Comme pour le football, chaque année, deux gros titre se partagent le gâteau « basketball » : NBA Live » d’Electronic Arts, et « NBA 2K » de 2K Games. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce dernier part, tous les ans, avec une longueur d’avance. La tendance se vérifie t-elle encore cette année ? La réponse dans quelques instants…

The Show must go on !

La première chose qui saute aux yeux lorsque l’on joue à NBA 2K16, c’est la qualité du rendu visuel, tout simplement hallucinant ! C’est fluide, beau, on jurerait presque que les joueurs qui se disputent la balle sont vrais. Voilà la marque de fabrique d’un titre qui est aux amateurs du ballon orange ce que Fifa ou PES sont aux amoureux du foot : une référence absolue ! Si ce n’est que NBA 2K est une série qui nous a habitués à une profondeur incroyable !

Autant le dire tout de suite : avec 2K16, vous n’allez pas jouer à un jeu vidéo, mais assister à un véritable show à l’américaine. Ralentis, cut-scenes, show des pom-pom girls, interviews de joueurs avant le match, plateau TV et commentaires de Earnie Johnson, Shaquille O’Neal et Kenny Smith… Du basket digne des meilleures retransmissions à des heures de grande audience, à une différence près : ici, c’est vous qui dirigez l’action !

En même temps, comment être surpris ? Puisqu’au générique du jeu, à la mise en scène justement, vous verrez apparaître le nom de Spike Lee, le génial réalisateur de Jungle Fever, Malcom X, la 25e Heure, Oldboy (version de 2013), ou encore He Got Game.

Première approche

NBA-2K16-Bild-2Après une intro animée très sympa et très « hip-hop », vous voilà arrivé sur une page d’accueil assez sobre, mais qui réunit l’essentiel pour ce type de jeu : un mode « match » pour des parties rapides, un mode « carrière », du online, de l’entrainement, de la création de joueur… Vous n’avez que l’embarras du choix !

Pour cette première approche, nous allons commencer « soft », avec un simple match… Une équipe prise au hasard, un adversaire choisi de manière tout aussi aléatoire, et c’est parti… Coup de sifflet, engagement !

La première chose qui marque, c’est la qualité des graphismes… Les joueurs sont de grande taille en comparaison avec d’autres jeux de sports collectifs, ce qui n’empêche aucunement d’avoir une fluidité extraordinaire à l’écran. Les passes s’enchaînent, les godasses crissent sur le parquets, les joueurs démarqués vous envoient des signes pour que vous leur fassiez des passes, on entend ces mêmes joueurs râler lorsqu’ils ont loupé un tir… L’ambiance est à la fois dans le public et sur le terrain. On s’y croirait !

Les actions marquantes sont mises en valeur par des cut-scenes dignes des retransmissions TV américaines, avec ralenti, replay sous d’autres angles… La mise en scène et la qualité photoréaliste des images vous font vite oublier que vous avez une manette entre les mains, et le seul « manque de réalisme » du jeu semble être le fait que vous n’êtes pas importuné toutes les cinq minutes par des pages de pub, comme dans une vraie retransmission 😉

C’est joli, mais il faut plus que des animations pour faire un bon jeu ! Et ce n’est pas du coté du gameplay que l’on verra NBA 2K16 partir à la faute. Il nous offre une jouabilité aux petits oignons, qui présente la caractéristique de tous les bons jeux : sa jouabilité est accessible aux pros de la manette comme aux débutants !

Dribbles, feintes, passes revues en mieux, le titre est rapidement accessible aux néophytes. Les contacts ont été considérablement améliorés, notamment par une physique plus cohérente entre les joueurs, et par un jeu moins rapide, donc plus réaliste.

Si le jeu est plus accessible, les puristes vont devoir cependant composer avec un jeu qui offre une technicité vraiment jouissive, pour peu que l’on s’investisse dans l’apprentissage des touches. Bien sur, si l’on entre sur le terrain de la technicité, on pourra reprocher une jouabilité exigeante (notamment pour les lancers francs), mais le titre est un pur régal !

