Après LocoRoco ou encore PaRappa the Rapper, c’est une nouvelle légende de l’univers PlayStation qui a le droit à son remaster HD, ce mois-ci. Patapon (2008), le célèbre jeu de rythme de la PSP, fait son grand retour sur PS4 !

Il était une fois, dans un royaume lointain…

Ne perdons pas de temps avec le scénario. Le jeu vous plonge directement dans le vif du sujet. Vous êtes le dieu d’un peuple de petites créatures tribales appelées les Patapon (par défaut, on vous appelle Kami). Ces petites boules noires vivaient en paix à Patapolis, jusqu’à ce que les Zigotons ne viennent bouleverser cette vie bien tranquille.

Aussi, en tant que dieu, vous allez devenir le guide des Patapon (oui, comme pour les Pokemon, c’est un nom propre, on ne met donc pas de S à la fin ^^). Les aider à regagner leur patrie. C’est désormais à vous de faire en sorte qu’ils se défendent, qu’ils se nourrissent… Ou que naissent de nouveaux Patapon. Ces petites créatures sont bien sympas, mais un peu espiègles quand même. Aussi, vos troupes ne vous obéiront qu’à la seule condition que vous ne tapiez en rythme sur les tambours Taiko.

Ce qui ne sera pas toujours évident. La faute notamment à de petites bulles de dialogues, assez drôles, qui apparaissent lorsque vous vous plantez. Et il ne m’en faut pas plus pour me déconcentrer encore davantage 🙂

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Pata Pata… Pata… Pon ! Chaka…Don… Pon…Pon !

Le principe de Patapon est on-ne-peut plus simple ! Vous allez diriger votre petite troupe, que vous allez devoir faire avancer dans les niveaux, en rythme. Vous devrez tantôt avancer, tantôt attaquer… Ou effectuer d’autres actions à débloquer par la suite.

Vos actions sont définies par des séquences correspondant aux touches de la manette. Mises bout à bout, elles composent une mélodie correspondant à une action précise. Une mélodie qui va vous rester dans la tête pendant des années… Mais qui a son importance dans le jeu…

Ainsi, la touche carré correspond à la sonorité « Pata », et le rond à « Pon »… Trois fois carré et une fois rond vous fera donc exécuter la commande « Pata, Pata, Pata, Pon » servant à avancer. Mais « deux fois rond, une fois carré et rond » (Pon, Pon, Pata Pon) correspond à l’attaque.

Plusieurs combinaisons sont donc possibles. Avec par la suite des sonorités qui seront associées aux touches triangle et croix… A vous de vous adapter à la situation. Mais toujours en rythme !

Mélange des genres

Le point le plus intéressant du jeu est le mélange des genres qu’il propose. A première vue, Patapon est un jeu musical, ou plutôt un jeu de rythme. Mais vous allez vite vous rendre compte que cet aspect est l’arbre qui cache la forêt. Patapon est bien plus que cela !

Dans une certaine mesure, il offre aussi une dimension RPG, avec un système de progression. Sans oublier le fait de devoir passer par votre inventaire pour améliorer vos combattants. Ou encore la gestion des classes et des « miracles ». Au total, une trentaine de missions vous seront proposées (chasser, tenir une escorte…), ainsi que cinq mini-jeux musicaux. Mais le plus passionnant est sa dimension stratégique, tactique !

Ainsi, avant de partir au charbon, vous devrez composer votre escouade. Sachant qu’il existe plusieurs types de Patapon, chacun avec ses particularités. Les Hatapon portent leur bannière ; les Yaripon attaquent à distance avec leurs lances ; les Yumipon font de même avec leur arc ; les Tatepon préfèrent le corps-à-corps, armés d’épées ou de haches… Ici, il sera donc nécessaire de réfléchir, et de choisir avec pertinence en fonction du niveau à traverser, avant d’envoyer vos troupes au casse-pipe.

Plus exigeant qu’il n’y paraît

Si l’on se fie uniquement au trailer de lancement du jeu, Patapon n’a rien de vraiment compliqué. Un simple jeu musical qui se plie rapidement ! Mais une fois la manette en main, vous allez réaliser que malgré les apparences, Patapon est un titre beaucoup plus exigeant qu’il n’y paraît.

