En provenance directe de la bonne époque des 8 bits, Fire Emblem Gaiden arrive enfin sur nos consoles occidentales. Sous la forme d’un remake intitulé Fire Emblem Echoes : Shadows of Valentia. Tout juste un an après Fire Emblem Fates, la série nous prouve qu’elle n’a pas fini de nous étonner…

On a failli attendre !

Nous allons tout de suite replacer les choses dans leur contexte : Fire Emblem Echoes n’est pas un nouveau jeu, loin de là ! Il est le remake, pour 3DS, d’un jeu sorti au Japon en…1992 !

Oui oui ! Vous avez bien lu ! Fire Emblem Gaiden est sorti très exactement le 14 mars 1992 au Japon, sur Famicom (NES) ! Il est d’ailleurs le second et dernier Fire Emblem à être sorti sur ce support.

Fait assez étrange : s’il est populaire au Japon, il n’est pas considéré comme un épisode à part entière de la série, mais comme un spin-off. Sans doute car il se déroule dans une ligne temporelle alternative au premier volet (« Gaiden » peut se traduire par « Histoire parallèle »).

Toujours est-il que Nintendo et Intelligent System nous proposent aujourd’hui un remake d’un jeu qui date. Mais quel remake ! A ce niveau, c’est presque de l’orfèvrerie ! Si le fond reste sensiblement le même, le soft n’a plus rien à voir avec la matrice originale dans sa forme. Un boulot incroyable, et un gros coup de jeunesse pour ce « papy » venant de l’époque des gros pixels.

Alors, Oui ! On a failli attendre ! Vieille de déjà 27 ans au Japon, la série commence à peine à trouver, auprès des joueurs européens, la considération qui lui est due. Ce n’est pas trop tôt…

Des héros, des méchants, une guerre…

Qui dit « Fire Emblem » dit aussi « héros qui va quitter son village natal, pour se mêler (ou se retrouver mêlé) à un conflit politique entre deux ou trois nations, dont une pas très sympa » … Le concept est vieux comme la licence. Avec toutefois, comme pour chaque épisode, des singularités et des effets scénaristiques qui en feront un volet unique. Et cela se confirme : si le scénario démarre de manière très classique, il s’enrichit au fil de l’aventure, pour devenir captivant.

Ici, des dieux en guerre ont divisé ce continent en deux royaumes : Zofia et Rigel. Durant des siècles, un accord divin a permis de maintenir une trève… Mais ce temps est révolu ! Les échos du combat résonnent une nouvelle fois sur ces terres. Il faudra la puissance de deux armées, en parallèle, pour ramener la paix sur le continent de Valentia.

Alm et Celica, les deux protagonistes principaux de cette aventure, étaient des amis d’enfance unis par un lien très fort. Des années plus tard, leurs chemins se recroisent tandis qu’ils mènent leur armée respective vers différentes missions.

L’idée est vraiment intéressante ! Car dans un jeu où vous allez mener deux campagnes de manière indépendante, il est très plaisant de voir que nos deux héros chefs d’armées, s’ils sont d’accord sur l’objectif à atteindre, ont des avis divergents concernant la manière d’y arriver. Ce qui a pour effet de nourrir un scénario dans lequel « rien n’est vraiment simple, c’est parfois un peu plus compliqué que prévu ».

Une réalisation qui place le jeu au sommet du panier

Ce n’est pas du coté de la réalisation que l’on va trouver des reproches à faire à Fire Emblem Echoes : Shadows of Valentia ! C’est beau, agréable à regarder, c’est propre… Vraiment du très beau boulot, qui place le soft parmi les plus beaux jeux de la 3DS.

La mise en scène est très soignée, avec de nombreuses cinématiques, doublées en Anglais et sous-titrées en Français. Hélas, il ne semble pas possible (ou alors je n’ai pas trouvé) de mettre les dialogues en Japonais. Pour la première fois dans la série, nous bénéficions ici de chouettes animations 3D (une fonction de la console qui semble boudée par les éditeurs depuis quelques mois), qui accentuent encore davantage le coté « moderne » insufflé au jeu.

