On ne peut pas dire que la Switch soit réputée pour ses jeux de courses automobiles. Alors, lorsqu’une version Porsche Edition pour Gear.Club Unlimited 2 pointe le bout de son capot, on ne boude pas notre bonheur !

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PlayStation a Gran Turismo, Microsoft a Forza, et la Switch a… Gear.Club ! À chacun son jeu de courses, bien que le jeu de Eden Games et Microids soit difficilement comparable aux mastodontes de la PS4 et de la Xbox One. Toujours est-il que, sur une console techniquement plus limitée que ses aînées, Gear.Club Unlimited s’en tire avec les honneurs, offrant tout simplement le meilleur des courses automobiles à une console où le genre est clairement sous-représenté.

Gear.Club Unlimited 2 : Porsche Edition n’est pas le troisième volet de la série, mais une version améliorée (et enrichie) du second opus. C’est important de le savoir. Après deux premiers épisodes sortis respectivement fin 2017 et fin 2018, il reprend donc la base du deuxième épisode, en l’agrémentant de contenu de la prestigieuse marque automobile de Stuttgart.

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Le jeu est un titre 100% tricolore. Il est développé par le Lyonnais Eden Games (V-Rally, Test Drive Unlimited), et édité par un autre Français : le parisien Microids (Astérix et Obélix XXL, Blacksad, Moto Racer 4, etc).

Machines à retrait de permis immédiat

Porsche est donc au cœur de cette nouvelle cartouche estampillée Gear.Club Unlimited. Et pour vous donner envie d’enfoncer le champignon au plancher, les développeurs vous ont concocté une belle brochette de bolides à retrait de permis.

Cette version embarque en effet les cinq DLC de Gear.Club Unlimited 2… Mais y ajoute des courses Porsche Series. Ainsi que trois nouveaux véhicules exclusifs à cette version. Vous pourrez ainsi mettre la main sur :

  • 718 Type 982 Cayman GT4
  • 911 Type 992 Carrera
  • 911 Turbo Type 930
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Soit trois nouvelles caisses surpuissantes qui viennent s’ajouter aux Porsche déjà présentes dans la première version de Gear.Club Unlimited 2 sorti l’an passé. Autrement dit, le garage qui comprenait jusqu’alors 51 bolides passe désormais à plus de 60 véhicules. Loin des centaines de caisses des références du genre, mais on note l’effort : ce n’est pas non plus ridicule. Le nouveau contenu proposé par cette version n’est pas totalement dingue, mais suffira à contenter tous les amateurs de grosses allemandes (ou autres).

Enfin, sachez que le jeu propose aussi du multijoueur local, jusqu’à quatre en écran splitté (forcément, la qualité d’affichage en pâtit). Mais de nos jours, il est toujours agréable de voir des développeurs penser à cette fonction en voie d’extinction. De même, vous pourrez jouer en multi-online jusqu’à 8 (abonnement nécessaire).

Un jeu de courses avec un scénario

Fait peu commun dans un jeu de courses, GCU2PE propose un mode Carrière scénarisé. Pas de grande originalité cependant, puisque vous incarnerez ici un « bleu » ! Parachuté comme pilote principal de son écurie, il devra remporter le championnat. Simple, mais efficace.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce mode va vous en donner pour votre argent ! Plus de 250 tracés alternant courses, courses contre la montre ou événements… Le tout dans des décors qui, à défaut de vous atomiser la rétine, brillent par leur variété : ville, désert, montagne ou pleine nature… Vous allez voir du pays ! Cerise sur le gâteau, lorsque les pistes étaient autrefois trop courtes, elles ont été rallongées ici. La plupart des courses se bouclent en moyenne en plus de deux minutes.

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L’attrait du jeu, c’est aussi son garage ! Lorsqu’il ne vous sert pas de hall d’exposition, il vous permet de trafiquer vos bolides, en boostant leur équipement, ou en modifiant leur aspect cosmétique. Et ici, les possibilités sont énormes ! Mais attention : pour débloquer les différents items, vous devrez évidemment passer à la caisse, avec de l’argent in-game, obtenu grâce à vos succès. Et forcément, plus vous progressez, plus le jeu devient intéressant, au volant de véritables monstres !

Une technique en rodage ?

