Depuis quelques années, l’emblématique FPS de Dice et Electronic Arts, Battlefield, sort en alternance avec Star Wars Battlefront. L’an passé, c’était l’année des Jedi avec un Battlefront II controversé (à cause de son système de loot payant, notamment). Cette année, place à Battlefield V, donc !

Le retour aux sources

Voilà déjà 2 ans que Battlefield 1 est sorti. L’un, si ce n’est pas le premier jeu triple A, traitant de la Première Guerre mondiale, fait assez étonnant pour en parler. Mais pas ici ! Là, nous allons vous parler de Battlefield V, sorti le 20 novembre dernier. Il est édité par Electronic Arts et développé par DICE.

Ce nouveau chapitre retourne aux sources de Battlefield. Ce nouvel opus se déroulant pendant la Seconde Guerre mondiale, mais sous un aspect différent. Avec des batailles méconnues et des lieux peu présents dans les livres d’Histoire.

En plus d’un retour aux sources sur le point de vue historique, les éditeurs ont pris la décision d’appliquer un modèle économique très intéressant pour les joueurs. Avec un principe simple : vous achetez le jeu et tous les contenus qui sortiront après la date de sortie seront gratuits ! oui oui, GRATUITS ! La dernière fois que j’ai vu ça, c’était sur GTA V sur PC.

Et en prime il n’y a pas d’achat intégré dans le jeu. Ni de loot boxes. Qui ont tant fait polémique l’année dernière avec la sortie de Star Wars Battlefront 2. On sent bien la volonté d’EA de caresser les joueurs dans le sens du poil, pour essayer de faire oublier cette mésaventure. Nous allons découvrir ensemble ce que propose ce nouveau titre.

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On mélange tout, et on recommence

Comme je l’ai dit plus haut, le titre se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale. Période de notre histoire maintes fois représentée dans les jeux vidéo. Mais l’avantage d’une période historique autant représentée, c’est l’accumulation et l’abondance des informations concernant cette tranche de l’histoire.

Ce qui permet au studio DICE de nous livrer un jeu très complet, aussi bien visuellement, avec une parfaite maîtrise des textures des explosions des bâtiments d’époque… Et avec la nouvelle technologie Ray Tracing de Nvidia, qui utilise le jeu comme une vitrine de sa nouvelle technologie. Mais aussi de l’ambiance sonore, parfaitement maîtrisée, qui vous transporte sur-le-champ de bataille.

Pour rappel, la technologie Ray Tracing de Nvidia est disponible uniquement pour les cartes de la gamme RTX de la marque. Elle permet le calcul en temps réel des effets de lumière et de reflets dans le jeu. Le rendu est impressionnant, mais pas encore parfaitement optimisé. Avec des grosses pertes de FPS quand on active la technologie. Mais je peux vous assurer que vous redécouvrez le jeu (qui tourne toujours sous Frostbite), vous avez clairement l’impression d’être dans des cinématiques.

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À sa sortie, le jeu nous propose trois modes principaux jouables : un mode solo, un mode multijoueur et un mode entraînement. À noter qu’a l’annonce de Battlefield V a été promis un mode Battle royale. Il n’est pas disponible à la sortie du jeu, et sera disponible uniquement à partir de mars 2019. Je referai un review à ce moment-là, sur ce mode en particulier.

Le mode entraînement consiste tout simplement à pouvoir tester les différents gameplays du jeu (à savoir le combat aérien, les véhicules terrestres et le combat d’infanterie) en remplissant différents objectifs. Tout en sachant qu’il y a un système de score et de timer dans le mode entraînement. En gros, plus vous faites les objectifs rapidement, plus vous emmagasinez de points. Et ça jusqu’à ce que votre timer s’écoule. En sachant qu’il se réinitialise à chaque fois que vous accomplissez un objectif. Donc, je ne suis pas allé au bout de l’expérimentation, mais je pense que ça peut être infini, en théorie.

Un solo agréable

On le sait tous : il est bien loin le temps des campagnes solo de plusieurs dizaines d’heures avec une grosse trame scénaristique. Certains jeux ont même pris la décision de ne plus du tout mettre de campagne solo (coucou Black Ops 4).

Les Battlefield ne dérogent pas à la règle. Comme pour Battlefield 1, les développeurs ont réitéré pour cet opus le système de War Stories. Au lieu d’avoir une seule très grosse campagne solo, on se retrouve avec plusieurs petites campagnes de quelques heures. Qui ont l’avantage de pouvoir nous faire vivre différentes périodes de la guerre, avec différents protagonistes et différents points de vue.

À l’heure où j’écris le test, il y a quatre War Stories et une introduction. Chaque campagne raconte comment les protagonistes ont vécu la guerre. C’est un point de vue plutôt intéressant, et on regarde aussi bien du côté des forces de l’Axe que des Alliés. Sans oublier la Résistance et les soldats venant des colonies. Bref, un vrai plaisir.

