Série de Capcom beaucoup moins connue que Resident Evil, Onimusha a eu son heure de gloire au début des années 2000, avant de sombrer dans l’oubli. Les remakes étant à la mode, l’éditeur japonais a décidé de lui redonner une chance. Avec Onimusha : Warlords, c’est donc le premier opus qui se rappelle aujourd’hui à notre bon souvenir, sur les machines actuelles.

Resident Evilmusha

Ah, Onimusha ! Saviez-vous qu’à l’origine, en 1997, l’idée avait été imaginée par Yoshiki Okamoto pour être un Resident Evil 2, se déroulant dans le Japon médiéval ? Le projet n’avait pas été retenu. Mais Capcom n’en avait pas jeté le concept pour autant. Et Onimusha était alors devenu une licence à part entière, prévue dans un premier temps pour la première PlayStation, mais finalement reportée pour sortir sur PS2 sous le nom de… Onimusha : Warlords !

La série a eu son petit succès sur PS2, puis est retombée dans l’oubli en 2006 après un quatrième épisode intitulé Onimusha : Dawn of Dreams. Pour ma part, je dois vous avouer que je n’ai connu que le troisième épisode (celui qui mettait en scène Jean Réno). Mais à l’heure où le Japon médiéval est de retour en force sur nos consoles (NioH, Ghost of Tsushima ou encore Sekiro : Shadow Die Twice), Capcom a décidé de remasteriser le premier opus de la série.

Enfin, pour terminer sur une autre anecdote, sachez que le héros, Samanosuke (j’y reviens plus bas), est inspiré du comédien japonais Takeshi Kaneshiro. L’acteur lui prête ses traits, mais aussi sa voix, puisque c’est lui qui double notre héros…

Peach n’est pas la seule princesse à se faire enlever

Le jeu nous permet d’incarner Samanosuke Akechi, né en 1535 en pleine époque Sengoku. Notre héros devient samouraï et se met au service du clan Saitō, dans la province de Mino. Il se séparera ensuite du clan pour devenir rōnin (un indépendant). Au cours de son voyage, il se lie d’amitié avec une femme-ninja (une Kunoichi) répondant au nom de Kaede.

L’intrigue de Warlords débute lors de la bataille entre les forces de Yoshitatsu (clan Saito) et celles du clan dirigé par (l’authentique) chef de guerre Nobunaga Oda. Celui-ci se réjouit d’avance d’une victoire facile, lorsqu’il meurt d’une manière assez ridicule, la gorge transpercée par une flèche.

Mais la guerre n’est pas terminée pour autant. Et quelques jours plus tard, Samanosuke assiste à l’enlèvement de la princesse Yuki (clan Saito). Notre samouraï, aidé de Kaede, entreprend de partir pour le château de Bowser d’Inabayama, pour sauver la princesse (comme dans Mario, oui). Il apprend alors que Nobunaga aurait été ressuscité. Et en bon méchant qu’il est, il aurait en échange fait vœu d’allégeance aux démons…

De l’action, et encore de l’action

Onimusha : Warlords est un jeu qui oscille entre aventure, action et hack’n slash. Autrement dit, pour faire court, nous avons un point A et un point B… Et pas mal d’ennemis à fracasser à coups de sabres entre les deux.

Si le jeu est souvent comparé à Resident Evil, j’aurais pour ma part davantage tendance à le rapprocher de Devil May Cry (pour rester chez Capcom). Ce personnage surcheaté de Samanosuke se joue principalement avec deux touches. L’une pour attaquer, l’autre pour esquiver. Jusque là, rien de bien compliqué !

À la manière de Dante, Samanosuke récupère des âmes sur les ennemis vaincus. Elles sont de plusieurs natures. Les rouges permettent d’upgrader vos pouvoirs ou votre équipement ; les bleues de recharger votre barre de magie ; et les jaunes de restaurer votre vie… Vous comprenez maintenant la comparaison avec DMC ?

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Mais très vite, le jeu devient plus intéressant avec l’apparition d’un gantelet magique gentiment offert par les Oni. Celui-ci va vous permettre, selon votre progression dans l’aventure, d’y affecter des pouvoirs liés au feu, au vent ou à la foudre. Et là, tout de suite, le jeu prend des allures de grand défouloir ! Par ailleurs, Samanosuke pourra utiliser d’autres armes…

Et lorsque la situation devient plus tendue, qui appelle t-on ? Vous aurez aussi la possibilité (pour un temps limité), de débloquer certaines situations fumeuses en faisant appel à votre équipière Kaede, qui se fera une joie de venir faire parler ses armes de Ninja…

Quelques énigmes complètent le tableau, pour un jeu qui se révèle au final assez complet en termes de gameplay. On sera donc d’autant plus frustrés de devoir lui attribuer une mauvaise note pour ce qui constitue son plus gros point faible : sa durée de vie très limitée, soit entre 5 et 6h pour en faire le tour.

