En ce jour d’Halloween, l’occasion est idéale pour partager quelques impressions sur la dernière frayeur vidéoludique du moment The Evil Within. Bonne nouvelle : la peur est fin de retour dans nos consoles. Le jeu est disponible sur PS3, X360, PS4, XB1 et PC.

Resident Hill ou Silent Evil ?

TheEvilWithin (9)Les nostalgiques se souviendront sans nul doute des bonds de trois mètres qu’ils faisaient au détour d’un couloir du premier Resident Evil.

Ils se souviendront aussi du sentiment de malaise et de cette peur lancinante qui les tenaillait dans les rues de Silent Hill.

Les années ont passé depuis, et les deux licences de Survival horror, genre dont ils sont les fondateurs, ont évolué. Beaucoup diront que ce n’est pas forcément en mieux.

Resident Evil est devenu une saga, certes toujours de qualité, mais où la performance et l’action ont clairement remplacé l’angoisse des débuts.

Quant à Silent Hill, les derniers opus se sont montrés clairement décevants et bien éloignés des enjeux psychologiques des débuts. Le pire des décors d’horreur n’est-il pas dans les plus sombres recoins de notre psyché ?

C’est justement sur ce postulat que repose The Evil Within qui, d’emblée, propose de ressusciter la peur vidéoludique en organisant la rencontre des deux univers fondateurs : la peur subite du Resident Evil où la survie se joue à chaque pas, sur fond de Silent Hill où l’ambiance glauque et malsaine vous plonge dans une horreur lancinante et permanente.

Premiers pas

TheEvilWithinCe n’est donc pas un hasard si le flic que vous incarnez dans ce jeu commence son voyage dans l’horreur par un appel d’urgence. On demande de l’aide dans un hôpital psychiatrique.

Sur place, c’est un véritable massacre que découvre l’équipe. La scène de crime en dit long sur la sauvagerie des événements survenus il y a peu. Mais notre inspecteur aura peu le temps d’enquêter.

Le voilà vite plongé (et nous avec) dans un monde où l’horreur est omniprésente, en présence d’un protagoniste tout droit sorti de Massacre à la tronçonneuse. Il va falloir s’évader sans attirer l’attention de la chose !

Voilà pour le premier chapitre qui, en plus de servir de didactitiel de base, vous plonge clairement dans l’ambiance : tout ici n’est qu’angoisse et putréfaction. Et le calme relatif que vous offrent certaines zones ne sont que les prémices à des sursauts qui feront monter l’adrénaline.

Le bestiau, qui ne vous lâchera pas de sitôt, n’est pas sans rappeler l’horrible Pyramide Head de Silent Hill 2. Sa manie de s’attacher à vous (pour mieux détacher vos organes!) rappelle aussi le sympathique Nemesis de Resident Evil 3.

Est-ce un hasard ? Pas sûr. Le concepteur du jeu n’est autre que Shinji Mikami, le papa de Resident Evil.

De l’autre coté du miroir

TheEvilWithin (19)C’est d’ailleurs de cette saga, et notamment de la variation opérée depuis l’opus 4 qu’il faut chercher l’équivalent en terme de jouabilité. Personnage vu de dos avec la possibilité d’orienter la caméra (effet particulièrement vachard quand le personnage a son champ de vision réduit), mode de visée et de tir… Voilà pour les principaux principes d’action.

Comme dans Resident Evil, vous ne pourrez pas tout porter à l’inifini et il faudra faire des choix drastiques dans votre inventaire. Mais celui-ci pourra être étendu, tout comme l’ensemble de vos autres compétences et aptitudes via une quantité de liquide verdâtre que vous pourrez collecter tout au long du jeu.

Pour dépenser ces points d’expérience et les convertir, il vous faudra – littéralement – passer de l’autre côté du miroir pour rejoindre une sorte d’hôpital onirique et passer – là encore littéralement – sur la chaise électrique. C’est également là que vous sauvegarderez votre progression, sur un carnet qui n’est pas sans rappeler Silent Hill.

Vous avez du feu ?

TheEvilWithin (16)Le deuxième chapitre achèvera votre initiation en vous montrant les principes de combat. Face à vous, point de zombies, mais des êtres décharnés, écorchés, et surtout laids et agressifs.

Vous pouvez toujours y aller à coups de pétoire, mais vous vous apercevrez que cette technique a ses limites : les bougres sont résistants et vos munitions peu nombreuses. D’où l’intérêt de faire preuve de furtivité en vous baissant, en vous cachant et en détournant l’attention des indésirables en lançant des bouteilles au loin. Bête, mais efficace !

Mais ici, la jouabilité montre ses limites : si les mécanismes de furtivité sont une bonne idée, nous ne sommes pas dans un Metal Gear et ça ce sent ! Caméra parfois approximative, voire hasardeuse : l’approche ninja n’est pas toujours au rendez-vous.

En outre, lancer un objet tout en restant caché vous demandera des manipulations parfois malaisées sur la manette. Et une fois qu’une créature vous aura vu, elle mettra du temps à vous lâcher.

Notez que la fuite n’a rien de déshonorant. Elle est même parfois conseillée. Mais la furtivité ne doit pas être négligée pour autant : frapper un monstre par derrière au couteau permettra de l’éliminer d’un seul coup et d’économiser de précieuses balles.

Mais ce n’est pas votre pistolet, ou même les pièges que vous pourrez bricoler au fur et à mesure de votre progression, vos meilleurs amis : ce sont vos allumettes ! Faire tomber un ennemi et le brûler ensuite sera le meilleur moyen de ne pas le voir revenir vous taquiner, et surtout permettra de collecter de précieux objets.

Au final

TheEvilWithin (20)La prudence est ici la plus grande des vertus tant l’univers environnant est hostile, malsain et glauque. Magnifiquement glauque, tant les graphismes, (ici sur PS3) sont bien travaillés.

Quant au scénario, il vous tient en haleine, même si la jaquette donne déjà, hélas, une bonne idée du mot de la fin.

Le fruit de l’accouplement entre Resident Evil et Silent Hill est-il dès lors réussi ? Assurément. A défaut d’atteindre la perfection à cause de ses petits problèmes de jouabilité, The Evil Within est à ranger dans les meilleurs titres de Survival Horror tant les ingrédients du genre sont respectés.

Il donne ainsi un nom à la peur vidéoludique du moment.


 Verdict !

TheEvilWithin (10)

Glauque et malsain, le survival-horror du moment !

16/20

Les + :

  • Des graphismes superbes
  • Ambiance malsaine et crade
  • Une pression et un sentiment d’insécurité omniprésents
  • Scénario passionnant
  • Mélange réussi entre Resident Evil et Silent Hill
  • Il vous faut parfois réfléchir pour vous sortir de certaines situations
  • Plusieurs options possibles pour atteindre votre but

Les – :

  • Les temps de chargement
  • La jouabilité parfois contraignante
  • Une jaquette qui « spoile » (verso)

The Evil Within, développé par Tango Gameworks Studios pour Bethesda Softworks, sur PS3, X360, PS4, XB1 et PC. Pegi : 18.