Les Sims 4 est enfin arrivé sur PS4 et Xbox One, trois ans après sa sortie sur PC. Il était temps : la dernière version des Sims sur consoles remonte en effet à… 2010, avec Les Sims 3 (Wii, PS3, X360). C’est dire si on a failli attendre ! Et c’est donc avec fébrilité que je lance le jeu sur PS4. It’s Test-Time !

Sul sul !

Étant un grand fan de jeux de simulation, je n’ai évidemment pas pu passer à côté des Sims, qui reste l’une de mes séries cultes. Après avoir découvert la franchise vers 2003 (sur GameCube et PS2), j’ai dû jouer à tous les épisodes de la série. Y compris aux versions portables (DS notamment, très loin de m’avoir convaincu). Toutes, à l’exception des add-ons, exclusifs au PC.

Pour ceux qui auraient passé les vingt dernières années au fond d’une grotte, les Sims est un jeu de simulation créé par Maxis (aussi développeur de la série Sim City). Il consiste à créer un personnage ou une famille (un Sims), et à lui faire vivre sa vie, à répondre à ses besoins. Qu’ils soient physiques (manger, dormir, aller aux toilettes…) ou sociaux (se faire des amis, travailler, trouver l’amour)…

Ici, pas de batailles contre des zombies, et pas de tirs à la première personne. Les Sims est un jeu plus peinard, qui se joue en prenant son temps (vous pouvez même passer des heures à créer votre foyer, à décorer votre maison). Avec toutefois une particularité : d’un concept qui pourrait être barbant, Maxis parvient à faire un jeu fun, en y insérant une bonne dose d’humour, de second degré, et de références à la pop culture.

Au fil du temps, Les Sims a su se forger une véritable identité. Une patte qui rend la série unique. Souvent imitée, mais rarement égalée. De son petit cristal vert (au dessus de la tête du personnage jouable) jusqu’à ses codes ou son langage en onomatopées… Quel joueur a déjà véritablement résisté à la tentation de lâcher un « Sul Sul ! » en pleine conversation ?

Une couille dans le portage ?

Il faut le reconnaître : les différents jeux PC Les Sims ont, par le passé, connu des adaptations plus ou moins convaincantes sur consoles de salon. Mais attention ! Avec Les Sims 4, nous allons aujourd’hui parler de « portage » ! Autrement dit, une copie conforme de la version PC, sortie en 2014. Strictement la même, reprenant jusqu’à son interface. Nos consoles actuelles peuvent se le permettre !

Et c’est sans doute ici que la plupart d’entre vous commencent à tiquer. Car peut-on imaginer qu’une interface pensée pour le clavier et la souris puisse être optimisée pour une utilisation à la manette ? Oui, c’est possible. Mais cela va demander aux développeurs de se pencher très sérieusement sur la question. Autrement dit, c’est un gros boulot, tant les écosystèmes sont différents.

De plus, nous aurons ici un portage de la version de base ! Comprenez que nous allons trouver ici la version initiale du jeu, avec toutes les mises à jour PC (piscines, bébés…), mais épurée de ses nombreux add-ons.

Ce qui ne veut pas dire que les joueurs sur consoles n’y auront pas accès, mais il faudra pour cela passer par la case DLC (sur vos boutiques en ligne respectives). Et ça tombe bien, car je ne cracherai pas sur une petite partie sur l’extension « Chiens et Chats » sortie fin novembre sur ordinateurs… Et peut-être dans un futur proche sur consoles ?

► Note : les codes de triche fonctionnent aussi sur consoles. Retrouvez-les dans cet article.

On crée et… C’est parti !

Passons aux choses sérieuses ! Il est temps de se lancer dans la grande aventure Les Sims 4 ! Et pour cela, tout commence par la création de votre avatar. C’est donc dans un premier menu de création que vous allez débuter. Nom, corpulence, couleur des yeux, cheveux, peau, style vestimentaire… Il y a du choix ! Mais c’est aussi ici que vous allez déterminer les traits de caractère de votre avatar (joyeux, inventif, curieux, etc). Notez que vous pouvez vous lancer avec un personnage solo, ou lui créer une famille…

Une fois votre avatar créé (deux heures plus tard ^^), vous allez devoir choisir une map : désert, ville ou quartier verdoyant… Votre idéal est forcément quelque part. Avec une base de 20.000 Simflouzes (la monnaie locale), il est maintenant temps de vous installer. Sur la map précédemment choisie, vous pouvez soit opter pour un terrain nu (et la phase de construction qui va avec), soit emménager dans un logement déjà équipé de la base.

La fin du monde ouvert

C’est donc ici que commence votre vie de Sims. Trouvez un boulot, répondez aux besoins de votre avatar (faim, envie de pipi, ou de vie sociale…). Les statistiques de votre personnage sont appelées à évoluer, en fonction des interactions que vous lui ordonnerez. Peindre fera grimper votre niveau de créativité, ou réparer la cafetière fera de vous un bricoleur. Ces statistiques auront une importance capitale sur votre carrière professionnelle… Et sur la nature des échanges avec les autres Sims.

