Monster Hunter : World, c’est un jeu dénué de toute surprise ! Alors qu’il n’était même pas encore sorti, on savait déjà que le dernier né de Capcom allait être un carton planétaire ! Et cela s’est vérifié en quelques jours à peine. Alors, avec notre test, nous allons essayer de vous expliquer pourquoi !
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Plus qu’un jeu, un mythe !
Si je vous dis « Capcom » vous allez immédiatement penser à Resident Evil ou Street Fighter ! Réflexe de joueur occidental ! Mais si vous étiez japonais, vous auriez pensé en premier lieu à Monster Hunter (Monsutā Hantā en VO), une série lancée en 2004 ! Au Pays du Soleil Levant, la franchise est archi-populaire, et déchaîne toutes les passions ! Petit à petit, cette « chasse aux Pokémon taille XXL » gagne l’Europe !
En témoigne le relatif succès des versions PS2 ou Wii en Europe ! Puis un engouement beaucoup plus prononcé (et grandissant) sous nos latitudes pour les versions PSP et 3DS ! Monster Hunter gagne du terrain, petit à petit. Mais encore sans aucune mesure avec sa popularité gigantesque au Japon.
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Mais cette époque est révolue ! Monster Hunter est de retour, et Capcom espère frapper un grand coup ! Nous parlons aujourd’hui d’une version tournant sur PS4 et Xbox One (et évidemment leurs petites soeurs optimisées 4K) : Avec Monster Hunter : World, la célèbre série de chasse aux monstres ambitionne de conquérir le monde, et le coeur des joueurs occidentaux !
Au Japon, Monster Hunter est une licence extrêmement populaire ! Au point que Bandai-Namco a préféré décaler la sortie de Dragon Ball FighterZ (pourtant une autre licence très populaire sur l’Archipel) de quelques jours, afin d’éviter la confrontation directe sur les étals. Les Super-Saiyens ont en effet évité le carnage en sortant ce 1er février au Japon, au lieu du 26 janvier.
Bienvenue dans le Nouveau Monde !
Globalement, Monster Hunter est une licence qui vous permet d’incarner un chasseur, dans un monde sauvage peuplé d’immenses créatures. Equipé d’armes démesurées, vous allez devoir traquer, chasser et dépecer ces créatures. En effet, elles regorgent de matières premières (cuir, viande, os, cornes…) que vous allez pouvoir revendre, ou crafter pour améliorer votre équipement.
Comme son nom le laisse deviner, Monster Hunter : World vous emmène dans un nouveau cadre, pour la première fois un immense monde ouvert. Autrement dit, cet opus va nous offrir une sensation de liberté totalement inédite pour la série.
Pour ce qui est du scénario, il nous apprend qu’une fois tous les 10 ans, les dragons anciens traversent les océans pour rejoindre le continent du Nouveau Monde. Un mystérieux phénomène plus connu sous le nom de « Traversée des anciens ».
Afin de percer le secret des dragons anciens, la Guilde a formé la Commission de recherche, qui est en charge d’envoyer de grandes flottes en direction du Nouveau Monde. Vous incarnez donc un chasseur de la Cinquième flotte de cette Commission, lancée à la poursuite du Zorah Magdaros, un colossal dragon ancien volcanique… Et c’est donc ici que commence l’aventure pour nous !
Deux héros pour le prix d’un
Et c’est donc ici que commence le jeu, comme vous pouvez vous en douter par un mode « création d’avatar » ! Le champ des possibles est très large. Libre à vous de créer un homme, une femme, jeune, vieux, blond, roux, chauve, barbu, avec ou sans cicatrices… Vous ressemblant ou non… Pour ma part, ma créativité trahit-elle mes influences vidéoludiques ? Toujours est-il que mon héros a un p’tit air de Geralt de Riv 😉
Et je vous parlais plus haut non pas d’un, mais de deux héros… Tout simplement parce que le jeu va ensuite vous proposer, de la même manière, de créer votre petit compagnon de route Felyne, votre « Palico » … L’occasion de rappeler à ceux qui se poseraient la question que « Felyne » est la race de ce petit chat, et « Palico » est en quelque sorte sa fonction d’assistant…
Après une bonne heure à essayer tous les types de barbes pour trouver celui qui vous convient le mieux, il est temps de poursuivre l’histoire, qui va donc vous amener sur le Nouveau Monde. Le jeu va progressivement vous amener à utiliser les armes, en passant par un tutoriel : comme nous allons le voir, on ne fait pas n’importe quoi dans Monster Hunter : World !
Premiers pas : c’est gigantesque !
Une fois votre héros créé, une fois la cinématique d’intro lancée, il est temps de découvrir ce que ce MHW a dans le ventre ! Avec une certaine réticence, je l’avoue. Car ces derniers mois, on en a entendu des éditeurs qui prétendaient révolutionner leur série phare avec un vrai monde ouvert ! On en a entendu, de bonnes intentions de renouveler une série en reprenant ses bases… Mais l’exercice est casse-gueule, et on en a aussi vu quelques uns louper le trapèze !