Et la technique dans tout ça ?

Pour un remaster HD (on ne parle pas ici de remake, on est bien d’accord), le résultat est plutôt réussi. À l’écran, cela se ressent notamment au niveau des visages qui ont gagné en finesse et en expressions. Même constat pour les environnements plus détaillés, ou pour les ennemis qui bénéficient eux aussi d’un p’tit lifting fort appréciable.

De Resident Evil, le jeu originel avait hérité des écrans fixes, qui permettent un rendu plus réaliste. Mais avec de la 3D précalculée en plus, ces tableaux étaient plein de charme, et rendaient vraiment hommage aux influences inspirées du Japon médiéval. Le passage à la HD affine encore davantage le tout, pour un rendu plus lisse, plus net, et toujours aussi agréable à regarder. Cependant, certains décors pêchent encore par leur coté un poil trop sombre. Alors, oui ça colle à l’ambiance, mais le tout perd parfois en lisibilité. D’autant que certains niveaux sont parfois trop exigus, ce qui a pour effet d’offrir un rendu un peu fouillis lors des combats.

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Le compositeur de l’époque Mamoru Samuragochi n’étant pas celui qu’il avait laissé croire (il n’aurait en réalité pas composé les musiques qu’on lui attribue)… L’équipe de développement a fait appel à un nouveau chef d’orchestre, pour une nouvelle OST. Plutôt agréable à l’oreille, elle colle à l’ambiance, même si certains regretteront les mélodies parfois plus mélancoliques du jeu de 2001.

Enfin, je réalise que j’ai oublié de vous préciser que, pour la première fois en Occident, le jeu est jouable en Japonais. Un petit détail, ou un gros plus, c’est à chacun de voir…

Au final

Capcom aime les prises de risques ! C’est en tout cas ce que l’on peut penser au regard de cette nouvelle remasterisation d’un hit d’antan… Qui se paie le culot de débarquer à quelques jours de la sortie d’un hallucinant Resident Evil 2. Et c’est justement là où le bât blesse : autant RE2 transpire la réelle volonté de refaire le jeu avec un amour incontesté pour la série… Autant ce Onimusha : Warlords sent le développement rushé, et reste trop générique pour sortir du lot.

C’est bien dommage, car la série mérite vraiment que l’on s’y attarde. Et peut-être est-ce ici une bonne occasion de la découvrir, en reprenant les bases. D’autant que pour 20€, le rapport qualité-prix est correct. Pas exceptionnel (quelques bonus, voire une compile de tous les épisodes auraient été plus intéressants), mais si on aime le genre, on peut s’en contenter… Ou attendre une baisse de prix…

Mais le vrai fan, lui, attend sans doute un vrai nouveau jeu. Avec le risque de choc frontal avec les Sekiro, Ghost of Tsushima et autres grosses nouvelles licences à inspiration Japon-médiéval. Et là, pour l’éditeur, c’est un autre délire ! Au final, ce Onimusha : Warlords demeure moyen. Pas un méga-hit, mais un bon jeu, agréable à jouer… Mais que l’on risque hélas d’oublier un peu vite, une fois terminé. Les développeurs ont fait leur job, mais l’offre n’est pas suffisante pour en faire un hit…


Onimusha : Warlords

  • Par Capcom.
  • Sur PC, Switch, PS4 et Xbox One.
  • Genre : action/aventure/hack’n slash.
  • Classification : PEGI 16.
  • Prix : 19,99€ sur PC,

Onimusha : Warlords

 

On aime :

  • L’ambiance et l’identité Onimusha toujours très marquées
  • De chouettes décors
  • Samanosuke toujours aussi charismatique
  • Le mélange 3D précalculée et images fixes
  • Le système de progression
  • Le doublage en VO
  • La bande-son
  • Facile à prendre en main
  • Bon rapport qualité-prix

On n’aime pas :

  • Durée de vie assez courte (5h en moyenne)
  • Une caméra qui part parfois en vrille
  • Des énigmes punitives
  • Les ennemis qui repopent quand on change de pièce
  • Manque de contenu (autres épisodes, contenus bonus, etc)
  • Le tir à l’arc pas toujours facile
  • Images assez sombres
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