Apparu la première fois dans la deuxième moitié des années 90, sur PS1, Parappa fait son grand retour sur PS4, en version remasterisée, et compatible 4K sur PS4-Pro. Ce voyage dans le temps séduira t-il autre que les nostalgiques ?

Un peu d’histoire

Si vous avez connu la naissance, puis l’âge d’or de la PlayStation (première du nom), alors vous connaissez forcément Parappa the Rapper.

Parappa the Rapper est un jeu de rythme. Il a été développé par la société NanaOn-Sha, pour le compte de Sony (une exclu sur PlayStation). Dans un univers très coloré, designé par l’artiste New-Yorkais Rodney Greenblat, le joueur évolue sur des musiques composées par Masaya Matsuura.

Le jeu est sorti en décembre 1996 au Japon, et neuf mois plus tard en Europe. Parappa a donc vingt ans cette année, pour les joueurs français !

Le personnage de Parappa deviendra l’une des figures emblématiques de la marque, et on le retrouvera quelques années plus tard, en 2002 sur PS2, dans un second volet. Bien plus tard, Parappa the Rapper sera également porté sur PSP, en 2006. La dernière apparition du petit chien musicien remonte à 2012. Date à laquelle il est jouable dans le jeu de baston PlayStation All-Stars Battle Royale (sur PS3 et PS-Vita).

Il revient donc ce mois-ci, en version dématérialisée sur PS4, dans un remaster aussi optimisé pour la 4K sur PS4 Pro. Une initiative de Sony qui va faire des heureux chez les nostalgiques de la PSOne. Ils peuvent ainsi commencer un voyage temporel à l’époque de leur jeunesse en commençant avec Parappa… Et en attendant les retours de Crash Bandicoot, WipeOut, Loco Roco

Pour le coeur de sa belle

Le jeu nous conte l’histoire de Parappa, un petit chien en mode « hip-hop », qui se lance dans une grande quête musicale. Ce afin de conquérir le coeur de sa dulcinée, la fleur Sunny Funny.

Pour cela, il doit prendre le dessus sur son rival, Joe Chin, à grands coups de battles de rimes et de rythme. Et le meilleur moyen de progresser, c’est d’aller s’entraîner contre la crème !

Aussi, Parappa va enchaîner des niveaux musicaux dans lesquels il devra vaincre (et retenir l’enseignement) de maîtres ayant chacun leur style musical. Maître Oignon Chop Chop, Prince Fleaswallow ou encore Cheap Cheap la poulette cuisinière… Il aura fort à faire pour atteindre les sommets.

Au niveau du scénario, rien de nouveau sous les tropiques ! Le jeu reprend la trame d’origine, à la fois enfantine et poétique, naïve mais terriblement attachante.

En rythme

Parappa the Rapper est donc un jeu de rythme. Les morceaux de musique s’enchaînent, et le défi pour le joueur consiste à presser les touches qui défilent à l’écran. Avec un parfait timing !

Car si vous appuyez trop tôt ou trop tard, les chances d’obtenir une note générale « Cool » ou « Good » s’envolent. Et vous serez donc sanctionné par un « Bad » ou un « Awful » vous obligeant à recommencer le niveau. Comme ce fut mon cas il y a vingt ans, Parappa est LE JEU qui va vous faire apprendre par coeur le positionnement des touches « croix, rond, carré et triangle » sur la manette !

La partie lancée, les choses commencent à se compliquer. Comme dans la version d’origine, la barre de lecture n’est pas fiable, car mal synchronisée avec le rythme des chansons. Le jeu se basant sur le timing « parfait », il vous oblige donc à vous fier davantage à votre oreille qu’à ce qui s’affiche à l’écran. Si vous n’appuyez pas à l’instant T, c’est l’échec. Fiez vous donc, avant tout, aux paroles et au moment précis où elles sont prononcées.

Le manque de permissivité du titre vous obligera donc fréquemment à faire et refaire les tableaux. On vous conseille donc de maximiser vos chances en utilisant un casque, et en activant les vibrations de la manette.

