Développé par Kylotonn et édité par Big Ben, le phénomène Flatout est de retour ! Ce quatrième épisode, Fl4tOut : Total Insanity, retrouvera t-il une superbe qui s’était évaporée en 2011 avec le troisième volet ? La réponse avec notre test !

Le retour des grosses bagnoles !

Tiens, oui, c’est vrai ça ! Avec tous ces « triple A » que nous avons dû tester dernièrement, nous avions presque oublié ce petit plaisir. Celui qui consiste à simplement enchaîner des courses, sans trop se prendre la tête. Des jeux avec une durée de vie beaucoup plus courte, mais misant avant tout sur le fun. Le dernier bon jeu de caisses remonte, me semble t-il, à Forza Horizon 3.

Mais Kylotonn Racing (WRC5 ou WRC 6) et Big Ben Interactive comptent bien remettre de l’ordre sur vos étagères, avec un Fl4tout : Total Insanity qui dépote ! Au menu : de la tôle froissée, du verre pilé, des rayures sur les calandres…

Flatout est une licence apparue en 2004, sur PC, Xbox et PS2. A l’époque, les festivités étaient organisées par BigBear Entertainment, pour le compte du tour-opérator Empire Interactive. Déjà, le jeu plantait les bases : des courses de voiture où tout pouvait être détruit, avec un pilote jouant parfois les filles de l’air.

Le jeu avait connu son petit succès, comme sa suite d’ailleurs, encore meilleure. Mais tout partait en vrille en 2011, avec Flatout 3 (Team 6 Game Studio et Strategy First). Le jeu était beaucoup moins bon ! C’est un euphémisme ! Au final, il était purement et simplement bashé par la communauté de fans de Flatout…

Aussi, Big Ben et Kylotonn se voient aujourd’hui investis d’une lourde mission : faire mieux, et surtout reconquérir les fans qui se sont détournés de la franchise. Et moi je me frotte les mains à l’idée de retrouver les sensations d’un bon FlatOut 2, ou d’un Destruction Derby (une autre licence disparue).

Quand y’en a plus, y’en a encore !

La première bonne surprise du jeu arrive dès l’écran du menu. Assez copieux pour ne pas dire généreux, il vous en donne pour votre argent ! Un mode carrière ; un mode FlatOut qui réunit toutes les épreuves phares de la licence ; le classique « partie rapide » ; ou encore le multijoueur, en local ou online… Voilà qui assure une solide durée de vie.

Et au sein même de ces menus, vous allez trouver… Encore plus d’épreuves ! Des courses « classiques« , un mode « arène » ou le fameux mode « cascade » totalement déjanté… On ne sait par où commencer. D’autant que chacun de ces sous-modes propose aussi de nombreuses épreuves. Des anciennes pour les nostalgiques, et des nouvelles pour apporter de la fraîcheur à la licence. Fl4tout est un vrai jeu à tiroirs, une caverne d’Ali Baba.

Ainsi, le mode « arène » vous propose d’être le dernier survivant, ou de jouer au « drapeau ». Le mode « cascade » vous propose quant à lui d’éjecter votre pilote dans un jeu de billard, de quilles, de golf, dans du saut en hauteur ou dans un jeu de ricochets… Les développeurs ont beaucoup d’imagination, et on se marre d’avance !

Fun en solo, ces épreuves deviennent encore meilleures en multijoueur. Notez cependant qu’en local, les épreuves se jouent avec une seule manette, que vous vous passez à tour de rôle. Hélas, Fl4tOut ne dispose pas de mode en écran splitté. C’est bien dommage, mais le titre de Kylotonn assure toutefois de bonnes parties multi pour vos soirées « pizza », donc on lui pardonne !

Un jour je serai le meilleur casseur

Assez rigolé ! Il est temps de montrer que vous êtes un dur, que vous avez des biscotos et du poil au menton. Aussi, le mode carrière vous attend ! Dans ce mode, vous allez devoir terminer différents championnats pour gagner de la notoriété, et surtout de l’argent. Votre pécule chèrement acquis vous permettra d’acheter de nouveaux véhicules, ou de customiser ceux de votre garage. Le mode customisation est d’ailleurs assez complet, allant de la peinture aux suspensions, en passant par les freins, le moteur….

La première course se lance. Et, entraîné par une bonne grosse musique rock, le plaisir est immédiat ! Les sensations de vitesse sont incroyables et jouissives. Encore plus lorsque vous enclenchez le turbo, qui vous écrase la colonne contre le siège de votre bolide.

Vous disposez d’une vue « 3e personne », et d’une vue capot, dans certains cas plus dynamique. Les collisions sont assez bien gérées, avec des dégâts apparents. Cependant, on pourrait juste regretter que ces dégâts ne soient pas localisés, comme dans Destruction Derby 2 : ici, il faudra vous contenter d’une simple jauge de vie (attention, si vous la videz, la course est finie pour vous… Race over !).

Un effort particulier a été porté sur les environnements. Si les graphismes semblent dater d’une autre époque (fin PS3, début de la PS4), on se concentre sur ce plaisir coupable consistant à s’autoriser quelques sorties… Rien que pour le plaisir de refaçonner l’environnement en mode « cyclone », pour recharger sa barre de boost.

Car dans les niveaux, hormis de gros éléments de décor ou les rambardes délimitant le circuit, tout est destructible. Les cabanons volent en éclat. Les clôtures sont éjectées. Les portes sont pulvérisées… Ajoutez à cela le fait que les circuits comportent de nombreux passages secrets et raccourcis, et vous obtenez un titre immédiatement fun !

