Vous aviez aimé nettoyer l’île Delphino au kärsher (pardon, c’est une marque, donc on va parler de nettoyeur à haute pression, plutôt) dans Super Mario Sunshine ? Et bien, cette mécanique est au cœur de Power Wash Simulator. Un jeu qui va vous demander de nettoyer de la crasse à grands coups de jet d’eau. Le principe est simple, le scénario quasi inexistant, mais attention : ce jeu est un aspirateur de temps libre, avec une fâcheuse tendance à vampiriser une partie de votre nuit. Il fallait qu’on vous en parle !

C’est du propre !

Le 19 mai 2021, c’est un véritable OVNI vidéoludique que découvrent les joueurs sur PC, avec l’entrée en accès anticipé d’un certain Power Wash Simulator. Le jeu est signé par le studio anglais FuturLab, que vous connaissez aussi peut-être pour le jeu VR Mini-Mech Mayhem, ou encore pour Peaky Blinders: Mastermind (2020), inspiré par la série éponyme.

Les bonnes fées du jeu vidéo se sont penchées sur le berceau de ce petit jeu au concept simple (mais efficace). Et c’est le géant japonais Square Enix qui va le distribuer, en devenant son éditeur sous l’étiquette Square Enix Collective. Et le 14 juillet 2022, le jeu arrive enfin !! Tout d’abord sur PC, sur Steam et sur Windows, avec une porte grande ouverte vers les plateformes XBox (XOne et Series X/S). Au grand dam des joueurs sur les autres supports.

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Jusqu’à ce que Square Enix annonce l’arrivée de Power Wash Simulator sur les autres machines. Et ce sera donc le 31 janvier 2023 pour les PS4 et PS5, ainsi que sur la Nintendo Switch. Permettant ainsi à tous les joueurs de pouvoir avoir accès au jeu, sans regarder avec envie et frustration le voisin qui était jusqu’alors le seul à pouvoir y jouer sur son PC ou sa XBox. On pense aussi à un certain homme politique français, ex-président de la République, qui va enfin pouvoir réaliser un vieux fantasme de 2005 en donnant des coups de kä… Stop !

Notez aussi que, sur la version Switch que nous avons testée (mais il serait surprenant que ça ne soit pas le cas sur les autres supports)… Le jeu est disponible avec un DLC gratuit. Square Enix oblige, ce DLC ajoute quelques (longues) missions autour du Manoir Croft. Tiré évidemment de l’emblématique série Tomb Raider. Les fans apprécieront, d’autant que les développeurs se sont un peu lâchés en matière de références humoristiques (lisez bien tous les dialogues en cours de partie). Et prochainement (si ce n’est fait au moment où vous lirez ce test), on aura aussi du Final Fantasy VII dans Power Wash Simulator.

Satisfaction !

Le jeu débute dans un garage. En vue à la première personne (FPS), et armé d’un jet d’eau, vous faites face à une camionnette. Un véhicule franchement immonde, que vous allez devoir décrasser ! Et c’est parti ! Taille et puissance du jet variables, déplacement horizontal ou vertical, possibilité de grimper sur un escabeau pour prendre de la hauteur, ou de vous mettre à plat ventre pour nettoyer en dessous… Une fois votre van impeccable, vous voilà lancé ! Le scénario est très sobre : vous travaillez pour une société de nettoyage, dans la ville un peu crado de Muckingham (de l’anglais « muck » qui signifie boue). Point… Et les missions vous attendent… Pour cela, vous disposez du classique mode Carrière, d’un mode libre, d’un mode Défi… Ou encore d’un menu Offres Spéciales, où vous trouverez les différents DLC, entre autres.

Des missions, ou des contrats (vous gagnez de l’argent, à dépenser pour acheter du nouveau matériel), qui se débloquent au fur et à mesure que vous enchaînez les succès. Qui seront longs à obtenir, puisque pour atteindre le 100% de réussite dans chaque niveau (et donc passer au suivant), il faudra parfois chercher pendant longtemps la petite tache, planquée, qui vous manque pour accomplir votre mission. Pour ma part, je compte en moyenne entre une et deux heures par tableau, avec certains niveaux qui nécessitent plus de temps (oui, ça se compte en heures). Petit détail qui peut aussi avoir son importance : si vous avez des amis et une bonne connexion internet, un mode coopération en ligne vous permet de jouer jusqu’à 6.

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Si vous recherchez un jeu à l’action soutenue, je pense qu’on vous a déjà perdus ! Oui, vous l’avez compris : l’intérêt du jeu réside évidemment dans son coté relaxant… Et dans la grande satisfaction qu’il procure, lorsqu’un objet ou un bâtiment cradingue se met à rutiler grâce à votre talent de nettoyeur. Lorsque vous venez de débusquer de la crasse cachée dans un recoin presque inaccessible, entendre la petite sonnerie indiquant que l’item est maintenant propre a quelque chose de jouissif. Et que dire lorsque c’est tout le tableau qui est nettoyé à 100%… Power Wash Simulator est le compagnon idéal pour se détendre, après une dure journée de labeur.