Plus vous rapporterez d’argent au foyer, plus vous pourrez agrandir, meubler… Et c’est justement en piochant dans le riche catalogue du mode « création » que vous pourrez mettre la main sur de nouveaux items qui boosteront vos capacités, ou en ajouteront de nouvelles. Mais attention : votre Sims vieillit, et meurt. N’oubliez pas, donc, de trouver l’âme-sœur et de faire des bébés, pour étaler votre partie sur plusieurs générations.

Enfin, et c’est un avis purement personnel, je regrette fortement la disparition du monde ouvert des Sims 3 ! On pouvait alors se balader en ville, ou organiser des fêtes sur la plage, en contrebas de votre maison. Ici, cette possibilité n’existe plus, et vous devrez passer par un chargement pour vous rendre d’un quartier à l’autre, ou pour changer de bâtiment (passer de chez vous au musée, par exemple).

Raison et sentiments

La grosse nouveauté de ce quatrième opus est le système très poussé de gestion des émotions. En fonction de son état, de ses actions, du déroulement de la conversation… Votre Sims va passer par quatre types d’émotions : triste, mal à l’aise, enjôleur, heureux.

Plus sûr de lui, un Sims « enjôleur » draguera plus facilement sa future conquête, quand un personnage « mal à l’aise » se perdra dans des conversations négatives… Et pourra se faire détester par ses interlocuteurs.

Vous allez donc devoir prendre en compte ce paramètre, qui vient s’ajouter à votre barre de besoins, et aux jauges représentant vos liens avec votre petit(e) ami(e) ou voisins. Car ces éléments forment un tout, et le moindre déséquilibre peut avoir des conséquences catastrophiques.

Un Sims triste peut se laisser mourir de chagrin pour tout et n’importe quoi… À contrario, notre Tifa a eu la malchance d’expérimenter un Sims pourtant en pleine forme, décédé d’une crise cardiaque pour avoir fait « crac-crac » deux fois dans la même nuit 😀

Une jouabilité adaptée aux consoles ?

Au risque de passer pour un hérétique, je dois vous avouer que je suis avant tout un joueur consoles. Je ne me suis jamais vraiment senti à l’aise, un clavier et une souris à la main. C’est pourquoi mon expérience Sims se résume aux pads de la GameCube, PS2, PS3 et aujourd’hui PS4. Je me garderai donc de vous dresser ici un comparatif entre la jouabilité sur consoles et PC. Les Sims 4 est-il moins jouable sur PS4 que sur PC ? Je n’en sais rien, c’est ici ma limite.

Ce qui ne m’empêche aucunement de vous écrire que la jouabilité des Sims 4 va vous demander un temps d’adaptation. Certes, toutes les touches sont sollicitées pour répondre aux nombreuses commandes possibles, mais… Le gameplay me paraît lent, et trop rigide lors des premières heures de jeu (par la suite, l’habitude s’installe, et tout roule). Mais, en comparaison, je crois me souvenir que Les Sims 3 était plus rapidement accessible. Sans doute parce qu’il s’agissait d’une adaptation, développée spécifiquement pour consoles.

Les mods et la galerie en moins

La différence entre PC et consoles va aussi se jouer sur le contenu. Dans cette version PS4 et Xbox One, le catalogue d’objets ou de fringues est énorme. Mais sans commune mesure avec la version PC, encore plus riche. De même, et c’est dans la logique des choses, les joueurs sur consoles seront ici privés des mods, qui sont pourtant à l’origine du succès des Sims sur PC. Pas possible d’inclure des mods sur une version PS4 ou X1 ? Si si, pourtant : souvenez-vous, Skyrim HD l’a bien fait !

Dernière différence, et non des moindres : la galerie a tout simplement disparu ! Elle vous permettait, sur PC, de sauvegarder les créations des autres joueurs de la communauté, pour faire des échanges. Ici, elle est remplacée par la bibliothèque. Cette dernière se limite à vos propres créations. Ce qui a pour effet d’étouffer l’un des aspects les plus intéressants du jeu d’origine.

L'avis de Tifa (adepte des Sims sur PC)
Pour ma part, j’avoue avoir lancé ma partie avec un gros à priori : pour moi, Les Sims ne se joue sous aucun prétexte avec une manette ! Sur consoles, si vous n’avez pas l’habitude de jouer avec un pad, la jouabilité sera très difficile à prendre en main. Mais, c’est faisable ! Cela va prendre un temps d’adaptation. Le curseur est très (trop) sensible, et on ne retrouvera jamais la précision de la souris. Même si l’on s’habitue, restez sur la version PC si vous disposez d’une bonne bécane. En revanche, si vous ne possédez pas de PC, le jeu sur consoles en est très proche, et constitue une bonne occasion de découvrir cette licence !

Et la technique dans tout ça ?

Ce portage sur consoles est-il convainquant techniquement parlant ? Au premier abord, oui ! Le jeu est très beau à regarder, affiche sans problème de nombreux détails, et la fluidité apparente est un pur plaisir. On regrettera juste des temps de chargement vraiment longs. Au lancement du jeu, mais aussi lorsque vous passez d’une zone à une autre.

