Pendant des semaines, Square-Enix nous a alléchés avec ce Balan Wonderworld très prometteur… Issu des géniaux cerveaux qui nous avaient déjà donné un certain Sonic the Hedgehog. Et puis, le jeu est sorti… Et vous l’avez compris en lisant notre titre : rien ne va ! Le rêve féerique est devenu un mauvais cauchemar que l’on souhaite oublier très vite… Et on en est les premiers désolés, tant les annonces de ce titre nous avaient mis des étoiles dans les yeux…

Le grand retour de Sega ?

Quand on est un gamer de longue date, on garde dans un petit coin de sa tête, des souvenirs pleins de nostalgie. En ce qui me concerne, des consoles comme la Super-Nintendo ou la N64 m’ont profondément marqué ! Pourtant, je ne peux nier ressentir également un véritable amour pour la concurrence de l’époque, Sega. Megadrive et Mega-CD, puis Saturn ou Dreamcast, je vous avoue que l’arrêt de la marque (du moins en ce qui concerne les consoles) a été pour moi une vraie déchirure.

En 1996 sur Saturn, je découvrais Nights into Dreams (que tout le monde appelle communément Nights), une petite pépite de la Team Sonic qui brillait par son gameplay… Planant ! Pourquoi est-ce que je vous parle de tout cela ? Et bien tout simplement parce que j’ai cru retrouver cet esprit en découvrant les premiers reveal-trailers de Balan : Wonderworld. Des graphismes très cartoon et tout-mignons, des couleurs qui pètent de toute part, un gameplay rapide et fun… Bref, du Sega qui pète la grande forme !

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La cerise sur le gâteau : si on ne sait pas toujours par qui va être distribué un jeu Sega… Cette fois-ci, c’est Square-Enix qui annonçait être l’éditeur du jeu. Autrement dit, le géant japonais derrière les Final Fantasy, Dragon Quest, NieR ou encore Tomb Raider pour ne citer que ceux là… C’est dire si la promesse de qualité était là !

Mieux encore, dans ses premiers communiqués, Square-Enix nous annonçait que le projet serait porté par de grands noms comme Yuji Naka, qui n’est rien de moins que le créateur de la franchise Sonic the Hedgehog, et co-fondateur de Team Sonic. Sans oublier Naoto Oshima, le chara-designer à qui l’on doit les personnages de Sonic, Docteur Eggman (Robotnik), lui-aussi co-fondateur de la Team Sonic.

Délivrez des cœurs pervertis et faites le show

Balan Wonderworld, ça parle de quoi ? Et bien, de deux enfants, Emma et Léo (une fille et un garçon, donc), qui se réfugient dans un mystérieux théâtre et se retrouvent kidnappés entraînés dans de curieuses aventures par un certain Balan (d’où le nom du jeu). Le maître des lieux de ce cabaret, tout habillé de blanc, déroule son show pour nous entraîner dans des mondes pervertis par l’antagoniste du jeu, un certain Lance. Celui-ci piège les visiteurs qui s’aventurent dans Wonderland, en pervertissant leur cœur, pour en faire ressortir toute leur négativité… Et ainsi créer un monde obscur et les monstres (Negati) qui vont avec.

Dans le jeu, 12 personnes ont été piégées par Lance, et ont donc générés 12 mondes que vous devrez traverser pour atteindre la confrontation finale. Et bien évidemment, chaque monde s’achève par un combat de boss, contre des dark-créatures assez colorées, qui semblent tout droit sorties de Kingdom Hearts (on est chez Square-Enix en même temps).

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Et comme, je vous le rappelle, Balan est un maître de cérémonie, dans un univers qui ferait pâlir d’envie les danseuses du Lido… Chaque cœur libéré, à la fin de chaque monde, se solde par un petit show musical… Un numéro qui a pour but de ponctuer chaque chapitre, en musique. Pourquoi pas…

La première impression est bonne

Vraiment, oui ! L’expérience débute plutôt pas mal ! Au premier contact visuel, c’est plutôt joli et très mignon ! Les couleurs éclatent de toute part, les cinématiques sont chouettes (même si le design des personnages date un peu)… Bref, le jeu a une vraie personnalité, tout en ayant l’ADN des jeux Sega. Ce petit truc qui fait que, on ne sait pas pourquoi, mais on sait que le jeu vient des labos de Sega et pas d’un autre studio…

Autre bonne impression : l’univers dépeint par le jeu, naïf, enfantin… Est une véritable bouffée de fraîcheur. Et il faut l’avouer, en ce moment, ça fait un bien fou de s’évader de cette manière. Comme on le ferait en allant voir un Pixar, ou en replongeant dans une vieille Madeleine de Proust. Le scénario de Balan Wonderworld est très loin d’être le plus élaboré. mais ne perdons pas de vue que, si le jeu séduira sans nul doute les fans de Sega, il vise aussi et avant tout un très jeune public. Comme le dit la formule, il se déguste de 7 à 77 ans.