Mode carrière colossal

12095238_10207928627192307_2515473651032803963_oVoici l’un des modes les plus intéressants du jeu, le « Ma Carrière », qui vous met dans la peau d’une étoile en devenir… Généralement, lorsque vous abordez ce type de mode, vous vous attendez à un minimum d’immersion, alimentée par un scénario qui vous donne l’impression d’être le joueur, ou l’équipe que vous incarnez… NBA 2K16 va encore plus loin, énormément plus loin même, puisque votre carrière de pro de la NBA, vous allez la débuter sur les parquets… du lycée !!

Ici, on ne parlera même plus de scénario tant ce mode vous donne l’impression de regarder un film (avec générique et titre « Livin’ da Dream »). Et pour faire un bon film, il faut un bon réalisateur ! Alors, 2K Games s’est tourné vers un célèbre New Yorkais passionné de basket : Spike Lee. Le même qui, en 1998, signait pour le grand écran « He Got Game », un film se déroulant dans le milieu du basket. Ce fan des New-York Knicks apporte ici sa patte, du moins sur les débuts « scolaires » de votre avatar… Ensuite, l’on revient aux bons vieux standards du jeu de basket…

Tout débute de manière classique : création de votre avatar dans les moindres détails, attribution d’une équipe, mensurations et plat préféré (bon OK, j’exagère, mais uniquement pour insister sur le coté archi-complet de ce créateur de profil)… Comme je l’ai expliqué plus tôt, ce long parcours initiatique débute donc sur les bancs de l’école, du lycée plus précisément, par un match dans une ambiance bon enfant, avec votre meilleur pote, un peu potache, qui scotche sur les pom-pom girls. Pour votre avatar, Freq (Frequency Vibration, votre surnom), la tension est extrême, puisque dans la salle, des recruteurs observent vos moindres mouvements…

Lycée, Université… Après ce bref passage dans les petites salles estudiantines (l’ambiance y est différente de celles des salles de la NBA, encore un bon point de réalisme), vous voilà lancé dans une carrière qui va vous emmener aux quatre coins du Pays, pour user vos baskets sur les parquets et accessoirement marquer quelques paniers. De fil en aiguille, si tout se passe bien et que vous jouez comme un dieu, vous finirez par intégrer la Draft, puis une prestigieuse équipe, pour défendre les couleurs de votre maillot dans les championnats de la NBA… Et une fois votre première saison terminée, ce mode vous offre encore plus de possibilités, comme la gestion des sponsors et des pubs, de vos matches (possibilité d’avancer le calendrier), etc…

Les développeurs ont mis le paquet sur ce mode plein d’ambitions, et cela se ressent dès le début de l’aventure. Au risque de me répéter, 2K nous propose ici un mode passionnant, qui va vous scotcher devant votre écran pendant des journées entières, et sans doute l’un des mieux bâtis tous jeux de sport confondus. On pourrait presque arrêter ce test ici : rien qu’avec ce mode, vous en avez pour votre argent !

Corne d’abondance

CWbWLw6tVSK7pqLPKYYooaIUL03ln3gj-uisuOfuXU8Mais ce CD est une véritable corne d’abondance, et il vous reste encore à découvrir de nombreux menus. Nous ferons court sur le traditionnel mode online, qui vous permet de défier d’autres joueurs en ligne. Plutôt sympa, tant que les serveurs suivent. Et si ce n’est pas le cas, les matches sont également jouables en multi local.

En revanche, les amateurs de jeux de gestion s’attarderont sur le mode « MyGM » (comme « General Manager ») qui vous propose d’administrer votre club. Ce mode vous transforme en « homme à tout faire », devant gérer les recrutements, les transferts, les entraînements des joueurs, le prix des billets d’entrée… Les entraînements se divisent en deux parties : collectifs et individuels. Nouveauté de cet opus, cette seconde option est plus aboutie que par le passé. Vous ne décidez plus seulement si votre joueur va devoir travailler sur des notions générales (tactique, physique, etc) mais pouvez lui demander de travailler des exercices plus précis (passes, attaque, défense…).

Cerise sur le gâteau, ce mode vous permet désormais de déménager votre franchise, de changer le nom ou la couleur de votre équipe, ou encore de s’entraîner dans une salle que vous aurez créé rien que pour elle… Encore faut-il le justifier, et c’est en cours pour ma part (la NBA doit valider votre projet)… Pour le fun, je prévois de recréer mon équipe locale, le VCB (Challans) avec ses joueurs 😉

Notez que la customisation de vos uniformes ou la création de salle sont des options qui vous sont également proposées dans un autre mode, le « 2K pro AM ».