Visuellement, le jeu est agréable à regarder, avec une bonne modélisation des véhicules et des environnements variés. Mais c’est sur le plan de la technique qu’il pourra être pris en défaut. À commencer par ces décors trop épurés, parfois ternes. Comme je l’ai écrit, c’est agréable à regarder, mais pas non plus complètement dingue ! Mais pour ce point, j’ai comme dans l’idée que le problème vient de la console, qui atteint ici ses limites. Et il suffit de passer du mode nomade (assez joli), au mode docké (où le manque de détails se fait cruellement sentir) pour s’en rendre compte.

Et on ne peut s’empêcher de penser que cette technique est encore en rodage. Et l’on espère qu’elle va s’améliorer avec des mises à jour. Du moins, on croise les doigts. Car les bugs restent encore nombreux et grossiers dans cette version : aliasing, clipping, chutes de framerate… Lorsque l’on est plongé dans la course, on n’est pas forcément attentif à ces petits détails… Mais lorsqu’ils sont aussi fréquents, on ne voit que ces éléments de décor qui apparaissent sous vos yeux. Ou encore ces ralentissements, pas vraiment pénalisants, mais qui sont constants. Et de ce fait, le jeu semble plus lent.

Pourtant typée arcade, la jouabilité va, elle aussi, vous demander une certaine prise en main. Sans doute à cause d’une physique étrange, qui vous envoie en tête-à-queue au moindre contact. Les sensations de vitesse sont plutôt agréables, les voitures sont nerveuses… Mais certains virages sont parfois compliqués à négocier. Et fait surprenant, la jouabilité me semble plus capricieuse en docké qu’en nomade. Heureusement, de nombreuses aides au pilotage sont disponibles. Et vous pourrez également choisir entre plusieurs types de vues.

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Enfin, pour terminer sur le volet technique de ce Porsche Edition, il est impossible de ne pas évoquer sa bande-son. Et encore, à son lancement, le jeu ne proposait pas de musique pendant les courses. Une récente mise à jour a corrigé cet impair, avec des pistes lounge ou plus électriques. Sympas, mais assez génériques dans l’ensemble. De plus pendant la course, vous n’entendrez pas de vent, pas de pluie… Rien qui ne rende l’environnement vivant. Et de ce fait, l’immersion en devient plus difficile.

Pour finir, il est un dernier défaut que je me dois d’aborder. Il est même celui qui m’a le plus agacé durant mes runs : les temps de chargement, qui viennent littéralement casser le rythme du jeu ! Parfois pour des raisons injustifiées, mais qui semblent confirmer les limites techniques de la console, évoquées plus haut. Au final, j’ai cette impression d’avoir passé plus de temps à patienter qu’à jouer. Et là, j’avoue que c’est une grosse rayure sur la carrosserie !

Au final

Encore plus complet que ses prédécesseurs, ce nouvel opus estampillé Porsche pousse les limites de Gear.Club Unlimited 2 encore un peu plus loin. Un petit pas en avant, car les bugs et soucis techniques restent encore bien présents. Et pour une prochaine mouture, on attend un mieux sur ce plan (même s’il faut le répéter : on est sur une Switch, qui n’a pas la puissance d’une PS4-Pro ou d’une Xbox One X).

Avec Gear.Club Unlimited 2 : Porsche Edition, Microids a une grosse carte à jouer, d’autant que le genre est sous-représenté sur Switch. Cependant, contrairement aux deux premiers opus, ce nouvel épisode souffrira immanquablement de la féroce concurrence d’un certain Asphalt 9. Un rival qui, lui, est free-to-play sur la machine de Nintendo.

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Si l’on ferme les yeux sur sa technique perfectible, c’est un OUI modéré pour ce Gear.Club Unlimited 2 : Porsche Edition. Mais avec toutefois ce constat que la Switch n’est peut-être pas la console la plus appropriée. Un bon jeu, mais pas inoubliable non plus…


Gear.Club Unlimited 2 : Porsche Edition

Testé sur une version fournie par l’éditeur.

Points positifs :

  • Les sensations de vitesse
  • Personnalisation assez poussée
  • Bonne durée de vie
  • Des environnements assez variés
  • Multijoueur local jusqu’à quatre
  • Des courses longues
  • Bonne variété de véhicules
  • Les jeux de courses sont rares sur Switch

Points négatifs :

  • Bugs, aliasing, clipping et chutes de framerate
  • (Beaucoup) Trop de temps de chargement
  • Trop générique, il manque la petite touche de folie qui en ferait un jeu marquant
  • Des décors trop vides
  • Moins beau en docké qu’en nomade