Koloro est le premier jeu développé par un jeune développeur indépendant de Metz, Sköll Studio. Il nous entraîne dans une aventure qu’il définit lui-même comme étant à mi-chemin entre Meat Boy et Child of Light. Le jeu arrive le 18 mai, mais notre test est déjà là !
Pas encore sorti, mais déjà remarqué
Avec Koloro, j’avoue avoir un rapport un peu plus original que d’habitude ! Car en réalité, j’ai découvert le jeu en novembre dernier. Sköll avait fait le déplacement jusqu’à Nantes, sur le salon Art to Play. Sur des écrans, le jeu tournait en boucle, livré en pâture à des joueurs complètement scotchés. La scène préfigurait déjà du succès potentiel dont le jeu pouvait faire l’objet.
Il aura fallu deux ans et demi au jeune Sköll Studio, développeur indépendant de Metz, pour voir aboutir son « bébé » répondant au doux nom de Koloro. Et si le jeu ne sort que le 18 mai, il a déjà su séduire. La démo (lien plus bas) cumule déjà plus de 6000 téléchargements… Et le jeu se fait remarquer sur les événements :
- Sélectionné pour l’Indie Game Contest de Strasbourg en 2016
- Gagnant du « Indie Prize » du Digital Game Manga Show de Strasbourg en 2017
- Sélectionné pour le Stunfest 2018
- Sélectionné pour le Casual Connect 2018
Koloro, kézako ?
Le développeur décrit ainsi son jeu : « Koloro est un jeu de puzzle et plateformes à l’aspect contemplatif avec un gameplay unique. Le jeu propose une expérience qui rappelle celle d’un Super Meat Boy ou encore Geometry Dash mais en beaucoup plus puzzle et moins hardcore ». Tout est dit, je ne vois rien de mieux à ajouter !
Et pour ses références, force est de constater que Sköll voit juste ! Pour sa patte visuelle, Koloro vous fera irrésistiblement penser à un certain Child of Light. Pour son gameplay, c’est Meat Boy qui vient à l’esprit (parfois pour son challenge aussi ^^).
Koloro vous permet d’incarner Kora, qui se lance malgré elle dans une quête pour retrouver sa soeur disparue (que vous pourrez jouer en mode multi). Le jeu se découpe en tableaux de type plate-forme, qui sont autant de labyrinthes à surmonter, avec des épreuves (et des mécaniques) qui vont crescendo en complexité. Avec toujours cette même carotte : le fameux « même pas cap » qui fait que, si vous êtes un tantinet joueur, vous allez vous sentir obligé de terminer le niveau en cours.
Quand beaucoup de titres du genre vous auraient enfermés très vite dans une redondance un peu lourde, Koloro se réinvente tout le temps. Plus vous avancez, et plus vous découvrez de nouvelles mécaniques. Le jeu offre une vraie progression ! De même, plus le joueur avance, et plus la difficulté se fait sentir. Mais Plus c’est dur, et plus la satisfaction de finir le niveau est grande. Koloro est aussi un jeu gratifiant, si vous vous accrochez !
► TÉLÉCHARGEZ LA DÉMO DU JEU ICI.
Et la jouabilité dans tout ça ?
Pour ce qui est de la jouabilité du titre, je crois qu’il est difficile de faire plus simple : la touche « shift » ou la barre d’espace (au choix) vous sert à sauter et à rebondir sur les parois et… C’est tout ! Voici la seule commande que vous aurez à assimiler ! En début de tableau, donnez une impulsion à votre personnage qui va partir comme un boulet de canon. À vous d’éviter les pièges en adoptant le bon tempo.
Au début de chaque tableau, vous lancez votre personnage qui se transforme alors en cube et se déplace automatiquement vers la droite de l’écran. Ici, tel un « Meat Boy » vous allez devoir réfléchir très vite pour sauter au bon moment. Et pour escalader les parois en rebondissant dessus. Dans chaque niveau, vous devrez collecter un certain nombre de cristaux (ou des lucioles), afin de débloquer un portail qui vous permettra de passer au niveau suivant. Là encore, c’est très simple à comprendre !
Si les premiers tableaux sont assez faciles, les choses se compliquent dès qu’apparaissent les premiers ennemis (on ne peut que les éviter), les premiers pics. Qu’ils soient mobiles ou non. Des mécanismes s’ajoutent à l’équation, comme des passages à débloquer en touchant des interrupteurs. Dès lors, Koloro va vous rappeler le sens du fameux « Die and retry » ! Croyez moi, très vite, comprendre comment sortir du niveau ne suffit pas. Il va aussi falloir y arriver concrètement. Et souvent, cela demande plusieurs essais.
Et si le défi vous semble trop simple, sachez qu’il suffit de terminer la première manche pour débloquer… Un mode hardcore. Et celui-là, croyez moi, il va vous en faire baver des litres de sang !
Un point à corriger ? La jouabilité peut-être ?
