Un an après sa sortie sur Xbox One (décembre 2017), et plus d’un an et demi après la version PC (mars 2017), PlayerUnknown’s Battlegrounds, ou PUBG pour les intimes, est de retour, cette fois sur PS4. Et après la sortie assez controversée du jeu sur la XOne l’an passé, on a eu comme une envie de savoir si PUBG tenait la route sur PS4… Et voici notre verdict !

Un Battle-Royale pour les poilus, les tatoués…

Croyez-le ou non, mais le genre « battle-royale » a connu, et connait encore, une vie autre que Fortnite ! Car non, le titre ultra-populaire d’Epic Games n’est pas le fondateur du genre. Car pour que Fortnite change d’orientation (auparavant, il était un jeu de survie), il a bien fallu qu’il s’inspire de quelque chose. En l’occurrence, je pense à deux références qui, elles, ont porté le battle-royale au sommet de son art : H1Z1, et PlayerUnknown’s Battlegrounds, ou PUBG si vous préférez !

Ces deux titres ont un point commun : si Fortnite est parvenu à fédérer une jeune communauté (dont les parents oublient souvent que le jeu est classé PEGI 12)… H1Z1 comme PUBG sont deux titres qui se destinent davantage (pour ne pas dire exclusivement) à un public adulte. Fortnite, c’est du cartoon, c’est fun et parfois mignon… PUBG, c’est du sang, de la chique et du mollard !

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Evidemment, Fortnite est cité en référence, décrochant tous les suffrages. Mais ce serait une erreur que de négliger PUBG, qui est tout de même parvenu à se hisser au niveau du jeu d’Epic Games, ces dernières semaines, en termes de fréquentation. Fin novembre, la version « mobile » fêtait ses 30 millions de joueurs réguliers.

N’espérez donc pas trouver ici des graphismes très BD, ou un monde peuplé de lamas multicolores. Dans PUBG, on se bat dans une pampa qui sent bon la rouille, la poussière et la ligne de front. On se bat avec des armes très réalistes, au milieu d’entrepôts désaffectés et de carcasses de vieilles Dacia. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’humour ou de situations cocasses dans PUBG. Car pour espérer y faire un « Top 1 » en se servant uniquement de la célèbre poêle, il faut quand même avoir un certain grain de folie.

Des débuts fastidieux

Je ne vais pas vous mentir ! Si vous vous embarquez dans l’aventure PUBG en espérant passer instantanément un bon moment, sur un jeu convivial, qui se prend en main d’un claquement de doigts (après tout, il suffit de tirer, ça devrait le faire…), vous pouvez passer votre chemin ! Si vous ne connaissez pas le jeu mais que vous foncez tête baissée dans la bataille, préparez-vous à voir votre manette roter du sang pendant vos premières heures de jeu…

Car PUBG est un jeu qui s’apprend ! Il n’est pas du genre à tout vous donner, tout cuit, dans le bec ! Vous allez devoir apprendre, et apprendre encore… Et croyez-moi, il faut parfois souffrir pour être bon ! Un exemple ? Et bien… Ici, pas de flingue magique qui apparaît sur la map, déjà chargé, et qui se recharge en passant sur un loot de munitions. Naaan ! Dans PUBG, il faut prendre le temps de construire son arme. De trouver la bonne lunette, de la monter avec les bons éléments, de changer si besoin sa crosse… Et ne pas mettre n’importe quelles munitions. Comme dans la vraie vie, quoi… Avec évidemment le risque de se prendre un headshot pendant que vous jouez les MacGyver du flingue !

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Mais cette mécanique a l’avantage de vous offrir une customisation poussée des armes, selon vos souhaits les plus fous. Et avec en prime un réalisme fort appréciable… Plus ou moins (selon que, comme je l’ai dit plus haut, vous ayez ou non le temps de bricoler en pleine bataille). PUBG n’est donc pas un jeu inaccessible, loin de là. On peut se lâcher au début, mais il demande cependant un long apprentissage. « Easy to play, hard to master » comme dirait l’autre !

Histoire de bien débuter, en mode détente, c’est via l’éditeur de personnage que l’on va découvrir l’ambiance du titre. Homme ou femme, avec des accessoires de personnalisation très limités… Il faudra en débloquer la plupart en jouant, ou bien passer par le PSN si vous envisagez de cramer la carte bleue. Ceci étant fait, je vous recommande donc de passer par le mode entraînement pour vous faire la main… Avant de faire le grand plongeon dans le monde impitoyable de PUBG.

Que le meilleur gagne !

Et voici venu le moment de se lancer ! Un gros avion, votre joueur parachuté entame sa descente en mode « débarquement » ! Pour les ceusses qui découvriraient le genre Battle-Royale, rappelons que ce mode consiste à être lâché sur une carte avec 99 autres joueurs. Soit en solo contre tous, soit en deux équipes de 50. Et le gagnant est le dernier qui reste debout. Et pour cela, tous les moyens sont bons. Vous avez vu le film Battle Royale, justement ?

