En 2009, le troisième volet de Red Faction vous emmenait faire votre révolution sur Mars. Presque dix ans après, THQ Nordic et Kaiko ressortent Red Faction Guerrilla dans une version adaptée aux performances graphiques actuelles. Que vaut ce remake ? C’est ce que nous allons voir ici…

Seul sur Mars ?

Le jeu s’ouvre sur une séquence qui n’aura rien de vraiment original pour tous les ceusses qui sont habitués aux films de science-fiction. Un plan sur un vaisseau, en approche de la planète Mars, une arrivée sur la Planète rouge… Puis, il est temps de (re)planter le lore de la franchise ! Le joueur découvre alors le héros, Alec Mason, un mineur envoyé pour collecter quelques ferrailles.

Sur place, Alec retrouve Daniel son frère, dans un contexte pas vraiment accueillant. Car sur Mars, l’Earth Defense Force (ou EDF, mais pas la compagnie d’électricité, ni le shoot’em up sorti sur Super-Nintendo) a instauré une véritable dictature. Les soldats n’hésitant pas à exécuter sans sommation quiconque ne rentre pas dans le moule. 50 années se sont déroulées depuis le premier opus, et les conditions sur Mars ne se sont pas améliorées, loin de là !

Les hommes veulent défendre leur liberté, et pour l’heure, c’est une Red Faction en piteux état qui tente de lutter contre ces injustices. Une Red Faction dirigée par un certain Parker, et qui n’a d’autres moyens que de lancer des opérations révolutionnaires… De la guérilla martienne, quoi ! Et comme vous pouvez vous en douter, scénario classique oblige, des événements vont faire que Mason n’aura d’autre choix que de rejoindre la Résistance, suite à… Je vous laisse découvrir !

Vous l’avez compris : ce nouveau jeu est un remaster de Red Faction Guerrilla, sorti initialement en 2009. Une licence récemment acquise par THQ Nordic. Et à l’instar de Darksiders, c’est donc sans surprise que RFG subit aujourd’hui un gros dépoussiérage pour s’adapter aux standards actuels. Initialement, le jeu était développé par Volition, mais c’est ici Kaiko qui reprend le bébé en main.

On va tout péter !

Red Faction Guerrilla est ce que l’on pourrait qualifier de « TPS bac à sable en monde ouvert » en vue à la troisième personne ! Autrement dit, très rapidement, vous allez pouvoir partir où bon vous semble, afin d’accomplir les nombreuses missions du jeu, ou simplement laisser libre court à votre envie de raser tout ce qui dépasse du sol.

Car c’est là une mécanique qui s’impose comme un véritable défouloir : en tant que mineur, Alec dispose d’une masse et d’explosifs qui lui permettent de détruire tous les bâtiments du jeu. Une charge sur un mur, et tout vole en éclats ! Attention à ne pas rester en dessous, ça peut faire mal. De même, notre héros peut placer une charge sur un véhicule de l’EDF pour l’envoyer valdinguer sur Jupiter. Mais attention : comme dans un GTA, plus vous serez virulent, plus le niveau d’alerte (et de recherche) des ennemis sera élevé. Et dans certaines zones, s’attaquer à l’EDF peut vite virer au carnage, mais pas à votre avantage !

Pour le reste, comme je l’ai écrit plus haut, le scénario va vous conduire à accomplir un certain nombre de missions pour le compte de la Red Faction. Et ce afin de faire tomber la dictature de l’EDF.

Re-Mars-Tered ?

Comme vous l’avez sans doute déjà deviné, nous ne sommes pas ici face à un nouveau jeu, ni à un reboot, mais à une remasterisation. THQ Nordic vous propose une grosse refonte visuelle, qui permet à Red Faction Guerrilla de se hisser au niveau des standards actuels, graphiquement parlant. Le jeu, qui pèse environ 30 go, utilise toujours le moteur Geo Mod 2.0, révolutionnaire à l’époque, et qui n’a pas à rougir aujourd’hui. Mais, visuellement, le constat est cependant assez mitigé, en réalité !

Car d’une part, cette nouvelle édition va vous offrir des graphismes vraiment optimisés. Les textures sont plus belles, et on ne pourra que rester admiratifs face au gap évident réalisé sur les ombres, sur les lumières. Ça claque vraiment, le jeu est vraiment très agréable à regarder ! D’autant que, 2018 oblige, le jeu se paie le luxe de booster son affichage en 4K ou en 60fps selon la machine que vous utilisez.

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Pourtant, l’emballement n’est pas plus probant que cela, à cause de petits détails qui font retomber le soufflé ! Techniquement, le jeu a été amélioré, mais il conserve cependant certains aspects vétustes de sa matrice originelle. Et ici, je pense par exemple à des environnements parfois désespérément vides et qui manquent de détails (oui, je sais, on est sur Mars et non dans un centre-ville terrien)… Je pourrais aussi vous parler des cinématiques pas toujours très jolies, granuleuses pour ne pas dire parfois un peu floues.

Pour terminer sur ce chapitre consacré à la réalisation technique, deux derniers défauts sont à noter. Le premier concerne les temps de chargement, parfois un peu longuets. Le second, plus gênant, est ce framerate souvent instable, avec ses sautes d’humeur et toutes les pétouilles techniques qui vont avec (du lag, quelques légers ralentissements ou freezes par moments…). Enfin, au niveau sonore, si l’ambiance musicale est plutôt sympa, le constat est plus cinglant lorsqu’il s’agit d’aborder la question du mixage audio, pas vraiment optimisé. Et que dire du doublage en VF, avec des acteurs qui ne se sentent pas toujours concernés par le texte qu’ils jouent… Bref, ça pique parfois.

