Après une alpha, puis une beta, le MOBA de NCSoft Master X Master poursuit son cycle d’évolution. Sa version définitive est désormais disponible, et fin prête pour notre test !

Plusieurs maîtres d’avance !

Très clairement, je dois vous l’avouer ! Je ne suis absolument pas un joueur de MOBA (Multiplayer Online Battle Arena). Le genre n’arrive pas à m’attirer plus que cela. Ce qui rend ce test par mes soins peut-être plus… objectif.

Pourtant, pour une raison qui m’échappe, je vous le dis tout de suite sans faire traîner le suspense plus longtemps : j’ai vraiment apprécié MXM ! En fait, c’est la seconde fois que cela m’arrive. La première, c’était avec Smite (notre test ici). De là à dire que je me suis enfin converti… Il ne faut pas non plus abuser… Je pense que nous avons tout simplement deux jeux bien fichus !

Mais revenons à nos boutons (oui, j’adore placer cette vanne de gamer !). La première question que se pose le néophyte est : MXM, c’est quoi ?

Et bien la réponse est très simple : MXM est donc un MOBA, qui a la particularité de vous proposer d’incarner des maîtres en arts martiaux. On va ainsi jouer « maître contre maître »… D’où le nom du jeu, ce n’est pas plus compliqué que cela.

Un MOBA-mutant ?

Comme Rob l’avait souligné lors de sa preview, les connaisseurs du genre ne pourront s’empêcher de penser à League of Legends en jouant à Master X Master. Les deux titres sont très proches en apparence. Mais comme le disait aussi notre ami, MXM a ses originalités qui le distinguent fortement de « l’autre référence » du MOBA !

Mais ce qui, selon moi, caractérise MXM, c’est que ce MOBA n’en est pas un ! Ou plutôt, il se distingue par une hybridation plutôt bien sentie, qui emprunte au jeu de tir en vue isométrique (avec du run’n gun à distance, ou du hack’n slash au corps à corps), avec évidemment une forte coloration MOBA, qui lui vaut d’être classé dans cette case.

MXM mélange donc plusieurs genres. Mais quand beaucoup donneraient l’impression de vouloir se raccrocher aux branches pour séduire un maximum de joueurs, le titre de NCSoft propose un bon équilibre. Ce « melting-pot » est maîtrisé, et offre plusieurs qualités à ce « Moba-mutant », que nous allons voir plus en détails.

C’est beau, c’est propre !

Au niveau de la réalisation technique, rien à dire ! C’est beau, les couleurs sont chatoyantes, les effets pyrotechniques sont assez réussis… Le design des personnages est lui aussi assez sympa et plein de fraîcheur.

Si j’ai pu constater quelques lags en partie multi, le jeu est plutôt fluide dans l’ensemble. Et je pense que les problèmes techniques que j’ai pu rencontrer sont davantage dus au fait que je ne joue pas sur un PC de course !

Du coté de la bande-son, c’est encore une fois plutôt bon ! Les musiques collent parfaitement à l’ambiance, et les maîtres ont tous leur propre voix, avec leurs petites répliques. Le jeu est presque entièrement traduit en français, ne manquent que les doublages des héros.

Soirée échangiste !

L’aspect qui me semble le plus intéressant (et le plus novateur) dans MXM, c’est la possibilité de changer de personnage en pleine partie. Autrement dit, avant de débuter, vous devez choisir deux maîtres ! Puis, pendant la partie, un simple coup de molette suffit à switcher de l’un à l’autre. Quand je parlais plus haut de « mélange des genres », le MOBA emprunte ici une mécanique bien connue des joueurs de jeux de baston : le tag.

Attention toutefois : lorsque vous changez de maître, vous devrez attendre une quinzaine de secondes avant de pouvoir revenir au personnage initial. Au départ, je trouvais cette latence handicapante. Mais avec le recul, je me dis que c’est un véritable coup de génie, qui peut complètement retourner la situation. Et vous obliger à réfléchir avant de permuter vos personnages ! Ne vous fiez pas au rythme nerveux du jeu : il est beaucoup plus tactique qu’on ne le pense !

