S’il est une discipline sportive qui brille par son absence sur consoles, c’est bien le surf ! Fans de Point-Break, soyez rassurés : grâce au studio indépendant anglais Climax (Silent Hill : Shattered Memories), vous allez enfin pouvoir prendre la vague, manette en main, dès ce mardi 29 août (le 30 août sur PC et X1). Accrochez-vous à votre pad (mais je ne parle pas de la planche), c’est l’heure de notre test de Surf World Series !

Ca glisse au Pays des Merveilles ?

Le nom est équivoque ! Avec un jeu qui s’appelle Surf World Series, pas de doute sur l’activité que vous allez pratiquer aujourd’hui ! Une activité qui, étrangement malgré sa popularité, semble totalement boudée par les jeux vidéo. Pour vous donner une petite idée, il me semble (mais cela n’engage que moi) que les derniers jeux de surf datent des Xbox/PS2 et GameCube, avec Kelly Slater’s Pro Surfer (le plus connu), Sunny Garcia Surfing et Transworld Surf. Il y a une quinzaine d’années, quoi !

On peut donc facilement imaginer que l’annonce de Surf World Series a suscité une certaine attente. Au sein d’une communauté quelque peu frustrée de ne pouvoir continuer à surfer sur la TV, lors des longues soirées d’hiver. Le titre nous promet donc du surf, mais en témoigne le « world series » du titre, vous allez partir vous amuser sur différents spots autour du monde !

Cinq destinations

Un nombre de spots toutefois assez limité puisque Surf World Series va vous emmener très exactement sur cinq sites différents. Bell’s Beach (Australie), Waimea Bay (Hawaï), Supertubos (Portugal), Cacimba do Padre (Brésil) et Jeffrey’s Bay (Afrique du Sud). La difficulté varie en fonction des spots. Sur les plus relevés, c’est notamment la vitesse des vagues (trois niveaux de difficulté) qui fait la différence : il faut aller plus vite, le risque de chute étant plus présent.

Pour jouer le « boss de la vague » , vous allez pouvoir choisir votre avatar entre les six personnages proposés. Trois femmes (Kimiko, Liva et Ana Luiza) et trois hommes (Jacob, Daniel et Marcus). Pas de surfers connus, ou de champions des compétitions officielles, donc ! Toutefois, si vous cherchez des noms connus issus de la discipline, sachez que les développeurs sont allé demander des conseils techniques au professionnel anglais Tom Lowe.

Je réalise que j’ai oublié de vous préciser un petit détail qui a son importance dans la perception que l’on aura du jeu. SWS ne prétend aucunement être une simulation de surf, et opte ouvertement pour une approche plus arcade ! Ainsi, de l’aveu du studio, les « airs » sont poussés entre 10 et 20% de plus que dans la réalité. N’étant pas surfer, je vais les croire sur parole…

Un sport technique

Surf World Series (SWS) va vous démontrer que ce sport est un peu plus compliqué qu’il n’y paraît. Agiter ses petits bras avec X pour choper la vague, relâcher le bouton pour se relever sur la planche… Au bon moment, évidemment, car trop tôt ou trop tard, et c’est le « plouf » assuré ! Donc, le jeu va vous demander de trouver le bon timing.

Dans Surf World Series, le but sera de prendre la vague pour y réaliser des tricks. Avec un indice multiplicateur qui augmente en cas de réussite. Votre objectif sera donc de marquer un maximum de points avant la fin du temps imparti. Tout en gardant à l’esprit que si vous avez tendance à spammer la seule technique que vous avez retenu, le coefficient multiplicateur de points devient dégressif. Un bon moyen de vous obliger à varier vos combos. Pour péter les scores, vous avez deux options : aller au coeur de la vague, ou vous en éloigner.

Gare au « wipeout »

Si vous choisissez la première option, vous pourrez rentrer dans le « tube », avec l’objectif de garder l’équilibre le plus longtemps possible. Afin de cumuler un maximum de points. Pas toujours évident : difficile d’y entrer, difficile d’y rester sans chuter… Et difficile d’en sortir sans se manger la lame. Cet exercice deviendra plus simple par la suite, avec de la pratique, et l’habitude.