Je ne vois rien à redire sur le principe du jeu. Comme je m’y attendais, le concept est ultra-simple à piger. Inutile de faire compliqué quand on peut faire simple (un credo qui fait encore les choux gras de Tetris, par exemple). Et forcément, partant de ce principe, le jeu devient très vite addictif : malgré les échecs, on s’accroche, on veut coûte que coûte aller voir le niveau suivant…
Pourtant, le jeu a aussi ses défauts. Et, à mon sens, le principal se situe au niveau de sa jouabilité. J’ai par exemple pu constater, parfois, une certaine latence dans les commandes. Autrement dit, un personnage qui réagit à la commande « sauter » avec quelques micro-secondes de décalage. Presque imperceptible, mais suffisant pour s’éclater contre des pics. Et lorsqu’il faut agir vite et bien, en enchaînant les jumps, ça peut être gênant !
Autre soucis de jouabilité, avec cette fois le changement de direction. Sauf erreur de ma part, il s’effectue en appuyant deux fois sur la commande de saut. Et il m’est souvent arrivé de voir mon personnage, non pas partir dans le sens inverse, mais sauter simplement sur une plate-forme supérieure pour aller se planter sur des pointes. Ou rebondir contre un mur dans des passages étriqués. On s’y habitue, mais la jouabilité en devient moins instinctive.
Pour le reste, on valide
Hormis ces petits défauts, tout le reste est vraiment plaisant. Et l’on ne pourra nier que le studio s’est vraiment attaché à peaufiner son « bébé » avec passion et minutie. Je ne reviendrai pas ici sur le fait qu’une fois votre partie lancée, Koloro va vous faire subir le syndrome du « encore un niveau et j’arrive » !
Nous pourrions aussi vous parler de la bande-son du jeu, vraiment réussie. D’ailleurs, au moment d’écrire ces lignes, je ne sais pas si le studio a prévu de sortir l’OST du jeu (autrement qu’en débloquant les morceaux dans les bonus, je veux dire)… Mais je pense que ce serait une bonne idée 😉 Planante, voire onirique, cette bande-originale contribue fortement à vous plonger dans l’ambiance et le monde de rêves de Koloro.
Concernant cette fois la durée de vie du titre, sachez que ce ne sont pas moins de 200 tableaux qui vous attendent, dans quatre mondes. Et si l’on prend en compte le fait que certains vous demanderont plusieurs essais… Vous en avez pour un moment, croyez moi ! Sachez aussi que les développeurs ont pensé à un mode « deux joueurs » ! De ce fait, le rapport qualité-prix du jeu en est plus que correct !
Si, au premier abord, le scénario semble aussi simple que la jouabilité… J’avoue avoir été agréablement surpris de constater que le scénariste n’a pas chômé ! Outre la fin du jeu, les bonus vous permettront entre autres de voir des scènes alternatives. Et le mode multi bénéficie lui-même de son propre scénario. Et c’est là que je réalise que je ne vous ai pas précisé non plus que les niveaux sont dessinés à la main… Vous l’aurez compris : le « petit » Sköll Studio joue, dès son premier jeu, dans la cour des grands !
Au final
En conclusion, devez-vous jouer à Koloro ? À mon sens, la réponse est évidemment un gros « oui » ! D’une part, car si vous aimez le genre puzzle-réflexion, Koloro va vous en donner pour votre argent. Avec une solide durée de vie, une vrai personnalité… Et une maîtrise dont certains studios qui disposent de plus de moyens devraient prendre de la graine. Aussi, accessoirement, en achetant le jeu, vous soutenez un jeune studio indépendant français… Et criez donc votre amour pour l’industrie du jeu vidéo…
Koloro est donc la bonne surprise indé du moment. Un jeu qui a su nous émouvoir. Et un jeu que je ne pense pas désinstaller sitôt terminé : j’ai bien l’intention d’y revenir. Et ça, c’est plutôt un bon signe ! Comme quoi, il ne suffit pas d’être un triple A pour toucher, et pour susciter envie, curiosité, addiction (dans le bon sens du terme). Argument imparable : Koloro est surtout amusant ! (vous me voyez venir : dans « jeu vidéo » il y a le mot « jeu » ^^). Évident oui, mais pas toujours pour tout le monde…
Avec son premier jeu, Sköll Studio nous a convaincus, en démontrant son efficacité à (presque) tous les étages. J’avoue que, maintenant, je suis curieux de savoir ce que ce jeune studio français serait capable de faire avec plus de moyens… Pour Sköll, le rêve se réalise ; pour nous, il commence à peine…
Koloro
- Par Sköll Studio, sur PC et Mac.
- Classification : ?.
- Prix : 12,99€ sur PC et Mac.
On a aimé :
- L’OST du jeu
- Un jeu avec une vraie identité, une vraie personnalité
- Les paysages dessinés à la main
- Des fins alternatives
- Se joue avec une seule touche
- Difficile de décrocher
- Un mode deux joueurs
- Vos victoires sont gratifiantes
- Plus de 200 tableaux à boucler
- Un prix mini
On aime moins :
- Quelques latences sur les sauts
- Le changement de direction parfois difficile
- Quelques niveaux bien hardcore