Avec les jumelles Lydie et Suelle, l’arc « Mysterious » se referme. The Alchemists and the Mysterious Paintings clôt cette trilogie Atelier, avec ce nouveau RPG signé Gust, pour le compte de Koei-Tecmo. Sortez vos manuels d’alchimie, c’est l’heure du test du jeu…

Dernier volet de la trilogie

Atelier Lydie & Suelle test

Avant de commencer ce test, sans doute est-il bon de vous rappeler que les jeux de la série Atelier fonctionnent par cycles de trois (jouables indépendamment). Ces arcs sont identifiables grâce à un mot clé, que vous allez retrouver dans les titres de chacun des volets d’une trilogie : les « Dusk » (sur PS3) ou encore les « Mysterious » pour la série qui nous intéresse aujourd’hui.

Alors, si vous aviez raté nos deux précédents test, voici les liens :

Comme le nom du jeu le laisse deviner, ce sont donc deux alchimistes que vous allez incarner aujourd’hui : les jumelles Lydie et Suelle Malen. Elles vivent à Merveille (c’est le nom de la ville), la capitale du royaume d’Adalet. Le scénario prend ensuite une direction vue et revue, puisque nos deux soeurs tiennent une boutique d’alchimie, et souhaitent (vous vous en doutez si vous connaissez la série) devenir les meilleures de la discipline. Ici pour faire honneur à leur maman décédée.

Bien évidemment, le jeu vous proposera quelques rebondissements (heureusement). Et comme dans les volets précédents, vous allez croiser la route de têtes connues, dont Firis ou Sophie pour ne citer qu’elles… Le scénario est également porté par un nouvel élément scénaristique, qui explique le titre du jeu. Ici, vous allez voyager à travers des toiles, des tableaux peints par votre père. Cet épisode est censé revenir à une forme plus scénarisée. Sur le papier, c’est vrai ! Hélas, l’écriture tombe vite dans les clichés propres au J-RPG, avec des pirouettes un peu trop attendues, voire qui loupent parfois leur effet.

Je ne l’ai pas encore précisé mais, la grosse nouveauté marketing de cet épisode est que, pour la première fois depuis longtemps, la licence s’ouvre à un écosystème autre que PlayStation. En effet, Atelier Lydie & Suelle est le premier opus à être également disponible sur Nintendo Switch.

Pour plus d’infos sur les personnages ou les lieux, je vous invite d’ailleurs à visiter le site officiel du jeu.

Alchimie… Un sport national

Je ne vais pas épiloguer pendant des siècles sur l’alchimie, qui est le concept fondateur (et fondamental) de la série. Toutefois, pour les nouveaux venus, sachez que les jeux Atelier vous permettent d’incarner des alchimistes, et vos pérégrinations n’ont d’autre but que de vous permettre de dégoter des matières premières sur les ennemis, ou dans la nature. Ces composants seront ensuite plongés dans un grand chaudron, afin de synthétiser de nouveaux items (avec un système de notation). Ce qui, au passage, vous fait aussi gagner en expérience : plus vous maîtrisez des synthèses, plus les objets créés sont de bonne qualité.

Et c’est justement l’alchimie qui va vous pousser à aller toujours plus loin, à partir vers de nouvelles aventures dans l’inconnu, afin de dégoter l’ingrédient rare qui vous permettra de surpasser votre talent. Nos alchimistes n’ont pas la prétention de vouloir sauver le monde contre un ennemi démesurément puissant. Juste d’améliorer leur petite popote. Cette mécanique marche depuis le début, alors pourquoi la changer ?

Toutefois, Gust rompt la monotonie latente (qui s’est installée avec des épisodes qui finissaient par se ressembler) grâce à un nouveau concept : les peintures. Celles-ci, une fois complétées avec les bons ingrédients (encore de l’alchimie), vont donc vous faire voyager dans des mondes thématiques, avec des musiques plutôt sympas et appropriées. Mais hélas des mondes un peu limités. Dommage quand on repense à l’une des grandes qualités d’Atelier Firis : son monde ouvert !