Les campagnes se font en 1h30 – 2h environ, mais si j’ai un conseil à vous donner, c’est de prendre le temps de les faire. Certes, ce ne sont pas les meilleurs scénarios que l’on ait vu dans des solos, mais les cinématiques et les doublages français sont de très bonne qualité. Chaque campagne est clairement différente, avec des maps très variées et très bien réalisées. Même si on sent bien que l’on est dans un couloir scénaristique.

Le prologue est juste une présentation des différentes modes de jeu de Battlefield V, mais avec de très bonnes cinématiques et de très bons doublages. Et ça passe toujours mieux quand c’est bien présenté.

War Stories : une Histoire peu racontée dans les livres

La première campagne se nomme Nordlys. On vous y raconte l’histoire d’une résistante norvégienne. En plus d’incarner une femme, un nouveau gameplay est intégré uniquement dans cette campagne. Le ski ! Bon, bien sûr vous n’allez pas faire du slalom à Val d’Isère. Mais ça reste une expérience assez sympa. Tout ça avec un scénario parfaitement maîtrisé et captivant.

Dans la suite de la campagne sur la Résistance, Sous aucun drapeau, le jeu va vous mettre dans la peau d’un prisonnier. Il est enrôlé dans l’armée britannique, et vous devrez affronter Erwin Rommel en Afrique du Nord.

Toujours dans l’idée de montrer les aspects les moins présents dans les livres d’Histoire, la campagne Tirailleur nous fait incarner Deme. Un tirailleur africain envoyé en opération suicide par l’état-major Français. Ce qui est sympa dans cette campagne, c’est que le protagoniste a survécu à tout ça. Et il nous conte son histoire (comme Père Castor), ce qui donne une certaine profondeur au scénario.

Enfin la campagne Le Dernier Tigre nous met dans la peau d’un soldat allemand, isolé dans un char. Encore une fois, c’est un point de vue trop rarement évoqué dans les livres d’Histoire. Et on ne peut qu’approuver l’initiative de vouloir montrer l’histoire d’une autre manière.

Par la suite, il y aura d’autres Wars Stories. En espérant qu’elles soient d’aussi bonne qualité, et que le jeu continue à vouloir nous montrer la guerre sous un angle peu connu.

Enfin un vrai multi coopératif ?

L’une des choses qui m’a frappé en premier quand j’ai joué au multi (autre qu’une balle d’un sniper bien caché) est la sensation de jouer en vraies équipes. Ce que je veux dire par là, c’est que dans les anciens titres de la série Battlefield, j’avais plus l’impression d’être 32 joueurs solo contre 32 autres joueurs solo. Plutôt que deux équipes bien soudées qui se font face.

Là, Dice a clairement réussi le tour de force de créer un gameplay coopératif de manière naturelle dans le jeu, et ça par différents subterfuges plutôt bien pensés. Comme dans les anciens Battlefield, il est possible de réapparaître sur nos membres d’escouade. Mais le petit plus, c’est que quand on meurt, au lieu d’avoir une caméra qui nous montre la carte tactique, on a une vue à la troisième personne d’un des membres de notre escouade encore en vie. Ce qui fait que, par défaut, on va réapparaître sur un coéquipier. Ce qui donne une vraie dynamique au jeu. Et évite les temps de coupure qu’il y avait dans les autres Battlefield, où l’on avait vraiment un temps d’attente entre chaque réapparition qui était long, frustrant, et qui faisait perdre tout le rythme de la partie.

De plus, si vous jouez et que vous vous investissez en escouade, et que vous réalisez les ordres donnés par votre chef d’escouade, vous accumulez de points d’escouade (j’ai beaucoup trop dit le mot « escouade » dans cette phrase ^^).

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Votre chef peut utiliser, pour obtenir des bonus, soit du réapprovisionnement, des véhicules ou le bombardement d’une zone ciblée via un missile V1 pour les forces de l’Axe… Et un missile JB-2 pour les alliés.

Ajoutez à cela qu’il y a maintenant un nouveau système pour gagner de l’expérience et débloquer des contenus. Sentier de guerre, de son petit nom. Ce système se divise en une série d’objectifs à accomplir, comme par exemple réanimer 15 Alliés ou faire deux éliminations avec un bombardement de zone. Ce qui va vous donner des récompenses d’XP ou/et des monnaies utilisables pour débloquer les équipements sur vos armes ou vos véhicules, pour pouvoir les personnaliser.

Et en bonus (un très gros bonus quand même), vous avez maintenant la possibilité de réanimer les membres de votre escouade, peu importe votre classe. Alors, vous mettez certes plus de temps qu’un Medic, mais ça a le gros avantage de forcer les joueurs à rester groupés pour pouvoir se réanimer mutuellement. Et donc de jouer en coopératif.

