un qui me viens tout de suite, c’est un de mes premiers : Donkey Kong Country 3, qui est encore à ce jour, dans mon top 10 de mes jeux chouchou. Je crois que c’est l’un les plus boudés par les amateurs de la saga, mais moi, c’est mon favori.

J’aime tout : les musiques, les environnements, les personnages, les animations, tout ! Dès que j’y rejoue, je suis comme un fou. Et c’est un jeu qui a plutôt bien vieilli. C’était le top de ce que l’on pouvait faire à cette époque sur Super-Nintendo. Techniquement, j’entends.

Comment vois-tu le monde du jeu vidéo dans 5 ou 10 ans ?

Dans 5 ou 10 ans, je veux croire que Nintendo continuera à sortir du lot autant au niveau de son hardware que de ses licences. Après, je ne suis pas sûr qu’il y ait encore grand chose qui distingue une PlayStation 12 ou 13, d’une Xbox « tu mets ce que tu veux derrière ».

À part les exclus bien sûr. Je pense que ça va s’homogénéiser au niveau de ces deux acteurs là. C’est des spéculations comme ça, je ne suis pas économiste et je ne m’intéresse pas assez aux supports consoles aujourd’hui pour avoir des prédictions justes ou pertinentes. Mais si jamais ça continue sur cette lancée, on finira peut-être sur du tout-dématérialisé ou des trucs comme ça. Plus de forfaits, tu paies un abonnement et tu n’as plus accès à un jeu, mais à une plateforme comme Netflix, par exemple. Comme Origin avec le Origin Access.

Sans aucune certitude. J’ai vu qu’il y avait toujours de nouveaux acteurs qui essayaient de s’installer sur le marché, genre la Mad Box qui est pleine de belles promesses, mais on en a vu tellement se casser la gueule avant, on ne sait pas trop ce que ça peut donner. On se souviendra d’une certaine Ouya qui est partie aussi vite qu’elle était venue. Mais ce ne serait pas mal d’avoir de nouveaux acteurs consoles. C’est souvent le consommateur qui est gagnant.

J’espère aussi qu’il y aura un peu plus de VR, dans le sens d’investir dans des jeux vraiment chiadés. Sans que ça devienne le truc dominant, bien sûr, mais qu’au moins ce soit une branche dans laquelle il y ait quand même de quoi s’éclater. Il y a un vrai potentiel. Il faut que les studios osent développer dessus. Seulement, pour que des mecs osent développer, il faut qu’ils aient l’assurance que ça se vende… Mais pour que ça se vende, il faut qu’il y ait des mecs qui développent dessus… Un cercle vicieux, quoi ! C’est délicat.

Les jeux vidéo en eux-même, comment tu les vois plus tard ?

Là, c’est pareil : sauf si les joueurs en viennent à manifester un quelconque ras le bol, ça va s’homogénéiser grave. Au niveau du multi, on ne va avoir droit qu’à du Fortnite-Like. Tout le monde y va de son petit Battle Royal aujourd’hui. C’est assez chiant !

Mais si la formule continue à marcher, il n’y a pas de raison pour qu’on ne continue pas à en bouffer. Donc du Battle Royal, de l’openworld à toutes les sauces déclinées pour toutes les licences. En espérant que ce ne soit pas le cas, et que le marché de l’indépendant continue de nous régaler de ses pépites. Mais une fois de plus… Je ne suis pas doué pour les prédictions.

Si je te dis «1, 2, 3, 4, 5, 6» ou «4, 5, 6, 1, 2, 3», que choisi-tu ?

«1, 2, 3, 4, 5, 6» ou «4, 5, 6, 1, 2, 3» ? Tu attends quelque chose en particulier ? Je dois choisir un des deux ?

Indice : Star Wars

Ah ! Pour Star Wars, je suis plus 4, 5, 6, la première trilogie. Point barre. Encore que j’ai apprécié Rogue One. Mais sinon, je les regarderais dans le sens chronologique de sortie donc 4, 5, 6, 1, 2, 3. Pour que techniquement, ça pique moins. Mais je reste un inconditionnel de la première trilogie. J’apprécie d’ailleurs que tu aies exclu directement le 7 et le 8.

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