TEST. – Le MOBA (Multiplayeur Online Battle Arena) n’est clairement pas ma tasse de thé. Je ne suis jamais rentré dans League of Legends, ou Dota. Mais je ne sais pourquoi, Smite m’a toujours attiré. La version PS4 du free-to-play de Hi-Rez venant tout juste de sortir, inutile de préciser que je me suis précipité dessus…
Les dieux sont parmi nous
A votre avis, qui est le plus fort ? Zeus, Anubis, Shiva, Thor, Osiris, Janus, Hercule ou Odin ? A moins que ce ne soit Poseidon, Loki, Kali, Fenrir, Artémis ? Si vous voulez connaître la réponse, elle se trouve dans Smite, le jeu vidéo qui réunit le plus de divinités au mètre carré.
Des MOBA, on en a vu des caisses entières, avec des elfes, des trolls, des paladins, etc. L’originalité de Smite est de puiser dans divers panthéons, pour vous proposer d’incarner des dieux. Et si vous adorez les différentes mythologies, vous allez être servis : grecque, romaine, nordique, égyptienne, japonaise, maya, hindoue… Elles sont toutes là, proposant des rencontres aussi excitantes qu’improbables (plus de 70 déités à découvrir ici).
Pour les débutants, cinq dieux (un de chaque classe) sont offerts d’entrée : le guerrier Guan Yu, le mage Ra, l’assassin Thor, la chasseuse Neith et le gardien Ymir. De plus, cinq dieux (toujours un par classe) sont prêtés gratuitement. Chaque semaine (le mardi), la liste change, ce que l’on appelle « la Rotation des Dieux« .
On saluera au passage les développeurs d’Hi-Rez, qui auraient pu se contenter de laisser leur jeu vivre sa vie, une fois sorti, mais il n’en est rien : très régulièrement, le studio propose (et proposera) des mises à jour, avec l’ajout de nouvelles divinités. Le Smite qui tourne aujourd’hui n’est pas celui d’il y a deux ans. Et pour un joueur, il est particulièrement plaisant de constater qu’un éditeur continue à faire vivre son jeu, même après sa publication.
Un véritable free-to-play ?
La question que l’on peut se poser, avec un argument de vente autant mis en avant, est : Smite est-il vraiment un free-to-play ? Car il ne serait pas le premier à proposer un soft de base gratuit, mais avec l’obligation, pour progresser, de passer en caisse pour payer deux fois le prix du jeu en contenu additionnel ! (oui oui, on a des noms).
Et bien… Oui ! On nous a promis un modèle économique reposant sur la gratuité, et Smite honore sa promesse ! Tous les dieux sont déblocables grâce aux récompenses collectées à la fin de chaque partie. Cela peut prendre du temps, mais Smite ne vous obligera pas à dépenser de précieux euros pour parfaire votre roster !
En revanche, le micropaiement est bien présent, mais le passage en boutique ne vous permet que d’obtenir des skins et autres effets purement esthétiques, ou bien des boosts si vous n’êtes pas du genre à prendre votre temps. Le pétage de carte bleue reste donc réservé aux plus impatients d’entre vous, mais si vous vous accordez du temps et de longues parties, tout est effectivement accessible gratuitement.
Cerise sur le gateau, les développeurs vous offrent régulièrement des codes pour du contenu gratuit ! Pour cela, je vous invite à suivre la page officielle du jeu pour vous tenir au courant : il suffit parfois de liker la page Facebook, ou de « follow » le compte Twitter du jeu pour gagner un skin…
Un MOBA dynamique
Passons maintenant au point qui nous intéresse : le jeu en lui même, et son gameplay qui apporte un grand coup de frais au genre. Quand je disais m’être jeté sur le jeu à sa sortie PS4, ce n’est pas tout à fait exact, puisque je suis dessus très exactement depuis son entrée en beta sur la console, soit en février ^^
L’originalité de Smite, par rapport aux autres jeux du genre, c’est sa vue à la troisième personne, qui tranche avec les traditionnelles vues du dessus ou en perspective isométrique. Il en résulte une meilleure vue de tout ce qui vous entoure, et une immersion totale dans l’action.
Plus classique, une boutique vous permet de booster votre personnage en achetant des skins grâce à des gemmes. Il est aussi possible d’acheter des artefacts dont la vocation sera de redonner de la vie, du mana… à votre héros durant la partie.