Vous savez maintenant à quel point j’attache de l’importance à l’ambiance sonore des jeux. Et ici, Intelligent System a superbement remasterisé les compositions originales de Yuka Tsujiyoko, pour un résultat tout simplement excellent. Les envolées symphoniques de ce Fire Emblem sont superbes, et certaines sont peut-être même parmi les plus belles de la série. Si quelques plages sont oubliables, d’autres vont littéralement vous transporter !

Jouabilité : des changements par rapport aux standards de la série

L’un des aspects qui avait pu surprendre dans « Gaiden » (et que l’on retrouve ici) est le changement très prononcé par rapport au gameplay « tactical » propre à la série. Shadows of Valentia prend le large par rapport à la dimension tactique. Mais pour mieux se rapprocher du RPG classique. Ainsi, si les combats se déroulent toujours au tour par tour, sur des cases, les phases d’exploration sont plus nombreuses. Et vous pourrez explorer des donjons, visiter des villages (et discuter avec les PNJ)…

Mais le Tactical reste cependant présent. Aussi, dans ce nouvel opus, vous allez diriger deux armées en parallèle, dirigées respectivement par Alm et par Celica. Chacune propose un mélange stratégique de différentes classes (j’y reviens plus bas).

Un autre paramètre très important est à prendre en considération : le « niveau de Fatigue de vos unités« , à surveiller en permanence, sous peine de les voir moins performantes si elles sont épuisées.

Dans l’ensemble, ce mélange des genres fait que les amoureux de « Tactical » y trouvent leur compte, tout comme ceux qui connaissent mal ce type de jeu. Shadows of Valentia est un Tactical pour tous, accessible à tous ! Avec parfois des mécanismes qui vous facilitent grandement la vie, comme l’horloge de Mila ! Si elle est régulièrement rechargée dans les temples, cette horloge vous permet de revenir plusieurs tours en arrière. Une sorte de « retour rapide » bien utile !

Autre possibilité qui facilitera votre progression : les fans de Fire Emblem le savent, un soldat ou un ami qui tombe au combat est perdu définitivement ! Shadows of Valentia vous propose, via son mode de difficulté le plus bas, de passer outre cette loi fire-emblemesque. Les personnages mis KO par l’ennemi reviendront donc au tour suivant.

Des pics de difficulté

Les deux derniers épisodes de la série nous ont habitué aux relations très poussées entre les personnages. Un « affect » très élaboré entre vos protagonistes, que vous deviez cultiver, qui pouvait par exemple vous conduire à créer des duos. Très clairement, cet aspect relationnel a été simplifié. Avec cependant quelques nouveautés amusantes, comme le fait de se faire envoyer bouler ^^.

Si dans l’ensemble, le jeu reste très abordable, le joueur se retrouve parfois face à des pics de difficulté. Ainsi, vous allez apprendre à détester les attaques à longue distance, dont l’IA abuse parfois jusqu’à l’écœurement. De même, deux batailles successives peuvent être relativement différentes. La première très simple, la seconde (beaucoup) plus compliquée.

Enfin, je réalise que je n’ai pas encore parlé de la gestion de l’inventaire. Il y a aussi du changement ici, et dans le bon sens ! Ainsi, si vos armes gardent une limite de péremption, les utiliser sur la durée vous permet maintenant de débloquer des compétences ou des techniques. Il vous suffira, en échange, de vous délester de quelques PV…

La grande classe !

S’il est une mécanique que l’on apprécie dans le jeu, c’est la possibilité de changer de classe dès lors que l’un de vos personnages dispose de suffisamment d’expérience sur le champ de bataille. Chaque classe ayant ses spécificités, ses aptitudes uniques.

Pour cela, il suffit de trouver une statue de Mila, (on en trouve dans chaque donjon), et de s’y rendre. Attention toutefois, car pour changer de classe, il y a un ordre à respecter. Il est indiqué par le jeu. Mais le fait d’atteindre le niveau suivant rend vos protagonistes beaucoup plus intéressants et utiles sur le champ de bataille.

Respectivement, les douze classes sont : Soldat ; Prêtresse ; Villageois ; Soeur ; Cavalier ; Archer ; Chevalier Pégase ; Mage ; Mercenaire ; Paladin ; Chevalier ; Archer d’Elite. Plus d’infos ici.

