S’il est une « rencontre » que je rêvais de faire et de vous proposer, c’est bien celle que vous pouvez lire aujourd’hui ! Patrick Giordano, plus connu sous le pseudo « Matt Murdock » (oui, comme le héros de « Daredevil ») peut être considéré comme un « pilier » de la presse vidéoludique. Pour les plus anciens d’entre nous, son nom est associé à Amstrad 100%, Nintendo Player… Et surtout Player One !

Matt Murdock n’est pas seulement un passionné de jeux vidéo, mais un « touche à tout » avec qui l’on pourrait échanger pendant des heures à propos de la « culture pop » en général, des mangas au cinéma, en passant par la BD, et surtout la musique, sa vocation première.

Aux manettes ou à la guitare, qui est Matt Murdock ? Comment a t-il débuté ? Quels sont ses plus beaux souvenirs ? Que devient-il ? Quelle est son actu ? Il répond à toutes ces questions, et plus encore… Rencontre ! 


Level 1 : Inutile de le cacher, on le sait tous, tu es un passionné de jeux vidéo… Une passion qui dure depuis combien de temps ? Tu te souviens de ta toute première expérience vidéoludique, ton premier jeu  ?

Matt Murdock : Inutile de le cacher, je suis un peu un dinosaure des jeux video… j’ai connu une époque où le jeu vidéo n’existait pas. Ceux qui en avaient à la maison étaient des exceptions, des mutants, des super héros ou des gamins dont les parents bossaient dans l’électronique. En tout cas, c’était ni moi, ni mes potes. On avait ni l’argent, ni des parents assez conciliants. Donc, mes premiers jeux, c’est dans les cafés, les bornes d’arcade, quand on était petits avec les copains, et quand les bars voulaient bien nous laisser jouer malgré notre âge. Peut-être Space Invaders ? En tout cas, j’ai eu le virus immédiatement et j’ai jamais plus arrêté depuis. On pouvait pleurer, avoir des larmes en découvrant un nouveau jeu. C’était tout simplement magique. Je peux te dire qu’à l’époque, on faisait des kilomètres pour pouvoir jouer quelques minutes à un nouveau jeu vidéo. A Nice, il fallait chercher et dénicher les quelques endroits où on pouvait trouver une borne d’arcade. Mais bon, on avait des mobylettes, même si parfois, on montait à 3 dessus pour aller jouer…

Et puis plus tard, cette passion, tu as commencé à la partager avec le grand public, grâce à la presse. C’était Amstrad 100% je crois ?

Oui, j’écrivais avant, mais plutôt des choses liées à la musique et à la BD, et des scénarios… et petit, je faisais des fanzines, un peu comme les blogs aujourd’hui… donc, écrire sur les jeux vidéo était tout nouveau pour moi… même si au départ, j’étais venu à Cent Pour Cent pour écrire sur la musique ou la BD, et pour faire des interviews de super héros, ce que je faisais en radio quand j’étais à Nice : on faisait des interviews de super héros Marvel en radio ou l’interview de Spectreman en direct dans les studios, avec l’horrible Dr. Gori qui piratait l’antenne et intervenait pour insulter Spectreman. C’était assez drôle… mais pour Amstrad 100%, j’ai vite fait pas mal de tests de jeux, et c’était vraiment cool. En plus, j’ai bien été accepté par l’équipe, qui étaient déjà dans la presse de jeux depuis quelques années, comme Robby, Lipfy ou Sined le Barbare. Ils étaient vraiment des pionniers dans le domaine…

Puis est arrivé le magazine qui reste comme la référence ! Je parle bien entendu de Player One. Peux-tu nous expliquer sa genèse ?

Je dirai que c’est UNE des références, car il ne faut pas oublier les anciens, comme Tilt, Joystick ou Hebdogiciel, et ceux qui sont arrivés par la suite, Console +, Joypad et autres… mais c’est vrai qu’on avait été les premiers à prendre un positionnement 100% consoles… ce qui était assez risqué à l’époque… pour la genèse de Player, je ne sais pas ce que je pourrais dire de plus que ce qu’a écrit Olivier Richard dans le bouquin « Les Chroniques de Player One » ou ce qui a été dit par ailleurs…

Comment expliquer son succès ? Qu’est ce qui le différenciait des autres produits ? Pourquoi rend t-il, encore aujourd’hui, les gamers plus âgés aussi nostalgiques ?