Vos succès reposent certes sur le choix du héros que vous choisissez, mais également sur votre jeu d’équipe ! Et il est bon d’observer sa constitution, afin de s’adapter au mieux : veillez à avoir au moins un soigneur, un tank… à équilibrer et diversifier les compétences de votre équipe. Une team où chacun ne cherche que sa gloire personnelle est vouée à l’échec !
Un gameplay simple, mais efficace
Lorsque vient le moment de choisir son personnage, on n’a que l’embarras du choix, puisque ce sont environ 70 dieux qui sont actuellement déblocables, sans compter ceux à venir. De manière assez classique, on retrouve des persos répartis en « classes » telles que les assassins, les tanks, les soigneurs, les mages, etc.
Le joueur se retrouve ensuite embarqué dans des batailles à 5 contre 5. Le but va être d’aller prendre le camp ennemi, tout en protégeant le sien.
Le champ de bataille se divise en trois lignes. La première est constituée de deux tours de défense, qui éliminent les lignes ennemies lorsqu’elles s’approchent trop près. Une fois les tours détruites, les combattants se dirigent vers la deuxième ligne : le phénix. C’est lui qui vous permet d’envoyer des renforts (de simples soldats mortels) lorsque vous abattez un adversaire.
Enfin, la troisième ligne est un ancien dieu légendaire, un Titan, ultime gardien de chaque camp, qui fait office de boss. Une fois cette divinité vaincue, la partie se termine.
Ce principe est celui que vous retrouverez le plus souvent, dans les modes Assaut, Conquête (la même chose, mais avec trois couloirs pour atteindre le Titan adverse ; c’est le mode utilisé pour les compétitions e-Sport), Joute (un mano à mano contre un seul autre joueur), Siège (la même chose que « Conquête » mais en 4 contre 4), Clash (en 5 vs 5, mais avec en plus une Harpie, une furie d’or ou encore un géant de feu).
En cours de jeu, le joueur dispose d’une attaque générique, et de quatre coups spéciaux (customisables et échangeables), affectés aux quatre boutons de base (croix, carré, triangle et rond pour la PS4, X, Y, A, B sur XBO). Notez qu’une fois utilisés, ces coups spéciaux demandent un certain temps pour se recharger et être utilisés à nouveau. Ces coups sont des skill-shots qui vont vous demander de viser avec précision : pas de tir automatique ! Sur ce point, le jeu à la manette est sans doute plus difficile à prendre en main…
En cas de défaite, les développeurs ont conçu votre « return » de manière à vous pousser à perdre le moins possible : plus vous vous faites battre, plus votre temps de réapparition est long. Autrement dit, après votre première mort, vous réapparaissez à l’écran au bout de quelques secondes… Si vous mourrez trop souvent, vous devrez patienter près d’une minute avant de retourner au combat.
Le jeu propose de nombreux autres modes (versus, coop contre l’IA, combats de classes, entrainement ou parties personnalisées), ainsi que des quêtes hebdomadaires. Si vous êtes adepte de parties rapides, on ne pourra que vous conseiller le mode « Arène« , en 5 contre 5, dans lequel vous devez accompagner vos soldats jusqu’au portail adverse pour engranger les points requis. Comptez un gros quart d’heure par partie.
Quelques points noirs
Malgré tout, le MOBA de Hi-Rez Studio emmène avec lui quelques points noirs. A commencer par un déséquilibre que vous constaterez vite parmi les dieux : certains vont vous sembler totalement surcheatés, d’autres beaucoup plus anecdotiques (même si je reste très modéré à ce propos : certains peuvent sembler inutiles, mais au final très intéressant dès que vous maîtriserez le jeu). Toujours est-il que vous pesterez bien souvent face à des adversaires ayant choisi une divinité qui pulvérise tout sur son passage, quand vous galérez pour éliminer un « dieu de seconde zone ».
Plus frustrant à mon sens, le jeu manque cruellement d’un bon « story » ! Le feedback des personnages est donc quasiment nul. Et c’est bien dommage car, avec une telle distribution, et avec une telle intro (voir la vidéo ci-dessous), on a vraiment envie d’en savoir plus, on a envie de connaître tous ces dieux, de savoir pourquoi ils se mettent aussi joyeusement sur la figure, et que vient faire un héros nordique face à une divinité japonaise !