Mais très vite, le jeu remet les choses en place. Les premiers panoramas qui s’offrent à vous sont splendides. La nature est foisonnante, et vraiment vivante. Les développeurs soignent le moindre détail ! Non seulement vous pouvez interagir avec les éléments du décor, mais ceux-ci interagissent aussi entre eux ! La profondeur de champ, les couleurs, les animations, le rendu réaliste… MHW est en premier lieu un jeu qui vous flatte la rétine ! Dans une certaine mesure, lorsque le panorama du nouveau monde s’est dévoilé la première fois, la séquence m’a fait penser à un autre jeu en monde ouvert, avec de grosses créatures, que j’avais particulièrement aimé : Xenoblade Chronicles X, sur Wii-U.
Et ce nouveau monde s’annonce comme un terrain de jeu absolument fantastique ! Un monde qui vous emmène bien plus loin que sur une simple île tropicale. Cet univers est riche de différents éco-systèmes, avec leurs particularités. Forêt ancienne, Val putride, Plateau de Corail, Désert des Termites… MHW dévoile petit à petit des biomes variés. Et comme vous vous en doutez, chacun a ses spécificités, ses monstres, ses végétaux, ses pièges… Rien ne sert de partir à la chasse la bouche en cœur ! Il va aussi falloir réfléchir, et s’adapter à chaque environnement !
Qui va à la chasse…
Monster Hunter : World est donc rangé dans la case Action/RPG ! Et comme dans tous les jeux du genre, nous allons parler d’upgrade de personnage, de tenues ou d’armes.
Votre arsenal se compose d’une quinzaine d’armes, toutes plus démesurées les unes que les autres. Grande épée, lames doubles, épée longue, marteau, lance, lancecanon, voltohache, arc, fusarbalète… Vous n’aurez que l’embarras du choix ! Mais la plus grosse erreur que l’on puisse commettre dans le jeu est de penser qu’il va suffire de se spécialiser dans un type d’armes, puis d’optimiser ses skills, pour avancer. Car il n’en est rien ! Selon les monstres rencontrés, les biomes traversés… MHW va vous obliger à changer régulièrement d’arme. À apprendre à utiliser celle qui sera la plus appropriée face à une situation précise.
Pour traquer plus facilement vos proies, vous allez aussi devoir apprendre et comprendre comment utiliser les navicioles. Elles peuvent mémoriser l’odeur d’un monstre, et vous fournir un maximum d’informations sur les espèces ou sur les écofacts (traces de griffes, empreintes laissées dans le sol…). Lors des traques, elles vous indiquent la direction à suivre pour débusquer la cible qui vous intéresse.
Comme la vie n’est pas rose dans MHW, vous allez aussi pouvoir user de précieux items de soutien ou de survie. Des plantes à cueillir (pour crafter des potions), mais aussi des accessoires à effets limités, plutôt utiles comme des capes de camouflage…
Les plus téméraires d’entre vous partiront seuls en chasse. Mais sachez que, via le mode online du jeu, il est aussi possible de traquer les monstres jusqu’à quatre joueurs ! Et croyez-moi, vous ne serez jamais de trop ! D’autant que le mode online fonctionne plutôt bien !
Attrapez-les tous !
L’un des points forts de MHW, c’est bien évidemment son bestiaire, composé de monstres gigantesques ! Souvent inspirés de dragons, de dinosaures, vous allez vous sentir très petit !
Parmi les plus emblématiques, vous allez devoir vous mesurer au Tobi-Kadachi, un impressionnant Wyvern électrique de la forêt ancienne ; ou encore au belliqueux Anjanath… Le premier monstre à tomber sous vos lames sera sans doute le Grand Jagras, un énorme lézard. Mais il vous faudra plus de skill pour espérer défaire le Rathalos, le maître de la Forêt ancienne, un Wyvern qui utilise à la fois le feu et le poison.
Heureusement, des monstres plus « petits » vous permettront de vous entraîner, à l’image du Pukei-Pukei, du Paolumu ou du Kulu-Ya-Ku…
Outre le fait que l’on appréciera grandement cette diversité, elle a aussi un rôle capital dans le jeu ! Car écosystème réaliste oblige, les créatures vont aussi interagir entre elles. Les unes sont les prédateurs des autres. Ce qui va vous faire réviser votre stratégie : plutôt que de prendre des coups en traquant un monstre, pourquoi ne pas attirer un plus gros prédateur qui fera le boulot à votre place ? MHW vous offre de nombreuses possibilités, et une grande liberté. Il n’est écrit nulle part que vous deviez systématiquement partir au combat. En revanche, le jeu vous encourage à faire preuve de créativité dans votre approche ! Car observer et se servir de l’environnement fait aussi partie de l’équation.
La vie du bon chasseur
La crainte que m’avait laissée la beta s’est vite estompée. À savoir de se retrouver dans un jeu qui vous lâche dans un vaste monde ouvert, et vous laisse vous débrouiller ! Ce n’est heureusement pas le cas, et lors de vos premières heures de jeu, vous allez crouler sous les explications !