Player-One-023On était les premiers à se démarquer de la presse informatique et à proposer un ton plus rentre-dedans, moins sérieux, plus teenager aussi peut-être, ce qui nous était parfois reproché. Car le succès des consoles naissant permettait de toucher un public différent. Et on était à fond sur la culture pop du moment, les mangas, les films d’action, les super-héros, le métal, le hip-hop. Player One était peut-être autant un magazine générationnel que jeux vidéo. C’est peut-être pourquoi il a tant compté pour certains lecteurs… et qu’il leur rappelle tout ce qu’ils aimaient dans leur adolescence.

Dans les années 90, les journaux de jeux vidéo étaient pratiquement les seuls à donner des infos sur notre culture, à ne pas en parler d’une manière cynique. Au début en tout cas, car ensuite, il y a eu Starfix pour le cinéma, ou Rage pour la musique qui, comme nous, parlaient de cette nouvelle culture d’une manière positive. Par exemple, quand je faisais un test des Tortues Ninja, j’essayais toujours de présenter la genèse de la série, de dire qu’il s’agissait d’une véritable BD d’auteurs à la base. Que Laird et Eastman avaient créé un univers cohérent. Alors que pour la plupart des journalistes à l’époque, c’étaient juste des tortues débiles qui se battaient en mangeant des pizzas dans un pauvre jeu vidéo. Le sommet de la sous-culture. Mais bon, beaucoup de cultures officielles ont souvent été des sous-cultures méprisées lorsqu’elle étaient vivantes…


Certains imaginent que c’est plutôt sympa d’être journaliste dans un magazine de jeux vidéo. Mais il y a aussi la tension des bouclages, des articles « à la bourre », du RPG hyper long à tester dans le prochain numéro… Ca se passait dans quelle ambiance à Player ? 

On bossait beaucoup. Difficile de ne pas parler de bouclages difficiles, car j’étais en effet souvent « à la bourre », d’autant que j’avais d’autres activités, en musique, BD, ou rapidement à la télévision (et en plus, la télé payait particulièrement bien). Je me souviens par exemple d’un bouclage particulièrement tendu où, malgré notre retard, on s’était enfui par la fenêtre avec Ino (Olivier Richard) pour aller boire des coups… et devoir revenir la nuit en douce pour finir nos pages pour le lendemain matin. Mais l’ambiance était toujours bonne ! On faisait pas mal la fête quand même ! Et d’un autre côté, on bossait comme des malades. Mais je n’ai jamais eu l’impression de bosser car j’aurais fait la même chose sans être payé… et être payé pour sa passion, c’est quand même le sommet absolu. Après, quand tu es payé pour ta passion, tu dois accepter de travailler 24h sur 24. Qu’il n’y ait plus aucune différence entre ta vie et ton métier, ou ta passion. Tu dois tout donner. Je suis toujours comme ça, mais ça me convient.

As-tu gardé des contacts avec les « anciens » de Player One, as-tu des nouvelles de Iggy, Robby, Wonder, Steph le Flou, Crevette, Didou, Mahalia, Bubu… ?

Oui, je vois toujours pas mal d’entre eux. Beaucoup Pierre Valls, avec qui on était ami avant Amstrad 100%, et Olivier Richard, Yaz et Didou, que je vois toujours régulièrement. Crevette aussi, qui est toujours très actif, et toujours aussi partant et plein d’énergie. Il est assez incroyable. J’aime aussi toujours voir Iggy, qui travaille dans le cinéma gore et la distribution internet, Wonder, maintenant dans le sport, Elwood, qui bosse dans la presse automobile, Chris, qui écrit toujours, Calimero, qui bosse toujours dans le jeu, ou Reyda, que j’avais rencontré dans un restau à côté de MCM (où on bossait à l’époque). Il dînait avec ses parents en essayant de leur expliquer sa passion pour les jeux vidéo et la culture japonaise et, en entendant ça, j’étais allé le brancher pour qu’il appelle Pierre, pour bosser à Player One… Le genre de truc improbable, mais qui fait tellement plaisir quand je vois que Reyda est toujours là, toujours aussi passionné !

Pour les autres, c’est plus des nouvelles par le net, car certains sont en province, comme Stef le Flou ou Lionel Flaverie, ou moins dans le jeu vidéo, comme Mahalia. Player One, c’était aussi une équipe avec des maquettistes, des secrétaires de rédaction… Après, je ne pourrai avoir qu’une belle pensée pour ceux qui nous ont quitté. Notre ami Gambas, le rédac chef de Nintendo Player, ou plus récemment Rafik, un lecteur devenu un pote qu’on voyait toujours régulièrement.

Et Sam Player ? As-tu des nouvelles ? (ndlr : Sam Player était la mascotte de Player One, voir l’illustration un peu plus haut). 