Un multi qui a toutefois des défauts

Autre petite nouveauté du multijoueur, c’est la possibilité de pouvoir jouer aussi bien des hommes que des femmes (parce que, oui, des femmes se sont battues en tant que soldats pendant la Seconde Guerre mondiale. Principalement dans l’armée soviétique). Mais allez savoir pourquoi, toutes les femmes ont les cheveux rasés. Ce qui n’est pas du tout représentatif de la réalité. Je n’ai pas trouvé d’explication à ce choix, mais il doit sûrement y en avoir une. En espérant que ce ne soit pas par fainéantise.

Mais ça reste vraiment l’un des défauts mineurs du multijoueur, car il y a des défauts bien plus dérangeants dans le déroulement d’une partie.

L’un des gros points noirs pour moi est l’absence (où l’inefficacité) du système d’équilibrage des équipes. Ce qui fait que l’on se retrouve avec des parties parfois complètement déséquilibrées, et cela pendant plusieurs maps. Ajoutez à ça qu’il est tout simplement impossible de changer d’équipe, et vous vous retrouvez avec un jeu complètement figé au niveau de ses équipes. Ce qui fait que, même si les joueurs sont de bonne foi et veulent équilibrer les équipes, ils ne peuvent tout simplement pas le faire. c’est complètement absurde, il n’y a plus qu’à espérer que Dice corrige vite ce problème.

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Autre problème que j’ai rencontré dans le multijoueur, c’est la taille très réduite des escouades. On est limité à 4 joueurs, ce qui laisse peu de marge de manœuvre sur la composition d’une escouade. Et ça devient très vite le bazar si on essaie de rejoindre des amis en jeu. Une fois sur 4, on se retrouve en file d’attente alors qu’il y a de la place dans la partie. Et du coup, on se retrouve à jongler entre les escouades pour pouvoir réussir à faire venir tout le monde sur la même partie. Ce qui peut vite devenir laborieux.

Autre petit point négatif, c’est le déséquilibre entre les classes. Car clairement, les armes de Medic sont loin d’être les plus efficaces.

D’ailleurs, pour rebondir sur les armes, la personnalisation reste assez sympa quoique le nombre d’accessoires est très limité. Maximum 4 à 5 viseurs différents par arme. Et la personnalisation est principalement esthétique. Par contre, chose sympa, il est possible de personnaliser les véhicules aussi bien terrestres qu’aériens. Toujours agréable d’avoir plus de possibilités de personnalisation ! Il est aussi possible de changer notre tenue de soldat, de changer de sexe où l’apparence physique.

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Pour finir sur une note positive, il est maintenant possible, dans Battlefield V, de construire des fortifications. Du coup, quand on prend une position, il est possible de la fortifier pour en faire un vrai bunker imprenable. Cela ajoute un gameplay supplémentaire, qui nous force à nous poser la question suivante : est-ce que je fortifie à fond ou pas ? Si oui, c’est pour ne pas se faire reprendre. Mais si jamais je me fais prendre ma position que j’ai complètement fortifiée, elle va devenir beaucoup plus compliquée à reconquérir, à cause des nouvelles fortifications.

Bref, un vrai choix que l’on peut vite résoudre avec un explosif bien placé. Il sera aussi primordial de faire attention à ses munitions, et a bien penser à les récupérer sur les soldats que l’on vient d’éliminer, pour pouvoir mener à bien la bataille. Car le manque de munitions n’a jamais été aussi présent dans un Battlefield, ce qui rajoute au réalisme et à la cohérence du jeu.

Au final : un retour aux sources réussi

En conclusion, ce nouveau Battlefield V est clairement le FPS de l’année. Certes il n’est pas parfait, mais les principaux problèmes de ce jeu ne nécessitent pas forcément une refonte complète. Et peuvent être facilement corrigés lors d’un patch.

Avec des graphismes au top, surtout avec la technologie Ray tracing de Nvidia… Plus une ambiance sonore parfaitement maîtrisée et des cartes très bien détaillées et cohérentes, ce qui nous permet de nous immerger complètement dans le jeu. Et avec un nouveau modèle de multijoueur qui force les joueurs à jouer en coopératif, les parties prennent une autre saveur.

Je remercie tout particulièrement les joueurs du team OldS pour leurs retours sur le jeu. Qui m’ont permis d’avoir une vision plus complète sur le jeu. Mais faites gaffe : il y a des Belges dans leur rang 😉 (oui Dav, c’est de toi dont je parle ^^).


Battlefield V

  • Par Dice, pour Electronic Arts.
  • Sur PC (Origin), PS4 et Xbox One.
  • Genre : FPS.
  • Classification : PEGI 16+.
  • Prix : 69,99€ pour la version standard (jusqu’au 12 janvier, le jeu est à 34,99€ sur PS4 ; 41,99€ sur XBO jusqu’au 3 janvier ; 29,99€ sur Origin).

 

On aime :

  • Ambiance immersive
  • Retour d’un gameplay coop
  • Les War Stories
  • DLC gratuits

On n’aime pas :

  • Inefficacité de l’équilibrage des équipe
  • Contenu incomplet à la sortie du jeu
  • Les femme rasées
  • Imposibilité de switcher d’équipe
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