Car la vie de chasseur n’est pas si simple, et vous n’allez pas vous contenter de poncer du monstre et de vous balader dans la jungle. Le centre névralgique des opérations est évidemment le village, très vivant avec tous ses commerces. Et où vous aurez de nombreuses choses à faire.
À commencer par reprendre des forces à la Cantine. Autre passage obligé : la forge ! Puisque c’est là que vous allez emmener vos matériaux, pour crafter votre matériel (et celui de votre Palico). Pour cela, vous devrez confier certains éléments à de joyeux forgerons visiblement très heureux d’être là 😉 C’est aussi dans le village que vous trouverez l’intendance, qui vous enverra sur les (trèèèès) nombreuses quêtes annexes du jeu.
Enfin, ne négligez pas le botaniste, autre passage obligé ! Puisque c’est là que vous allez transformer le fruit de vos cueillettes en potions, qui vous sauveront très souvent la mise. Avant de filer dans votre chambre, n’hésitez pas à faire un petit détour par la zone d’entraînement, ne serait-ce que pour apprendre à bien utiliser les nombreuses armes.
Des bugs, mais aussi un vieux moteur graphique !
Malgré le grand âge de son moteur graphique, Monster Hunter : World fait du très bon boulot. Le jeu s’affiche superbement en 1080p. Je vous laisse imaginer le délire sur une PS4 Pro ou une Xbox One X ! Car les versions 4K vous proposeront même trois types d’affichage : Résolution (4K à 30fps), Framerate (1080p en 50fps), et Graphismes (plus détaillé, mais bridé en 30fps). Mais… Le jeu a aussi ses limites.
Je pense par exemple à quelques chutes de framerate, sur ma bonne vieille PS4 classique. De plus, je ne compte plus les soucis de collision et de pathfinding ! Un exemple avec la photo ci-dessus où mon personnage « fusionne » avec le PNJ à proximité (réalisé sans trucage). Un soucis qui reviendra hélas assez souvent ! Si je voulais pinailler, je parlerais aussi du léger décalage que l’on remarque parfois, entre les dialogues et les animations labiales.
Mais on ne jettera pas la pierre à Capcom pour autant ! Car si l’on sait que depuis Resident Evil 7, le développeur dispose d’un performant moteur RE Engine, c’est bel et bien le vieillissant MT Framework qui fait tourner Monster Hunter: World. Pour mémoire, le MT Framework a connu ses belles heures du temps des PS3, Wii et X360. C’est aussi lui qui fait tourner par exemple Dragon’s Dogma, Lost Planet 2 ou Resident Evil 5 et 6… Belle performance, en fait !
Une VF réussie
Enfin, je terminerai ce test en vous parlant de la bande-son du jeu ! Si les doublages en VF ne sont pas toujours une réussite, force est de reconnaître que le doublage Français de MHW (aussi dispo en Japonais, Anglais… et même Wyvernien, la langue de la licence) est de haute volée… Tout simplement délicieux ! Excepté un petit soucis de décalage labial, c’est du très bon boulot, avec des textes et un jeu d’acteurs impeccables !
Vous y retrouverez ainsi Benoît DuPac (voix VF d’Onizuka dans Great Teacher Onizuka ou GTO), Damien Boisseau (la voix officielle française d’Edward Norton), Gilbert Lévy (Moe, Lenny, Willie ou Frink dans Les Simpsons), ou encore Stéphane Ronchewski (Chacal dans Overwatch, Le Joker dans Batman : The Dark Knight…).
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Au final
Avec Monster Hunter : World, Capcom a trouvé le jeu à la hauteur de ses ambitions ! Un épisode particulièrement réussi qui pourrait définitivement installer la licence dans le coeur des joueurs occidentaux.
Tout brille dans ce Monster Hunter : World ! Le jeu est magnifique, captivant, d’une richesse inouïe… Et le monde ouvert qui s’offre à vous est parmi les plus vivants et détaillés jamais créés. Si le jeu est fait pour satisfaire les fans, il l’est aussi pour séduire les néophytes, qui vont prendre ici un pied comme jamais !
Comme l’an passé, Capcom débute l’année avec un mega-hit, un incontournable sur consoles (en attendant la version PC). Et avec une promesse de vous faire voyager pendant de longues semaines, voire pendant des mois. Le jeu a toutes les armes, et il serait presque criminel de passer à coté !
Monster Hunter : World
Chasse miraculeuse ! :
- Des graphismes fabuleux
- Les animations
- Le design des monstres
- Un jeu accessible et prenant
- Durée de vie colossale
- Jusqu’à 4 joueurs en co-op (online)
- Un vrai monde ouvert
- La météo dynamique et le cycle jour/nuit
- Des batailles épiques, mémorables
- Des niveaux pleins de vie
- La bande-son géniale !
- Le doublage en VF
- Le suivi : Capcom a promis de nombreux DLC gratuits
Retour bredouille :
- Caméra un peu déconnante
- Soucis de collision et de pathfinding
- Des textures datées, un moteur ancien
- Les missions deviennent répétitives sur la durée
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