Pierre a dit dans un podcast récent pour MO5 qu’il était Sam Player… en tout cas pour le courrier des lecteurs… donc…

On parle de Player One, mais il y avait aussi les « petits frères », « Nintendo Player« , « Sega Player« , sans oublier « Manga Player« … Tu peux nous parler de ces autres magazines pour lesquels tu t’es beaucoup investi ?

J’ai surtout été investi dans Nintendo Player. On voulait vraiment faire un officiel très complet, avec beaucoup de plans et d’astuces, façon Nintendo Power, le mag de référence US, mais avec un vrai côté français. On s’est énormément investi avec Gambas, et l’accueil a tout de suite été fantastique… C’est vrai aussi que Nintendo à l’époque a vraiment joué le jeu. Nintendo avait cette aura pour les joueurs, la Hotline, la proximité. Pour Manga Player, j’ai surtout milité beaucoup en interne pour que MSE se mette sur le manga et soutenir Pierre dans sa volonté d’en publier.  On publiait déjà des BD dans Amstrad Cent Pour Cent (on avait publié Aquablue, ou des BD de notre dieu Max). Sous l’impulsion d’ Olivier Richard, on donnait aussi un prix « découverte » au Festival de BD d’Angoulème, donc publier du manga était logique pour MSE, la société qui éditait Player One. Mais c’était risqué, surtout à l’époque où le manga avait une très mauvaise image dans le monde de la BD franco-belge. Mais bon, Alain Kahn avait décidé de prendre le risque. 

Player One s’est donc arrêté en 2000. Un média qui s’arrête, c’est quelque chose qui marque. Hélas, aujourd’hui l’histoire se répète. Aurais-tu un message à faire passer à un autre magazine que l’on adore, je parle d’IG Mag ?

Malheureusement, j’ai pris beaucoup de retard dans la lecture d’IG Mag depuis leur création. J’ai lu quelques exemplaires, mais pas assez pour en parler en détails. Je pourrais plus parler de Rôle Playing Game, car je l’ai toujours suivi, mon style de prédilection étant le RPG. Le problème est que l’info est instantanée sur internet. Cyril Drevet disait récemment au sujet d’IG Mag qu’aujourd’hui, le joueur « consomme » l’info sur le net et va un peu plus se poser sur des textes longs grâce aux nombreux livres qui parlent aujourd’hui de l’histoire du jeu vidéo, comme ceux de Pix’n Love. Et qu’IG était peut-être trop entre les deux. C’est plus un problème de « marché » que de « qualité », je pense. Par rapport à IG Mag, je suis aussi fasciné par le fait qu’il ait pu exister, et ce grâce à Ankama, une société totalement atypique dans le monde des médias français.

Dans ton parcours, il n’y a pas que la presse écrite, il y a aussi la TV, et notamment Télévisator 2 (où l’on retrouvait Crevette/Cyril Drevet, justement). Comment est née cette émission ?

En faisant le podcast MO5 sur Player One, on s’est rendu compte qu’on avait pas toujours et exactement les mêmes souvenirs. Mais Télévisator est vraiment né de l’impulsion de Patrice et Cyril Drevet, appuyés dans leur idée par Mireille Chalvon, de France 2 et de Player One. Cyril s’est d’abord entouré naturellement des journalistes de Player One qui avaient une culture de l’image : Olivier Richard, qui était à fond dans le manga et la culture cinéma, Hugues Martin et Jean-Philippe Astoux, qui se sont lancés dans l’habillage graphique de Télévisator 2 et moi-même, qui en ai fait l’habillage musical avec mon groupe Madd Murdock.

Donc, j’ai surtout des souvenirs du début de l’émission liés à ce travail d’équipe. Je me souviens de la première fois qu’on a vu tous ensemble le générique avec notre reprise de Street Fighter : frissons ! Et aussi de la première fois où j’ai du monter tout seul mon premier sujet jeux vidéo sans avoir aucune connaissance technique : Hugues Martin m’a montré comment « tracker » une bande, comment faire un « point in », un « point out », et il m’a dit ; « Matt, je reviens dans deux heures, et ton montage des trucs et astuces devra être prêt car tu fais les voix dans la foulée…« … c’était dur, mais bon, après ça, je suis resté 20 ans en télévision.

Aujourd’hui, gardes tu des contacts professionnels avec le jeu-vidéo ? Quelle est ton actualité ?

