Après avoir créé la surprise en 2014 avec son Space Run, le studio PassTech est de retour, avec un nouveau jeu d’aventure : Masters of Anima (pour le compte de Focus Home). Classique sur certains aspects, il surprend pour d’autres. Voilà de quoi nous donner envie d’y plonger, le temps d’un test !

Un jeu « made in France »

Pour tout vous dire, Masters of Anima n’est pas forcément le jeu sur lequel je me serais précipité, en temps normal. Et puis, plusieurs arguments m’ont donné envie d’en savoir plus sur ce titre développé en France.

Car vous le savez sans doute, mais sans chauvinisme aucun, notre site aime vous parler de nos talents tricolores. Ils sont plus nombreux que vous ne le pensez. Alors dès que nous en avons l’occasion… Et justement ! Il se trouve que Masters of Anima est un jeu développé par PassTech Games, un studio basé à Lyon.

Ce jeune studio a été créé par Sylvain Passat. Si vous en avez déjà entendu parler, c’est peut-être parce que vous avez joué à Space Run en 2014, sur PC. Ce « tower-defense intergalactique » a ensuite connu une suite, Space Run Galaxy. Aujourd’hui, on change d’ambiance avec Masters of Anima, disponible depuis le 10 avril sur PC, PS4, Xbox One et Switch. Les développeurs ont dû, visiblement, pas mal jouer à Pikmin 😉

Passe d’abord ton Anima Bac !!

Dans Masters of Anima, vous incarnez Otto, un apprenti maître de l’Anima. Il est capable de contrôler les pouvoirs sans limite de cette puissante magie, source de toute vie dans le monde de Spark. Ou plutôt il apprend, et le jeu l’introduit alors qu’il achève son entraînement, avec son maître.

Otto convoite le rang de Maître de l’Anima (Animancien), dans l’unique but de pouvoir enfin demander la main de sa bien-aimée, Ana. Mais devinez quoi : celle-ci se fait enlever, et est retenue captive du terrible Zahr et des redoutables Golems à ses ordres.

Sans surprise, avec votre fougue mais sans cheval blanc, vous allez donc devoir partir au secours de votre promise. Et vous devrez utiliser l’Anima pour invoquer votre armée de Gardiens, les serviteurs magiques qui vous permettront de terrasser les redoutables Golems maléfiques de Zahr. Et puis, accessoirement, vous aurez compris qu’Ana n’est pas le seul enjeu : tant qu’à faire, c’est le monde entier qu’il faut sauver !

Vous l’aurez compris : le scénario est assez classique, et vous risquez de vite l’oublier, pour vous focaliser davantage sur votre progression dans l’aventure que sur son histoire. Ceci dit, le background se rattrape grâce à une direction artistique soignée, pour ne pas dire léchée, qui fait que l’on s’attache très vite aux personnages principaux. L’histoire n’est pas fofolle, mais le joueur « veut » délivrer Ana, et connaître le dénouement de l’histoire. De même, le level-design est pertinent, les niveaux sont bien pensés.

« Viendez ma bande ! »

La particularité de Masters of Anima est que votre héros ne sera jamais seul ! Au fil de votre aventure, vous pourrez contrôler plusieurs types de Gardiens. Chacun ayant son propre talent et capacités. Au total, ce sont cinq classes qui vous attendent : les Protecteurs, les Sentinelles, les Catalystes (et leur cri de guerre), les Commandeurs et les Invocateurs !

Et c’est grâce à votre bâton de sorcier, et en utilisant des orbes de magie ramassés sur le chemin, que vous pourrez les invoquer (ou les rappeler). Le plus fort est que, de 12 ou 24 au début de l’aventure, vous pourrez invoquer jusqu’à 100 gardiens, le tout avec une fluidité exemplaire ! Le jeu ne rame pas, ne souffre pas de ralentissements… Les Gardiens obéissent à vos ordres sans broncher !

Au fur et à mesures de vos victoires, vous allez progresser afin d’acquérir de nouveaux pouvoirs et capacités, pour vous-mêmes mais aussi pour vos Gardiens. Et ce grâce à un système de notation qui vient ponctuer chaque niveau. Mais de cette note dépend l’expérience que vous gagnerez, et donc les points qui vous serviront à upgrader vos pouvoirs, ou ceux de vos sbires. Enfin, notez que vous pouvez à chaque instant désactiver une compétence pour en réaffecter les points ailleurs.