« Pas grave, il y a un mode facile !  » me ferez-vous remarquer ! Oui, mais… Ce mode facile ne vous ouvre que trois niveaux. Pour profiter de l’aventure complète, il faut au minimum opter pour le mode « normal ». Et ne comptez pas sur le tuto pour vous aider. Hélas, l’initiation se limite au strict minimum, et aucune indication ne viendra, par la suite, vous dire où vous avez fauté ou ce qu’il faut améliorer…

Le poids des années

Si l’on compare Parappa the Rapper Remastered avec sa matrice originale, et ses gros pixels qui tâchent, le bond en avant est énorme ! Graphiquement, s’il garde ses personnage « découpés dans une feuille de papier », sa patte très colorée et kawaï, ce remaster est magnifique ! C’est propre, lisse, les contours sont nets… Mais justement : le problème, c’est que cette remasterisation ne vient améliorer que l’aspect graphique du soft !

Si le rendu in-game est particulièrement réussi, on ne peut hélas pas en dire autant des séquences transitoires : un « copié-collé » des cinématiques PSOne. Elles semblent tout droit sorties d’une autre époque. Certains aimeront sans doute leur aspect « vintage », mais d’autres consulteront un ophtalmo dans la foulée.

Comme on l’a vu plus haut, le gameplay est hélas lui aussi resté le même. Simple à comprendre (il suffit d’appuyer sur les bonnes touches), il se caractérise néanmoins par une difficulté et une exigence un peu trop élevées. Et une imprécision, comme à l’époque, aussi frustrante pour les fans de jeux de rythme que pour les débutants. Pas forcément un choix délibéré des développeurs… Mais plutôt la conséquence de contraintes techniques des années 90, qui n’ont pourtant plus lieu d’être aujourd’hui.

Paradoxalement, le jeu est court, comme l’original à son époque. Et malgré la difficulté, un joueur chevronné (ou un nostalgique ayant conservé ses réflexes d’antan) pliera les six niveaux en un peu plus d’une demi-heure. Perso, j’ai mis un peu plus de 45 minutes en prenant mon temps, et avec quelques échecs.

Sa rejouabilité est assurée par un élément qui n’existait pas à l’époque de la PSOne : l’ajout des trophées. Ils sont assez nombreux (dont un platine), il faut le reconnaître ! Reste à savoir si, à cause des problèmes listés plus haut, vous retenterez l’aventure dans les modes de difficulté plus élevés.

Au final

Pour celui qui a connu les premières heures de la PlayStation première du nom, quelle émotion que de retrouver ce bon vieux Parappa !! Si vous êtes nostalgique de cette époque, et si vous ne possédez plus le jeu original, voilà une occasion en or de replonger dans cette aventure musicale toute mimi. En compagnie de personnages attachants.

Oui mais voilà… Les jeux musicaux ont terriblement évolué depuis, et une mise à jour graphique ne suffit pas à hisser Parappa au sommet. Les nouveaux venus, qui sont passés par la case « Hatsune Miku et consors », trouveront sans doute ce titre trop court, trop difficile, et sans doute dénué d’intérêt sur le long terme.

Parappa fait donc « mouche » auprès des nostalgiques des CD à face noire, mais risque de rebuter les autres joueurs.

Seuls les graphismes et le son ont été rehaussés. Pour le reste, il faudra se contenter d’une copie quasi conforme du jeu original, hélas aussi avec ses défauts. Dommage : on n’aurait pas craché sur quelques bonus ! Les variantes à débloquer (niveaux avec des musiques différentes) ne suffisent pas…

Si 14,99€ est un prix abordable pour un jeu sur le store, il est cependant un poil trop élevé pour si peu de contenu et une expérience si courte. Les nostalgiques seront ravis de (re)découvrir une icône, qui squattait nos parties, entre un Battle Arena Toshinden et un Destruction Derby 2… Pour les autres, il est possible de tester la démo gratuitement avant de s’engager sur la version complète du jeu. Parappa reste néanmoins une figure mythique, mais qui nous démontre que les choses évoluent beaucoup en 20 ans, dans les jeux vidéo !

Page officielle


Parappa the Rapper Remastered

 

Les + :

  • Direction artistique toute mimi
  • Nostalgie ! De la PSOne, mais aussi de la culture underground des années 90
  • Une très bonne refonte graphique et sonore
  • Pas mal de trophées à obtenir
  • Des morceaux sympas

Les – :

  • Trop court
  • Trop exigeant et punitif
  • Des imprécisions dans le gameplay
  • Les cinématiques piquent un peu les yeux
  • Même pour 14,99€ on s’attend à plus de contenu
  • On aurait aimé quelques bonus
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