Bien sur, je travaille toujours dans ce domaine. Je produis toujours des films pour les jeux vidéo. Je produis toujours beaucoup de petits films promotionnels pour les éditeurs. J’ai aussi récemment fait le film des métiers du jeu vidéo pour Capital Games et le SNJV ou la pub Candy Crush avec Mr. Poulpe et Lucienne de Canal Plus. Aujourd’hui, à l’heure où je réponds à tes questions, je bosse par exemple sur un film sur les 30 ans de Micromania avec Marcus.  Mais j’essaie aujourd’hui de développer aussi les projets que je n’ai pu mener à bien car j’ai mis beaucoup d’énergie entre 2000 et 2009 dans ma société Game Productions, qui était spécialisée dans l’image pour les jeux vidéo. Je n’ai jamais fait de différence entre le jeu vidéo, la musique, le cinéma, la BD, ou d’autres manières de s’exprimer. Aujourd’hui, j’essaie de continuer à tous les réunir sur des projets personnels. Des créations d’univers qui me tiennent particulièrement à cœur. C’est un travail de longue haleine et il est beaucoup trop tôt pour moi pour en parler. 

Finalement, avec le recul, Matt Murdock est plutôt un héros de RPG, de Shoot’m up, de plate-formes, de jeu de réflexion … ?

Ouh, question difficile… pas vraiment le genre de choses auxquelles on pense en se levant le matin… mais en y réfléchissant, je me rends compte que mes jeux préférés n’appartiennent pas à une seule catégorie. Sim City, Katamari Damacy, Mario, Warcraft 2, Zelda, Uncharted, Kossaks, Last of Us, Bumpy, Warlords Battlecry, Dynasty Warriors, Road Rash, Heavy Rain, GTA, Shenmue, Jet Set Radio, Red Dead Redemption, Warlords Battlecry, Pokemon, Dragon Quest, God of War, Final Fantasy, Skyrim, Wizball ou Silent Hill. J’en oublie sûrement quelques-uns, mais ce sont mes jeux préférés… dans plein de styles différents.

C’est bizarre les interviews, car ça nous pousse à synthétiser notre naturel, à faire des sortes de bilan, une sorte de psychanalyse. Et donc, en regardant ces jeux, je me dis que le jeu vidéo est vraiment multiple, d’une richesse et d’une variété incroyables. En plus, il y a plein de styles de jeux auxquels je ne joue jamais, comme les FPS ou les jeux de sport ou d’aventure… des jeux qui pourraient encore ajouter de la richesse à ma liste… mais pour en revenir à ta question, je recherche dans le jeu vidéo du rêve, de l’écriture, de la poésie, de la musique et de l’intelligence. Donc, Matt Murdock est un héros de RPG, le style qui réunit tout cela. 

On t’associe avec le monde du jeu vidéo, mais Matt Murdock, c’est aussi la musique. Peux tu nous raconter ?

La musique est ma première activité, ma première passion. C’est la matrice. Ce pourquoi je suis fait. Après, la vie m’a fait dévier de mon chemin naturel. Et j’essaie d’y revenir aujourd’hui, mais comme toujours en y associant tous les univers que j’aime. 

Je me souviens de cette compil Player One où tu interprétais, avec ton groupe (Madd Murdock), des réinterprétations de thèmes de jeux et des compos… Il y en a eu d’autres ? On peut les trouver encore aujourd’hui ?

compl poAu départ, les reprises de jeux vidéo avaient vraiment été faites pour l’habillage de Télévisator 2. On avait commencé par le générique de l’émission avec Street Fighter 2, pour continuer avec Mario, Sonic, Caslevania ou Starwing. Avec Cyril Drevet, on espérait vraiment sortir un album de reprises de jeux avec FR2, mais vu les problèmes de droits, ça ne s’est pas fait. J’ai donc proposé à Player One de sortir le CD Player, avec les reprises qu’il était possible de sortir en « clearant » les droits, comme Castlevania, et des originaux, basés autour du jeu vidéo, comme la chanson Player One, qui mélangeait le métal (Madd Murdock) et le rap, avec le génial Krokmitten ou les jumeaux de 2Bal2Neg. C’est un vrai souvenir de plaisir artistique. Et je suis content qu’on m’en parle toujours, malgré l’ancienneté de la chose.

