Les possesseurs de Switch et de Xbox One peuvent se réjouir ! Désormais, ils ont aussi accès aux remasters HD de Final Fantasy X et Final Fantasy X2, compilés dans une même boite. Une simple pierre à cet édifice qu’est la mise en accessibilité pour tous les joueurs, d’une licence indéniablement culte, entreprise par Square-Enix. Mais trève de bavardages, place à notre test !

Tout le monde peut désormais y jouer !

On ne peut le nier ! Final Fantasy est, pour les amateurs de RPG, une licence cultissime, un monstre sacré du jeu vidéo. Mais une licence qui, jusqu’alors, souffrait d’un gros défaut. Elle n’était accessible qu’à certains d’entre vous ! Autrefois exclusive à Nintendo, avec des épisodes 1 à 6 réservés aux possesseurs d’une NES ou d’une Super-Famicom/SNES… La saga va basculer chez Sony avec Final Fantasy 7 en 1997 sur PS1, pour y demeurer en exclusivité jusqu’en 2010, avec un treizième opus qui sortira à la fois sur PS3 et X360.

Bien entendu, je ne parle pas ici des portages sur PC ou Mobile des épisodes PS1… Et un dossier sera d’ailleurs consacré ultérieurement aux différents portages de la saga.

L’épisode qui nous intéresse aujourd’hui est plus particulièrement Final Fantasy X, et sa suite Final Fantasy X2, sortis respectivement au Japon sur PlayStation 2 en 2001 et en 2003 (FFX est sorti très exactement le 22 mai 2002 chez nous). Deux épisodes cultes pour les plus jeunes, qui ont découvert la série avec la PS2… Un peu moins pour les plus anciens qui camperont sur cette Madeleine de Proust qu’est FF7 !

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Avant de débuter ce test, transparence oblige, je dois vous confesser que je n’ai terminé aucun de ces deux jeux, du moins pour ce qui est de cette nouvelle version. Ici, c’est le volet technique qui m’intéresse plus particulièrement. Mais cependant, rassurez-vous : Final Fantasy X et X2 sont deux jeux que j’ai terminés à 100% une première fois sur PlayStation 2 (plus d’une centaine d’heures pour chaque), puis dans leur première version remasterisée sur PS3. Sans aller aussi loin, j’ai aussi terminé le remaster PS4. Je sais donc de quoi je vais vous parler 😉

Petite piqûre de rappel

Longtemps réservés aux utilisateurs PlayStation (PS3, PS-Vita et PS4), Final Fantasy X et sa suite judicieusement intitulée Final Fantasy X2, sont désormais aussi accessibles dans leur version HD Remaster aux joueurs Xbox One et Switch. Et si vous êtes ici, à lire ce test, je présume que vous êtes de ces joueurs qui découvrent ces opus. Alors, une petite piqûre de rappel s’impose.

Dans Final Fantasy X, le joueur fait la connaissance de Tidus, star incontestée de Blitzball (une sorte de handball/Quidditch qui se joue sous l’eau), sport très en vogue à Zanarkand, ville futuriste qui brille de mille lumières. Mais lorsqu’un fléau nommé Sin fait son apparition et rase la ville, Tidus se réveille mille ans plus tard à Spira, un monde redevenu plus exotique, où tout est conditionné par la religion de Yevon. Il va alors rencontrer l’invoqueuse Yuna, dont il va devenir l’un des gardiens…

Il est beaucoup plus difficile de vous résumer le scénario de Final Fantasy X2 sans vous spoiler la fin de FFX. Alors, sachez simplement que cette suite vous permet d’incarner cette fois Yuna, dans l’épisode le plus girly de la série. Yuna y fait équipe avec Paine et Rikku… Pour le reste, je vous laisse découvrir ce titre qui a pu être décrié à sa sortie, pour son orientation quelque peu originale par rapport à la série… Mais qui, en creusant un peu, s’avère être un jeu très intéressant, et un arc narratif très riche.

Techniquement, ça donne quoi ?

La question qui m’intéressait particulièrement avec cette version Switch était la qualité de ce portage sur la console de Nintendo… Qui n’est techniquement pas une PS4. Et autant vous rassurer tout de suite : Square-Enix nous livre ici une copie quasi-parfaite ! Le jeu est aussi beau en nomade qu’en docké… Et ne souffre d’aucun ralentissement, d’aucun aliasing. Les graphismes in-game n’ont pas à rougir des productions actuelles, et le verdict est sans appel lorsqu’il s’agit des superbes cinématiques. Bien qu’une différence se fasse sentir entre les cut-scenes qui utilisent le moteur du jeu, et les séquences en CGI de toute beauté. Seule ombre au tableau : des temps de chargement qui me semblent plus longs.

