Alors qu’un Forza Horizon 4 (FH4) est attendu pour début octobre, retour sur l’autre rejeton de la famille, à savoir Forza Motorsport 7 (FM7). Un aîné qui a su, au fil des années, servir de mentor à son petit frère plus turbulent, en l’inspirant au plus haut point.

À telle enseigne qu’en 2016, on pouvait légitiment se demander si FH4 n’était pas en train de dépasser le maître. Et c’est un peu cette crainte qui parcourt notre esprit, après plusieurs heures passées à avaler les kilomètres d’asphalte, au volant des innombrables bolides mise à notre disposition. Alors, FM 7 nous emmène-t’il au 7e Ciel ou est-il devenu une machine trop bien huilée ?

À vous donner envie d’acheter une TV 4K…

L’équipe de Turn 10 ne serait-elle pas en train de se reposer sur ses lauriers ? On peut se poser la question au vu de ce septième opus du célèbre jeu de course automobile, qui sert de vitrine technologique pour Microsoft, afin de vanter les mérites de la Xbox One. Et encore plus cette année, avec la sortie concomitante de la rutilante Xbox One X.

En effet, avec force patch qui pèse son poids, cette nouvelle édition entend bien nous montrer ce que la console 4K HDR cache sous son capot. Et force est de constater que, vu sous cet angle, FM7 ne déçoit pas. Esthétiquement, à quelques détails près que j’expliquerai plus tard, que ce soit pour le design des voitures, la représentation des circuits, de ce qui les entoure, et surtout des aléas météorologiques, on ne peut que s’incliner et reconnaître que Turn 10 fait une nouvelle fois preuve de maestria.

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Des prouesses d’autant plus perceptibles lorsque, comme moi, vous commencez par tester FM7 sur une Xbox One Fat, puis sur une One X, avec une TV Full HD. Et ensuite sur une TV 4K HDR. Et dans tous les cas, (encore plus dans ce dernier cas de figure, mais pas tant que ça malheureusement), on prend une véritable claque visuelle.

Pour autant, on peut avoir l’impression que c’est un peu de la poudre aux yeux.

Une nouvelle vue cockpit décevante

Forza Motorsport 7 saura vous procurer son lot de sensations fortes, que vous soyez néophyte ou un as du volant. Les puristes trouveront certainement à y redire, côté simulation. Car, le gameplay, certes réaliste, lorgne aussi du côté de l’arcade. Un pilotage qui permet donc de prendre en mains n’importe quel bolide en deux ou trois virages à peine.

Et même en enlevant un maximum d’aides, les écarts de conduites ne seront pas autant sanctionnés que l’on pourrait l’imaginer. Ce compromis n’est pas une nouveauté. Mais il apparaît de plus en plus comme un handicap. C’est l’une des principales raisons qui font que ce nouvel opus procure un sentiment de répétition. Comme si les équipes de Turn 10 avaient calé.

Du coup, l’immersion n’est pas aussi poussée qu’on le souhaiterait. En tout cas, il n’y a pas de progrès notable par rapport à FM6, qui avait déjà mis la barre très haut.

Pourtant, une nouvelle vue cockpit a fait son apparition : plus rapprochée du pare-brise, elle finit néanmoins par lasser. Au point que l’on pourra préférer revenir à la vue arrière de son véhicule. Les sensations de vitesse sont autant au rendez-vous.

Une météo très capricieuse

Sur les 32 circuits proposés par FM7, certains sont d’une beauté sidérante (Nürbugring, Spa, Dubai…). Par contre, d’autres font vraiment peine à voir (Mapple Valley…), et souffrent d’un aliasing assez persistant.

Une disparité qui saute aux yeux également avec le traitement infligé à l’asphalte de beaucoup de circuits. Lesquels souffrent d’un manque cruel d’aspérités. Si bien qu’ils apparaissent désespérément lisses.

Pourtant, des efforts ont été faits par rapport à FM6 : il y a deux ans, Turn 10 avait inauguré les circuits de nuits et sous la pluie. Des apports non négligeables, qui apportaient des difficultés, et donc des sensations nouvelles. Mais qui se révélaient assez frustrants, car le curseur n’était pas poussé aussi loin que l’on pouvait l’espérer.

