Un processeur trop limité

Le principe est juste génial : Space Invaders, le jeu de Tomohiro Nishikado sorti en 1978, est peut-être le créateur d’une fonctionnalité aujourd’hui utilisée dans bon nombre de jeux : la difficulté progressive. Autrement dit, plus vous allez loin dans ce shoot’em up, et plus les Aliens (sprites) qui vous assaillent arrivent rapidement à l’écran. Donc, plus vous avancez et plus le jeu est dur !

Mais nous allons tout de suite calmer votre envie de crier au génie ! Car cette fonctionnalité, à l’origine, n’émane pas d’un choix délibéré. Elle est en réalité due à un bug ! Plus précisément, elle est une conséquence des limitations techniques du matériel de l’époque.

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En effet, le jeu tournait alors sur un processeur Intel 8080, peu puissant. En conséquence, sa puissance de calcul était très limitée par rapport aux normes actuelles. Lorsque tous les ennemis étaient à l’écran, le processeur devait gérer les déplacements et les interactions de chaque sprite. Ce qui consommait beaucoup de ressources et ralentissait leur vitesse de déplacement. Autrement dit, le jeu ramait !

Mais lorsque le joueur éliminait tous ces sprites en leur tirant dessus, cela libérait des ressources pour le processeur. Celui-ci pouvait alors calculer plus rapidement les mouvements des sprites restants. Résultat : les ennemis allaient plus vite.

Ce comportement n’était pas prévu à l’origine. Mais les développeurs ont remarqué que cette accélération rendait le jeu plus stressant et excitant pour le joueur. Au lieu de corriger ce « bug », ils l’ont laissé tel quel. Ce qui a contribué au succès de Space Invaders.

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    C’est un exemple parfait de la manière dont une limitation technique peut donner naissance à une mécanique de jeu culte. Moralité : parfois, les meilleurs designs naissent par accident ! Et si vous voulez briller dans les soirées, cela porte un nom : la sérendipité !