Si je vous dis « Codemasters » vous risquez de penser à des simulations automobiles assez pointues (comme F1, par exemple). Mais parfois, il arrive au studio de partir dans des délires bien barrés… De ne plus se prendre au sérieux pour nous offrir un bon gros défouloir où l’on froisse de la tôle sans vergogne. Onrush nous a été vendu comme étant de cette trempe. Voyons s’il tient ses promesses…

Un jeu de courses ? Euh… Je ne crois pas, non !

Avant de commencer, vous devez savoir que, malgré les apparences, Onrush n’est PAS un jeu de courses. Du moins, pas dans le sens où on l’entend habituellement. Alors, si vous comptiez affronter d’autres voitures/concurrents pour essayer de passer la ligne d’arrivée en tête… Ce jeu ne répondra pas à vos attentes. Ici, ce n’est pas le but. Ce n’est d’ailleurs pas le concept du titre de Codemasters !

Car le concept du jeu, voulu comme original par Codemasters, se résume assez simplement ! Il suffit de tout défoncer ! Alors certes, le fait de devoir tout éclater n’a rien de nouveau. Mais Onrush va vous proposer tant de modes de jeu, avec autant de règles à chaque fois, qu’il y en aura pour tous les goût. C’est bien simple : j’ai eu l’impression de découvrir le jeu pendant au moins mes deux premières heures manette en main !

Vous l’aurez compris : ici, il n’y a pas de ligne d’arrivée, et pas de nombre de tours à effectuer. Ici, vous devrez marquer des points, ou passer des portes, ou spammer votre turbo… Tout dépend du mode choisi. Mais une chose est sûre : les adversaires vont voler dans tous les sens ! Onrush est à 100% un jeu d’arcade, au sens noble du terme !

Comment joue t-on, alors ?

Tout d’abord, sachez que dans le monde d’Onrush, il n’existe pas d’épreuve par catégorie, et tout le monde est logé à la même enseigne ! Tous les pilotes sont lâchés dans la nature, quelle que soit la nature de leur véhicule, dans un grand melting-pot d’engins.

Et il en existe très précisément quatre, répartis en huit classes : les motos (classes Blade et Outlaw), plus rapides mais plus difficile à contrôler. Elles font moins de dégâts. Les buggys (Vortex et Charger) jouent aussi dans la catégorie poids-plumes, mais sont plus maniables. Enfin, il existe deux types de voitures, de la plus classique plus équilibrée (Interceptor ou Dynamo, les meilleurs compromis pour débuter) aux modèles 4×4 plus lourds (Titan et Enforcer) ! Ces derniers vont moins vite, mais font plus de dégâts !

Une fois que vous aurez choisi votre bolide, vous serez lâché sur la piste. Ici, on ne va pas faire dans la complexité : une gâchette pour accélérer ; L’autre pour freiner ; Une touche pour booster ; et une autre pour utiliser votre spécial, une fois la jauge remplie (le cercle au centre en bas de l’écran). Vous n’aurez besoin de rien de plus. Temps minimum requis pour comprendre comment jouer : 3 minutes à peine !

Sur la piste, trois équipes s’affrontent. La vôtre, avec des véhicules marqués d’un curseur bleu, l’équipe adverse en orange… Et des véhicules sans curseur, contrôlés par l’IA, qui ne sont là que pour se faire défoncer par vos soins. Et de ce fait, faire monter votre jauge de rush, puisque vous allez conduire quasi systématiquement avec la touche de turbo enfoncée (et la barre se vide ; il faut la recharger en faisant des Takedowns). Une partie se joue en manches gagnantes (deux ou quatre, c’est selon).

