Qui dit « septembre » dit « rentrée » ! Pour les écoliers, mais aussi pour les jeux de sport  ! Sur la liste des fournitures du gamer, chaque année figure le nouveau Fifa. L’annonce de la sortie du jeu pour la rentrée n’est plus vraiment une surprise. Ce qu l’est en revanche, c’est le contenu qu’il a à nous offrir. La licence d’EA Sports peut-elle encore se réinventer ? Qu’apporte Fifa 16 de plus que Fifa 15, voire face à un concurrent qui s’impose cette année comme un sérieux challenger ? La réponse avec ce test !

Fi… quoi ?

fifa16_xboxone_ps4_nyfcwalkout_loresCette première partie du test, nous la dédions à Paul Fournier, un jeune homme revenu à la vie après avoir passé quelques décennies dans un bloc de glace, au Pôle Nord (bein quoi ? Vous n’avez jamais vu « Hibernatus » ?)… Paul, donc, doit rattraper un conséquent retard et réapprendre le monde qui l’entoure. Comble de l’hérésie, il ne sait même pas ce qu’est Fifa, le bougre !

Donc, pour Paul Fournier et pour tous ceux qui sont dans son cas, Fifa est tout simplement considéré par 90% des gamers de la planète comme la simulation ultime de football (le jeu porte d’ailleurs le nom de la plus haute fédération du ballon rond…).

Fifa est apparu pour la première fois en 1993, en 2D, sur consoles 16 bits (Super Nintendo et Megadrive). Un jeu, et une longue saga que vous avez failli ne jamais connaître puisque, à cette époque, EA Sports ne voyait pas l’intérêt de développer un jeu autour du « soccer », l’éditeur ayant de plus grandes ambitions du côté du football américain.

Mais Fifa est quand même sorti, et très vite s’est imposé dans le coeur des gamers fans de foot comme la référence du genre, s’améliorant à chaque nouvel opus. Aujourd’hui, il se dispute chaque année le titre de « jeu le plus vendu » avec les « Call of » et autres « GTA », avec des nombres de jeux écoulés à six ou sept zéros…

Depuis quelques années, EA Sports s’est trouvé un ambassadeur de choc en la personne de Lionel Messi, qui illustre les jaquettes et campagnes de pubs du jeu… Cet épisode est le 22e de la licence, et s’appuie sur un slogan « Play Beautiful » approprié, comme nous allons le voir.

Prise en main

fifa16_xboxone_ps4_firstparty_atlmadrid_vs_valencia_hrPremier constat en lançant le titre : oubliez tout de suite cette phrase désormais devenue culte, adressée à la petite amie qui, les bras croisés, vous fustige de ses yeux revolver : « je joue cinq minutes et j’arrive, chérie »… Sachez mesdames que cette réplique est un mensonge éhonté, qu’un homme qui démarre une partie de Fifa avec cette phrase veut tout simplement dire : « Je t’aime beaucoup, mais on se revoit très exactement dans 2 ans et cinq jours ».

Vous l’aurez compris : Fifa 16 n’est pas de ces jeux qui ne vous proposent que trois malheureuses options, et faire le tour des différents menus sans se paumer est un challenge en lui-même. Alors, EA Sports a pensé à classer tout cela dans des thématiques plus générales : Accueil, Jouer, En Ligne, Journée en Direct et Personnaliser, cinq thématiques qui permettent de « ranger » un très grand nombre de sous-menus, du moins assez pour vous occuper un bon moment… De ce coté là, pas de grande nouveauté : comme l’an passé, vous pouvez choisir la manière dont vous allez taper la balle, entre potes, avec des inconnus en ligne, ou en prenant le temps de bâtir votre club de A à Z.

La manette en main, Fifa 16 est fidèle à sa réputation : c’est beau graphiquement (on n’est pas encore dans le photoréalisme, mais la modélisation des joueurs s’affine avec les années), le jeu est fluide, les actions s’enchaînent avec précision, et même un joueur débutant prend vite plaisir à construire ses attaques, grâce à un système de passes qui me semble encore meilleur qu’avant.