Pris d’un doute, je me suis alors permis de ressortir ma version PS4, pour constater que la console de Nintendo n’a franchement aucun complexe à avoir face à ses aînées. Quand certains jeux brillent par un downgrade plus ou moins visible en passant sur Switch, force est de reconnaître qu’ici, Square-Enix ne lèse aucun joueur. Les fans sur PS4 comme sur Vita ou Switch et Xbox One sont logés désormais à la même enseigne.

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Visuellement, lorsqu’on a connu la version d’origine, on apprécie de voir un jeu plus fluide, et des persos dont les cheveux ne traversent pas les vêtements. Eux aussi affinés, les visages sont plus crédibles, plus matures aussi. Peut-être pourra t-on leur reprocher leur manque d’expression, bien que cette version fasse passer plus d’émotions que son aînée PS2, évidemment.

Bien entendu, il ne vous aura pas échappé que cette version est aussi disponible sur Xbox One. Mais au regard des performances de la console de Microsoft, je ne doute pas un instant de l’efficacité de ce portage sur la machine de Phil Spencer… Qui sera sans doute aussi bonne (sinon mieux si vous êtes sur la One X) que la dernière mouture sortie chez Sony. En revanche, il faut encore une fois saluer le boulot de Square-Enix sur Switch, console qui ne bénéficie pas des mêmes performances, mais qui nous propose ici une livrée de très bonne facture.

Un gameplay toujours aussi agréable

Bien que, depuis le temps, je sois habitué à jouer à Final Fantasy avec une DualShock, je tenais également à tester sa jouabilité sur la Switch. Bien que le jeu en mode « manette » soit très proche des sensations procurées par le pad de Sony, c’est bien la seconde configuration qui me posait question. Et force est de reconnaître que les deux joycons scotchés à l’écran (en mode nomade donc) ne nuisent nullement à l’expérience de jeu. Le titre est simple à prendre en main, à la fois en nomade et en docké.

Pour le reste, la jouabilité demeure identique aux précédentes versions, avec tous les mécanismes RPG que cela implique. Le système de combat reste le même avec son système de tour par tour, et chaque volet reprend son système de skills : un sphérier pour FF-X, et un système de jobs à switcher pour FF-X2 (vêtisphères). Tout simplement ce que beaucoup considéreront être un modèle du genre !

Durant les phases de combats, on apprécie de retrouver ici un gameplay plus dynamique qu’à l’accoutumée (que l’on retrouvera par la suite dans d’autres titres)… Mais RPG oblige, les phases d’exploration sont toujours de la partie. Bien que les puristes reprocheront aux deux titres de sacrifier l’aspect openworld des opus précédents, pour un choix de la destination dans une liste, avec le déplacement rapide (et la linéarité) qui va avec…

Des bonus dispensables ?

Ce remaster embarque les mêmes bonus que ses aînés PS4 et PSVita. C’est une très bonne chose, si ce n’est que tous les bonus ne sont pas forcément intéressants. Je pense par exemple ici à Final Fantasy X : Eternal Calm, qui n’est rien d’autre qu’un journal audio de 20 minutes sur fond de scènes animées (sans gameplay). Ici, il s’agit de pur fan-service, qui comblera les amoureux de la licence, qui rêvent secrètement d’une suite… Mais qui se regarde simplement, comme un simple anime, à la cool, en posant la tablette devant soi. Mais si vous avez déjà eu l’occasion d’écouter cette histoire, qui se déroule deux ans après les événements de FF-X, pas sûr que vous embarquiez pour un second tour.

Pour le reste, les autres bonus sont beaucoup plus intéressants. FF-X2 propose quant à lui un Last Mission en mode Dungeon-Crawler, qui apporte un gameplay et une expérience originaux. Et accessoirement que je n’avais pas fait sur les versions précédentes (ou plutôt, je m’étais arrêté assez vite). Il consiste en un boss-rush (avec aussi de plus petits ennemis) à affronter avec un personnage, dans une tour de 80 étages. Je me souviens alors que j’avais décroché pour sa répétitivité… Mais ce mode bonus a le mérite d’offrir de la diversité, et un challenge plutôt corsé pour les amateurs de défis.