Voir aussi notre vidéo découverte de la beta, sur YouTube

Enfin viennent les différents modes du jeu. On va en retenir quatre principaux :

  • Overdrive. Un mode qui consiste à du « Boost to Win » jusqu’à la toute fin. Autrement dit, chargez votre barre de boost au maximum, et spammez la touche comme des malades.
  • Switch. Survivez aussi longtemps que vous pouvez chasser vos adversaires. À chaque mort, vous aurez des véhicules de plus en plus forts, mais vos adversaires le seront aussi. Un mode qui est l’équivalent des « courses aux armes » de Call of Duty, par exemple…
  • Countdown. Une course à travers des portes contre une horloge décroissante. Passez ces portes ajoutera de précieuses secondes au temps de votre équipe, vous gardant dans le match.
  • Lockdown. Une course pour se battre pour le contrôle d’une zone en mouvement. Entrez dans la zone et capturez-en huit pour gagner, dans ce mode « Roi de la colline » !

Le mode solo propose six championnats à boucler (pour débloquer le suivant), soit une grosse vingtaine d’heures. Vu que les épreuves citées plus haut vont tourner en boucle, ce mode solo risque vite de devenir redondant (quoique). Heureusement, il reste le multijoueur, avec un solide mode online.

Online forever

C’est véritablement un online aux petits oignons que va vous proposer Onrush ! Bien foutu, avec une stabilité qui ferait des envieux dans de nombreux jeux en ligne… Et ça tombe bien, puisque le jeu en ligne est le coeur même du jeu.

Et là, on tombe clairement dans les classiques du multijoueur online (dans le bon sens du terme) ! Des poses de victoire (beaucoup à débloquer), un pseudo-classement avec mise en avant du meilleur pilote de la partie, quelques stats intéressantes… Sur ce point, OnRush n’a rien à envier à Fortnite ou à Overwatch.

Des qualités…

Vous l’aurez compris : pour moi, le point le plus jouissif dans ce OnRush est son fun qui opère instantanément ! C’est bien simple : cela faisait un bon moment qu’un jeu de courses ne m’avait pas autant donné la banane ! Au point, très vite, de me foutre royalement de la mission qui m’avait été confiée en début de partie. Pour me concentrer sur le moyen le plus sadique de faire voltiger mes adversaires, dans un déluge de ferraille.

Second point vraiment agréable : la bande-son est particulièrement réussie. Du rock, de l’électro… Chaque morceau colle à l’ambiance et va vous donner envie de monter le son. Le level-design est excellent, avec des niveaux optimisés tant sur leur horizontalité que sur leur verticalité.

OnRush cache bien son jeu. Et derrière ses allures de bourrin, il va petit à petit dévoiler des subtilités qui lui donnent une dimension stratégique très intéressante. Et ici, je ne parle pas uniquement de la façon dont vous allez gérer votre rush pour déglinguer de la carlingue. En percutant les adversaires par le coté, ou en dosant parfaitement votre chute et votre turbo pour retomber dessus après un saut. Non, je veux évidemment parler des capacités de chaque véhicule qui vont faire de vous un attaquant ou un défenseur, un serial déglingueur ou un altruiste ! OnRush est avant tout un jeu d’équipe !

Enfin, la jouabilité « fait le café » et vous le sert avec le sourire ! Comme je l’ai dit précédemment, il ne va pas falloir longtemps pour prendre le jeu en main, et vous allez très vite en venir à distribuer des châtaignes bien délirantes, avec le plaisir que j’évoquais plus haut.

… Et des défauts !

Pour moi, le gros point noir d’Onrush, en termes de jouabilité, est ce que j’aurais tendance à appeler « le respawn de la malchance » ! Autrement dit, après un crash, lorsque le jeu vous remet en piste… Ce n’est pas forcément au meilleur endroit ! Pile sur un adversaire en mode « déchaîné » ou dans une situation qui ne peut que se solder par l’échec… Les respawn ne sont pas toujours bien gérés. Et il vous arrivera, croyez-moi, d’enchaîner les crashes, souvent sans rien avoir demandé !