Les joueurs semblent un poil plus lents que dans l’édition précédente, leurs déplacements n’en sont que plus crédibles. Et face à une défense plus efficace, le jeu nous apparaît comme mieux équilibré, favorisant davantage les jeux bien construits. Dribbles sans contact, passes appuyées ou lobées, pressing plus intense… S’il reste accessible aux néophytes, ce Fifa permet un nombre incalculable de combinaisons, de manoeuvres… C’est simple : n’étant pas un grand amateur de jeux de foot, je puis vous dire que je prends un énorme pied à jouer à Fifa, à découvrir de nouvelles techniques…

Play Beautiful and… fairplay !

fifa16_xboxone_ps4_gamescom_mancityvchelsea_lrAvec un gameplay tout simplement énorme, Fifa 16 suscite un véritable plaisir de jeu, au point d’en arriver à applaudir avec fairplay l’adversaire qui vient de vous coller une praline en pleine lucarne, quand vous auriez eu autrefois envie de planter votre manette dans la table basse 😉

D’ailleurs, je me demande si, de manière générale, le titre ne rend pas fairplay ? La preuve avec les interventions de l’arbitre, qui ont été elles aussi améliorées. L’homme au sifflet ne laisse rien passer, et avant de tenter la moindre action, vous allez devoir vous assurer que vous ne partez pas à la faute, sous peine de prendre une pénalité. Pourtant, chaque décision de l’arbitre est juste, et je ne me souviens pas avoir eu à déplorer la moindre décision injustifiée au cours de mes parties. Un bon point face à PES et son arbitrage parfois un peu mou.

Seule ombre au tableau : le gardien ! Si l’on apprécie le fait qu’il puisse ordonner aux joueurs de se rapprocher ou de prendre le large lorsqu’il va dégager la balle, face à l’adversaire notre goal est une vraie passoire pour peu qu’il se trouve face à un joueur qui maîtrise le jeu.

Le football au féminin !

fifa16_xboxone_ps4_women_leroux_hrEA Sports a enfin écouté Patrick Juvet qui, avec sa chanson « Où sont les femmes ? », était le premier à s’étonner de ne pas voir de femmes das les jeux vidéo de foot… D’autant que, si le milieu est souvent décrit comme « machiste », cette absence tenait plus de l’injustice et les équipes féminines n’ont pas à rougir face à leurs homologues masculins… Certes moins médiatisé, le football féminin offre néanmoins des rencontres tout aussi spectaculaires.

L’injustice est désormais réparée, puisque le foot féminin est enfin là ! Et c’est Fifa qui est le premier à dégainer cette option qui risque fort de contribuer à une forte hausse de popularité du jeu auprès des gameuses…

Après… il faut aussi relativiser ! Cette nouveauté (LA grosse innovation 2016 du titre) est une première, et vous ne devrez donc vous contenter, pour l’instant, que de douze sélections nationales (Allemagne, Angleterre, Australie, Brésil, Canada, Chine, Espagne, États-Unis, France, Italie, Mexique et Suède… Mais pas de Japon, pourtant finaliste contre les Etats Unis lors de la dernière Coupe du Monde, cet été), ne pouvant s’affronter qu’entre elles : pas de matches mixtes…

Toujours est-il que, comme dans la vraie vie, le foot féminin ne démérite pas dans ce Fifa : c’est fluide, moins physique mais plus stratégique que chez les mecs, nos déesses du stade font preuve d’une technicité qui ne démérite pas face aux grosses teams masculines, et offrent ici un tout nouveau gameplay : si vous aimez les jeux encore plus construits et plus techniques, c’est ici qu’il vous faudra jouer. C’est en tout cas une réussite, et l’un des modes qui m’a le plus séduit dans Fifa 16!

Adieu… vie sociale !

FIFA-16-draftJe ne vais pas épiloguer sur le online, les simples rencontres ou les championnats, sensiblement identiques (à peu de choses près) aux versions précédentes. Mais voici le moment de se pencher sur le plat de résistance de ce nouveau Fifa, je veux bien évidemment parler du mode FUT (comme « Fifa Ultimate Team »).

Ce mode, vous le connaissez déjà si vous avez joué aux éditions précédentes. Il vous permet de créer votre club, d’enrôler de nouveaux joueurs grâce aux cartes que vous collectez et collectionnez, de faire progresser votre équipe en faisant des matches, de gérer votre calendrier, d’entraîner vos joueurs… Bref, un mode archi-complet qui va vous contraindre à une loooooongue série de nuits blanches, et qui va vous ruiner en dosettes de café.

Fifa Ultimate Team, c’est un jeu de gestion très complet, à l’intérieur même du jeu. Si vous l’approchez pour la première fois, il vous semblera très technique (vous devez même gérer la position de vos joueurs sur le terrain, en fonction de leurs affinités). Mais une fois « la bête » maîtrisée, quelle satisfaction de défier vos amis, non plus avec des clubs existants, mais avec votre propre « dream team » !

