Si vous collectionnez les jeux rétro sur la 16 bits de Sega, ça ne vous aura pas échappé : les cartouches de jeux EA (Electronic Arts) n’ont pas la même forme qu’habituellement sur Megadrive. Voici pourquoi…

Il n’y a pas de petites économies !

Si vous comparez, sur Megadrive, une cartouche classique et un jeu Electronic Arts… Vous remarquerez que l’objet n’a pas du tout la même forme ! Une cartouche EA est plus haute, et on remarque sur le coté gauche un petit morceau de plastique jaune.

La raison de cette différence est-elle une PCB (la carte à l’intérieur de la cartouche) plus grosse ? Qui nécessite donc plus de place ? Non, il n’en est rien : la raison est plus… Pragmatique !

Tout d’abord, il faut comprendre qu’à l’époque, la cartouche Megadrive est un format propriétaire. Autrement dit, à chaque fois qu’il sort un jeu sur la 16 bits de Sega, un éditeur doit verser des royalties à la marque, pour l’utilisation de ses cartouches. Donc, des frais en plus…

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Dans les années 90, Electronic Arts (EA) n’est pas encore le géant que l’on connait aujourd’hui. EA a moins de moyens, et s’il peut économiser quelque part, il ne va pas s’en priver. D’autant que le prix pratiqué par Sega pour la fabrication de ses cartouches est élevé…

Alors en 1989, les ingénieurs de chez EA vont imaginer une forme de cartouches différente. L’idée est d’observer l’original, et d’inventer une forme qui soit dans les clous, et permette de faire tourner les jeux sur la Megadrive, tout en les validant par Sega… Sans pour autant violer les brevets de la marque. Techniquement, on appelle cela du reverse-engineering, ou de la rétro-ingénierie.

En parallèle, pendant un an, EA essaie de négocier un accord de licence plus souple avec Sega. Et juste avant le Consumer Electronics Show (CES) de 1990, l’Américain créé par Trip Hawkins fait céder Sega. Electronic Arts pourra donc créer ses propres supports pour la Genesis/Megadrive. Les premiers jeux MD édités par EA seront Populous, Budokan: The Martial Spirit puis John Madden Football.

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