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Les fans de Pokémon apprécieront le mode Creature Create. Il vous permet de capturer des monstres, et de les élever. Non, la comparaison avec Pokémon n’est pas innocente, car comme dans la licence de Game Freak, vous pourrez ici faire évoluer vos monstres en leur donnant des objets précis, ou en les faisant combattre en arène. Un mode assez fun, qui vous rappellera le centre d’entraînement de FF-X.

Enfin, pour les mélomanes, sachez que, comme dans le remake de Secret of Mana (du même éditeur, sur PS4), le jeu vous propose de choisir entre les musiques d’origines, ou des versions réarrangées. Cette option est disponible à chaque instant, il suffit pour cela de passer par les menus.

Une version physique… à moitié

Je me dois aussi, via ce test, de vous faire part de ce qui est pour moi la plus grosse déception de cette version physique sur Switch. Ce Final Fantasy X/X2 HD Remaster n’est une version physique qu’à moitié !

Comprenez par là que, sur la cartouche, vous allez retrouver le jeu Final Fantasy X, et son add-on. Pas de soucis pour cela ! En revanche, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, dans la boite, un code pour télécharger Final Fantasy X2. Et quand on sait que cet épisode pèse à lui seul plus de 15 GO… Ça peut poser problème si, comme moi, votre console embarque déjà des titres qui saturent sa mémoire (coucou Super Smash Bros Ultimate).

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C’est un problème, mais qui peut s’expliquer. En effet, on sait que, pour le moment, la capacité de stockage d’une cartouche Switch plafonne à 32 GO. Les cartes de 64 GO devraient normalement arriver cette année. Toujours est-il que, faire entrer deux jeux et leurs bonus sur un tel support aura sans doute été compliqué pour Square-Enix. Reste la possibilité de fournir deux cartouches (une pour chaque jeu), mais je ne vais pas vous faire un dessin : deux cartouches, ça coûte plus cher à produire… Et on imagine mal une telle compilation se vendre sur Switch à plus de 70€… N’est-ce pas ?

Au final (Fantasy ?)

Ce portage sur Switch n’apporte rien de nouveau si vous connaissez déjà les remasters sur PS3, PS4 et PSVita. Il est même quasi-identique à ses aînés. Ce qui est d’une part un très bon point, qui signifie que les joueurs Switch bénéficient aujourd’hui d’un remaster aussi qualitatif que les joueurs Sony : pas de jaloux ! Et un remaster que vous pouvez donc trimbaler partout avec vous. Mais d’autre part, cela signifie aussi que le titre perd en intérêt si vous connaissez déjà l’une des versions précédentes.

Ici, c’est donc le point qui va orienter votre choix. Car pour ce qui est du jeu en lui-même, on ne niera pas que nous avons ici le haut du panier en termes de J-RPG. Deux titres que j’ai mis du temps à apprécier à leur juste valeur (bien que j’aie toujours affectionné FF-X, tout en lui préférant le 7e épisode), mais deux titres que beaucoup considéreront comme la crème de chez Square-Enix. Et d’ailleurs, il est un signe qui ne trompe pas : malgré leur âge, ces deux jeux sont toujours aussi agréables, ils n’ont pas pris une ride !

On ne peut donc que vous encourager à (re)faire ces deux épisodes cultes. À condition bien évidemment que vous n’ayez pas passé des dizaines d’heures sur le récent portage PS4 ! Encore que, si c’est le cas, cette version apporte un plus fort agréable : sa dimension nomade. À condition, ne l’oublions pas, d’avoir vidé la mémoire de la console au préalable, pour pouvoir installer le FF-X2 livré en téléchargement uniquement…


Final Fantasy X/X2 HD Remastered

 

 

Points positifs :

  • La magie opère toujours autant
  • Retrouver Tidus et Yuna sur Switch
  • Le choix des musiques originelles ou réarrangées
  • Des cinématiques superbes, de la HD qui claque
  • Deux aventures trèèèès longues (surtout si vous visez le 100%)
  • La jaquette réversible très jolie
  • FFX tout simplement l’un des meilleurs FF
  • Un prix plus que correct
  • Des bonus sympas…

Points négatifs :

  • … Et d’autres bonus qui ne servent pas à grand chose
  • Final Fantasy X2 seulement en code de téléchargement
  • Des visages qui manquent parfois d’expressions
  • Le coté linéaire propre aux deux opus originaux
  • Où sont les voix japonaises ?
  • Des temps de chargement longuets
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