Si vous aimez les beat’em all à l’ancienne, avec de gros pixels et de la castagne (comme TMNT : Shredder’s Revenge), ou que vous êtes nostalgiques des années 80… Alors, on a un candidat pour vous ! Maple Powered Games et indie.io nous emmènent dans l’univers chargé de testostérone de G.I. Joe ! Disponible sur PC depuis septembre, et maintenant sur consoles, GI Joe Wrath of Cobra nous emmène casser des bouches pixélisées aux côtés de Duke, Scarlett ou encore Roadblock. C’est l’heure de vous donner notre avis avec notre test.
60 ans, et toutes ses dents
Hasbro (la contraction de Hassenfeld Brothers) est l’une des marques de jouets les plus connues dans le monde. Et l’une des plus présentes dans les magasins. Dans son catalogue, on compte des licences comme My Little Pony, Transformers, Jem et les Hologrammes… Chacune ayant eu le droit à des adaptations en séries animées, pour vendre encore plus de figurines. Parmi les plus connues, on aurait aussi pu citer G.I.Joe, dont la gamme de figurines articulées existe depuis 1964 ! Pour les séries animées (car il y en a eu plusieurs), il faudra attendre 1984. Date à laquelle sera lancée la première et la plus connue, G.I. Joe : Héros Sans Frontières, co-produite par Marvel et Sunbow Productions. Soit 95 épisodes entre 1984 et 1986.
G.I. Joe est une franchise tellement connue que vous savez sans doute déjà de quoi nous allons parler. Mais au cas où… G.I. Joe raconte l’histoire de Conrad S. Hauser, surnommé Duke, stéréotype de l’Américain blond et musclé qui sert son pays en étant instructeur pour une école militaire. Mais son job manque d’intérêt pour lui, alors il s’engage auprès d’une unité d’élite au service de la Maison Blanche, créée par J.F. Kennedy dans les années 60, qui répond au nom de G.I. Joe. Son principal adversaire est un groupe terroriste nommé Cobra. Si vous avez grandi dans les années 80, vous avez tous encore en tête les noms de Duke, Cobra, Destro, Scarlett, Flint, La Baronne, Tomax et Xamot, Commandant Hawk, Sergent Slaughter…
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G.I.Joe en série, en comics… Et en jeu vidéo ? Et bien oui, et ce dès 1983, où un G.I. Joe : Cobra Strike sort sur Atari 2600. En 1985, nos super-soldats débarquent sur C64, avant de revenir en 1991 sur NES dans G.I. Joe: The Atlantis Factor. En 2009, G.I. Joe : Le Réveil du Cobra est l’adaptation du film éponyme sur les consoles de l’époque… Et le dernier jeu vidéo connu sera GI Joe: Operation Blackout sur Switch, PS4 et XBox One en 2020.
Alors, quand en septembre dernier, la plateforme indie.io annonçait un certain G.I. Joe : Wrath of Cobra développé par Maple Powered Games… Ça a forcément piqué notre curiosité. Le jeu est sorti en septembre sur PC, et sur les autres plateformes le 21 novembre (Switch, PS5 et Series X/S). Un peu à la manière d’un TMNT : Shredder’s Revenge (Dotemu), les développeurs nous entraînent dans un jeu de combat à défilement latéral. Dans un style rétro, il nous permet de retrouver les personnages emblématiques de cette saga. Le scénario n’est pas le plus élaboré du monde : Cobra fait son grand retour… Et vous devez sauver le monde en cassant des bouches ! En l’occurrence celles de Destro, Serpentor, Baroness ou Cobra Commander…
Distribution de mandales musclées
Si vous avez connu les beat’em all des années 80 ou 90, comme Double Dragon, Kunio Kun, Streets of Rage ou encore Final Fight… Alors vous savez déjà ce que l’on va trouver ici, dans ce G.I. Joe : Wrath of Cobra. On y incarne un combattant qui doit progresser latéralement dans plusieurs niveaux, où se baladent librement des hordes ennemis. Attaques au corps à corps ou à distance, coup spécial, garde, armes ou items au sol pour vous aider à progresser… Chaque niveau se termine par un boss, figure emblématique du clan Cobra qui parlera autant aux fans que la team des Joes. La formule est basique, mais fonctionne toujours aussi bien en 2024.
Wrath of Cobra, c’est surtout du fan-service à 200% ! On aime par exemple les cinématiques, le chara-design ou l’ambiance générale qui s’inspirent de la série animée des années 80. Même constat pour les musiques, avec certains morceaux qui parleront aux vieux fans ! D’ailleurs, en parlant de la musique, sachez que les développeurs ont collaboré avec Tee Lopes, que vous avez pu entendre dans Sonic Mania, TMNT Shredder’s Revenge, Streets of Rage 4… Bref, ce Wrath of Cobra est, d’une certaine manière, une véritable machine à voyager dans le temps.