Musique maestro

2KSMKT_NBA2K16_DJ_KHALED_1200x1200Après Spike Lee comme réalisateur, 2K Games continue à mettre les petits plats dans les grands en nous offrant une bande-son digne de ce nom (lire aussi ici). Une bande originale que vous pouvez d’ailleurs retrouver sur Spotify.

Trois célèbres collaborateurs sont aux commandes de cette BO : le légendaire producteur de hip-hop DJ Premier, le célèbre producteur DJ Khaled et le producteur de rap/pop DJ Mustard.

Bon, j’avoue que ce n’est pas vraiment le style musical que j’écoute en boucle, mais force est de constater que les morceaux choisis collent parfaitement à l’ambiance des parquets et des salles bondées de fans de basket.

Des fautes au marqueur ?

12119956_10207928631712420_5073490683868899056_oJe me rends compte, d’un coup, que j’ai finalement trouvé peu de défauts à ce jeu, qui en a quand même quelques uns… Et c’est ce que nous allons voir maintenant.

A commencer par les temps de chargement. Ils ne sont pas non plus hyper-longs, mais du fait que les jeux s’installent maintenant sur votre console new-gen systématiquement, ces temps sont plus courts sur la plupart des titres. Sur la version testée, sur PS4, et malgré une installation « poids lourd » (51 go, un poil moins qu’Assassin’s Creed Unity ou Batman Arkham Knight), ces temps se font sentir, lors des phases de transition, sur NBA 2K.

Malgré la (très) grande qualité graphique, j’avoue être surpris par le mouvement des jambes des joueurs, lors de phases défensives, qui semblent parfois glisser sur le sol sans tenir compte de la physique du parquet. Bon, c’est vrai qu’un sol de terrain de basket est glissant, mais lors de certaines phases de jeu, mes joueurs ne faisaient pas non plus des « Moonwalk », mais l’animation de leurs jambes me semblaient bien curieux, glissaient étrangement.

Enfin, je ne m’attarderai pas sur quelques petits bugs d’affichage, qui sont bien présents mais vraiment très anecdotiques… Pas de quoi chambouler vos parties ! De toute façon, tout comme pour le point précédent, vous aurez tellement les yeux fixés sur le ballon que vous ne les remarquerez même pas…

Au final

12094809_10207928629752371_5726587419387930835_oFranchement, de la part de 2K Games, c’était plutôt culotté de sortir son nouveau NBA ce mois-ci, alors que sur le terrain des jeux de sport, nous avons de grosses pointures en face : du foot, du hockey, du rugby… L’éditeur serait-il kamikaze ? C’est pire que cela : il est délicieusement insolent !

Car en ce mois de septembre pendant lequel nos magasins de jeux vidéo préférés ressemblent davantage à des magasins de sport, 2K Games se paie le luxe de nous sortir ce qui est, à mon sens, le meilleur jeu sportif de cette rentrée, voire de l’année !

Vraiment bon sur toute la ligne, ce NBA 2K16 est un rouleau compresseur qui renvoie les autres titres aux vestiaires. On soupçonnerait même les développeurs de Visual Concepts d’avoir inséré volontairement les quelques bugs du jeu, juste histoire de ne pas proposer un jeu trop parfait…


Verdict

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Non pas le meilleur jeu de basket, mais le meilleur jeu de sport de cette rentrée. Un titre tout simplement incroyable !

19/20

Les + :

  • Graphismes fantastiques !
  • Animations réalistes
  • La bande-son
  • Nombreux modes de jeu, durée de vie gigantesque
  • L’ambiance dans les salles
  • Jouabilité excellente
  • Les contacts ont été améliorés, le rythme est plus réaliste
  • Un mode carrière scotchant
  • Sport, gestion, création… Il y en a pour tous les goûts

Les – :

  • Temps de chargement
  • Des micropaiements
  • Pour les nouveaux joueurs sur NBA 2K, il manque un mode tuto
  • Lors des saynètes de transition (interviews notamment), le choix des joueurs est parfois un peu déconnant
  • Un jeu qui va vous priver de vie sociale, au moins jusqu’à Noël !

NBA 2K16, par Visual Concepts pour 2K Games, sur PS3 et PS4, X360 et Xbox One, PC. Pegi : 3.