Au niveau des modes de jeu, on pourra donc toujours jouer en solo, en duo, en Squad (en équipe de quatre) ou encore 1-man Squad (seul contre d’autres teams). En revanche, les puristes pourront regretter que les développeurs aient délibérément opté pour limiter le gameplay au TPP (comme « third person player » , à la 3e personne). Les développeurs préfèrent attendre qu’il y ait plus de joueurs pour nous lâcher le mode FPS (jeu à la première personne). Il reste cependant possible de passer en affichage « première personne » pendant le jeu. Un mode entraînement vous permet d’essayer les armes, et de mieux appréhender le gameplay… Ce qui fait pas mal de choses, au final… On est très loin de la version PC, très en avance, mais ça reste correct.

Du coté des maps, vous aurez le choix entre les traditionnelles Miramar, Erangel ou aussi Sanhock. Elles sont disponible mais nous poussent à soulever un autre léger problème : pour le moment, il n’est pas possible de jouer en Mini-Royal. La carte Vikendi (la nouvelle map hivernale), bien que déjà jouable sur PC, arrivera sur consoles au cours du mois de janvier. Il est donc fort possible que de nombreuses améliorations, sur les points cités ci-dessus, aient été apportées au moment où vous lirez ce test.

Optimisation… optimiste ?

J’avoue que, lorsque j’ai appris que PUBG arrivait sur PS4, j’ai plissé des yeux en lâchant un gros « outch » ! La faute sans doute aux retours sur la version Xbox One qui avait déçu… Terriblement déçu ! Je me souviens qu’à l’époque, la grande joie de la communauté PUBG s’était vite transformée en déception : le jeu était très mal optimisé, truffé de bugs… Bref, un jeu qui semblait avoir été lâché dans la nature sans même avoir attendu qu’il soit terminé ! Accès anticipé, qu’ils disaient… Oui, mais là, euh…

Et lors de mes premières parties sur PS4, j’avoue avoir été parcouru par un frisson ! Premier constat : PUBG est moche, on ne va pas se mentir ! Et ce malgré les 1440p promis sur PS4-Pro. Les textures des environnements sont parfois grossières, la map semble vide, l’ensemble un poil trop terne… Soudainement pris d’un doute, je suis allé voir comment cela se passait du coté du PC, et… Mince alors, le jeu a vraiment évolué ! On sent qu’il a été amélioré par nombre de mises à jour depuis son lancement. C’est donc dubitatif que je suis revenu sur PS4, sur une version qui, je peux donc le dire, est datée, et pas qu’un peu !

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Et là, et bien… On ne peut pas dire que le jeu m’ait fait bondir de joie sur mon canapé. Pour le moment, il tourne en 30 fps seulement. Les développeurs ont promis du 60 fps, mais ont aussi confié que ce n’est franchement pas leur priorité. Résultat : sur ma vieille PS4 classique, ça rame, on a quelques ralentissements, et l’anti-aliasing était clairement en option… Et le soft est aussi beau qu’un jeu PS3. J’apporte cependant un bémol : pour l’avoir aussi vu tourner sur une PS4-Pro, on sent qu’il est franchement optimisé pour la console bodybuildée de Sony. Les bugs sont moins présents, ça tourne beaucoup mieux. Vous savez donc ce qu’il vous reste à faire…

Mais… Car il y a un « mais » … Il faut cependant reconnaître que, si la version PS4 est clairement à la traîne, elle est mieux optimisée que ses deux aînées à leur lancement. Le jeu est relativement fluide, et tourne proprement, sans chutes de framerate. Le downgrade du jeu, et ses 30 fps trouvent donc une explication : c’était le prix à payer pour avoir un titre mieux optimisé. Du coup, la pilule passe un peu mieux… D’autant que, comme vous allez le lire ci-dessous, on va vite se foutre de l’aspect technique…

Son gros point fort : le plaisir

La grande force de PUBG est le plaisir qui se dégage du jeu, manette en main. Je ne suis pas un grand fan des jeux en Battle-royale, ce n’est pas un secret ! Pourtant, je dois bien avouer que le jeu vous chope, pour vous donner envie d’enchaîner les parties, à vous améliorer ou à parfaire votre style. S’il est un élément qui résume et confirme ce que je veux vous dire, c’est tout simplement le fait que le joueur se focalise très vite sur la partie…En oubliant rapidement les lacunes techniques du jeu. Et quand le plaisir prend le dessus sur la réalisation, c’est généralement un bon signe.

Si toutefois vous aviez eu l’opportunité de vous essayer à la version Xbox One, vous ne serez pas dépaysé. Hormis le fait que la Dualshock dispose d’un pavé tactile, la configuration des touches est quasiment la même que chez Microsoft. Pratique pour retrouver vos marques. Une répartition des touches plutôt bien pensée, qui vous permet de vous immerger très vite dans le jeu, de le prendre en main assez facilement une fois que l’on en a pigé les subtilités (mais encore une fois, à ce stade, il vous restera à maîtriser la bête, et laisser parler votre skill).