Mais cela va de soi : les développeurs ont aussi su garder les « plus » du précédent opus, pour les sublimer. Ainsi, le système de catalyseurs d’Atelier Firis a été non seulement gardé… Mais il est aujourd’hui généralisé à tous les ingrédients récupérables. Ce système de damiers va vous faire cogiter, afin de lier les bons éléments entre eux, afin de tirer le meilleur des multiples combinaisons possibles. Car qui dit « plus de catalyseurs » (chaque ingrédient a le sien, comme je l’ai dit) dit aussi plus de possibilités. Presque une évidence…

Des combats plutôt bien foutus

À force de poncer les jeux Atelier, je commence à plutôt bien connaître le système de combats au tour par tour, vu par Gust. Avec parfois des changements pas toujours bienvenus. Mais ici, force est de reconnaître que le système de combats est vraiment bien pensé. Pour les puristes de la licence, il s’inspire fortement de celui de Atelier Escha & Logy : Alchemists of the Dusk Sky. Qui à mon sens était le mieux foutu.

Le jeu reprend donc le système de double ligne de trois combattants : la première au premier plan (offensive) et la seconde en arrière-plan (défensive). Et chaque personnage jouable y va de ses propres capacités et autres aptitudes pouvant vite devenir dévastatrices. À l’image de Firis et de ses flèches complètement pétées, ou des combos de groupe qui font plus de dommages. Mais Atelier Lydie & Suelle ajoute aussi quelques nouveautés plutôt intéressantes.

La plus marquante est que, désormais, Lydie et Suelle peuvent synthétiser des objets pendant les combats (pour créer des bombes puissantes, booster vos équipiers…). Une mécanique qui semble tellement évidente que l’on a du mal à comprendre pourquoi elle n’a pas été imaginée plus tôt. Avec toutefois un bémol : la mécanique est chouette, mais pas très logique ! Dans votre groupe, vous pouvez enrôler Firis ou Sophie. Et si vous avez fait les épisodes précédents, vous conviendrez que nous parlons ici de deux alchimistes. Alors, pourquoi Lydie et Suelle sont-elles les deux seules capables de synthétiser en plein combat ?

Pour le reste, on remarquera que les deux frangines ont chacune leur propre style : Lydie se bat avec un bâton, et est plutôt défensive. Tandis que Sue(lle), l’attaquante de service, préfère user de ses doubles revolvers.

Et sur le plan technique, ça donne quoi ?

Si vous connaissez déjà la série, vous ne serez pas vraiment surpris si je vous dis que Atelier Lydie & Suelle est un joli jeu, très coloré, avec des teintes pastelles du plus bel effet. Je ne vous ai pas encore parlé de son chara-design très shôjo, et de ses superbes panoramas dépaysants au possible… Jusque là, rien d’inhabituel, dirais-je.

Pourtant, très vite, le jeu retrouve les vieux démons de la série. Certains niveaux un peu vides, des textures pas toujours convainquantes… Et les habituels bugs graphiques qui reviennent : aliasing, un peu de clipping et quelques chutes de framerate. Le résultat est-il le même sur une PS4-Pro ?

Ah… Et puisque nous parlons ici de la réalisation technique du jeu, il est un petit détail dont j’ai oublié de vous parler : ce ne sera pas non plus une surprise si vous connaissez déjà la licence, mais le jeu ne dispose toujours pas de sous-titres en VF. Des voix japonaises (je valide), mais des textes dans la langue de Shakespeare. Pas insurmontable si vous étiez un élève attentif en cours de LV1 au collège mais… Certains joueurs anglophobes pourront être gênés par cet aspect.

Long, mais pas vraiment difficile

Comme la plupart des jeux Atelier, ce Lydie & Suelle va vous en donner pour votre argent, bénéficie d’une solide durée de vie ! Non pas que le jeu soit difficile ! Mais tout simplement parce que Atelier Lydie & Suelle est un jeu qui demande du temps, beaucoup de temps. De nombreux aller-et-retours pour obtenir les ingrédients… De (très) nombreux dialogues… Des séquence « popote » qui vont vous scotcher à l’écran pendant des heures. Le jeu est long, c’est indéniable.