L’incompréhensible inutilité de certaines mécaniques

Balan Wonderworld est un jeu de plateformes, dans lequel vous pouvez vous déplacer en courant ou en sautant, dans des environnements en 3D. Point final, nous en avons terminé pour ce qui est du gameplay ! Car j’ai longtemps cherché comment vous parler de l’un des aspects du jeu que Square-Enix a mis en avant ces derniers mois : les costumes power-up ! Tout simplement parce que la plupart du temps… Ils ne servent pas à grand chose dans le jeu !

Plutôt que de miser sur la qualité, les développeurs ont préféré la quantité. Soit plus de 80 costumes à débloquer, qui portent des noms de Pokémon comme Geckohisse, Laporloge, Uppercourge ou encore Flamèche. Alors fatalement, sur le lot, nous aurons des doublons (des costumes en apparence différents, mais qui vous octroient la même capacité), voire comme je l’écrivais plus haut, qui ne servent à rien.

Cette fois à cause d’un level-design mal travaillé. Je pense par exemple à un moment du jeu, durant lequel votre progression est stoppée par un obstacle. Pour traverser cet obstacle, il vous faut un costume bien particulier. Mais si vous tentez de placer un saut habile sur le coté, avec un rebond en l’air grâce à un double saut, vous contournerez cet obstacle sans trop de soucis… Et sans le costume demandé !

Plus généralement, le jeu vous lâche dans ses premiers mondes sans explication. Pendant les premières heures (sur les 7 ou 8 au total pour finir le jeu), vous verrez des PNJ ou des ennemis popper et disparaître sans raison. Et il vous sera facile de perdre le fil conducteur de l’histoire. Allez, on s’accroche !

Une jouabilité qui gâche l’expérience

Jusqu’à présent, je me suis dit que le jeu vise clairement un jeune public qui, du point de vue d’un éditeur, sera moins exigeant que des hardcore gamers. Mais la jouabilité propose suffisamment de défauts pour dégoûter un enfant de tenir une manette. Autre choix des développeurs particulièrement agaçant, puisque l’on parlait des costumes un peu plus haut ! Avec seulement trois slots disponibles, vous ne pourrez partir dans le niveau qu’avec trois costumes ! Et si vous devez en utiliser un quatrième pour surmonter un obstacle précis, ce ne sera pas possible à moins de trouver un checkpoint pour refaire votre deck. Ce qui vous impose des allées-et-venues qui cassent le rythme de l’aventure.

Mais la palme du foirage revient sans hésiter au fait que le jeu ne dispose que d’une seule et unique touche d’action. Cette touche sert à sauter, ou à déclencher la capacité spéciale de certains costumes… Ça y est ? Vous sentez venir la douille ? Vous avez tout compris : certaines tenues bloquent purement et simplement la capacité de saut ! Ou alors elles n’en ont tout simplement pas, dans un jeu de plateformes où vous devez franchir des obstacles… Et c’est ici que j’ai comme une grosse envie d’applaudir !

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Je pourrais aussi vous parler de certains challenges, comme celui des statuettes : en trouvant des chapeaux, incarnez Balan et bouclez la séquence en QTE qui va avec. Si ce n’est qu’à la moindre erreur c’est l’échec. Et on recommence tout. Très frustrant pour ne pas dire énervant pour un adulte… On imagine qu’un enfant va décrocher très vite !

Ce qui me fait réaliser que j’ai totalement oublié de vous parler d’un autre défaut, un autre grand classique : la caméra ! Et vous vous en doutez, celle-ci se barre dans tous les sens ! Et c’est une horreur de devoir la gérer en permanence, pour trouver des items, éviter des ennemis, ou tout simplement progresser dans le niveau.

Au final

Comme beaucoup de joueurs je pense, mon attente était énorme pour ce Balan Wonderworld. Un projet porté par des noms comme Yuji Naka et Naoto Oshima, associés au géant Square-Enix… On ne pouvait rêver mieux. Et revoyant mes parties sur les Sonic d’antan, ou sur des jeux comme Nights ou Billy Hatcher, c’est plein d’étoiles dans les yeux que je regardais les trailers du jeu.

Hélas est ensuite arrivée la douche froide. Pour ne pas dire la déception ! Envolées les belles promesses ! Car si le jeu aurait tout pour plaire, pour séduire à la fois les enfants et les fans de la Team Sonic… Toutes les bonnes intentions de départ son annihilées par un gameplay loupé, un game-design qui manque de finition, des mécaniques incohérentes… Bref, tout un tas de défauts qui font de Balan Wonderworld un jeu agréable à regarder, mais éprouvant à jouer ! Et c’est avec une certaine forme de tristesse que je repose ma manette ! Le titre n’est pas à la hauteur de l’attente qu’il a suscité.


Balan Wonderworld

Testé sur une version PS4 commerciale.
On a aimé :
  • C’est mignon et coloré
  • Un postulat de départ très intéressant
  • 80 costumes à débloquer au total
  • Le boss-design
  • Un mode co-op
  • Des univers variés
  • Yuji Naka et Naoto Oshima, on les adore !
On n’aime pas du tout :
  • Level-design peu original, ou devrais-je dire trop classique
  • Les obstacles qui ne servent à rien
  • La jouabilité avec ses gros loupés
  • Les trois quarts des tenues qui ne servent à rien
  • L’intrigue très générique
  • Durée de vie
  • Les temps de chargement
  • Du coup, un prix exagérément trop élevé