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Agréable en solo, le titre offre des situations bien barrées si vous avez la possibilité de jouer avec un pote (ou plusieurs). Pire : si l’on se prend au jeu, PUBG offre des situations bien mémorables, pendant lesquelles vous allez pouvoir palper la tension ambiante. C’est parfois tendu, ça se joue souvent en une fraction de seconde… Et on est dedans !!! Résultat : on réalise vite qu’on n’a pas vu le temps passer…

Cependant, je tiens à modérer mes propos : le plaisir que vous prendrez en ligne dépendra énormément des joueurs sur lesquels vous tomberez ! PUBG a l’avantage de bénéficier d’une (très) grosse communauté. Pas de soucis, donc, pour trouver des amis et s’éclater. Mais les joueurs étant ce qu’ils sont, et leur nombre étant si important… Il vous arrivera de tomber sur des joueurs très cools, comme il vous arrivera aussi de tomber sur des campeurs professionnels. Et si tomber sur un joueur qui partage les munitions est agréable… Se faire dégommer par un gars qui se planque derrière un rocher depuis trois jours est rageant…

Ses points faibles

Je ne vais pas revenir sur le point-faible majeur du titre, déjà évoqué plus haut : sa réalisation technique ! Vous aurez compris que, lorsque l’on a joué auparavant à God of War ou à Red Dead Redemption 2 (bien que celui-ci soit truffé de bugs), PUBG va vous donner une violente conjonctivite !

Le second point que je voulais souligner est son modèle économique. Si le PSN va vous proposer toute une tripotée de DLC et loots payants (un pack de débutant ou des bonus de G-Coin, par exemple, à tous les prix)… PUBG doit aussi relever le défi de convaincre en étant payant, quand la concurrence est gratuite. Certes, 29,99€, ce n’est pas le pire tarif, mais psychologiquement, ça peut jouer sur votre choix…

Enfin, PUBG écope pour moi d’un dernier reproche, mais qui n’est pas de son fait ! Sony n’ayant toujours pas décidé d’ouvrir son online aux autres supports… Vous pouvez déjà faire une croix sur les parties en cross-plateformes : les joueurs PS4 ne pourront pas affronter leurs amis possesseurs d’une Xbox One ou d’un PC. Mais encore une fois, cette remarque n’est pas propre au jeu, pourtant taillé pour le multi-plateformes… Mais témoigne qu’il est temps, pour Sony, de « grandir » sur cet aspect en particulier.

Au final

PUBG, c’est un peu le pull-moche de Noël ! Il n’est pas très beau, alors tout le monde va se payer votre tronche dès que vous allez le porter. Pourtant, vous vous sentez bien dedans, ce qui vous donne envie de le porter trois jours de suite… Je pense que, pour un fan de PUBG ou de Battle-Royale, cette galette va combler une très grosse attente. Il jouit déjà d’une grosse communauté, bien solide, et il a visiblement beaucoup de choses à dire ! Pour les autres, et bien… Il va falloir sortir de gros arguments pour convaincre !

Le jeu est loin d’être le plus beau, et le mieux réalisé. Pire encore, on constate un certain écart entre les versions PS4/Xbox One quasi similaires, et une version PC qui vient calmer tout le monde ! Mais une fois dans la partie, on oublie vite l’aspect technique du titre pour se focaliser sur le fun instantané qu’il procure… À condition de passer le cap d’un apprentissage nécessaire pour dompter la bête !

Quoi qu’il en soit, à une époque où le Battle-Royale est devenu un genre très lucratif (même les mastodontes Call of Duty et Battlefield s’y mettent), rien de tel que de revenir aux fondateurs, aux fondamentaux. Et malgré son look un peu daté, se dégage l’impression, lorsque l’on joue à PUBG, de partir en pèlerinage aux origines du BR. C’est dans les vieux pots… Comme on dit…


PlayerUnknown’s Battlegrounds (PUBG)

 

On aime :

  • LE vrai Battle-Royale pour les durs
  • Monter et améliorer ses armes, ici pas de munitions magiques !
  • Dans l’ensemble, c’est plutôt stable et fluide
  • Tout le contenu Xbox (y compris les MaJ) est disponible d’entrée
  • Un gameplay assez exigeant, mais très complet et intense
  • Un mode entraînement pour se faire la main
  • Devient vite addictif, et fun

On n’aime pas :

  • Graphiquement, pas mal daté !
  • Ça ne tourne qu’en 30 fps…
  • La prise en main très fastidieuse au début
  • Quelques bugs
  • Comparé à la concurrence, il est payant
  • Toujours pas de cross-plateforme chez Sony
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