À l’écran, on regrettera aussi quelques petits soucis, parfois, de lisibilité. L’écran étant submergé d’effets pyrotechniques, l’action n’est pas toujours claire, et vous allez bien souvent vous demander pourquoi votre offensive pourtant réussie se solde par votre propre crash ! Certains risquent même d’éclater deux ou trois manettes ! À ceci, on ajoutera de nombreux bugs qui viennent hélas ternir un tableau jusqu’ici fort plaisant. Encore que… On a vu de nombreux jeux, plus buggés que ça, se corriger au bout de la deuxième ou la troisième mise à jour…

C’est le bordel !

On pourrait aussi revenir sur le coté MOBA du jeu, présenté comme un argument de vente par l’éditeur… Alors, certes, nous avons ici des personnages décalés à la Overwatch ou à la Fortnite, mais… Pour ce qui est de l’aspect stratégique à plusieurs, il est tué dans l’oeuf par les soucis de lisibilité évoqués plus haut. Je m’explique : comme dans un League of Legends, chaque classe de véhicule apporte des effets. Cela va du renforcement des membres de votre équipe à proximité, jusqu’au largage d’items… Mais comme rien n’est indiqué, il va falloir deviner si vous avez réussi à déclencher l’effet obtenu. Deux façons pour cela : regarder l’écran noyé sous les effets, ou dialoguer avec votre équipe via le casque…

Enfin, contre toute attente pour ce type de jeu, on a un semblant de scénario. Grosso modo, un championnat OnRush entre potes a été lancé, et veut aujourd’hui gagner en notoriété. Sa règle majeure est… Qu’il n’y en a pas, de règle, justement. Libre à vous, donc, de monter dans le classement à votre façon ! Perso, j’avoue avoir mordu à l’hameçon les premières minutes… Avant de réaliser que ce scénario n’est pas plus creusé que ça. Dommage : le online était justement l’occasion de nous blinder le truc !

Au final

Pour faire simple, on pourrait presque dire que Onrush, c’est comme si Destruction Derby ou Motorstorm avaient fait des petits avec Overwatch ou Fortnite. Il nous replonge à l’époque des jeux de course bien typés arcade de la génération PS1/Xbox ! Et nom d’un chien, ce que ça fait du bien ! Une belle surprise de la part du habituellement très sérieux Codemasters. Un peu ce camarade de classe qui enchaîne les 18 de moyenne, mais qui vous sort soudainement une blague bien salace…

Pourtant, le jeu peut parfois pêcher par de petits soucis de réalisation : l’écran est souvent confus, on a vu plus beau sur cette génération… Mais on ne demande pas à Onrush d’être Gran Turismo (pour la qualité de sa réalisation) : la première chose qu’on lui demande, c’est d’être amusant. Et sur ce point, le contrat est honoré.

Il n’empêche qu’Onrush est un bon gros défouloir qui fait plaisir à jouer ! Il est très fun, et justement, c’est bien là ce que l’on demande à un jeu vidéo ! Onrush apporte au genre ce petit grain de folie qui manquait au pourtant excellent Gravel (pour son coté arcade et défouloir, je veux dire). Si vous aviez kiffé la série des Motorstorm, et si vous recherchez un jeu fun qui ne prend pas la tête… Onrush est fait pour vous !


Onrush

  • Par Codemasters, distribué par Koch Media, sur PS4 et Xbox One.
  • Classification : PEGI 12
  • Prix : 49,99€.

 

Rush !! :

  • Du fun, du fun, et rien que du fun !
  • L’OST excellente
  • Le concept vraiment bien pensé
  • Pléthore de modes de jeu
  • C’est nerveux, avec de très bonnes sensations
  • Le level design
  • Tout est en VF
  • Pas de soucis pour la partie online
  • L’humour et le ton décalé

Crash !! :

  • Pas le jeu le plus joli
  • Beaucoup de online quand même
  • Parfois des soucis de lisibilité
  • Un semblant de scénario qui manque de consistance
  • Les modes deviennent vite redondants
  • Les trop nombreux respawn de la malchance
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