S’il est bien un manga qui a été décliné un milliard de fois sur consoles, c’est bien DragonBall ! Goku et ses copains amateurs de bourre-pifs reviennent, cette fois sur 3DS. Signé Bandai-Namco, Dragon Ball Fusions s’éloigne de la baston traditionnelle, pour un RPG en mode SD, avec un impressionnant casting…

 Devinez qui est de retour ?

S’il est un manga qui a été adapté à toutes les sauces sur consoles, c’est bien DragonBall ! Toutes les consoles ont eu leur épisode. Parfois plusieurs même ! Des épisodes réussis, d’autres un peu moins. Mais encore et toujours, la même attente des fans !

Car cette débauche de Super-Saiyens, de Kaméhas, de tournois des arts martiaux ou de chasse aux « boules du dragon » se prête à merveille au genre « baston ». Du combat en 1vs1, parfois en 2vs2… Mais pas que ! La licence s’essaye aussi parfois au RPG. Comme aujourd’hui, par exemple !

Car il n’est pas évident de sortir un nouveau Dragon Ball ! De nombreux développeurs s’y sont cassé les dents. Il faut dire que s’inspirer d’un scénario vu et revu depuis vingt ans vous enferme vite dans une redondance inévitable. Quand on aime, on ne compte pas. Pourtant, on se fatigue vite de refaire l’arc de Freezer pour la 60e fois ! Aussi, Bandai-Namco a dû réfléchir à de nouvelles pistes. Xenoverse en était une plutôt réussie. Et DB Fusions compte bien lui emboîter le pas !

Les fans de la première heure pourront être déstabilisés par la direction artistique, qui fait le choix de nous proposer des personnages en SD (comme « Super Deformed » : petit corps et grosse tête). Mais d’une part, on s’y habitue très vite. D’autre part, coder des personnages en full-size sur une 3DS peut s’avérer compliqué. Ce choix permet donc d’avoir ici un jeu fluide, avec moult petits détails fort plaisants.

Et c’est le prix à payer pour avoir autre chose qu’un jeu de combat en 1vs1. Vous remarquerez aussi que le titre fait tout simplement l’impasse sur la 3D stéréoscopique de la console. C’est moi, ou plus personne n’utilise cette fonction ?

Et si on se faisait un giga-tournoi-de-la-mort-qui-tue ?

Le pitch de Dragon Ball Fusions se résume en quelques phrases. Vous incarnez un avatar que vous aurez créé de toutes pièces via un éditeur qui, comme dans XenoVerse 2, va commencer par vous demander de choisir une race (Saiyen, humain, Namek, Buuq…).

Une fois créé, votre avatar et son rival Pinich (qui est aussi son meilleur ami) partent à la chasse aux Dragonballs, afin de pimenter leur existence un peu plate en ce moment.

Et lorsque l’impressionnant Shenron apparaît, les négociations aboutissent à un immense tournoi d’arts martiaux. Et pour animer ce pugilat XXL, tout le monde revient : les vivants, les morts, ceux qui vivent à des années lumière, ou la petite famille de Bulma. De Yamcha à Black Goku, de Dragon Ball à Dragon Ball Super… Tout le monde est là !

L’organisation de ce tournoi est un peu particulière, puisque les participants ne s’affrontent pas individuellement. Les candidats devront former des équipes de cinq… Et forcément, le but sera de convaincre vos guerriers préférés de vous rejoindre, afin de constituer l’équipe capable de gagner le tournoi. Et mettre une taule à la team de votre rival. Je sais ce que vous allez me dire : si les combattants à capturer recruter n’étaient pas des héros de DBZ, on se croirait presque dans un jeu Pokémon !

Un scénario assez classique, donc. Mais le prétexte clairement jouissif de réunir toute la cohorte de combattants qui ont pété des gueules sur nos écrans depuis tant d’années ! On ne se refait pas, que voulez-vous ! Ce n’est pas pour sa topographie que l’on aime DragonBall !