La nouveauté de ce nouvel opus se nomme « FUT Draft », et rend ce mode accessible aux débutants. Bon, OK, elle va vous coûter la bagatelle de 15.000 crédits (ou un jeton draft, ou encore 300 points), mais si vous terminez les quatre matches requis, elle peut vous permettre d’obtenir gracieusement des cartes de joueurs. Une alternative intéressante à l’achat de packs. Les règles sont quasiment les mêmes que pour le mode FUT, à savoir que vous devrez constituer une équipe de choc en gérant votre « esprit d’équipe », conditionné par les affinités entre joueurs (plus forte s’ils viennent du même club ou du même pays, par exemple).

Entends-tu le cri du stade ?

image.img Et devinez un peu qui sont les deux commentateurs de ce nouvel opus ? C’est à ce moment que vous vous dites que « ça ne peut pas être encore Hervé Mathoux et Franck Sauzé, comme l’an passé, et l’année précédente »… Et bien si ! Eux-même !

Comme Lionel Messi pour la jaquette, le duo Sauzé-Mathoux semble avoir signé un contrat à vie pour les commentaires pendant les matches. Et ils semblent sérieusement s’ennuyer, au point de ressortir en boucle des commentaires qui vous donneront vite une impression de déjà vu (je me demande même si certains ne viennent pas de Fifa 15). Si d’aventure EA veut changer de commentateurs l’an prochain, je crois que Michel Platini et Sepp Blatter ont quelques disponibilités 😉

Après l’apologie de l’ennui par Franck et Hervé, place à la fureur du stade… Pourtant, si les gradins sont pleins de vie, ils manquent un peu de pêche, de liesse au moment des buts ou des actions… Certes, le stade est plus vivant qu’avant, mais l’ambiance demeure assez froide dans l’ensemble.

Heureusement, la bande-son est relevée par une bande-originale efficace, avec une playlist assez pertinente : All Twins, April Towers, Beck, Slaptop, Atlas Genius, Borns, Coasts, No Wyld, Kaleo, Icona Pop, Gin Wigmore… La musique du jeu joue clairement la carte de la pop, et je n’ai trouvé pour l’heure que du bon ! Pour vous faire une idée sur l’OST du jeu, sachez que vous pouvez l’écouter sur Spotify 😉

Au final

20150730_fifa16_gamescom_rm_vs_am_hd_nowmFifa est comme le bon vin : il s’affine avec les années. Au risque d’enfoncer des portes ouvertes, Fifa 16 est bien meilleur que ses prédécesseurs (aucun mal me direz vous face à Fifa 15). Le mode FUT est plus complet que jamais, et le jeu plus technique va vous demander sérieusement d’anticiper. En contrepartie, le titre vous offre un jeu plus solide, basé sur la construction, avec une infinité de possibilités.

Face à un PES16 qui s’est, cette année, sérieusement remis à niveau (lire notre test), Fifa 16 joue clairement la carte de la technique et des licences officielles en nombre, quand le titre de Konami se positionne comme un jeu correspondant davantage aux joueurs « arcade » (PES se destine aux ceusses qui cherchent du fun, tandis que Fifa est le jeu ultime pour les amoureux de stratégie). Quoi qu’il en soit, ces deux titres m’ont fait revoir cette année mon avis sur les jeux de foot !

Au final, Fifa 16 nous fait vite oublier l’édition précédente, en demi-teinte. EA Sports touche la perfection du bout des doigts. Encore quelques détails à affiner, et on y sera. C’est en tout cas le jeu de foot le plus complet à ce jour. Pour vendre Fifa 17 l’année prochaine, il faudra faire mieux, avec de vraies innovations : et c’est là une autre paire de manches, d’autant qu’en face, un challenger de poids attend son heure…


Verdict

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Les quelques innovations de cette édition propulsent Fifa en division supérieure. Fifa 15 est oublié, ce Fifa 16 remet les pendules à l’heure  !

18/20

Les + :

  • Une quantité inimaginable de clubs, ligues, championnats, licences…
  • Pour la première fois, enfin des équipes féminines de foot
  • Le FUT plus complet que jamais
  • Les passes appuyées et les dribbles sans contact
  • La défense a été renforcée
  • La construction est omniprésente dans le jeu
  • L’arbitrage au top
  • Les célébrations
  • Des déplacements plus lents, donc plus réalistes
  • La bande-originale du jeu
  • Une durée de vie gargantuesque
  • L’apparition du FUT Draft pour bien se faire la main

Les – :

  • Des commentaires qui manquent de conviction
  • Frappes un peu molles
  • Les gardiens ont souvent du mal à arrêter les tirs lobés
  • Ambiance dans les gradins trop froide

Fifa 16, par EA Sports, sur PS4 et Xbox One, PS3 et X360, ainsi que sur PC. Pegi : 3.