Pour accentuer cet aspect relaxant, les premières parties de jeu peuvent surprendre par leur manque total de musiques. Power Wash Simulator n’aura pas de trophée pour la « meilleure OST de jeu vidéo 2023 » ! Ici, l’ambiance sonore se limite aux sons de vos jets d’eau, à vos pas, aux petits oiseaux qui chantent à coté, à quelques bruits d’ambiance ou de collision lorsque vous touchez certains éléments du décor… Bref, ça surprend, mais en même temps, ça donne au jeu un coté assez réaliste, je trouve. Et puis ça détend ! On se croirait même presque dans un simulateur d’ASMR, d’une certaine manière. La youtubeuse qui chuchote dans son micro en moins…

Demi pression

Si j’écrivais plus haut que le jeu est relaxant… Ce qui est vrai dans la plupart des situations… Il sait aussi parfois susciter la réaction inverse (ce qui n’est pas le but recherché), et nous énerver. La faute notamment à ce qui est, selon moi, le plus gros point noir du jeu : sa maniabilité. Qu’il ne faut pas confondre avec sa jouabilité qui, elle, est très réussie puisqu’il ne vous faudra pas très longtemps pour assimiler les commandes… La maniabilité, elle, peut parfois être frustrante lorsqu’il s’agit de nettoyer des surface en hauteur, notamment. Et dessiner une ligne droite avec votre jet à haute pression, par exemple, revient parfois à piloter un avion de ligne en portant des moufles. Il est fréquent que l’on galère à orienter le jet sur la micro-zone précise que l’on cherche à viser. Alors, on s’y reprend à plusieurs fois. Pas méchant, mais frustrant.

De même, il est souvent frustrant de n’avoir que deux orientations pour notre jet : horizontale et verticale. Et si vous devez nettoyer en diagonale, et bien… Il suffit de vous déplacer pour trouver le bon angle. Voire de jouer avec la caméra. Aussi, le stick directionnel est parfois un poil trop sensible, ce qui ajoute à cette sensation de contrôler un jet qui devient parfois fou, ou de littéralement vous envoler lorsqu’il s’agit de grimper à une échelle. Autre source de frustration, notamment en fin de partie, ces toutes petites zones non nettoyées qui vous empêchent d’accéder au 100%… Mais que vous cherchez parfois longtemps… Heureusement, la touche + vous donne accès à la liste des items à laver, avec le pourcentage d’accomplissement. Il suffit de mettre l’item voulu en surbrillance et… Le jeu vous aide.

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Pour le reste, si certains tiqueront sur les graphismes très simplistes de ce Power Wash Simulator, on s’habitue très vite à cette sobriété visuelle. On peut même dire que le jeu a un certain charme, et n’a pas à rougir face à des titres qui sont plus moche avec davantage de moyens. Même si on aurait aimé un peu plus de vie : notre nettoyeur opère dans des quartiers totalement déserts. Ou bien à une heure où tout le monde est au travail (ou devant la télé).

Techniquement, et bien que je n’ai pas vu tourner les versions PS/XBox ou PC, cette version Switch s’en tire plutôt bien. Le jeu s’affiche sans gros bug majeur, qu’il s’agisse de la version nomade ou de la version dockée (sur votre TV). Avec cependant quelques étrangetés lorsqu’il s’agit de reproduire les lumières naturelles (une zone d’ombre qui apparaît d’un coup, ou une zone ensoleillée qui pope dès que vous bougez la caméra). De même, on s’étonne de ne pas voir davantage de reflets, ou plus de détails, sur certaines surfaces comme le métal ou le verre. Enfin, on aurait aussi apprécié de pouvoir reproduire le geste en le mimant avec des joycons décrochés de leur support. Hélas, le jet ne se contrôle qu’avec le joystick.

Au final

Nous voici enfin face à LA question qui vous turlupine : faut-il libérer environ 4GO sur votre Switch pour y installer ce simulateur complètement barré ? Et bien… Tout dépend de votre attente. Si vous recherchez un titre où tout va vite, avec de l’action et une débauche d’effets spéciaux, vous pouvez passer votre chemin. Le jeu vous frustrerait plus qu’autre chose ! Et à plus d’un titre… En revanche, si vous kiffez les simulateurs, si vous recherchez un moyen de vous relaxer en mode pépouze, avec un vrai sentiment d’accomplissement, de devoir accompli… Foncez, Power Wash Simulator est fait pour vous.

Extrêmement satisfaisant et gratifiant, Power Wash Simulator est l’illustration parfaite du fait qu’un jeu peut être une franche réussite s’il repose sur un concept solide. Et ceci même s’il n’est pas très beau. Ici, nous avons trouvé un titre que l’on ne lâche plus une fois tombé dedans. Attention, Power Wash Simulator peut rendre accro, et annihiler toute volonté d’éteindre la console. Vous connaissez tous ce fameux « encore cinq minutes » qui dure en réalité des heures… Alors quand on y pense, Power Wash Simulator est un excellent investissement : trois fois moins cher qu’un triple A, il va vous en donner pour votre argent, et pendant longtemps !


Power Wash Simulator

  • Par : FuturLab, édité par Square-Enix Collective.
  • Sur : PC, XBox, PlayStation et Switch.
  • Genre : simulation.
  • Classification : PEGI 3.
  • Prix : 24,99€
  • Multijoueur : Oui, de 2 à 6 en online (jeu en solo offline).
  • Conditions de test : Testé sur Switch, sur une version fournie par l’éditeur
Points positifs :
  • Purée, ce que ça détend, et que c’est satisfaisant !
  • Pas de méchant, pas de combat, aucune pression
  • Très bonne durée de vie, missions très longues, et variées
  • Le nettoyage en mode ASMR
  • Une boutique et des accessoires upgradables
  • Jouabilité : on pige les commandes en moins de deux
  • Un mode coop (en online seulement)
  • Les DLC
  • Petit prix pour grosse durée de vie
Points négatifs :
  • La maniabilité vous fait parfois souffrir
  • Jeu extrêmement chronophage
  • Ça peut aussi vite devenir répétitif
  • Parfois frustrant
  • Utiliser les Joycons comme un vrai jet à haute pression aurait été génial