Certains dénonceront sans doute des incohérences dans le scénario, mais… Arrêtez ! De par son concept, Dragon Ball Fusions est une apologie du portnawak et du WTF ! Oui, le scénario se barre dans tous les sens, mais c’est justement ce qu’on lui demande ici ! Alors, si vous comptiez refaire le Cell-Game pour la 783e fois dans un jeu vidéo, passez votre chemin !

Bah alors ? C’est un RPG ou pas ?

Si vous êtes fan de la série DBZ, alors vous savez que la licence appelle les quiches, les gnons, les bourre-pifs, et les « Kamehameha-dans-ta-face » ! Ce qui explique que tant de jeux aient pris la direction du jeu de combat.

Mais pas ici ! Oui, DB Fusions utilise de nombreuses mécaniques qui l’apparentent au genre RPG. A commencer par le fait que le jeu soit beaucoup plus tactique qu’un simple jeu de baston classique. Outre un système de leveling somme toute assez commun, il emprunte moult mécaniques au jeu de rôle.

Par exemple avec des combats qui ne se déroulent plus en temps réel, simplement en pressant les touches. Ici, vous allez trouver du tour par tour, dans des cercles qui délimitent la zone de combat. Un point important, car les personnages ne sont pas figés et se déplacent dans ce cercle. Vous allez donc devoir apprendre à tenir compte de la position de vos alliés, et de vos ennemis.

La ta-que-ta-que-tique du Saiyen !

Le but sera de réduire la barre de vie de votre adversaire à zéro. Pour cela, vous pouvez le frapper au corps-à-corps (Cac), lui envoyer un kikoha ou une attaque spéciale. Mais vous devrez aussi choisir dans quelle direction le frapper. Et ainsi choisir soit de le projeter contre l’un de ses alliés (les deux subissent des dégats), soit contre l’un de vos équipiers pour qu’il réalise une attaque combinée, soit de l’envoyer s’éclater hors des limites du décor (dégats en plus et ordre modifié). L’ordre des attaquants est défini par un système de time-jauge qui vous fera penser aux grands classiques du J-RPG.

Le mode « combat » introduit aussi une nouvelle mécanique sous forme de mini-jeu en plein combat, permettant de frapper (ou de se protéger) en choisissant une direction, sur un cercle. Si vous faites le bon choix, votre coup n’en sera que plus fort ! Si vous vous plantez, l’ennemi pare l’attaque. Ce mode est aussi présent lorsque vous vous défendez, avec les mêmes effets, mais dans l’autre sens !

Le système de déplacement est lui aussi assez sympa. Lorsque vous volez, des flèches de couleur vous indiquent si votre adversaire se trouve en dessous ou au dessus de vous. Un principe tout bête, mais qui vous évitera de chercher pendant des heures 😉 Et si le vol vous semble trop lent, le déplacement instantané est aussi de la partie.

A la fin des combats, vous remportez de l’expérience. Elle upgrade votre niveau, mais vous permet également d’apprendre de nouvelles techniques.

Et la fusion dans tout ça ?

Et oui, c’est vrai ça ! Comme vous avez pu le lire, il y a bien le mot « Fusions » dans le titre ! Juste là pour faire joli ? Pas vraiment !

Et c’est même cette idée qui vous a sans doute poussé à acheter le soft. Votre rêve de gosse se réalise, et vous allez enfin savoir quel est le résultat du croisement entre Broly et Black Goku, ou entre Jeece et Janemba !

Mais quitte à briser votre rêve, il va falloir faire vos preuves pour cela. Autrement dit, les fusions ne sont pas disponibles d’entrée de jeu. Et vous devrez vous affranchir de pas mal de missions pas forcément passionnantes pour en arriver là !

