Il était une fois, dans un pays très lointain… La Finlande. Le studio Frozenbyte sort le premier volet de sa saga à succès le 3 juillet 2009 : Trine. A l’heure où le troisième du nom a été présenté en vidéo, je me suis dit qu’il serait temps que je rattrape mon retard. Synchronisation parfaite puisqu’il se trouvait que Steam proposait Trine Enchanted Edition et Trine 2 Complete Story pour la modique somme de 3,22 €. C’est à cette occasion que je vous propose un retour sur cette magnifique épopée.

A l’aventure, compagnons. Je suis parti vers l’horizon

trine8Et j’ai bien fait de ne pas rester au lit ! (référence au Donjon de Naheulbeuk) Je m’installe, branche ma manette d’Xbox 360, et lance le jeu, et là… wow ! Claque visuelle ! 2009 c’est ça ?

On ne dirait pas. Certes j’ai un peu le soleil en pleine face (pour rester poli ^^) sur l’accueil, mais c’est déjà très prometteur ! Bon on est juste sur le menu là ! Allez, je me décide, je lance le jeu. On va commencer fort dans les points négatifs.

D’après mes lectures, j’ai cru comprendre, que quand le jeu est sorti, il n’y avait pas de version française des voix… Et bien ils auraient pu s’en passer ! Pour être honnête je n’ai pas entendu les voix VF des héros (que je vais vous présenter tout de suite après ;-)), celle du narrateur m’a suffit, je relance la partie pour profiter de l’intro avec la voix grave, posée et apaisante du narrateur en VO.

Il était une fois un scénario classique (un peu trop ?) de conte fantastique, un Royaume dirigé par l’harmonie et la prospérité. Mais la magie noire va déboussoler celui-ci, le chaos se substitue à cette paix autrefois durable, et les morts sortent de leurs tombes. Seuls nos trois héros vont rester à l’Académie Astrale et se retrouver malgré eux liés à un puissant artefact, le « Trine ».

Finalement le scénario a beau être classique, il est bien écrit, et contrairement à ce que je pensais au début du jeu, captivant !

Héros ou anti-héros ?

trine-pc-106On se croirait dans une partie de jeux de rôle papier (oui oui ça existe encore^^) entre potes où tout le monde ne joue que pour l’intérêt personnel de son héros…

Trine c’est un peu pareil, entre la voleuse qui ne pense qu’au butin, le magicien imbu de sa personne, charmeur et lâche, le chevalier, qui cherche seulement à intégrer l’armée du roi (comble de la chose on apprend dans l’intro que les rois tombent les uns après les autres… Je ne suis pas sûr que ce soit un très bon plan finalement…).

Mais ils se retrouvent finalement liés par ce fameux Trine, chose qui ne peut être accompli que par des esprits aux intentions pures… quelle bonne blague… Je trouve les personnages vraiment attachants et originaux, c’est pour moi le point qui rattrape le scénario un peu trop classique.

Zoya, la furtive

trine-pc-059La vingtaine, bien roulée, habile, mystérieuse et peu bavarde. Et aussi très attirée par les trésors, on s’en rend bien compte lors de l’ouverture du premier coffre où Zoya dit « Ahah, très bien. Peut-être que ce voyage ne me sera pas inutile. Faisons un marché. Je vous aide à trouver ce que vous cherchez et je garde tous les bijoux » (Je vous rassure, c’est purement scénaristique, on peut ensuite partager le butin entre nos différents héros).

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, elle bavarde peu par pur égocentrisme et « jemenfoutisme » envers les autres, non comme j’ai pu le craindre au début, pour faire un style, « mystérieuse et ténébreuse » très à la mode en ce moment.

Quand il est question d’elle, elle n’hésite pas à parler. C’est le personnage le plus polyvalent, bonne en combat à distance et sa cadence de tir, une fois améliorée, permet aussi de faire un peu de combat rapproché.

Pour la progression dans un niveau, elle possède un grappin qui s’accroche à toutes les surfaces en bois. Elle est rapide et peut passer, parfois en bourrinant un peu, presque partout.