Si vous choisissez de vous en « éloigner » , vous devrez alors réaliser des grabs et des aerials à l’aide des touches, en sautant au sommet de la vague (vous pouvez la rider avec L2). A condition de ne pas passer derrière. Ce qui aurait pour effet de vous punir avec un « wipeout » , une chute dans l’impact de la vague (donc fin de partie, on recommence tout).

Les figures vont donc se déclencher à l’aide des touches de base : kickflip, tail grab, behind back, floaters, tubes, snaps ou cutbacks… Il y a de quoi faire ! Vous remarquerez à l’écran une jauge, qui se remplit au fil de votre progression. Cette jauge vous permettra de déclencher des spéciaux, cette fois en tapotant des combinaisons de trois touches. Plus difficile, plus risqué, mais aussi plus payant ! A vous les Superman et autres Sushi Roll… Et les scores à quatre chiffres qui vont avec !

On fait quoi maintenant ?

Vous savez presque tout. Ne reste plus qu’à trouver le mode de jeu qui vous convient. Et vu que le titre de Climax demande un minimum de prise en main, je ne saurais vous recommander de débuter par le tutoriel, ici appelé Ecole de Surf, qui vous apprendra les bases en huit leçons.

Vous pourrez ensuite vous faire la main en solo, en mode Surf libre. Tous les niveaux du jeu sont ici accessibles, avec la possibilité de paramétrer toutes les conditions possibles. Y compris la durée de l’épreuve (jusqu’au temps illimité).

Ensuite viennent les événements, tout autour de la planète. Et cette fois contre quinze adversaires. De nombreuses épreuves, 45 très exactement, vous seront proposées. Elles se répartissent en cinq niveaux de difficulté : bleu, amateur, semi-pro, pro et master.

Le jeu dispose également d’un online, qui propose trois modes : Grande bataille, Championnat et Survie. Hélas, testant le jeu avant sa sortie, et devant la quasi-impossibilité de trouver des compagnons de jeu, j’ai fait l’impasse sur ce mode online. Je ne pourrai donc pas vous en dire davantage.

Enfin, un autre menu mérite votre attention : Surfer. Celui-ci concerne la personnalisation de votre avatar, que vous pourrez customiser à l’aide de très nombreux unlockables. L’éditeur en avance des milliers, pour une personnalisation infinie. Je n’irai sans doute pas jusque là, mais il est vrai que les possibilités sont vraiment très nombreuses. De la planche à la tenue, il y a de quoi faire, et vous devriez trouver votre style…

Une réalisation technique qui fait son job

Un surfeur, une vague, un décor en fond… Voilà qui résume ce que vous allez voir à l’écran. Je caricature, mais vous allez vite constater de vous même que les graphismes de SWS ne sont pas les plus poussés que nous ayons vu ces derniers temps, mais s’en tirent plutôt bien. Car si les personnages font parfois trop artificiels, et les décors de fond trop vides, le rendu des vagues est convainquant, dopé à l’Unreal 4. Le jeu s’affiche en 1080p. De même, les effets de lumière sont superbes (jouez au soleil couchant, vous comprendrez). L’ensemble est agréable à regarder, et cohérent une fois dans la partie.

Du coté de l’ambiance sonore, si le studio n’avait sans doute pas les moyens de s’offrir les meilleurs tubes des Beach Boys, il nous propose une playlist plutôt agréable. Elle se compose d’une quinzaine de morceaux pop-rock/punk-rock US, voire ska-punk. Pas forcément des hits que l’on va s’empresser d’aller acheter chez son disquaire, mais qui font eux aussi leur boulot. Et contribuent à vous plonger (si j’ose dire) dans l’ambiance générale du jeu. On se sentirait presque Californien, d’un coup !

Manque de permissivité

On appréciera de découvrir les cinq spots à des moments différents de la journée. Chacun offrant des variations allant du matin à la nuit, en passant par l’après-midi et le coucher de soleil. De même, la météo peut être changeante. Et vous vous en doutez, en plein orage, il n’y aura pas que des gouttes… Mais de grosses vagues, aussi !

