S’il est un titre qui fait aujourd’hui figure d’OVNI dans le paysage vidéoludique, c’est bien Animal Crossing, connu au Japon sous le nom « Dôbutsu no Mori« . Original c’est le moins qu’on puisse dire. Toujours est-il que le concept est génial, hyper addictif, au point d’avoir engendré nombre de suites sur les différentes consoles Nintendo…
De la N64 au Cube
S’il y a bien un jeu sur lequel j’ai passé un nombre incalculable d’heures sur GameCube, c’est bien Animal Crossing. Même à l’époque, pointé pour ne pas être un titre forcément très joli, il faut néanmoins comprendre que « Dôbutsu no Mori », de son titre original, est avant tout un jeu développé en 2001 pour la Nintendo 64.
Devant le succès de ce nouveau concept au Japon, Nintendo décidera la même année de l’adapter sur sa nouvelle console, la GameCube. Et en 2002, le jeu arrivera en Europe.
Un pari risqué car le joueur Européen n’est pas vraiment client de ce genre de petits délires typiquement nippons. Pourtant, avec une campagne de communication efficace et un concept novateur, Nintendo impose son nouveau titre. Le jeu se vend comme des petits pains, et encore aujourd’hui, cette version GameCube reste relativement difficile à trouver, en occasion, sur le net ou en boutiques d’occase… Vous le possédez encore ? Gardez le précieusement !
Concept original
Imaginez un monde sans violence, sans rien ni personne à sauver, sans menace extra-terrestre… Bref, un monde où vos occupations se résument à discuter avec des villageois, pêcher, capturer des insectes, livrer des objets, planter des fleurs…
Un univers très bucolique et reposant au possible. C’est le principe même d’Animal Crossing, excellent jeu de gestion de vie en temps réel, depuis imité (MySims) mais pas encore égalé. Un nouveau terme sera alors inventé pour ce jeu : on dira qu’AC est un « collect them all ».
Lorsque vous débarquez dans votre nouvelle vie, que vous emménagez dans votre nouveau village, vous débutez dans un univers très étrange où vos voisins sont des animaux qui parlent. A la descente du train, un raton-laveur (Tom Nook) vous accueille et vous loge, en échange de services pour sa supérette.
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Une fois acquitté de ces missions, libre à vous de rembourser votre maison à votre rythme en gagnant de l’argent (des clochettes) en revendant des fossiles, en livrant des objets pour vos voisins…
Pour vous détendre, vous pourrez pêcher, capturer des insectes, planter des arbres, faire les boutiques pour collectionner les objets et les fringues qui décoreront votre maison (d’une petite pièce au départ, vous pourrez ensuite agrandir et créer de nouvelles pièces) ou vous donneront ce style si particulier…
Le principe vraiment novateur de ce jeu est son déroulement en temps réel : l’horloge du jeu se cale sur celle de la console. Ainsi, en jouant à 14 h, vous aurez plus de chances de rencontrer du monde qu’à 4 h du matin. Au même titre, le village est en fête et on vous offre des cadeaux à Noël, pour le nouvel an, pour Halloween, pour votre anniversaire…
Bref, ce concept offre ainsi une durée de vie que je n’ai jamais vu ailleurs : le jeu est programmé pour pouvoir se dérouler sur 99 ans !
Minimum syndical
Au regard des jeux Animal Crossing actuels (notamment « New Leaf » sur 3DS), la version GameCube semble bien basique.
Il faut comprendre que, pour en arriver à la version ultime sur 3DS, chaque volet a apporté son lot d’améliorations à la série : Animal Crossing Wild World (DS) apporte le scrolling défilant comme un rouleau et la possibilité de coiffer votre perso, AC Let’s go to the City (Wii) introduit de nouveaux fruits, les sorties en ville, etc.
Jouer aujourd’hui à Animal Crossing sur GameCube pourrait choquer la sensibilité des gamers ayant parcouru la dernière version portable, tant il leur semblerait limité. Pourtant, les bases sont déjà là : le gameplay, mais aussi les personnages principaux : Tom Nook, Thibou, Resetti…
Pourtant, le titre d’origine a un « je ne sais quoi » qui fait que l’on y retourne avec plaisir. Certes, il semble plus lent, certes le nombre d’actions est plus réduit, certes il est déconcertant de voir un scrolling saccadé dès que vous passez d’un tableau à l’autre, certes c’est ch… de devoir poster ses fossiles pour les « identifier », mais…
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Graphiquement, la version GameCube n’a pas à rougir face à la version Wii. Riche de petits détails colorés qui lui donnent un charme certain, cet opus ne semble pas avoir pris une ride.
Sans parler des thèmes musicaux, un par heure (une bonne idée abandonnée par Nintendo dès la version DS) qui constituent à mon sens la meilleure bande originale d’Animal Crossing à ce jour. Et puisque l’on parle du son, déjà à l’époque les persos parlaient en « yaourt »… Fun, avec pour le joueur l’impression, parfois, de reconnaître des mots…
A noter que le jeu est assez « gourmand » en termes de mémoire. Aussi à l’époque, Nintendo avait eu la bonne idée de vendre Animal Crossing avec une carte mémoire de 59 blocs. Excellente initiative !
Indispensable !
Il y a des jeux comme ça ! Premier essai, transformé du premier coup ! Ce fut le cas d’Animal Crossing qui, avec cette version GameCube, fit découvrir aux jeunes Européens un concept dont ils n’allaient plus pouvoir décrocher, quelle que soit la génération de console entre leurs mains.
De « bizarre », le jeu bascule très vite dans le « génial », au point d’avoir soulevé une véritable communauté de fans. Un dessin animé sera même basé sur la série (jamais sorti en Europe).
Une durée de vie illimitée, des milliers d’objets et de fringues à collectionner… Les musiques de Kéké à collecter chaque samedi soir… Des poissons, insectes ou fossiles à trouver, des arbres et fleurs à planter… Des jeux NES à collectionner et à essayer… Pas le temps de s’ennuyer dans ce hit indémodable, bien qu’aujourd’hui surclassé par ses successeurs. Un must à essayer absolument !