Une fois que vous maîtriserez bien cette mécanique, le jeu n’en devient que plus intéressant. Vous pourrez par exemple bloquer un personnage avec votre premier maître, pour le finir avec une technique spéciale avec votre second avatar.

Un gameplay accessible

Pour le reste, les commandes s’avèrent instinctives, et ce dès les premières minutes de jeu. Commandes de directions avec les touches ZQSD, visée à la souris, attaque primaire avec le clic gauche, compétences avec A E et R… Tout se déclenche facilement et rapidement. Et c’est un joueur qui déteste jouer au clavier qui vous dit ça !

Attention toutefois : il n’y a pas de visée automatique, et vous devrez donc apprendre à maîtriser les tirs en arrière et en avant.

J’émets cependant une réserve, concernant le système d’esquives ! Je n’ai pas tout de suite compris le système, ce qui m’a valu quelques déboires ! Les esquives se gèrent en tant que compétences. Autrement dit, une fois utilisées, il faut attendre que la barre adéquate se recharge pour esquiver à nouveau. Tout allait bien jusqu’à maintenant. Mais lors d’affrontements soutenus, cette étrange mécanique rend le jeu particulièrement punitif !

La foire aux modes

Au chapitre des modes de jeu, NCSoft fait dans la générosité ! Le menu de cette version finale est copieux ! Peut-être un peu trop pour le néophyte, mais le puriste va pouvoir s’empiffrer plus que de raison !

Ce menu s’affiche une fois que vous aurez terminé le didactitiel, pas très compliqué, mais indispensable pour cerner les subtilités du jeu. Des modes qui sont évidemment jouables en PvP ou PvE (« joueur contre joueur », ou « joueur contre environnement »).

Et on commence avec le mode « Arène« , qui vous propose tout simplement des affrontements PVP de 5 minutes en 3vs3. Le mode idéal si vous voulez juste combattre sans rentrer dans les spécificités du MOBA. Puis pour corser le tout, « Ruines Titanesques » vous propose la même chose, mais en 5vs5 : 25 minutes pour détruire le coeur de l’équipe adverse, avec trois lanes, et de l’IA pour farmer un peu. Dans ce mode, des Titans vous attendent, mais une fois vaincus, vous offrent de la précieuse Titanite !

Un party-game entre deux matches ?

Puis vient « Niveau« , qui peut s’apparenter à un mode histoire, avec une storyline qui reste cependant assez en retrait. Dans ce mode, vous pouvez parcourir les différents niveaux du jeu, à condition de posséder le nombre de tickets requis.

Je passe rapidement sur le mode « Didacticiel« , et sur la « Zone entraînement« , qui vous permettent respectivement de jouer le tutoriel, et d’essayer les maîtres librement dans les différentes zones.

Il nous reste donc la « Distorsion spatio-temporelle« . Celle-ci vous propose de parcourir aléatoirement des donjons NCSoft. L’avantage étant que ce mode va vous permettre de dégoter du loot, pas forcément accessible autrement.

Et pour le fun, il reste encore le mode « Mini-jeux de maîtres« . Tel un party-game, ce mode vous permet d’affronter vos adversaires dans des micro-parties plus drôles, juste pour se marrer.

Enfin, l’éditeur entretient régulièrement une foultitude d’événements journaliers, hebdomadaires, mensuels, événements de calendrier… Comme il est impossible de tout lister ici, voici le lien détaillé des événements en cours.

Le contenu de MXM est donc colossal, et vous offre d’entrée de quoi vous amuser pendant de longues heures. A peine débarqué, le MOBA de NCSoft tape fort !

Maître contre maître

Evidemment, derrière tout cela, il y a du background. Notamment grâce au mode scénarisé que j’évoquais plus haut. On y découvre qu’un ennemi nommé Atlas a la mainmise sur la Terre, que vous devrez lui reprendre grâce aux Maîtres. Le scénario est décalé, mais parfois un peu trop en retrait du reste du jeu. On a l’impression qu’il est là pour meubler, et qu’il n’est pas vraiment indispensable.