Au niveau du gameplay, comme je l’ai dit, le jeu demande un temps d’adaptation. Mais une fois pris en main, il est agréable à jouer. Et ce même si j’ai pu constater parfois des réactions un peu « flottantes » de mon surfer. Parfois il réagit au quart de tour, parfois j’ai pu avoir l’impression d’une courte latence. Conséquence : lorsque l’on essaye de placer un combo, on ne peut pas toujours savoir si l’on va se ramasser ou non.

D’autant que, pour un jeu typé « arcade » Surf World Series manque parfois un peu trop de permissivité à mon goût. La moindre faute, à la milliseconde près, se solde par un wipeout, votre avatar se gamelant joyeusement dans les rouleaux.

De gros manques

C’est l’impression générale qui se dégage du soft de Climax. Le jeu est vraiment sympa, avec une direction artistique qui tient la route… Et étant le seul jeu de surf sur le marché, il bénéficie d’un boulevard. Hélas, plusieurs manquements viennent plomber sa note finale.

A commencer par le manque de contenu. Certes, on a des tenues par centaines… Mais six persos et cinq spots, avouez que cela fait un peu rachitique ! De même, 45 défis à boucler autour du monde, cela peut se faire rapidement si vous êtes un fan de jeux de scoring.

Concrètement, SWS est un jeu qui ne coûte certes pas cher (il joue dans la catégorie « indé » et non triple A, je le rappelle), mais qui ne vous donnera pas plus que ce pourquoi vous avez payé. On peut donc considérer que 15€ est un juste prix. Se contentant de vous offrir le minimum syndical, il se termine assez rapidement. Et sur la durée, c’est le multijoueur qui fera ici office de bouée de sauvetage.

Même les chasseurs de trophées risquent de hurler à l’hérésie, en constatant que Surf World Series ne leur permettra de décrocher qu’une dizaine de trophées à peine (et pas de platine).

Au final

Surf World Series n’est pas le jeu du siècle… Mais ce n’est pas non plus un mauvais jeu (surtout pour un indé à ce prix), une fois sa jouabilité prise en main. Malgré un contenu que l’on aurait aimé (beaucoup) plus copieux, il séduira les amateurs de glisse.

Reste à savoir s’il vous tiendra en haleine sur la durée. Car si l’éditeur tente de varier les plaisirs entre mode libre et championnats, une certaine répétitivité s’installe au bout de quelques heures. SWS n’est donc pas un titre « à nuits blanches », mais peut être le compagnon idéal pour des sessions entre amis, à voir qui pètera le plus gros score…

On le recommandera donc aux amoureux de la discipline, qui n’auront que SWS à se mettre sous la dent (mais qui n’y trouveront pas pour autant la référence ultime). Ou à ceux qui recherchent un jeu de sport original, sans se coltiner un jeu de foot ou de basket pour la 137e année consécutive (Notez que, si vous hésitez, une démo est disponible).

Surf World Series bénéficie de deux atouts de poids : il est le seul jeu de surf sur la génération actuelle, et est vendu à moins de 15€. Un prix cohérent, qui laisse à réfléchir s’il vous reste quelques petites pièces à dépenser… En rêvant de mises à jour, pour apporter un peu plus de contenu.


Surf World Series

Par Climax et Vision Games Publishing, sur PS4, Xbox One et PC. Disponible en téléchargement. Pegi : 3. Prix : 14,99€.

 

Les + :

  • Chouettes effets de lumière
  • Le rendu des vagues
  • La playlist bien choisie
  • Jouabilité agréable si l’on s’y met sérieusement
  • Enfin un jeu de surf sur consoles
  • Globalement pas trop mal pour un jeu indépendant vendu 15€

Les – :

  • Le jeu manque cruellement de contenu
  • Gameplay vite répétitif
  • Les chasseurs de trophées seront déçus
  • Pas de multijoueur local
  • Assez punitif : la sanction tombe à la moindre erreur
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