Jour/nuit : un choix assez mécanique

Et malheureusement, cet épisode s’inscrit dans ce sillage. La frustration est encore de mise : seules quinze pistes proposent les options pluie et/ou nuit. Et elles ne peuvent pas être activées ensemble (Pour Turn 10, on considère qu’il ne pleut pas la nuit. Curieux… ). Pour certains circuits, on peut le comprendre. Par contre, qu’aucune goutte ne tombe sur Monza, Prague ou le Mugello, c’est plutôt incompréhensible !

En outre, le choix jour/nuit reste assez mécanique : on passe trop brusquement d’un état à un autre. Par exemple, il n’y a pas de soleil qui se couche, pas de luminosité qui décline. Sans parler de la piste qui se retrouve pratiquement entièrement trempée, alors que la pluie tombe depuis peu !

Pour autant, la nuit comme la pluie sont magnifiquement représentées. Chacune amène sa dose de difficultés. Et pour le mode nuit, on peut même dire qu’il y a eu un vrai saut qualitatif par rapport à FM6 : la perception des distances est particulièrement délicate.

Quant à la pluie, sa gestion est désormais dynamique. Concrètement, les courses peuvent proposer trois cycles de météo distincts. On peut ainsi choisir qu’il pleuve du début à la fin, mais on peut également décider de commencer au sec, d’une accalmie après la mi-course, ou de provoquer le déluge pour les derniers kilomètres.

Un mode carrière qui ronronne

Composé de plusieurs divisions, elles aussi à déverrouiller, ce mode a toujours été le point fort de FM. En effet, on débute directement avec des bolides attirants. Pas de sessions d’essai, de séances de qualification. On est tout de suite plongé au cœur de la course. On participe alors à divers mini-championnats, de quatre-cinq courses, chacune nécessitant de boucler deux ou trois tours. Du coup, pas de qualification à l’horizon.

Mais notre bolide est, à chaque nouvelle course, positionné en milieu de peloton. Ajoutez à cela l’impossibilité d’utiliser tout le temps la même voiture. L’ennui finit par nous gagner. Heureusement, FM7 a ajouté la possibilité d’ajuster la longueur des courses proposées (normale, longue ou extra-longue).

Et cerise sur la gâteau : Turn 10 a sérieusement revu à la hausse le nombre de véhicules proposés : près de 700, soit 200 de plus qu’il y a deux ans !

Un multijoueur qui fait du surplace

Là encore, l’imagination n’est pas vraiment au pouvoir ! Le mode multijoueur n’apporte rien de nouveau par rapport à FM6 : on retrouve toujours le mode « Rivaux » pour enchaîner les contre-la-montre face à des joueurs-fantômes. Le Forzathon, venu de Forza Horizon 3, ainsi que le mode Catégories, hérité de FM6, ont été rajoutés.

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La personnalisation de l’expérience en ligne est vraiment réduite à peau de chagrin. Alors que c’est ce qui fait une grande partie du plaisir des jeux de courses, selon moi.

Au final

Verdict : Forza Motorsport 7 continue à concourir parmi les plus grands. Les équipes de Turn 10 nous offrent, une nouvelle fois, un jeu de toute beauté, qui procure son lot de sensations fortes. Et elles se sont montrées généreuses, en matière de nombre de circuits et de véhicules.

Mais on est en droit de tiquer face à une option pluie/nuit, bien trop restreinte pour favoriser une immersion pleinement convaincante. Ajoutez à cela des modes carrière et multijoueur qui n’apportent rien de nouveau… On est alors en droit de se demander si on n’a pas plutôt affaire à un épisode de transition, à une simple mise à jour de l’épisode précédent.

FM7 cultive donc trop les paradoxes : belle mécanique rutilante, elle finit par générer plus de frustrations qu’elle ne procure du plaisir sur la longue durée. Pas de sortie de route pour autant. Mais Turn 10 devra se montrer plus exigeant pour le prochain épisode.


Forza Motorsport 7

  • Par Turn 10 Studios pour Microsoft, sur Xbox One (et Xbox One X) et Windows 10.
  • Genre : Courses.
  • Classification : PEGI 3.
  • Prix : 69,99€ pour la version standard (34,99€ jusqu’au 1er août 2018).
  • Site officiel.

 

Ça roule ! :

  • Des véhicules toujours aussi magnifiquement modélisés
  • Une météo dynamique, avec un rendu de la pluie assez bluffant
  • Une conduite toujours aussi exaltante et grisante
  • Une claque visuelle, particulièrement en 4K.

Ça patine :

  • Certains circuits platement représentés
  • Un mode carrière répétitif
  • Pluie et nuit trop limitées
  • Un mode online sans saveur.
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