Pas si facile que ça !

J’aurais dû me méfier ! Si les premiers niveaux se plient les doigts dans le nez, en lisant la Divine Comédie pendant que vous jouez… Les choses se corsent ensuite ! J’ai d’ailleurs beaucoup de mal à comprendre le dosage de la difficulté du jeu. Par moment, les épreuves sont relativement faciles. Mais parfois, les troupes adverses vous défoncent littéralement. Une petite ombre au tableau, avec des combats qui manquent parfois de lisibilité… Et qui durent… Trop ! Au bout de quelques heures de jeu, certains affrontements tiennent davantage de la corvée que du fun absolu.

La faute sans doute au gameplay, qui pour chaque épreuve, vous enferme dans une zone limitée. Impossible de sortir du périmètre sans avoir fait le ménage. Parfois, ça va vite, mais parfois, un seul ennemi peut, d’un coup, atomiser vos troupes par grappes de dix ! Moi qui pensais pouvoir me la couler douce pendant que mes esclaves gardiens faisaient tout le boulot ! Ce cher Otto doit aussi parfois aller au charbon, pour récupérer des orbes et ainsi invoquer de nouveaux soldats. En évitant de mourir si possible…

Un peu de réflexion aussi

Voilà donc une nouvelle qualité pour ce jeu : son aspect stratégique s’avère rapidement très intéressant, et prenant ! En témoigne l’intérêt dont j’ai pu faire preuve pour Masters of Anima, moi qui ne suis pas plus que ça fan du genre. Et si le jeu est parvenu à me tenir en haleine, c’est plutôt un bon signe ! L’éditeur nous « vend » du « jeu d’aventure » mais… Ajoutez-y aussi de la stratégie, voire du wargame…

Et je réalise que, si ma critique s’est jusqu’à présent essentiellement appuyée sur les combats… Ils ne font pas tout. Et il me semble bon de vous signaler que le jeu propose aussi, en parallèle, quelques petites énigmes pour avancer dans les tableaux. Mécanismes à débloquer, blocs à pousser à l’aide de vos gardiens… Il vous fait aussi réfléchir ! Ces phases de réflexion auraient pu tomber comme des cheveux sur la soupe, mais ici, elles s’insèrent parfaitement dans le gameplay… Je vous l’ai déjà dit : la principale qualité de Masters of Anima est que le jeu est techniquement maîtrisé par ses créateurs. Alors rien que pour ça…

Au final

Très clairement, Masters of Anima n’est pas le jeu du siècle. Mais il a l’avantage d’être vraiment agréable à jouer. Contrairement à d’autres, les développeurs ont pris la peine de finir leur jeu avant de le publier, ne se sont pas contentés de sortir un titre inachevé en misant sur les futures mises à jour  ! Et finalement, voici une très bonne surprise !

Le jeu risque de passer inaperçu sur PS4 ou Xbox One (encore plus sur PC) où les jeux de ce type sont plus nombreux… En revanche, si vous aimez le genre mais que vous possédez une Switch… À moins d’une annonce imminente d’un Diablo III ou d’un Pikmin sur la console hybride de Nintendo… Masters of Anima devient indispensable !

Masters of Anima est donc cette petite surprise que l’on n’attendait pas forcément, mais qui s’avère très agréable à jouer, et extrêmement prenant. D’autant que sa réalisation est maîtrisée, PassTech nous livre un jeu impeccable et bien fini. Si vous sautez le pas, il y a de fortes chances que vous ne puissiez en décrocher avant un bon moment.


Masters of Anima

 

On a aimé :

  • Pouvoir composer librement ses armées
  • Prise en main plutôt aisée
  • Pas mal de compétences à débloquer
  • Le level-design bien foutu
  • Même avec 100 gardiens, le jeu est fluide
  • On y trouve aussi des phases de réflexion
  • La bande-son
  • La direction artistique : une vraie identité
  • Petit prix (19,99€)

On n’a pas aimé :

  • Un jeu parfois trop punitif
  • Le scénario anecdotique
  • Trop peu de variété chez les ennemis
  • Doublages en Anglais
  • Combats parfois fouillis, et parfois trop longs
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