Bienvenue, El Présidente ! J’espère que vous êtes prêt pour de nouvelles aventures, pour être le meilleur président que Tropico n’ait jamais connu ! Enfilez votre plus beau costume de dictateur, et allez parler au peuple, El Présidente ! C’est parti pour le test de Tropico 6 !

Eh oui, cette recette, on commence à la connaître ! Voici 18 ans que le premier Tropico est sorti. Et pourtant, rien n’a vraiment changé. Évolué oui, mais jamais de gros chamboulements ! Et Tropico 6, développé par Limbic Entertainment (et édité par Kalypso), reprend le flambeau après Haemimont Games. Je vous propose un test pour essayer de comprendre où en est rendue la licence Tropico.

El Présidente, l’éternel

J’ai une relation toute particulière avec la série Tropico. J’ai joué à tous les titres depuis le 2. Et j’ai toujours autant envie d’y jouer. Je n’ai jamais trouvé un autre jeu de gestion avec les caractéristiques de Tropico. Qui, pour moi, font la recette du succès de cette licence. À savoir de très bonnes musiques d’ambiance, un jeu coloré et plein de vie, Penultimo et son éternel dévouement à notre cause, et bien sûr le fait d’incarner un dictateur.

Le problème de cette recette, c’est qu’il est très difficile de la faire évoluer. J’aime Tropico pour ses particularités, et s’il essaie d’en changer, je pense que la transition sera difficile. Et pas forcément un franc succès. Du coup, les développeurs se retrouvent vite limités dans leurs choix pour pouvoir proposer de nouvelles idées ou un nouveau gameplay.

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Seulement voilà : entre refaire complètement un jeu et juste remettre un coup de polish sur l’ancien titre, il y a un monde ! Et c’est un peu l’impression que donne ce Tropico 6. J’ai passé une dizaine d’heures sur le jeu, et je ne lui trouve pas de gros défauts. Et clairement, dans l’ensemble, le jeu est plutôt bon !

Le titre est vraiment sympa à regarder. Certes, pas forcément le plus joli comparé aux titres sortis récemment (coucou Anthem), mais ça reste très agréable, et on reconnaît bien le design de Tropico. Les musiques, quant à elles, sont juste parfaites. Toujours bien rythmées, motivantes, un vrai régal ! Avec en plus une option qui permet d’avoir uniquement des musiques libres de droits, chose très pratique pour ceux qui comptent faire des vidéos ou des lives sur le jeu.

Choc des classes sociales

Comme dans le précédent opus, vous pouvez personnaliser votre villa… Euh, pardon, votre palais présidentiel ! C’est complètement inutile, donc indispensable ! Parce qu’avoir un aquarium géant sur le toit, c’est quand même la méga-classe ! Surtout à coté des favelas qui abritent votre peuple ! Le décalage sera de très bon goût, et les motivera sûrement à travailler encore plus dur pour espérer y arriver un jour.

La création de notre avatar est plutôt rapide, et on a moins l’impression d’avoir créée un perso difforme que dans Tropico 5. Il vous suivra tout au long de vos différentes parties. Mais il est possible de complètement le modifier, à n’importe quel moment durant la partie. Ou même depuis le menu. Donc pas d’inquiétude si vous avez mis de la barbe à votre avatar féminin 😉

On ne change pas une équipe qui gagne

Rien de bien révolutionnaire avec ce nouveau Tropico. Il y a sûrement de petites nouveautés, mais rien de vraiment marquant, qui va changer complètement notre façon de jouer. On perd même le mode carrière par rapport à Tropico 5. Il ne reste plus que trois modes de jeu actuellement.

À savoir un mode missions que l’on avait déjà dans les anciens titres. Il propose des parties plutôt rapides, avec des objectifs à remplir. Un mode bac à sable qui est, pour moi, le mode où je passe le plus de temps… Et enfin un mode multijoueur que je n’ai pas pu essayer, du fait que le jeu n’était pas encore sorti pendant le test, et qu’il n’y avait personne d’autre sur les serveurs.

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On note aussi la perte de la création de missions. Alors oui, je ne l’avais jamais utilisée, mais ça reste quand même encore une fonction que l’on nous retire. Ainsi que le système de dynastie que l’on avait dans le 5e volet. Alors bon, ce système voulait rendre le jeu un peu plus réaliste, en nous faisant incarner des générations, au lieu d’incarner El présidente, le seul et l’unique. Mais au final, il n’était pas d’une très grande utilité. Il donnait l’impression d’être remplaçable. Donc, on ne va pas pleurer sur le retrait de cette fonction.

Et le gameplay dans tout ça ?