Passage en boutique ?

Et voici venu le moment d’aborder la question des « à cotés ». Combien vous coûtera réellement l’expérience, si vous comptez la maximiser ? Car nous sommes conscient qu’il y a aussi des fans, qui ne regarderont pas à la dépense, et qui voudront prolonger l’aventure une fois le jeu terminé.

Soyons honnêtes : vous pourrez pleinement apprécier l’aventure, et pendant un bon moment, en vous contentant de la version de base. Comptez entre 35 et 40€ selon le revendeur, pour une cartouche qui se suffit amplement à elle-même. Pour environ 100€, le collectionneur se tournera quant à lui vers l’édition collector. Elle embarque le jeu, un artbook, l’OST du jeu, trois pin’s 8 bits des héros, et les deux Amiibo.

Car avec la sortie du jeu, Nintendo a commercialisé deux nouveaux Amiibo, à l’effigie des deux protagonistes principaux : Alm et Celica. Comme d’habitude, comptez environ 14€ par figurine, pour pouvoir profiter des fonctionnalités Amiibo dans le jeu.

Cinq packs pour 22 DLC

Enfin, l’aventure peut aussi être prolongée en investissant dans les DLC, disponibles via le menu adéquat. Outre les DLC gratuits, vous pourrez ainsi investir dans cinq packs (de plusieurs missions ; à terme, on parle de 22 DLC payants prévus) :

« Guerriers novices » (7,99€) est disponible depuis la sortie du jeu et se compose de trois missions. Une semaine plus tard est sorti « Héros sans peur » (9,99€) composé lui aussi de trois missions. A cette même date du 25 mai est aussi disponible « Autels Oubliés » (14,99€), un pack musclé proposant dix autels. Depuis le 1er juin, « Délivrance, Origines » ‘12,99€) vous propose quatre nouvelles missions. Enfin, « Héros de Cipher » (4,99€) vous proposera deux nouveaux personnages, à une date encore indéterminée.

Le contenu de chacun de ces packs peut aussi être acheté à l’unité, pour un prix allant de 1,99€ à 3,99€ pièce. Pour obtenir tous ces DLC, un « season-pass » a aussi été annoncé. Disponible pour 44,99€ depuis le 19 mai, il vous permet de faire une belle économie, puisque la somme des différents DLC achetés séparément peut grimper à 65,78€. Plus d’infos ici.

Au final

Ce Shadows of Valentia est un énorme coup de coeur. Pour ne pas dire que c’est sans doute mon Fire Emblem préféré ! A la fois beau, spectaculaire, avec un gameplay qui sort des sentiers battus mais sacrément bien pensé… Il est l’exemple même du remake réussi. Celui qui garde le meilleur de l’oeuvre originale, tout en lui apportant le meilleur de ce que la technologie actuelle pouvait lui apporter.

Tout en étant assez technique dans son approche « Tactical », il demeure très accessible, y compris pour les néophytes, en allant lorgner du coté du RPG et de l’exploration. Ajoutez une bande-son magistrale et un scénario passionnant… Et vous obtenez un nouveau « must-have » pour la 3DS.

Une fois encore, ce nouvel épisode fait honneur à une série qui n’a plus rien à prouver. Si vous aimez les T-RPG, Fire Emblem Echoes : Shadows of Valentia est un titre à posséder absolument dans votre logithèque 3DS !


Fire Emblem Echoes : Shadow of Valentia

Par Nintendo et Intelligent System, sur 3DS.

 

Les + :

  • Un très bon scénario
  • Un remake bossé admirablement
  • Moins « Tactical », plus « RPG classique »
  • Le chara-design
  • Les cinématiques
  • Animations 3D pendant les combats
  • Le système des skills grâce aux armes
  • Très stratégique tout en étant très accessible
  • La bande-son
  • Sous-titré en Français
  • L’horloge de Mila

Les – :

  • Combats qui manquent parfois de pêche
  • Donjons en 3D qui donnent une impression de « déjà vu »
  • Pas moyen de choisir les voix japonaises
  • Quelques pics de difficulté
  • Les DLC (non obligatoires) qui rallongent la facture
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