Pourtant, au bout de quelques heures de jeu, je déchante. Au fur et à mesure que ma maison grandit, et se peuple, je vois apparaître les premiers bugs. Les lags (parfois de gros ralentissements) se multiplient, quand je ne vois pas tout simplement l’action se figer quelques secondes… Avec un personnage qui se « téléporte » de la porte d’entrée au salon (la console tente de rattraper ce freeze comme elle peut).

Rien de bien méchant, car je n’ai encore pas eu à subir de plantage total du jeu. En revanche, je pourrais aussi parler des petits bugs d’affichage. Cette maman qui file aux WC, son bébé dans les bras, et qui reste coincée entre le mur et la cuvette. Une sauvegarde, je quitte le jeu pour le relancer, et tout rentre dans l’ordre.

La technique, c’est aussi la bande-son. Et de ce coté, je ne vois pas grand chose à dire, si ce n’est que nous sommes bien dans un Sims. Les dialogues en langage Sims sont toujours aussi fun à écouter. La musique, un poil plus élaborée que les thèmes d’ascenseur des premiers opus, fait son job. Vous ne la passerez pas en boucle lors de vos soirées « OST » mais elle a le mérite de vous plonger dans l’ambiance Sims.

Métro, boulot, dodo

Les Sims 4 est un jeu qui a l’ambition de simuler la vie au quotidien. Quitte à également recréer ses côtés chiants ! Et il le fait très bien ! Manger, dormir, aller aux WC, partir bosser, rentrer crevé… S’il est un point sur lequel le jeu peut être fidèle à la vraie vie, c’est bien sur son aspect routinier !

Et très vite va arriver cette impression très frustrante de ne pas vraiment pouvoir jouer avec votre (ou vos) Sims. Il a toujours quelque chose à faire ! Et si vous le déroutez de son train-train quotidien, vous allez le payer au prix fort. La moindre activité, le moindre extra sera sanctionné par une barre d’état qui vire au rouge vif. Fatigue, grosse faim, voire les deux… Garder votre Sims en état potable va donc vite se résumer à suivre la routine qui s’est installée. Et qui se résume dans les grandes lignes à manger, dormir, bosser. En conséquence, le jeu va vous laisser cette impression d’être passif la moitié du temps, de ne pas jouer autant que vous le voudriez, tant votre Sims va s’enfermer dans ses automatismes.

Alors certes, cet aspect donne au jeu toute sa difficulté, car il vous faudra trouver le bon équilibre. Car tout s’accélère dès que vous devenez parents. Avec un bébé dans l’équipe, les taches se multiplient. Votre nourrisson se met à pleurer toutes les dix secondes, ne vous laissant que peu de temps pour réaliser les actions sus-citées. Et encore moins pour faire la fête. En revanche, vous risquez de partir travailler avec d’énormes cernes sous les yeux, sans avoir fait pipi ni pris un vrai p’tit dej… Comme dans la vraie vie, quoi 😉

Au final

Pour la première fois, Maxis nous propose un portage (copie conforme de la version PC) des Sims 4 ! Hérésie pour certains, bonne intention pour d’autres… Peut-on vraiment résister lorsque l’on parle d’une série aussi culte que Les Sims ?

Malgré ses petits défauts (notamment ses bugs ou ses longs temps de chargement), Les Sims 4 est un bon jeu pour tout fan de simulation qui se respecte. Le jeu est riche, beau à regarder, et drôle… Certes, on aurait aimé que les développeurs « adaptent » l’interface pour une utilisation à la manette, mais avec un peu de patience…

Aussi, si l’on place ses qualités et ses défauts sur une balance, c’est le plus qui l’emporte. Malgré ses petits bugs et sa jouabilité complexe, Les Sims 4 est très plaisant à jouer, et vous promet une bonne durée de vie. Si vous aimez les jeux de gestion et que vous ne possédez pas de PC gaming, voilà un bon investissement.


Les Sims 4

Par Maxis, pour Electronic Arts, sur PS4 et Xbox One. Pegi : 12. Environ 45€ pour la version de base.

 

Amitié consolidée :

  • Très chouette à regarder
  • Un portage réussi, une expérience de vie intacte
  • Du bébé au vieillard, le cycle complet de la vie, sur plusieurs générations
  • Créateur de Sims très complet
  • Pas mal d’objets
  • Les mises à jour de la version PC directement intégrées
  • L’ambiance sonore
  • Du second degré à gogo
  • Une durée de vie sans fin

Dépression nerveuse :

  • Temps de chargement longuets
  • Des bugs (ralentissements, freeze…)
  • Où est passée la galerie ?
  • Les DLC à acheter sur le store
  • Encore peu de contenu par rapport à la version PC
  • Le monde ouvert a disparu
  • Jouabilité un peu trop rigide, qui nécessite un temps d’adaptation
  • Sims toujours occupés, on a souvent l’impression de ne pas pouvoir jouer avec eux
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