Mais une fois que vous maîtrisez le jeu, soit à peu près au bout d’une dizaine d’heures, cette nouvelle mécanique vient renforcer le champ des possibles. Il existe précisément deux types de fusions. La première est la classique de la série, effectuée avec la désormais célèbre danse des Metamols. Seuls quelques héros de la série (Goku+Vegeta, Trunks+Goten…) peuvent la réaliser pour une durée limitée. Comme dans le manga.

Les fusions EX se déclenchent quant à elles à l’aide d’un bracelet élaboré par Bulma, pour une durée illimitée. Elles ne pourront avoir lieu que si les deux protagonistes sont dans la même équipe, évidemment. Ou encore s’ils ont combattu assez longtemps pour cela. Un bon moyen de gonfler un peu plus une durée de vie déjà solide, à la base !

Ah non, tiens ! Je ne vous ai pas encore parlé d’une troisième catégorie : la fusion MAXI !! Autrement dit, les cinq membres de l’équipe fusionnent ensemble. Mais je vous laisse découvrir ce petit plaisir !

Dès lors, le casting de Dragon Ball Fusions fait dans la démesure. Car près de 1000 personnages seront jouables (non non, il y a le bon nombre de « 0 »).  Bon OK, j’avoue : pour arrondir, ce chiffre hallucinant dans un DBZ, on prend aussi en compte les transformations et les fusions…

Du pur fan-service

Ce nouveau jeu estampillé Dragon Ball a très clairement été pensé pour les fans ! Comme nous l’avons vu, il réalise les vieux fantasmes de fusions, matérialisant les plus improbables des accouplements.

Mais le jeu vous baigne aussi, copieusement, dans cet univers qui nous a tant fait triper dans les cours de récré. A commencer par les environnements qui vont vous faire voyager dans les différents cadres du manga, de Namek à la Capsule Corps, en passant par l’au-delà ou la maison de Son Gohan.

Une mention spéciale pour les musiques qui, si elles ne sont pas les « officielles » qui accompagnaient nos réveils avec le Club Dorothée dans les années 90, s’en rapprochent énormément. Pour des questions de droits, sans doute, on ne retrouvera pas les thèmes de la série, mais il y a de l’idée. On s’y croirait presque.

Enfin, j’ai déjà évoqué la question du casting, particulièrement copieux. Avec un tel nombre de personnages jouables à collectionner dans le jeu, vous allez retrouver tout l’annuaire de DBZ. Avec même parfois des personnages que l’on avait totalement oubliés.

Au final

Que pouvait-on attendre d’un nouveau DBZ sur 3DS, après avoir passé des heures sur Xenoverse 2 sur consoles de salon ? Pas grand chose à vrai dire. Et pourtant, ce Dragon Ball Fusions est une très bonne surprise !

Bien que le scénario tienne sur un post-it, l’histoire est un passionnant petit plaisir coupable. On pourra lui reprocher quelques bugs (aliasing), mais le jeu reste d’un très bon niveau pour une production sur 3DS ! On retrouve ses persos préférés, à collectionner, en évoluant dans des décors devenus familiers…

Le plus déstabilisant sera sans doute le système de combat, qui demande un peu d’adaptation, mais qui confère au titre une dimension RPG vraiment très sympa ! Et que dire de ces fusions totalement déjantées et inattendues ? Ce DB Fusions parvient à nous surprendre là o on ne l’attendait pas. Avec ses nombreuses surprises sorties du chapeau, il réussit à briser cette routine consistant à refaire le même jeu depuis vingt ans !

(test réalisé sur une version fournie par l’éditeur)


Dragon Ball Fusions

 

Les + :

  • L’apparence SD : on aime…
  • Un énorme casting, qui comprend aussi les arcs plus récents
  • Les fusions
  • La dimension RPG
  • Très grosse durée de vie
  • Les musiques
  • Voix japonaises

Les – :

  • … ou on n’aime pas
  • La 3D de la console inutilisée
  • Le scénario peut se résumer en deux lignes
  • Quelques petits bugs par ci, par là
  • Les combats, parfois un peu lourdingues
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