Pendant les phases de jeu, et malgré un gameplay assez nerveux dans l’ensemble (les batailles sont souvent même un peu fouillies) le titre manque parfois de punch ! Lorsque l’on réapparaît, après une mort, sur sa start-line, on peste de la lenteur de certains persos et du temps perdu pour atteindre l’autre bout de la map, où se déroule la bataille. Certains pouvoirs spéciaux manquent également de pêche, sur ce point aussi il y a une inégalité : des pouvoirs vous en mettent plein la vue avec panache, d’autres paraissent plus mous.
Aussi novateur que puisse être Smite sur de nombreux points, et aussi diversifiés que puissent être ses menus, au bout de plusieurs dizaines d’heures de jeu, on retombe dans cette routine que l’on retrouve dans la plupart des MOBA. Les développeurs n’y peuvent rien, le genre est ainsi fait !
Enfin, pendant mes parties, j’ai pu constater un peu de lag, voire plus rarement des décrochages du serveur. Rien de bien méchant cependant, ces défauts relèvent (à mon niveau) de l’anecdote. Il y a deux jours, j’ai même pu constater un bug ayant pour effet d’iriser l’image : non, je n’ai pas pris de LSD, et si j’ai cru au départ à un effet dû à un quelconque pouvoir d’un dieu, j’ai réalisé que ce n’était pas le cas en constatant le même défaut visuel en revenant sur la page d’accueil. Encore une fois, cela ne m’est arrivé qu’une seule fois, et je fais confiance aux programmeurs pour nous proposer de nombreux patches, pour corriger les éventuels défauts rapportés par la communauté (on sait qu’Hi-Rez est très attentif aux commentaires des joueurs).
Au final
Smite est un jeu qui s’est construit une solide réputation en trois temps : il a tout d’abord cartonné sur PC il y a deux ans, avant de « déchirer » sur Xbox One l’an passé. Aujourd’hui, il débarque sur PS4 avec cette même volonté de s’imposer taille patron sur le marché du MOBA free-to-play !
Un gameplay dynamique, un jeu qui tranche avec les standards du MOBA, un énorme contenu, et un soft vraiment plaisant à la manette… Voilà de solides arguments pour nous inciter à télécharger ce titre qui, encore une fois, est totalement gratuit (c’est le principe du free-to-play, pour ceux qui n’auraient pas suivi).
Malgré quelques petits points noirs, le jeu a suffisamment d’arguments pour figurer sur votre liste de titres à découvrir au plus vite. Mais gare à l’addiction : une fois plongé dans Smite, c’est un peu plus difficile de décrocher.
Verdict
Un MOBA qui fait son job efficacement, et apporte un vent de fraîcheur sur le genre. A essayer de toute urgence, d’autant qu’il est gratuit !
15/20
Les + :
- Un casting tout simplement incroyable
- Un gameplay nerveux
- D’un coté un jeu, de l’autre une grosse collection à compléter
- Jouabilité bien adaptée à la manette
- La bande-son sympa
- De l’humour
- Un menu complet et bien pensé
- Direction artistique colorée et séduisante
- Le choix de l’angle de vue (3e personne) offre de la fraîcheur au genre
- Pas mal de modes de jeu
- Des parties rapides
- Maîtriser le jeu (demande un peu de pratique) est gratifiant
- Le débutant est bien coaché
- Un vrai free-to-play
- Un titre qui n’arrête pas d’évoluer, avec de nouveaux ajouts réguliers
Les – :
- Peut parfois devenir un peu redondant : au bout de quelques heures, la routine propre aux MOBA revient
- Votre succès dépend beaucoup de votre équipe
- Avec la manette, les tirs demandent une grande précision
- Les dieux auraient mérité plus de feedback
- Un peu de déséquilibre dans le casting : des dieux crackés, d’autres plus anecdotiques
- Quelques bugs et de rares décrochages du serveur
- Des combats parfois un peu fouillis
- Des doublages parfois WTF 😀
Smite, par Hi-Rez Studio, en free-to-play sur PC, Xbox One et PS4.
Jeu testé sur la version PS4, disponible gratuitement en téléchargement via le PSN.