Pour revenir à la difficulté du titre, je pense pouvoir considérer que Atelier Lydie & Suelle est un jeu facile. L’aventure ne vous opposera pas une grosse résistance, si ce n’est à la fin du jeu, avec un pic que l’on n’a pas vu venir. Si vous n’avez pas pris le temps de vous préparer, de booster vos personnages, la fin risque de vous faire quelques misères…

Deux choses dont ne je pourrai pas vous parler

Il y a deux aspects de ce nouveau Atelier dont je ne pourrai hélas pas vous parler pour ce test. Tout simplement parce que… Je ne les ai pas essayés (logique, me direz-vous).

Le premier est tout simplement la version Switch du jeu. En réalité, pour tout vous dire, c’est la version que j’envisageais de tester (histoire de voir ce que le jeu valait sur console Nintendo) mais… C’est la version PS4 que je tiens entre les mains. D’un côté, c’est chouette car le jeu sera donc (en toute logique) plus beau, et me permettra de récupérer quelques trophées… Mais je ne pourrai cependant pas vous dire ce que vaut la version nomade par rapport à sa grande soeur…

Le deuxième aspect concerne tout simplement les DLC. En temps normal, il faut vraiment que le jeu soit énormissime pour que je cède à la tentation. Et ici, nous parlons notamment d’un season-pass à 80€ ; d’un pack de musiques à 4,99€ ; d’un pack de synthèses secrètes à 4,99€ ; d’une aventure (Great Adventure in New World vol1 : deux nouvelles zones en lien avec Knight of Azure 2) à 11,99€… J’avoue avoir passé mon chemin.

Au final

Atelier Lydie & Suelle est un bon jeu, pour ne pas dire que c’est un J-RPG que je vous recommande fortement si vous aimez le genre ou la série. Pourtant, paradoxalement, j’y ai pris moins de plaisir qu’avec Atelier Firis (le précédent volet), que j’avais lui-même trouvé moins bon qu’Atelier Sophie. La faute sans doute au fait que, malgré quelques nouveautés ici et là, les développeurs ne sortent pas de leur zone de confort. Il nous resservent des recettes qui ont marché précédemment, sans prendre le risque de changer la série plus que nécessaire. Et pourtant, on sent que certaines ficelles commencent à être sérieusement usées…

Le jeu est agréable au demeurant, avec toutefois des nouveautés qui font mouche. Cet Atelier est chouette à regarder et à écouter, et on aime l’alternance de mécaniques entre les combats et les phases d’alchimie (voire la fusion des deux). Si vous aimez la licence, allez-y, foncez !

Pourtant, je ne puis m’empêcher de penser que Koei-Tecmo ne va pas tarder à nous annoncer une nouvelle trilogie Atelier (on est sur une moyenne d’un jeu par an, je le rappelle). Je ne sais pas ce que le futur de la franchise nous réserve mais… Il serait quand même temps de dépoussiérer la série plus que ça… Au risque d’enfermer les fans dans une redondance qui risque de les lasser à la longue. Je ne pénaliserai pas cette fois-ci, mais ce test tient lieu d’avertissement 😉


Atelier Lydie & Suelle : The Alchemists and the Mysterious Paintings

  • Par Gust, pour Tecmo-Koei, sur PlayStation 4 et Nintendo Switch.
  • Classification : PEGI 12.
  • Prix : 59,99€.

 

On a aimé :

  • Les graphismes toujours aussi jolis, colorés et kawaï
  • Deux héroïnes pour le prix d’une
  • Solide durée de vie
  • Des décors variés
  • Des mécaniques peu communes dans les J-RPG
  • Le système d’alchimie n’a jamais été aussi poussé
  • La synthèse en plein combat
  • La bande-son plutôt agréable
  • Les combats au tour par tour

On n’a pas aimé :

  • Pas tant de nouveautés que ça
  • Le scénario parfois prévisible, avec pas mal de clichés
  • Assez longtemps facile, pour un pic de difficulté sur la fin
  • Des wagons entiers de blabla
  • Seules les deux héroïnes peuvent synthétiser en cours de combat
  • Des DLC un peu chers pour ce qui est proposé
  • La licence ne prend pas véritablement de risques
  • Toujours pas de VF
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