L’IA est une « dominatrice SM »

Hélas, ça ne va pas durer ! Dès lors que vous allez vous retrouver au contact de vos adversaires, vous allez vite déchanter !

Car voilà le plus frustrant dans Fl4tOut ! L’IA est très mal équilibrée ! Pour ne pas dire qu’elle semble parfois totalement surcheatée ! Si un adversaire vous touche, quel que soit le point de contact, vous finissez dans le décor.

Mais ça ne marche que dans un sens ! Si vous touchez un concurrent, il est rare qu’il sorte de sa trajectoire ! Vous, en revanche… Soit, au mieux ,vous perdez du temps, soit au pire vous terminez contre un rocher en mode « Lady Di ». Votre offensive est punie instantanément. Et comme l’IA, un poil trop agressive, n’hésite pas à vous bourrer le pare-choc dès qu’elle en a l’occasion…

Cette petite faute de calibrage crée très vite un énorme sentiment de frustration. Encore plus lorsque vous vous faites éjecter de la course à 2 mètres de la ligne d’arrivée. Au final, tandis que le fun devrait justement consister à aborder et défoncer vos adversaires… Vous finissez par vous concentrer sur leur position plus que sur la course. Ce pour éviter coûte que coûte des touchettes punitives !

Car j’ai omis de vous dire que, lorsqu’un concurrent vous propulse dans le décor, vous perdez des places ! Le temps de revenir dans la course (touche triangle), vos bourrins d’adversaires sont déjà loin. Ils prennent alors une distance qu’il est très difficile (parfois impossible) de remonter. A titre d’exemple, lors de ma première partie, j’ai dominé les trois tours de la course. Jusqu’à ce que je me fasse sortir, pour franchir la ligne en 12e position 🙁

Une technique à la traîne

Lorsque l’on ouvre les menus de Fl4tOut, et que l’on choisit sa course, on ne peut que constater une réelle volonté des développeurs d’avoir voulu bien faire. Chaque piste est suffisamment longue, propose de nombreux raccourcis. De plus, les circuits sont variés, et vous passerez de la neige à la terre, en passant par des usines, des plaines arides ou des canalisations.

Mais comme je l’ai déjà expliqué plus haut, une fois en jeu, ça pique un peu. Les graphismes semblent dater de la précédente génération. La modélisation des véhicules, tout comme le rendu des conditions météo, est assez basique et académique. Quelques textures un peu trop plates complètent le tableau. Ça passe, mais ce n’est pas fou-fou non plus !

Mais le plus gênant est l’armada de bugs qui viennent vous gâcher le plaisir. On a ainsi de l’aliasing, ou du clipping, qui dans le meilleur des cas offrent un rendu moche. Dans le pire des cas, ils vont nuire à la lisibilité, et à votre anticipation. Au cours de mes parties, j’ai aussi pu constater pas mal de chutes de framerate.

Un jeu exigeant

Il est aussi important de parler ici de la physique des véhicules. On nous avait dit qu’une différence se faisait sentir entre l’accélération, le freinage, la vitesse maxi… Pourtant, ce n’est pas si flagrant. Tout comme la différence entre les véhicules d’une même catégorie ne saute pas aux yeux. On sentira cependant une différence dès lors que votre véhicule sera customisé : il tiendra plus facilement tête à vos adversaires invincibles. Ceci dit, j’ai quand même eu l’impression que mon véhicule devenait moins stable, au fur et à mesure qu’il se dégradait…

Dans un jeu très typé « arcade », je suis surpris de trouver des mécaniques qui vous obligent à adopter une conduite aussi technique. Comme le fait que votre voiture soit une vraie savonnette dans les virages. Il faudra en tenir compte et adapter votre conduite. Dans le mode « cascade », les développeurs reprennent la technicité qui est un peu la marque de fabrique de la licence : si vous n’appuyez pas au millième de seconde précis, c’est un bide. Un centimètre de décalage et c’est aussi le flop…

Au final

Fl4tout est un jeu frustrant ! Tout d’abord parce que l’on sent la bonne volonté des développeurs, de nous offrir un digne successeur de Flatout 2. Tout en redorant le blason de cette licence tombée en disgrâce suite au troisième opus.

Pourtant, si on l’attendait sur le terrain du fun, Flatout 4 crée aussi de la frustration, à cause notamment d’une IA à la limite du sadisme. Le mode « cascade », attendu comme « ambassadeur du MDR », se loupe lui aussi, à cause d’une jouabilité assez exigeante, qui demande extrêmement de doigté, et qui ferme des portes aux débutants. Enfin, la réalisation n’est absolument pas en adéquation avec les performances des machines actuelles.

Mais il faut relativiser. Malgré ses défauts, Fl4tOut n’est pas un mauvais jeu pour autant. Et si vous vous donnez la peine de lui consacrer du temps, il pourrait vous surprendre agréablement ! Fl4tOut n’est pas le titre qui détrônera FlatOut 2. Mais il est, de très loin, bien meilleur que le troisième opus, et parvient à nous réconcilier avec la licence. Avoir confié la franchise à Kylotonn a été visiblement un choix judicieux !


Fl4tout : Total Insanity

 

Les + :

  • Le ton décalé et brutal
  • Le mode FlatOut hyper-complet
  • Beaucoup de contenu « unlockable »
  • Bande-son dans le ton, bien rock, bien métal
  • Le mode « arène »
  • La sensation de vitesse
  • Les décors destructible
  • La personnalisation des véhicules

Les – :

  • Graphismes un peu datés
  • Des adversaires totalement cheatés
  • Pas de mode en écran splitté
  • Des courses trop « random », le joueur trop invité à jouer la « prudence »
  • Des chutes de framerate et quelques bugs d’affichage
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