Tu écoutes d’autres réinterprétations de musiques de jeux ? (je pense, par exemple, aux « Black Mages »)

Oui, bien sur, tout ce qui relie la musique et les jeux vidéo m’intéresse. Mon plus beau souvenir est bien sur d’avoir accompagné à la guitare Akira Yamaoka(*) à la Japan Expo en 2011, car il est pour moi l’un des meilleur compositeur de musiques de jeux vidéo et qu’il essaye tout le temps de rapprocher ces deux univers. Au-delà des reprises de musiques de jeux vidéo, j’aime lorsque des univers d’artistes rejoignent l’univers des créateurs de jeux. Comme par exemple, dans Omikron, le jeu dans lequel apparaît David Bowie et dans lequel il chante la chanson-titre. C’est exactement le genre de choses sur lesquelles je voudrais travailler aujourd’hui. Mais c’est très compliqué en France, par rapport à des histoires de droits et de copyright.

De g. à d. : Manu, Matt Murdock, Akira Yamaoka et Suzuka Asaoka, de Nolife (Crédit photo : ©Alex Pilot)

De g. à d. : Manu, Matt Murdock, Akira Yamaoka et Suzuka Asaoka, de Nolife (Crédit photo : ©Alex Pilot)

Musicalement parlant, quelle est ton actu ? Quels sont tes projets ? Quelques dates dont on peut parler ?

Pour l’instant, du côté de la musique, je travaille surtout « de l’autre côté de la barrière ». C’est à dire en production, avec la chanteuse Manu, avec qui nous avons la société Tekini Records, qui produit aussi bien de la musique que de l’image pour le jeu vidéo. Donc, l’actu, c’est le nouvel album de Manu, « La dernière Etoile« , un album rock et intimiste que je défends 24h/24. Et j’espère que nous pourrons développer mes projets personnels musicaux un jour ou l’autre. 

Un CD à nous conseiller, un coup de coeur du moment  ?

« La dernière étoile« , évidemment, l’album de Manu. Ou nimporte quel album de Ween, mon groupe préféré.

Puisque nous partageons la passion des jeux, parlons-en : quels sont tes jeux (ou séries de jeux) préféré(e)s, tes références ?

Bon, j’ai déjà dit avant , tout y est. 

Quel est le dernier jeu que tu t’es procuré ?

Je suis sur The Last Of Us sur PS3 et Fire Emblem sur 3DS. Deux jeux qui me correspondent bien.

Quelles sont tes plus grosses attentes ?

A quel niveau ? Si c’est une attente musicale, c’est que les gens découvrent l’univers de Manu, qui est pour moi LA chanteuse rock française. J’étais déjà fan de sa musique avant de travailler avec elle.   Pour ce qui est du jeu vidéo, j’espère que le jeu indé trouvera vraiment un public, sur la longueur. Et qu’on pourra aussi profiter encore de blockbusters originaux qui passent entre les gouttes et le formatage. Mais le jeu vidéo a encore un gros atout : c’est qu’il est malgré tout moins installé que la musique ou le cinéma. Il a donc encore une petite marge innovante. 

Petit test

Que penses tu de l’E3 2013 ? Qu’en retiens-tu ?

Pas grand chose, car ce n’est qu’une photographie du marché du jeu actuel. Et à venir. Les E3 qui ont été importants pour moi ont été ceux sur lesquels j’ai bossé. Soit pour un media, soit pour des éditeurs. Quand on y est pas, on peut rêver. Surtout aux jeux auxquels on va jouer. Mais c’est quand même une expérience qui se vit. De l’intérieur. 

Pour terminer sur une petite touche plus « fun », on va conclure en voyant si tu es un vrai « geek »… Attention, petite question rapidos de « culture-gé »… Tu as quelques secondes pour répondre et interdiction de vérifier sur Internet ;-)… Peux-tu nous réciter… le code Konami (**) ?

Merde… je vais pas voir sur internet. Et donc, je sais plus ! Bas bas haut haut  et la suite ?  Je sais plus. Mais je sais que c’est un cheat que j’ai connu par cœur. Haut haut gauche gauche droite droite  et ensuite ? Non, je sais plus… bon, il marche pas sur Skyrim ?

Matt, merci à toi et à bientôt

(*) Akira Yamaoka est, entre autres, le talentueux compositeur des musiques de Sparkster, la série Silent Hill, Lollipop Chainsaw ou prochainement Killer is Dead.

(**)Pour ceux qui se posent la question, le « code Konami » est une manip’ apparue dans Gradius en 1986. Et reprise dans de nombreux jeux de l’éditeur Konami. Cette manipulation permettait de débloquer des cheats. Le code Konami était : haut, haut, bas, bas, gauche, droite, gauche, droite, B, A (et parfois « start » à la fin)… S’il n’est plus utilisé aujourd’hui dans les jeux, certains sites lui font un petit clin d’oeil : si vous faites ce code sur certaines pages, vous débloquerez une petite animation…