Et puisque je parle des maîtres, sachez qu’ils sont actuellement au nombre de 36 si ma mémoire est bonne. Ils ont tous leurs spécificités. Et quel que soit votre profil de joueur, votre façon de jouer, vous trouverez forcément « chaussure à votre pied » tant les développeurs se sont attachés à balayer large en termes d’aptitudes. Tanks, soutiens, commandos, tirailleurs, assassins, atomisateurs, invocateurs… Il y en a pour tous les goûts, et toutes les stratégies !

Sachez aussi que l’éditeur a promis de lâcher dans la nature une dizaine de nouveaux maîtres par an. Avec une certaine Yuri, prévue pour le mois d’août.

Une fois que vous aurez trouvé vos personnages fétiches, vous pourrez les upgrader en passant par le « Dredgion« , le hub central où vous trouverez marchands et artisans. C’est donc ici que vous allez pouvoir utiliser vos gains pour booster vos armes, ou améliorer vos stats (pour les parties classées).

Les fans de l’éditeur seront également heureux d’apprendre que NCSoft a inséré dans le roster nombre de personnages issus d’autres licences, comme Wildstar ou City of Heroes. A l’instar de Poharan (Blade & Soul), Rytlock (Guild Wars), ou le Chevalier de la Mort de Lineage. Du bon gros fan-service pour les adorateurs des autres jeux NCSoft !

Les principaux défauts du jeu

Si je devais aborder ce qui, pour moi, constitue les défauts du jeu, je parlerais tout d’abord du système des esquives, évoqué plus haut, pas forcément judicieux mais très punitif. Mais je n’insiste pas et je passe au point suivant.

Lorsque vous vous aventurez dans les donjons, vous devrez lâcher des tickets pour cibler une zone qui vous intéresse. Certes, le jeu vous offre des billets régulièrement, mais si vous souhaitez upgrader votre personnage plus rapidement, vous allez vite vous sentir obligé de sortir la carte bleue pour obtenir suffisamment de tickets.

Enfin, un dernier petit reproche, qui concerne cette fois le modèle économique du jeu. Si le soft de base est gratuit, c’est aussi un freemium. Il est possible d’effectuer des micro-paiements avec une monnaie in-game appelée Xcoin. Et on parle ici de prix allant de 1000 Xcoins pour 4,99€ jusqu’à 27.000 Xcoins pour 99,99€.

L’abonnement premium vous coûtera de 9,99€ les 30 jours à 99,99€ pour un an… Un peu cher, je trouve. Reste donc la possibilité de grinder comme un damné pour obtenir le Maître de vos rêves… On peut tout faire en jouant gratuitement. Mais ça va prendre pas mal de temps !

Au final

Master X Master aurait pu être un MOBA comme tant d’autres. Mais son intérêt principal réside dans le fait que le dernier bébé de NCSoft offre un contenu d’une richesse que l’on n’attendait pas forcément dans un free-to-play ! Un contenu costaud, digne des jeux que vous payez habituellement plein pot.

Il aurait aussi pu souffrir de la comparaison avec les canons du genre, League of Legends ou Dota en tête. Mais MXM a l’intelligence de se démarquer grâce à des petites trouvailles bien senties et particulièrement jouissives. Comme le switch entre deux maîtres, qui apporte une dimension plus stratégique au titre.

Bien que pas vraiment féru des MMO et des MOBA, je trouve cependant que MXM a suffisamment de qualités pour devenir une nouvelle référence sur la scène compétitive. Pour ma part, il est parvenu à me captiver, et je salue la prouesse !


Master X Master (MXM)

Par NCSoft, sur PC. Jeu en free-to-play.

Master X Master

 

Les + :

  • Un mélange des genres maîtrisé
  • Des couleurs éclatantes
  • Un gameplay bien calibré
  • Accessible à tous
  • Des combats dynamiques
  • Un gros casting, qui va encore évoluer
  • Du fan service avec les persos d’autres jeux NCSoft
  • Des tonnes de trucs à faire
  • Le switch entre deux maîtres, excellent !
  • La bande-son
  • Une communauté déjà en place grâce aux alpha et beta
  • C’est un free-to-play !

Les – :

  • Le système d’esquive très punitif
  • Les combats manquent parfois de lisibilité
  • Le prix élevé des Xcoins
  • Les tickets qui défilent si vous ciblez des zones de donjons
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