A commencer par le challenge que représente le fait de tapoter les touches en rythme. Une action qui va vous demander une grande concentration. Il sera peut-être même plus aisé de jouer en utilisant un casque. Car si les premiers niveaux se terminent assez facilement, Patapon place la barre de plus en plus haut au fil de votre progression.

Lorsque vous prendrez le jeu en main, le plus déstabilisant sera sans doute de diriger vos avatars non pas avec les touches directionnelles classiques (stick analogique ou croix de direction), mais avec la séquence correspondant à la commande « avancer ». Et si vous n’êtes pas dans le bon timing, vos Patapon s’arrêtent, tout simplement.

Histoire de vous mettre un peu plus la pression, vous pourrez être aidés par un mode « Fever » qui booste momentanément les capacités de votre escouade. Mais déclencher le mode Fever se mérite : il faut pour cela remplir une jauge en enchaînant 10 combos parfaits. Et lorsque je parle de pression, je veux évidemment dire qu’il n’y a rien de plus rageant que de louper ce mode en ayant raté le bon rythme à la dernière seconde (et donc en perdant le coefficient multiplicateur).

Enfin, inutile de vous préciser que votre succès dépendra de votre aptitude à choisir les bon éléments, à constituer la bonne armée pour aller terminer tel ou tel niveau, ou affronter les boss (certains font mal). Encore une fois ici, un mauvais choix et… On prend (presque) les mêmes et on recommence !

Un remaster trop basique ?

Une chose est sûre : le passage de Patapon à la HD est une réussite ! Ce qui était autrefois un mignon petit jeu avec une identité visuelle bien à lui, est aujourd’hui sublimé par le passage en 1080p. C’est encore plus beau, plus fluide… Et sur la TV du salon, force est de reconnaître que c’est encore mieux que sur l’écran (qui semble aujourd’hui minuscule) de la PSP.

Mais… L’effort du remastering s’arrête là ! Et l’on regrettera très vite de retrouver ici un jeu certes beaucoup plus beau, mais identique à sa version d’origine. Autrement dit, ce n’est pas ici que vous allez retrouver foule de bonus ou de contenu inédit. Hormis des graphismes rehaussés, c’est le même.

Allons jusqu’au bout de la critique : pourquoi ne pas nous avoir proposé une compilation regroupant les trois épisodes de Patapon ? Certes, pour 15€, le rapport qualité-prix est plus que correct, mais…

Aussi, par exemple, les séquences cinématiques sont strictement les mêmes que sur la PlayStation Portable. Avec les mêmes gros pixels, et un grain qui a très mal vieilli. Et quand les phases de gameplay nous surprennent par leur qualité d’affichage, ces séquences de transition n’en piquent que davantage les yeux.

Au final

Et hop, une nouvelle légende PlayStation remasterisée sur PS4 ! Avec Patapon Remastered, Sony nous permet de (re)découvrir l’un de ses meilleurs jeux nomades, sorti en 2008. Et l’un des plus originaux. Cerise sur le tambour : ce petit soft bien sympatoche ne vous coûtera même pas 15€ (à un centime près).

Il ne faut surtout pas se fier à l’apparence enfantine de ce titre ! Car derrière sa direction artistique si particulière se cache un soft d’une grande richesse, et d’une grande profondeur. Plus complexe qu’il n’y paraît, le gameplay de Patapon est maîtrisé, a été pensé de manière très intelligente.

En son temps, ce curieux jeu mêlant stratégie et jeu de rythme était l’un des titres les plus novateurs de la PSP. Et l’un des plus intéressants aussi. C’est toujours d’actualité avec ce remaster. Voici donc de belles retrouvailles pour les fans, et un jeu véritablement original pour tous les autres. A moins d’être réfractaire au genre, voici donc un titre à essayer absolument.


Patapon Remastered

par Japan Studio / On-Core Software, pour Sony SCIE. Exclusivité PS4. PEGI : 7.

 

Les + :

  • Le mélange des genres rythme/RPG/stratégie
  • Direction artistique originale et attachante
  • Musiques rythmées
  • Rejouer à Patapon en 1080p (ou 4K selon votre équipement)
  • Des dialogues bourrés d’humour
  • Difficulté progressive
  • Son petit prix (14,99€)

Les – :

  • Les cinématiques ont très mal vieilli
  • Durée de vie discutable (environ 5 ou 6 heures)
  • Pas vraiment de nouveautés…
  • … Ou de contenu supplémentaire (Patapon 2 et 3 par exemple)
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