Sur quelle machine le jeu est-il le plus performant ?
Pour compléter le point ci-dessus, une explication de texte concernant les performances du jeu sur les différentes machines s’impose. Ainsi, sur PC, il tourne sans problème en 4K native, si vous avez l’équipement adéquat. Du coté de chez Sony, ma PS4 classique me limite à du 1080p et du 60fps. Les possesseurs d’une PS4-Pro pourront espérer grimper à 1500p et 60fps, ou bien 4K et 30fps. Chez Microsoft, le jeu tourne en 900p pour 60fps sur une Xbox One classique, contre du 1800p et 60fps ou bien 4K et 30 fps sur une Xbox One X.

Et le gameplay dans tout ça ?

Comme je l’ai expliqué plus haut, Red Faction Guerrilla Re-Mars-Tered s’apparente à du TPS. Autrement dit, l’immense map du jeu se divise en six zones sous contrôle de l’EDF, qu’il va falloir libérer. Chaque zone est caractérisée par une jauge de contrôle de l’EDF, jauge que vous allez devoir réduire à zéro pour la libérer.

Pour réduire le contrôle de l’EDF, vous allez devoir puiser dans les innombrables missions proposées, pour le compte de la Red Faction. Elles consistent à détruire des bâtiments de l’EDF, libérer des otages, vous défendre contre des offensives… Le hic, c’est que ces missions, aussi nombreuses qu’elles soient, vont très vite se répéter. Et c’est l’un des points faibles du jeu : la redondance dans sa progression.

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Une autre mécanique est très intéressante : la jauge de moral de vos troupes. Elle est variable, avec les conséquences qui vont avec. Par exemple, plus vous mourrez, plus cette jauge baisse. En revanche, plus elle est haute, et plus les membres de la Red Faction viennent vous épauler lors des gunfights. De même, plus la jauge de moral est haute, et plus les items contenus dans les caisses de munitions sont intéressants.

Alec Mason peut se déplacer à pied, mais aussi en prenant des véhicules. Si la conduite est plutôt bonne, on ne peut que s’étonner de leur physique un peu curieuse. Et c’est d’autant plus flagrant lorsque vous pilotez un camion, qui semble peser 15 kilos au grand mot. La physique des véhicules n’est pas toujours réaliste… À moins que Mars n’aient la même gravité que la Lune…

Les gunfights, évoqués plus haut, manquent parfois de précision et de lisibilité, et les nombreux effets visuels des tirs vous plongent parfois dans la confusion. L’IA quant à elle ne fait pas toujours dans les coups de génie, avec parfois de jolis « coinçages » dans le décor.

Vous en voulez encore ?

Malgré toute la bonne volonté de Kaiko pour remettre le jeu de Volition au goût du jour, Red Faction Re-Mars-Tered conserve le coté aujourd’hui archaïque de son modèle. Pourtant, le jeu ne manque pas de charme, et bénéficie de solides atouts pour vous séduire.

À commencer par sa bonne durée de vie. Ceux qui veulent finir l’histoire en ligne droite plieront l’aventure en une douzaine d’heures environ. Mais si vous vous attardez sur les nombreuses quêtes annexes, cette durée de vie devient gargantuesque.

Sachez aussi que le jeu est jouable en multijoueur. Une bonne occasion de prolonger l’expérience, à condition bien sûr que le titre de THQ retrouve sa communauté. On se souvient en effet que, sur la version Steam de Red Faction Guerrilla, les serveurs avaient fini par être complètement désertés.

Enfin, sachez également que cette version du jeu embarque également les DLC sortis à ce jour. Le tout vendu pour moins de 30€…

Au final

Pour tout vous dire, n’ayant pas joué à cet opus à sa sortie en 2009, c’est avec un regard quasiment tout neuf que j’ai abordé ce Red Faction Guerrilla Re-Mars-Tered. Et dans l’ensemble, le constat est positif. Sans être le jeu qui va vous scotcher à la manette pendant des semaines, Red Faction Re-Mars-Tered est une très bonne séance de rattrapage pour tous ceux qui l’ont raté la première fois, vous promettant de passer un bon moment à faire votre révolution à coups de masse !

Malgré ses défauts inhérents à la remasterisation, Red Faction Guerrilla Re-Mars-Tered vous promet une solide durée de vie, un voyage dépaysant sur Mars (mais sans Matt Damon), et plein de bonnes idées en termes de gameplay… Sans doute pas un titre que vous retiendrez sur le long terme, mais un jeu vraiment à essayer. L’expérience pourrait vous surprendre. D’autant qu’il est vendu à moins de 30€.


Red Faction Guerrilla Re-Mars-Tered

 

Coup de maître :

  • Le gap graphique est intéressant : de la 4K sur les plus grosses machines
  • Un bon gros bac à sable, et son immense monde ouvert
  • On peut tout péter
  • Des gunfights sympas
  • Un bon gameplay
  • L’ambiance martienne
  • Solide durée de vie
  • Du jeu en multi
  • DLC inclus
  • Un prix mini

Coup de marteau :

  • Le jeu devient rapidement répétitif
  • Des environnements parfois un peu vides
  • Un scénario très classique
  • Les cinématiques d’origine ?
  • Des personnages peu attachants
  • Le mixage sonore et les doublages VF à la traîne
  • Les temps de chargement
  • Les sautes de framerate, et des bugs d’affichage
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