Niveau gameplay, on dispose d’énormément d’outils pour gérer sa vie politique et les relations avec les autres pays. Le compte en Suisse a une vraie utilité, et va nous permettre d’obtenir des avantages de réputation, avec des factions, ou plusieurs autres avantages très utiles.

Bref, je ne vais pas vous faire la liste de toutes les choses que l’on peut faire dans Tropico 6, surtout qu’elles étaient déjà quasiment toutes implantées dans les autres épisodes. Mais s’il y avait une chose à retenir, c’est que l’on a énormément d’outils différents pour gérer au mieux notre petit bout de paradis. Et que l’ensemble est homogène, et pas brouillon ! On ne passe pas 3 heures à chercher une info.

Par contre, là où le jeu pêche un peu plus, c’est au niveau des constructions et des différentes époques. À savoir la Révolution, la Seconde Guerre mondiale, la Guerre Froide et les Temps Modernes.

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Alors oui, on a plus de constructions que dans Tropico 5, et jusqu’à l’époque de la Guerre Froide, tout va plutôt bien ! Ça reste assez logique et cohérent ! On peut même avoir son propre programme spatial et nucléaire !!! Autant vous dire que l’on ne rigole pas à Tropico.

Mais c’est justement avec ces deux programmes que le bât blesse. Ce n’est clairement pas assez approfondi, et les impacts sur la population ou sur les relations étrangères restent vraiment minimes. Alors que, je vous le rappelle, vous êtes sur votre petite île, et vous pouvez envoyer une fusée avec sa navette spatiale ! Pour faire quoi ? Aucune idée, si ça se trouve, elle va exploser en plein vol une fois passée hors de notre vue 🙂 J’ai lancé ma première navette en 1947 ! Alors que dans la réalité, les Américains ont lancé leur Colombia en 1981. Mais non, tout le monde s’en fiche, et au mieux, on aura le droit à un « mouais, c’est joli à voir » … Et c’est vraiment dommage.

Idem pour le nucléaire : on a presque aucune réaction ou menace de guerre. Et clairement, ça ne s’arrange pas après être passé aux temps modernes.

Moderne, mais pas pour tout le monde

L’époque des temps modernes est pour moi l’un des plus gros problèmes du jeu. Elle est là sans être vraiment là. On commençait déjà à le sentir avec la Guerre Froide, mais là, l’effet est encore pire.

Les protagonistes ont changé et sont plus nombreux. Mais il n’y a plus vraiment d’objectif bien concret. Vous vous retrouvez à remplir les tâches que l’on vous donne pour augmenter votre réputation avec une faction. Seulement voilà : arrivé à 100%, vous n’avez plus trop d’intérêt. Excepté pour amasser de l’argent bien entendu.

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Pour les bâtiments, le souci est différent : on va avoir des bâtiments ultra-futuristes et complètement visionnaires. Mais par contre, énormément de bâtiments n’ont pas évolué esthétiquement. Ce qui fait très vite tâche. Avant, vous aviez quelque chose d’harmonieux et d’équilibré. Et d’un coup, vous voilà à devoir tout réorganiser et tout réagencer pour essayer d’avoir quelque chose de correct.

C’est dommage, et je pense que c’est vraiment sur le End Games que les développeurs vont devoir travailler pour le prochain titre. Il doit forcément y avoir des solutions pour donner un intérêt en fin de partie. Par exemple, la possibilité de déclencher la guerre avec d’autres pays, ou d’aller les coloniser. Après tout, vous avez l’arme nucléaire !

Une recette qui commence à tourner

Pour moi, Tropico 6 n’est pas un mauvais jeu, loin de là ! J’ai pris un réel plaisir à y jouer et à faire plusieurs parties. Et le changement de qualité graphique avec son prédécesseur est flagrant.

Mais je pense que le temps du renouveau est arrivé ! Et qu’il va falloir que les développeurs redoublent d’efforts et d’originalité pour le prochain Tropico, S’ils ne veulent pas que j’appelle le test Tropico 5.1.1, l’aspect principal à travailler est le End Games, et la période des temps modernes qui manquent de finition.


Tropico 6

  • Par Limbic Entertainment, pour Kalypso.
  • Sur PC, et cet été sur PS4 et Xbox One.
  • Genre : Gestion.
  • Classification : PEGI 16.
  • Prix : entre 35€ et 49€ selon les revendeurs.

 

Points positifs :

  • Bande son
  • Graphismes
  • El Presidente
  • Gameplay

Points négatifs :

  • Manque d’innovation par rapport à Tropico 5
  • Le peu d’impact du nucléaire et du spatial
  • La perte de l’animatrice radio
  • End Game à travailler pour la suite
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