S’il est un RPG qui m’a marqué sur GameCube, c’est bien Baten Kaitos : eternal wings of the lost ocean. En plus d’être un jeu impeccable rivalisant de beauté avec certains Final Fantasy, ce soft se paye le luxe de proposer un concept inattendu dans ce type de jeux : des combats à l’aide de cartes.
Un jeu à la carte
Oui, certes, les jeux où les combats se déroulent à l’aide de cartes sont légion, mais ici, nous ne sommes ni dans Duel Master, ni dans Yu-Gi-Oh, encore moins dans DBZ : Goku denzetsu sur DS !
Nous sommes bel et bien dans un RPG, avec ses combats au tour à tour, mais d’ailleurs en passant, le concept des cartes est ici délirant et illimité !
En effet, les possibilités d’action à l’aide de ces fameuses cartes sont immenses. Elles servent non seulement à combattre ou à se protéger lors des combats, mais aussi à confectionner des objets ou des potions en les combinant. Ca fait déjà pas mal de choses à gérer, et je ne vous ai pas encore parlé de leur constante évolution.
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Une carte de viande vous nourrit en cas de baisse de forme. Mais attention : si vous la gardez trop longtemps, elle devient une carte de viande pourrie qui vous empoisonne si vous l’utilisez sur votre personnage. Au même titre, la carte « lait » évolue au fil du jeu en carte « yaourt » puis en carte « fromage »… Un côté tactique non négligeable ! Génial !
Ange déchu ?
Au chapitre du scénario, que dire ? Qui est Kalas ? Ce jeune homme aux cheveux bleus et chaussé de sabots possédait autrefois deux ailes d’ange, comme beaucoup dans ce monde, mais allez savoir pourquoi, ce distrait en a perdu une en cours de route.
Heureusement que son papa lui en a fabriqué une mécanique ! Ceci va beaucoup l’aider dans sa quête d’identité, et dans son combat contre un affreux qui menace ce monde constitué d’îles flottantes (je ne parle pas de dessert, même si un monde vous mettra l’eau à la bouche 😉 et dénué d’océan…
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Evidemment, comme dans tout RPG, vous allez rencontrer de nouveaux persos au fil de votre aventure, qui vous rejoindront. Vous retrouverez ainsi Gibari le clone de Wakka dans Final Fantasy X, Xelha une jeune femme blonde un peu rebelle et garçon manqué, Savyna la brune plus sage, Lyude un jeune homme avec de grosses blessures personnelles, ou encore Mizuti une sorcière d’un autre temps avec son masque très étrange… Tous les stéréotypes sont ici réunis…
Mais ne vous y trompez pas ! Dans Baten Kaitos, ce n’est pas Kalas que vous incarnez, comme dans un RPG classique : vous êtes un ange gardien qui veille sur cette joyeuse petite troupe, qui n’hésitera d’ailleurs pas à vous parler ou à vous solliciter au fil de l’aventure…
Un peu d’histoire
Si dans le titre, je donne pour date 2003, il s’agit en réalité de la date de sortie au Japon de « Baten Kaitosu : Owaranai Tsubasa to Ushinawareta Umi » de son nom d’origine, puisqu’il n’arrivera pas en Europe avant 2005.
Le titre signifie littéralement « le ventre de la baleine » en Grec, et Baten Kaitos est d’ailleurs aussi le nom d’une des étoiles de la constellation de la Baleine.
Comment expliquer que ce jeu soit aussi réussi ? Il a été distribué par Namco, mais développé par Tri-Crescendo et Monolith Soft. Et derrière Monolith Soft justement, il y a d’anciens développeurs de Squaresoft (aujourd’hui Square-Enix), plus particulièrement ceux ayant bossé sur Chrono Trigger et Chrono Cross, ou Xenosaga…
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La musique, elle aussi sublime, a été composée par Motoi Sakuraba, à qui l’on doit entre autres les bandes originales de hits tels que les Tales of, Valkyrie Profile, Star Ocean ou encore Dark Souls…
En 2006, le jeu connaîtra une préquelle, « Baten Kaitos Origins », aussi sur GameCube. Mais elle n’ira pas plus loin que les Etats-Unis. Cette préquelle se déroule vingt ans avant les événements de Baten Kaitos.
Un hit en puissance
Si le jeu date aujourd’hui, il reste pour beaucoup de fans du genre l’un des meilleurs RPG. Souffrant d’une campagne de communication plus que minimaliste, il est peu connu en Europe… Où il a d’ailleurs failli ne jamais sortir.
Pour son système de jeu original, ses graphismes de toute beauté, sa sublime musique, son scénario très riche et sa durée de vie colossale (des quêtes annexes rallongent ce jeu qui tient sur deux CD GameCube)… Ce Baten Kaitos est une valeur sûre, encore aujourd’hui, tant elle surclasse encore certains titres sortis sur PS3 ou X360.
Alors, si vous avez toujours votre GameCube sous la main et que vous avez la chance de tomber sur une version d’occase de ce titre, foncez ! Vous ne le regretterez pas !