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Pourtant, le jeu souffre hélas de défauts qui peuvent décourager même les joueurs les plus passionnés. Et on commence avec des bugs qui se font sentir dès les menus. En jeu, on ne sait plus trop ce qui est le pire, entre les ennemis qui deviennent invisibles, l’IA qui s’endort en plein combat, ou les flèches (indiquant que vous pouvez continuer le niveau) qui ne s’affichent pas. Ces (très) grosses lacunes techniques nous donnent l’impression que les développeurs ont dû sortir un jeu non terminé, parce que la date annoncée était arrivée. Le bon côté, c’est que ces bugs peuvent être patchés. On espère qu’ils le seront. Tout comme la localisation française catastrophique : Roadblock qui devient Barrage Routier, c’est une hérésie !
L’autre gros bémol porte sur le mode de déblocage des personnages ou modes de jeu bonus (un mode gravité lunaire, un mode où le nombre d’ennemis est multiplié par deux, un autre où vous perdez dès que vous êtes tué une fois… On ne peut enlever au jeu qu’il offre du challenge). Et donc, ces contenus s’échangent contre des disquettes récupérées sur les ennemis vaincus. Mais il vous en faudra beaucoup. Vraiment beaucoup. Vous forçant à faire et refaire, de nombreuses fois, des niveaux que vous aviez fini par trouver répétitifs dans la quête principale. C’est long, très long, et fastidieux. Et il faut vraiment avoir eu un coup de cœur gigantesque pour le jeu pour s’y aventurer !
Au Final
G.I. Joe : Wrath of Cobra, c’est le jeu de la frustration ! Une sortie qui a émoustillé les fans de cette emblématique série ainsi que les nostalgiques de la TV des années 90… Mais hélas, la nostalgie ne fait pas tout ! Ici, le jeu est frustrant car on comprend que les développeurs sont aussi des passionnés, et qu’ils ont eu à cœur de bien faire. Le jeu est bourré de bonnes intentions ! Hélas, la technique ne concrétise pas tout ça, et nous fait comprendre qu’il est sorti trop vite. On soupçonne fortement G.I. Joe : Wrath of Cobra d’être un jeu pas tout à fait terminé, sorti à la hâte pour respecter un calendrier !
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Mais encore une fois, il y a beaucoup de bonnes intentions derrière tout ça ! Et les développeurs ont déjà annoncé de nombreux DLC gratuits. Assurant qu’il y aura un suivi du jeu après sa sortie, ainsi qu’une activité post-lancement. Ce qui peut rassurer, car on ne doute pas que G.I. Joe sera patché dans les semaines à venir. Mais du coup, ne vaut-il pas mieux attendre de voir comment le soft va évoluer ? À moins que vous ne soyez fan de la série, auquel cas le jeu a quelques atouts à mettre en avant : du fan-service à gogo, un petit prix… Et pouvoir jouer en coop locale jusqu’à 4, ce qui peut être franchement marrant !
G.I. Joe : Wrath of Cobra
- par : développé par Maple Powered Games, édité par indie.io
- Sur : PC, Switch, PlayStation, XBox
- Genre : beat’em all 2D
- Classification : PEGI 7
- Prix : 24,99€
- Conditions de test : testé sur PS5, sur une version fournie par l’éditeur
Les points positifs
- Du fan-service à 200%
- Thèmes classiques de GI Joe réimaginés
- La promesse d’un support post-lancement
- Le style 2D rétro et les graphismes « à la main » colorés
- Un contenu assez riche
- De la co-op locale jusqu’à 4 joueurs
- Des modes bonus qui offrent du challenge
Les points négatifs
- Le gameplay devient vite répétitif
- Pas vraiment de scénario
- Des bugs
- Le mode de déblocage des bonus
- La localisation pas toujours au top
En résumé
G.I. Joe : Wrath of Cobra n’est pas un mauvais jeu… Mais il manque clairement de finition ! Peut-être aurait-il mérité quelques semaines de peaufinage ? Car ici, les intentions sont bonnes, les idées sont là, mais… S’il capitalise sur une nostalgie qui fonctionne (surtout auprès des nostal’geeks), le jeu souffre d’une répétitivité qui s’installe trop vite, et de nombreux bugs. Loin de nous l’envie de lui jeter la pierre, car cette ambiance « baston à la sauce 80 » est agréable… On espère juste que des patchs viendront corriger tout ça !