Amadeus, le magnifique

trine-pc-106« Je dois dire que ce collier vous va très bien. Marché conclu ! »

Sorcier imbu de sa personne, coureur de jupon (on sent bien qu’il a un faible pour Zoya ^^), qui, à quarante ans, n’a toujours pas eu son diplôme de sorcier et est incapable de faire des boules de feu !

Il n’est pas très bon en combat et ne saute pas particulièrement bien, mais il vous sera d’une très grande aide, vous facilitera certains passages et permet de franchir des obstacles de manière plus académique que de perdre les trois quart de sa vie en fonçant dans des piques… Grâce à sa capacité à faire apparaitre des cubes, des planches mais aussi, plus tard dans le jeu des plateformes volantes où la voleuse peut utiliser son grappin, très utile !

C’est un personnage drôle et attachant, qui me fait parfois penser à Merlin dans Kamelott (désolé pour cette référence ^^), qui se veut très fort mais finalement est (presque) un bon à rien. C’est à titre purement personnel, mon personnage préféré.

Pontius, le brave

trine-pc-070« Le Capitaine Bierhart n’approuverait pas… » Malgré mon faible niveau en allemand, le nom Bierhart m’a titillé, j’ai fait mes petites recherches sur un moteur de recherche connu, et effectivement Bierhart veut dire « Bière dure » en allemand…

Pontius est un très bon compagnon de beuverie, fidèle à son Roi (ou du moins ce qu’il en reste…) et fait tout pour rejoindre sa garde personnelle, c’est pourquoi il fait partie de l’aventure : sauver son royaume pour être promu.

C’est le tank du groupe, indispensable pour rapidement faire le ménage lorsqu’on est un peu envahi par les squelettes. Il peut être aussi beaucoup plus subtil avec sa capacité à attirer ou repousser les objets.

Une difficulté relative

trine-pc-048Il est temps de rentrer dans le vif du sujet, le gameplay. J’ai joué sur PC avec une manette de Xbox 360, une rupture de stock de pile a fait que j’ai dû finir au clavier/souris. Personnellement je trouve le gameplay beaucoup plus fluide et intuitif à la manette.

D’ailleurs le gameplay parlons-en : au début, si vous n’êtes pas habitué à ce genre de jeu, vous allez avoir un peu de mal ! Switcher rapidement entre les persos, comprendre la mécanique des énigmes du jeu… Mais je vous rassure tout de suite, absolument rien d’insurmontable !

On se fait très vite la main, dès qu’il y a un peu trop de squelette ? Hop on switch sur le chevalier ! De la plateforme qui nécessite de la réactivité et du timing ? Zoya est surement le meilleur choix. Une zone inaccessible ? Pas grave Amadeus est là pour ça ! Ce jeu est vraiment fait pour la coopération entre les persos, je n’ai pas eu l’occasion de tester le mode multi-joueurs, mais il a l’air, à première vue vraiment intéressant.

Un point m’a particulièrement chagriné : je suis loin d’être un joueur professionnel et pourtant en « difficile », j’ai eu l’impression de rouler sur le jeu, seul le dernier niveau m’a donné un peu de fil à retordre.

Je dois bien avouer que je n’ai pas essayé avec le mode Hardcore mais <Anachronisme> je suis actuellement en train de jouer au 2 en co-op en difficile + Hardcore, pour le coup il y a vraiment du défis, vous en saurez plus dans un prochain test 😉 </Anachronisme>.

Le fait que retourner sur un checkpoint redonne la moitié de la vie et ressuscite les personnages morts facilite en grande partie le jeu. Mais cet aspect est « corrigé » avec le mode « hardcore »…

Des squelettes, des squelettes encore des squelettes…

trine-pc-073Je ne dirais pas que l’IA est « bête », ce n’est pas (trop) le cas… mais qu’elle est mal habile : il m’est arrivé de nettoyer un secteur entier sans tuer de mes propres mains un seul squelette, ils se sont soit tués mutuellement (à noter que dès qu’un squelette se rend compte qu’en essayant de me frapper, il frappe un autre squelette, il arrête en attendant que la voie soit libre),soit en majeure partie tués par les aléas de l’environnement (vide, piques…).

Le pire, c’est que ça peut aussi arriver avec les rares boss que l’on croise. La preuve : j’en ai tué un sans que j’aie seulement eu le temps de l’apercevoir. Mais tout ça (je ne sais pas trop s’il faut dire « heureusement ») nous fait gagner de l’XP comme si c’était nous qui les avions tué…

Malgré ces quelques désagréments, les combats sont vraiment sympas, dynamiques et surtout il existe des manières différentes de tuer ses ennemis gigantesques. Que ce soit en utilisant l’environnement (en étant acteur ce coup-ci ^^), les capacités spéciales de chaque héros, ou tout simplement les armes… Réflexion ou action ? C’est vraiment un tout. Et c’est vraiment un plus !

Mais au fait, à part les squelettes, il y a quoi comme ennemis ? Euh… des squelettes ? Certes il y a plusieurs classes (archer, guerrier, pyromane…), mais ça manque sérieusement de diversité, même si le thème est la résurrection des morts, donc la présence des squelettes semble obligatoire. Mais un peu de variété aurait été un vrai plus.

Pareil pour les boss, si l’on peut appeler ça des boss : un checkpoint à proximité, ou même parfois dans le « ring » permet de régénérer la santé pour ne finalement jamais mourir, à croire que le jeu n’a d’intérêt en terme de difficulté qu’avec le mode Hardcore.

Et pour revenir au sujet précédent, la variété, c’est bien simple : il y a deux sortes de boss, un squelette géant, qui ne perd de la vie que si on le frappe à la tête. Et… mais pourquoi ? C’est quoi ce truc « abomifreux » qui ressemble à Godzilla, c’est quoi cette incohérence totale ?

Oui.. je demande de la variété mais, que l’on explique ne serait-ce que par un court dialogue, le pourquoi du comment… Pourquoi ce monstre se trouve là, ça ne ressemble en aucun cas à une entité retournée à la vie !

Mis à part ce petit coup de gueule, je tiens à préciser que les combats contre les boss sont vraiment intéressants, dynamiques et assez pointus. Ce n’est pas du simple bourrinage jusqu’à ce que mort s’en suive, c’est bien plus subtil, une seule zone du boss étant vitale et assez difficile d’accès.

NOTE : à propos de la difficulté, un mode de difficulté « très difficile » se débloque en finissant le jeu avec chaque niveaux de difficulté.

Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants…

trine-pc-061Mélange subtil et harmonieux entre action et réflexion, un grand merci à Ari Pulkkinen pour cette bande son splendide et apaisante. Si je devais décrire ce jeu en un mot c’est bien « relaxant ».

Souvent les jeux, lorsque je bloque sur un point, on naturellement tendance à m’énerver. Et quand quelqu’un a le malheur de m’interrompre, je l’accueille avec le plus beau de mes sourires. Pourtant ce jeu, même en butant sur des niveaux (j’ai beau critiquer la difficulté, j’ai effectivement buté sur certains niveaux ^^), j’étais de bonne humeur et j’avais encore plus envie d’en découdre avec le jeu. On pourrait passer des heures sur ce titre sans s’en rendre compte !

Je vous retrouve à très bientôt pour le test du deuxième volet de la saga, en co-op, et difficulté difficile + hardcore cette fois ci ! On ne rigole plus sur Level 1


Avis

 

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C’est un grand OUI pour cette découverte et coup de cœur.

Les + :

  • Les graphismes : le jeu a beau avoir 6 ans, il n’a pas pris une ride.
  • Un Gameplay fluide et dynamique.
  • Une musique vraiment sublime que ce soit en jeu ou en MP3 dans sa playlist quotidienne.
  • Un jeu à l’ambiance apaisante.
  • Scénario bien écrit avec des personnages attachants.
  • Le doublage en anglais.

Les – :

  • Le niveau de difficulté un peu trop bas, même en « difficile ».
  • Un scénario un peu trop classique…
  • Manque de variété des ennemis… quand ils ne sont pas incohérents.
  • Le doublage en français.

Trine Enchanted Edition, par Frozenbyte, sur PC. Achetez le jeu ici (Steam).